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Héros


Alcide, héros grec

   Bonjour et bienvenue, chers amis. Par les chaleurs du moment, je vous propose de nous attarder sous les oliviers et la brise marine de Grèce, pour profiter un peu du beau temps mais surtout pour aborder ensemble un héros grec plus ou moins bien connu. Aujourd’hui, nous allons parler du puissant Alcide.

 

Vous vous demanderez sans doute qui est cet Alcide, puisqu’il est fort peu probable que ce nom ait un jour titillé vos oreilles. Ne vous inquiétez pas, je m’en vais vous retracer l’histoire de ce jeune homme. Alcide est un descendant de Persée, un autre héros grec, fils de Zeus, dont on en reparlera, par ses deux parents - l’inceste, c’est génial. Ou plutôt devrais-je dire : par ses trois parents. Son père nourricier est Amphitryon, fils d’Alcée et petit-fils de Persée. Sa mère est Alcmène, fille d’Electryon, un autre fils de Persée - donc Electryon et Alcée sont frères. Mais Amphitryon n’est pas le père biologique d’Alcide : c’est Zeus. En effet, le dieu des dieux voulait offrir au monde un protecteur, autant pour les mortels que pour les dieux. Un protecteur fort, très fort. Donc il se devait de faire le travail lui-même, autant pour s’assurer que l'enfant à naître soit puissant (car qui est plus fort que Zeus ?) que parce que, nous le savons à force, il adorait tremper son biscuit dans à peu près tout ce qui portait un vagin. C’est ainsi que fut engendré notre petit Alcide. Néanmoins, l’accouchement ne fut pas sans heurts puisque qu’aussitôt le bébé né, Héra, la bien trop jalouse femme de Zeus, envoya deux serpents tuer Alcide. Nulle crainte à avoir pour lui, puisque ce dernier leur latta les boules à mains nues. Bah, oui, avec son ascendance il était placé sous le double signe de la lumière et de la force. Pour couronner le tout, Hermès le plaça discrétos dans le lit d’Héra pour qu’il puisse téter le sein divin de sa belle-mère, afin d’avoir une part de divinité plus grande encore en lui. Donc, même âgé de quelques jours, le gosse pouvait te mettre une rouste à grand renfort de patates de forain.

 

Il se passa quelques années, Alcide grandit et devint un sacré gaillard. Il était éduqué à tout : à l’art guerrier, avec le centaure Chiron, comme à l’art tout court. Mais on devine qu’il préférait la baston à la flûte puisqu’il tua son professeur de musique. Paye ton ambiance dans la classe. Comme Alcide n’était pas très discipliné, qu’il était impétueux et qu’il pouvait décalquer la gueule de n’importe qui en lui rotant au nez, Amphitryon l’envoya à la campagne garder des troupeaux. C’est là qu’il accomplit son premier exploit : tuer le lion du mont Cithéron qui décimait le bétail du royaume de son père ainsi que du royaume voisin de Thespies. Pour l’en remercier (et s’assurer une rigoureuse descendance), Thespios, roi de Thespies, convia Alcide chez lui sur une longue période et lui amena chaque soir l’une de ses filles. Alcide ne remarqua pas que les filles étaient différentes et il pensa coucher avec la même chaque nuit. Mais ce furent bien 49 filles qui passèrent sous la couette du garçon. La 50ème fille de Thespios refusa de servir de bétail à enfants et fut condamnée à la virginité toute sa vie. Je dis bien bétail à enfants, car le bougre était productif ! Alcide avait 18 ans à cette époque et devint père de 51 fils, qui furent nommés les Thespiades. Ensuite, il s'en alla guerroyer à droite et à gauche, notamment avec les Argonautes, les guerriers de la ville d’Argos. C’est à peu près à cette période qu’il changea de nom. Ici, deux versions diffèrent. Soit il s’agit d’Apollon, soit il s’agit d’Héra, mais un dieu le renomma d’un mot signifiant « la gloire d’Héra » : Héraclès. Et oui ! Alcide n’était autre que le plus célèbre des héros grecs ! Maintenant que vous le savez, je vous préviens que cet article ne sera pas le plus détaillé à son sujet. En effet, Héraclès a fait énormément de choses et il serait difficile de tout raconter en une seule fois. Mais je compte y remédier.

