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Arès

Sonnez les cuivres et frappez les boucliers, voici Arès, l'impétueux dieu de la guerre.

 

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En effet contrairement à Athéna qui se charge de ce qu'on peut appeler l'art de la guerre (diplomatie, stratégie...) Arès représente tout ce que la guerre a de sanglant. Dieu du massacre, il est tout ce que la guerre a de cruel et de ravageur. Injuste et aveugle, il ne distingue pas le brave du lâche, le juste de l'infâme, l'agresseur de l'agressé. Si il se jette à corps perdu dans les batailles, c'est pour faire couler le sang et assouvir ses pulsions meurtrières. Il descend alors sur son char, accompagné de ses deux fils Phobos (=la peur) et Deimos (=oh mec tu vas prendre cher... Non en fait c'est l'effroi). Alors, il débarque sur le champ de bataille et profite de son immortalité pour empaler à la chaîne et brûler ce qui passe à sa portée. Toutefois il ne prend pas parti: si sa divine intervention semble trop avantager l'un des camps en présence, il se retourne alors et massacre ceux qu'il semblait soutenir. Arès ne voit dans la guerre qu'une occasion de se battre et ne s'intéresse aucunement aux motifs de celle-ci.
Ce dieu barbare était détesté par son père, qu'il répugnait à chacune de ses actions. La haine de Zeus était aussi justifiée par des doutes sur la paternité d'Arès. En effet dans certains mythes on le disait second enfant légitime de Zeus et d'Héra, mais d'autres mythes expliquent que, jalouse d'avoir vu Zeus enfanter Athéna sans son aide, Héra aurait décidé de pratiquer elle aussi la parthénogenèse, enfantant Arès (elle a fait un bébé toute seule) !

Le comportement avide et violent de ce dieu ne s'appliquait pas que sur le champ de bataille. En effet il jeta un jour son dévolu sur Aphrodite, déesse de la beauté qui était je vous le rappelle mariée à Héphaïstos, frère ou demi-frère d'Arès selon les versions. Qu'à cela ne tienne ! Aphrodite était ravie de quitter son laid mari pour aller dans les bras d'Arès (qui, il faut le dire, transpire la virilité). Les amants avaient alors établi une stratégie: tandis qu'Héphaïstos travaillait toute la nuit à son atelier, laissant la pauvre Aphrodite seule et délaissée dans son palais d'airain, Arès entrait et allait faire des galipettes avec elle dans la grande chambre. Pendant ce temps, un complice d'Arès nommé Alectryon surveillait dehors et allait réveiller les amants peu avant le lever du jour afin que le Soleil ne surprenne pas leurs ébats. La combine était bien rodée jusqu'à ce qu'Alectryon s'endorme à son poste, laissant les amants dans une grasse matinée fatale. En effet le Soleil les aperçut et se rua dans l'atelier d'Héphaïstos (de toute façon il y fait déjà tellement chaud) pour informer le dieu boiteux de sa cocuserie (quel beau mot). Celui-ci, furieux, tressa alors un filet d'or dans lequel il emprisonna les amants avant de les exposer nus au milieu du mont Olympe. Evidemment, tout le monde en rit bien et les blagues grasses fusèrent (et puis Aphrodite et Arès nus, ni les dieux ni les déesses ne se plaignaient du spectacle). Après une humiliation de quelques heures, les amants furent libérés à la demande des autres dieux. Aphrodite partit alors se purifier à Chypre et Arès s'enfuit, humilié, massacrer à tour de bras pour se détendre dans la terre sauvage de Thrace (c'est ainsi que naquirent Phobos et Deimos, lors de la "purification" d'un an d'Aphrodite).
Alectryon, dont le nom peut aussi être Coq, en fonction des mythes, fut transformé en galliforme (puisque tu as raté ce matin-là, tu chanteras à tous les autres !). Beau sens de l'ironie de la part du dieu. 
Que comprendre de ce mythe ? J'aime beaucoup la formulation que j'ai lue donc je vous la cite: "Arès, dans les bras d'Aphrodite, dépouillé de sa sauvage violence, se laisse captiver par les séductions de la belle Nature, et tombe alors comme tous les êtres animés sous le charme irrésistible de la puissante divinité de l'amour." C'est bô et fleuri.

Arès a eu d'autres enfants avec d'autres femmes, tous ont fini monstres ou tueurs en série (l'un d'entre eux érigeait un temple à la gloire de son père avec les crânes de ses victimes jusqu'à ce qu'Héraclès ne l'arrête... D'un coup de massue).

Comme étant les deux facettes de la guerre (et Athéna étant le chouchou de Zeus), les deux dieux se retrouvaient souvent à combattre l'un contre l'autre. Athéna blessa Arès deux fois: une fois de sa lance devant les murs de Troie, et une autre fois ou elle parvint à l'enfermer dans une jarre de bronze pendant treize mois. Furieux en sortant, il tenta d'atteindre Athéna de son javelot. Celle-ci esquiva et parvint à l'assommer en lui jetant une pierre (niveau d'humiliation: MAXIMAL).

Arès était un dieu méprisé par les Grecs (sauf les spartiates, qui l'aimaient bien. Ils prenaient toutefois la précaution d'enchaîner les statues de lui, on ne sait jamais) qui lui attribuèrent comme animaux le chien (dont l'aboiement rappelle le hurlement des soldats), le vautour (attiré par le carnage), les loups et les coqs hargneux. Il était en revanche assidûment adoré des Romains sous le nom de Mars.
Ses plus anciennes représentations nous le montrent sous les traits robustes d'un guerrier tout en armes et barbu, d'autres plus récentes le montrent comme un jeune homme imberbe mais dans toute sa vigueur. Sa musculature était toujours puissante, lui donnant une nuque épaisse et charnue. Ses cheveux étaient ébouriffés et courts. Toujours représenté casqué, son casque était souvent ornés d'un griffon ou d'un lion. Bref, il était badass.

 


/Shaï-Hulud



06/11/2014
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