Le Cynocéphale
Bien le bonjour, chers amis. Afin d'apporter des précisions pour la suite de la mythologie égyptienne nous partons faire un tour, en passant par la Lybie, l’Inde et l’Europe. Aujourd’hui, nous allons causer du cynocéphale.
Le cynocéphale est, comme son nom l’indique, un homme à tête de chien (« cyno- » pour chien et « -céphale » pour tête). Pour vous le dire d’emblée, le cynocéphale représente la partie bestiale de l’homme : c’est important donc gardez cela dans un coin de votre tête. En plus, outre la tête de chien, il a la peau noire.
Le cynocéphale est, comme son nom l’indique, un homme à tête de chien (« cyno- » pour chien et « -céphale » pour tête). Pour vous le dire d’emblée, le cynocéphale représente la partie bestiale de l’homme : c’est important donc gardez cela dans un coin de votre tête. En plus, outre la tête de chien, il a la peau noire.
Les cynocéphales sont vieux comme le monde pourrions-nous dire, car ils remontent aux dieux égyptiens. Mais ce sont des dieux, or il est plus intéressant de parler des cynocéphales « communs ». Ces cynocéphales sont décrits pour la première fois à l’écrit et en détails par des grecs du Vème siècle avant J-C : j’ai nommé Ctésias et Hérodote. Le premier est un médecin et le deuxième n’est plus à présenter (comme Aristote, il a sa carte de VIP à l’EF). En évoquant Aristote, il est aussi de ceux qui en parlent et il n’est pas étonnant alors que son plus célèbre élève, Alexandre le Grand, en ait croisé dans ses conquêtes. Il y en a encore bien d’autres mais il faudrait éditer un livre entier pour en faire une liste exhaustive !
Pour faire simple et essayer de synthétiser toutes ces descriptions, on va dire que le cynocéphale est natif d’Inde et s’est étendu jusqu’en Afrique du nord. Le cynocéphale ne parle pas, il utilise bien un langage mais il est plus proche de jappements et d’aboiements. Néanmoins, il comprend le langage humain. Contrairement à ce qu’on a dit plus haut, le cynocéphale n’est pas sauvage, ni un simple animal. En effet, les cynocéphales forment des tribus policées. Elles sont parfois nomades, qu’elles suivent les transhumances des troupeaux d’animaux sauvages qui sont leurs proies ou bien celles de leurs troupeaux de mouton. Mais généralement les tribus cynocéphales sont sédentaires et forment des villages (un peu comme les cités grecques mais en moins développés et importants). Ils ne maîtrisent pas le feu, certes, mais ils font cuire leurs viandes au soleil. Ils ne mangent pas cru, sauf les fruits et légumes - et pas seulement ceux qu’ils peuvent trouver dans la nature, car certains pratiquent l’agriculture. En plus ils commercent avec les hommes ; comme je vous le disais, ils comprennent le langage humain et ils se font comprendre un peu comme les muets, par signes. Et en point d’orgue de cette description, on leur prête une certaine sagesse et un grand sens de la Justice.
Cette vision du cynocéphale est celle des « Anciens ». Mais c’était sans compter sur cette formidable secte (euh, religion) qu’est la chrétienté ! Les chrétiens d’orient n’ont pas tant de problèmes avec le cynocéphale. En effet, on trouve un saint chrétien qui était un cynocéphale ! Laissez-moi vous compter cette histoire.
Il était un cynocéphale géant nommé Ophérus qui cherchait à servir un puissant seigneur. Il alla alors offrir ses services à un puissant roi. Un jour, il fut fait mention du diable et Ophérus fut témoin d’un signe de croix aussi rapide qu’apeuré de la part du roi. Intrigué, le géant demanda alors au roi ce que signifiait sa peur. Ce dernier répondit qu’il craignait le diable. Par un raisonnement aussi simple que naïf, Ophérus quitta le roi en quête du diable. Bah oui, si le roi a peur du diable, alors il existe quelqu’un de plus puissant que le roi : le diable. Sur la route pour trouver le diable, il tomba sur une troupe et, par le plus grand des hasards (et la marmotte met le chocolat dans le papier d’alu), le chef de ce petit groupe était le diable. Alors il le suivit et allait pour le servir. Mais quelques jours plus tard, la troupe se retrouva devant une croix christique et le diable ordonna qu’on la renverse. Encore une fois intrigué, Ophérus demanda au diable pourquoi il faisait cela. Le diable avoua qu’il craignait les symboles du Christ, comme la croix. Suivant le même raisonnement qui le fit quitter le roi, Ophérus quitta le diable en quête du Christ, qui semblait alors plus puissant que le diable. Il chercha longtemps sans jamais le trouver. Mais un jour, alors qu’il cherchait refuge pour la nuit, il rencontra un vieil ermite qui semblait bien sage et savant de nombre de choses. Le cynocéphale en profita pour lui demander où il pouvait trouver le Christ. L’ermite, étonné de la question, répondit alors que le Christ était partout. Là, notre Ophérus est confus et il demande comment l’atteindre, ce sur quoi le vieil homme lui conseille de pratiquer jeûne, prière, etc. Mais Ophérus n’a pas le temps pour ça et le fait comprendre. L’ermite alors eut une idée. Il amena le géant au bord d’une rivière aux flots impétueux et au gué très peu praticable. Il conseilla à Ophérus de faire passer les voyageurs cette rivière en ayant en tête que l’amour pour le Christ. Le cynocéphale s’accomplit jour après jour à cette tâche et ce pendant de nombreuses années. Un soir, alors qu’il se reposait après une journée à faire passer des voyageurs, comme d’habitude, il fut réveillé par un enfant qui l’appela trois fois par son nom. Ophérus ne rechigna pas à la tâche de le faire passer malgré l’heure tardive. Pourtant, cette traversée ne se passa pas comme d’habitude. Le courant lui semblait plus fort, l’enfant plus lourd. Il lança alors à l’enfant : « Mais qui es-tu ? Pourquoi es-tu si lourd ? J’ai l’impression de porter le monde sur mes épaules ! » Ce à quoi l’enfant répondit : « Mais tu portes le monde sur le dos et tu portes son Créateur. » Cet enfant était le Christ. Et il donna une récompense à Ophérus pour ses loyaux services. Il le baptisa Christophe, lui donna la parole et lui donna forme humaine. Christophe continua de servir le Christ et mourut en martyr. Il fut plus tard canonisé (d’où je disais au début que c’était un saint). Pourquoi Christophe ? Parce que ça veut dire « porte Christ ».
Cette version est bien pour les chrétiens d’orient. Mais ça ne va pas pour les occidentaux. Souvenez-vous : le cynocéphale est traité par chez nous comme symbole de la bestialité de l’homme, donc de Satan. C’est pourquoi ici nous n’avons pas le droit au cynocéphale, mais à un simple géant, dans notre version.
Bref, voilà qui nous fait un bel article ! Sur ce, je vous dis à bientôt !
/Le Prof
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