 

Héraclès fit alors sa petite popote tranquille dans son coin, en se mariant avec une certaine Mégara, à laquelle il donna deux enfants - bref, il se fit sa petite maison dans la prairie à lui. Mais c’était sans compter sur la jalousie et la colère d’Héra, qui restaient tenaces (oui, Héra c’est un peu une connasse). La déesse rendit fou Héraclès, qui alla jusqu’à tuer sa femme et ses enfants, qu’il jetta ensuite au feu (il n’y avait pas de congélateurs à cette époque). Episode tristement célèbre de sa vie après lequel il retourna auprès de Thespios pour être purifié. Après avoir consulté l’oracle de Delphes, il se mit au service d’Eurysthée qui lui confia douze tâches pour le moins ardues afin d’expier son crime. Ce sont bien évidemment les douze travaux d’Héraclès. Selon les auteurs l’ordre de la liste change, mais la première reste la même : 1) tuer le lion de Némée, 2) tuer l’Hydre de Lerne, 3) capturer le sanglier d’Erymanthe, 4) vaincre à la course la Biche de Cérynie, 5) abattre les oiseaux du lac Stymphale, 6) capturer le taureau crétois de Minos, 7) dompter les juments de Diomède, 8) ramener la ceinture d’or d’Hippolyte à la reine des Amazones, 9) nettoyer les écuries d’Augias, 10) voler les bœufs de Géryon, 11) voler les pommes d’or du jardin des Hespérides et enfin 12) enchaîner Cerbère. Une petite promenade de santé quoi. Il accomplira par ailleurs plusieurs petits trucs à côté, comme autant de quêtes secondaires lors de sa quête principale. On sait tous qu’il réussira ses travaux, mais on en reparlera autre part.

 

 

Il fut marié au total 4 fois et c’est sa dernière femme, Déjanire, qui le tua. Un jour, ils devaient traverser un fleuve déchaîné. Héraclès se savait capable de le franchir mais il savait également qu’il ne pourrait pas le faire avec sa femme sur le dos. Apparut alors un centaure du nom de Nessos, qui se présenta comme le passeur officiel dudit fleuve. Le couple accepta son offre parce que, au pire, c’est quoi quelques pièces d’argent ? Héraclès passa à la nage sans encombre. Mais ce ne fut pas le cas de Déjanire, qui se fit violenter par un Nessos ayant l'intention de la violer. Héraclès ne fut pas vraiment d’accord et profita du fait qu’il était sur le rivage opposé pour décocher une flèche empoisonnée du venin de l’hydre de Lerne en direction du centaure. Le poison fut fulgurant mais Nessos eut le temps de conseiller à Déjanire de récolter son sang, qui serait selon lui un puissant filtre d’amour, « au cas où Héraclès se détournerait d’elle ». Quelque temps passa et il sembla à Déjanire que son mari se rapprochait trop d’une princesse. Elle décida alors d’offrir à son mari une tunique baignée du sang de Nessos. Evidemment, c’était un piège du centaure. Son sang n’était pas un filtre d’amour, il n’avait rien de magique. En revanche, il était gorgé du poison de l’hydre. Héraclès souffrit un bon moment, durant lequel Déjanire se suicida pour expier son crime, avant de demander de l’aide à l’un de ses fils pour élever un gros bûcher et se jeter dedans. Mais il avait reçu l’immortalité avec le lait d’Héra. Donc, si son corps matériel partit en cendres, il put s’élever à l’Olympe, être divinisé en tant que dieu des éphèbes (des beaux jeunes hommes), se réconcilier avec Héra et épouser la déesse de la jeunesse Hébé. Ainsi finit l’histoire d’Héraclès, fils de Zeus et père de bien trop d’enfants.

 

 

 

/Le Prof

 


30/06/2017
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Les 12 travaux d'Héraclès : Le lion de Némée

   Eh bien ! Cela fait fort longtemps qu'on ne s'est vu ! Après ces quelques vacances et les pleurs qui suivent la rentrée, me revoici en forme avec quelques légendes à vous raconter. Il me semble que je vous avais laissés sur ce bon vieux Héraclès (commente si, toi aussi, tu as compris la blague #desbarresderire). Il me semble aussi que j'avais énoncé l'idée de parler plus en détail de ses travaux. Soit. Si vous le voulez encore une fois, malgré mon absence bien trop longue, je vous invite à monter dans ce merveilleux navire qui vous fera découvrir la Grèce Antique.

 

Comme je vous l'avais dit, Héraclès a tué sa marmaille et est allé expier ses fautes auprès d'Eurysthée. Ce qui est bien pour Héraclès, c'est qu'Eurysthée, c'est son cousin. Donc il pense qu'il va expier pépère. Ce qui est bien pour Eurysthée, c'est qu'il va pouvoir se débarrasser de son cousin Héraclès qui le gène pas mal. Il « conçoit » alors 12 travaux inutiles et surtout bien dangereux comme il faut pour le détourner le plus longtemps possible de toute vie sociale. Et puis, si Héraclès meurt, ben c'est pas grave ! Le premier des 12 travaux est de tuer le lion de Némée.

 

 

Qui est le lion de Némée ? C'est un lion. Qui habite les bois de Némée en Argolide, dans le sud de la Grèce. Oui, il y avait des lions en Grèce. Non, cela ne répond en rien à la question. Parce que tuer un lion, en soi, c'est faisable. Surtout pour un demi dieu. Mais ce lion, ce n'est pas n'importe quel lion ! Il est le fils de Typhon (le titan des tempêtes, fils maléfique de Gaïa, la Terre, et de Tartare, les Enfers) et de Séléné (déesse de la Lune, fille de deux titans qu'on ne nommera pas ici parce qu'il y a déjà trop de noms). De plus, c'est Héra qui l'a élevé ! Ce n'est donc pas un simple lion et pour cause ! Eurysthée pensait pouvoir se débarrasser d'Héraclès avec ce seul travail car le lion était réputé invincible. Il avait, certes, une peau indestructible que ni l'acier ni le feu ne pouvaient altérer. Et il fallut bien un mois à notre héros pour en avoir la peau !

 

Je vous explique : Héraclès arrive tranquillement du côté de Némée. Voilà qu'il croise un paysan qui le reconnaît et qui veut sacrifier un animal à la gloire du héros. Héraclès, en bon gars qu'il est, lui répond d'attendre un mois, le temps de traquer et de tuer la bête selon lui. S'il ne revient pas, alors le paysan pourra sacrifier en l'honneur d'un héros mort au combat. S'il revient, il pourra faire offrande à Zeus (le père de notre bon gars, s'il faut le rappeler). Ce qui prend le plus de temps dans l'affaire, c'est surtout la traque, parce que le bois de Némée, c'est un peu vaste. Il sait ô combien le lion est résistant mais il part confiant parce-que son poto Apollon lui a refilé quelques flèches, et ce n'est pas du made in China. Donc, il trouve le lion, lui décoche les flèches et... rien. Il a fait de super beaux tirs. Mais le lion semble s'en moquer comme de sa première proie. De là, Héraclès a quand même les boules mais il ne se débine pas. Il y va au corps-à-corps, glaive en main. Quand le glaive se plie à angle droit, il ne se débine toujours pas et essaye de l'étouffer avec sa massue d'olivier. Il y va si fort que la massue se brise. Le lion suffoque un peu quand même, mais il n'est pas mort. Donc, Héraclès y va carrément avec les mains et il arrive enfin à le tuer.

Pour avoir la preuve de son succès, il va récupérer la peau du lion, non sans difficultés. Bah oui, même mort, l'animal garde la peau invulnérable. Enfin, pas tout à fait, puisqu'elle est sensible aux propres griffes du lion. Donc, Héraclès dépèce le lion, s'en fait un manteau et retourne au palais d'Eurysthée qui se chie dessus en le voyant débarquer.

Bref, Eurysthée renvoie son cousin à son deuxième travail et lui demande de faire ses « cadeaux » et rapports à un coursier en-dehors de la ville. Mais ça, ce sera pour une autre fois.

 

 

 

/Le Prof

 


20/09/2017
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Les 12 travaux d’Héraclès : L’hydre de Lerne

   Bonjour. Aujourd’hui nous reprenons une série trop longtemps mise de côté (non, je ne rage pas que l’article que j’avais déjà bien entamé ait buggé et que je doive le recommencer). Nous avions laissé l’ami Héraclès sur sa victoire contre le lion de Némée. Néanmoins, il n’est pas au bout de ses peines car son cousin Eurysthée l’envoie de nouveau au-devant du danger.

Pour son deuxième travail Héraclès est envoyé dans la région de Lerne, qui est un vaste marécage, pour tuer l’hydre qui y réside, soit une espèce de serpent géant qui a pour particularité (oui, je pense qu’on puisse dire ça) d’avoir huit têtes. Bon, certes, cela ne semble pas très difficile comme obstacle. Connaissant notre héros, il est évident qu’il va décapiter la bête de ses huit têtes. Mais ai-je mentionné que cette hydre est enfant de Typhon ? Le même oui (#toutestlié). Ainsi, cette hydre possède une tête dorée qui est tout simplement immortelle. De plus, coupez une tête et deux repousseront à la place de l’ancienne. Ajoutez à cela enfin que son sang est un puissant poison, et vous pouvez concevoir qu’Eurysthée est certain de se débarrasser pour de bon de son cousin.

Son neveu Iolaos offre à Héraclès son aide pour ce travail et Héraclès, qui aime former les gens valeureuses (oui « gens » est féminin), accepte de l’avoir comme observateur. Il lui propose de l’amener au marais en char et puis de regarder tranquillement le combat. Arrivé à destination, Héraclès s’avance un peu mais ne trouve guère trace de l’hydre. Il va alors faire force tapage et enflammer quelques arbres pour faire bouger la bête. Et ça marche ! Voici une tête qui sort du trou d’une caverne. Aussitôt il l’explose à coup de masse ! C’est alors un déchaînement de sept têtes qui s’abat sur le héros, tandis que déjà deux autres poussent sur le moignon de la première. Héraclès d’un seul coup tranche trois têtes, mais aussitôt elles repoussent en double. Héraclès, qui échappe heureusement au poison et aux morsures grâce à sa magnifique tunique en peau de lion de Némée (un must à avoir dans sa garde-robe), sent bien qu’il est en train de se faire dépasser et que toute sa force ne suffira pas à vaincre...

Il fait alors appel à son neveu. Il lui demande de prendre des brandons enflammés et de cautériser les moignons afin d’empêcher la repousse des têtes. Notre Héraclès est une brute, mais il sait aussi réfléchir et il réussit ainsi à limiter l’hydre à sa seule tête d’or, ce qui est bien mieux gérable. Mais c’était sans compter sa belle-mère, Héra, qui ne le porte pas dans son cœur (rappelons qu'elle a déjà essayé de le buter alors que c’était un bébé). Et non seulement elle ne l’aime pas de base, mais en plus, c’est elle qui a élevé l’hydre. Elle envoie donc un crabe pour déranger Héraclès dans son œuvre et tandis qu’il essaie d’abattre la dernière tête, le crabe le pince assez fort pour le déconcentrer et lui faire tomber son glaive. Il aurait pu y passer à ce moment, mais c’était sans compter son côté pragmatique : pourquoi s’embêter avec un crabe que l’on peut simplement écrabouiller ? Après avoir réduit le crustacé en surimi, il recherche son glaive dans l’eau boueuse sans le trouver. Mais son papounet veille et lui envoie une serpe d’or qui lui permettra de trancher, finalement la dernière tête.

 

En conclusion : Héra est toujours vénère, Zeus créé la constellation du cancer en l’honneur de l’exploit de son fils, Héraclès trempe ses flèches dans le sang de l’hydre pour avoir des tirs mortels à coup sûr et enterre profondément la tête d’or, toujours vivante, et Eurysthée met un bon gros doigt à son cousin en refusant le travail accompli car il a reçu l’aide d’Iolaos. Héraclès est donc quelque peu salé, mais ce sont des larmes d’homme, et il s’en va vers son nouveau travail.

 

/Le Prof

 


18/11/2017
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Les 12 travaux d’Héraclès : La Biche de Cérynie

   Bonjour à toi intrépide voyageur du temps. Aujourd’hui, je vais te ramener dans l’âge mythologique de la Grèce. Héraclès en est à deux travaux effectués (dont un refusé) et Eurysthée reste frustré que son cousin s’en sorte toujours. C’est pourquoi il lui fera courir un risque plus grand encore que le lion de Némée ou l’hydre de Lerne. Héraclès doit capturer une biche.

Je vous laisse un moment pour que vous finissiez de vous étouffer dans votre étonnement. Oui, il n’est sans doute aucun animal moins dangereux qu’une biche, si ce n’est une loutre de rivière, et on pourrait se dire qu’Eurysthée est tombé sur la tête. Mais cette biche n’est pas une simple biche, c’est l’une des biches de Cérynie. Il y avait un groupe de cinq biches aux robes tachetées, aux bois d’or (oui, les biches ont des bois chez les grecs) et aux sabots d’airain. Artémis, la déesse vierge chasseresse en captura quatre pour en faire son attelage, la cinquième s’étant enfuie. Ces biches étaient dès lors consacrées, les quatre de l’attelage comme celle qui demeurait encore en liberté. Le danger ici ne vient pas de l’animal en lui-même mais de la protection divine dont la biche bénéficie. Car celui qui blesserait ou tuerait l’une des biches verrait la colère divine d’Artémis s’abattre sur lui. Donc, Héraclès doit capturer la biche sans la blesser. Facile me direz-vous, c’est une biche donc pour Héraclès, c’est un jeu d’enfant de l’attraper sans la blesser. Le truc, parce que oui, il y a toujours un truc, c’est que la biche n’est pas seulement belle, elle est aussi incroyablement rapide et endurante. C’est pourquoi Artémis en a fait son attelage d’ailleurs. Héraclès ne fera pas la même erreur qu’avec l’hydre et il fera son labeur seul, sans aucune aide. Il va courser et poursuivre la biche de Cérynie pendant une année entière. Au bout de cette année, la biche commence à s’essouffler et, en traversant un fleuve, est assez ralentie pour que notre héros lui tire une flèche (pas empoisonnée au sang d’hydre, hein, une simple flèche). Il tire non pas pour tuer ou fatiguer l’animal mais pour la stopper net. Et il réussit son tir. Le coup la paralyse momentanément et ce sans aucune effusion de sang. Il aura parcouru à peu près toute la Grèce de long en large et en travers dans cette poursuite.

 

Il est content notre bon Héraclès. Il a enfin capturé cette satanée biche. Mais en même temps il est en train de se faire dessus quelque peu : que va dire Artémis si elle le voit avec la biche sur le dos ? Il ne faut pas qu’il la rencontre sinon ça va chier des pendules mais tellement fort que même Zeus en aura mal ! Mais vous devez commencer à le savoir, Héraclès n’est pas des plus chanceux. Sur le chemin du retour, il rencontre en effet Apollon et… Artémis. Cette dernière n’est pas très heureuse de voir sa biche consacrée maltraitée sur le dos bourru du demi-dieu. Heureusement pour lui, Héraclès a la parlotte facile et les dieux ici présents acceptent de l’écouter. Il rejette toute la faute sur son cousin Eurysthée, à raison d’ailleurs, qui lui a donné ce travail impossible et ce en le sachant impossible. On dit qu’Artémis aurait alors soufflé un « vil faquin », tout en permettant à Héraclès d’emmener la biche sous la condition qu’une fois le travail validé, elle soit libérée et bien évidemment qu’il ne lui soit fait aucun mal. Je ne vous raconte pas la tête d’Eurysthée quand il voit sous ses yeux le divin cervidé. Le travail est validé et dès le lendemain matin, on découvre avec stupeur que la biche a disparu.

Voici un travail où Héraclès n’est pas totalement le dindon de la farce d’Eurysthée. Le fait est que ces travaux prennent du temps et notre héros comprend que son royal cousin se paye un peu sa tête. Heureusement, il se fait des amis un peu partout et de toutes les sphères. Mais nous voici à la fin de cet article. Je vous donne rendez-vous dans moins longtemps pour une nouvelle plongée en eaux mythiques (oui, je tente de mélanger et de modifier des expressions et ça ne marche pas très bien, mais peu importe).

 

/Le Prof

 


31/01/2018
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Les 12 travaux d'Héraclès : Le sanglier d’Erymanthe

   Oh. Bonjour. Vous venez souvent ici ? Bah, peu importe dans le fond, l’important c’est que vous soyez là, habitué ou nouvel arrivant. Aujourd’hui, nous replongeons encore à la merveilleuse époque herculéenne. Nous retrouvons notre héros en pleine chasse, et nous passerons le massacre qu’il perpètrera... Enfin, on va quand même en parler, parce que je sais très bien que vous aimez les ragots et que vous êtes abonnés à « Athènes Match ». En bref, aujourd’hui Héraclès fait son quatrième travail.

Eurysthée, après sa déconfiture face à la divine biche de Cérynie, envoie Héraclès à une chasse plus conventionnelle. Ici, nous avons un sanglier énorme qui ravage tout sur son passage et surtout les récoltes des pauvres paysans d’Erymanthe. Le petit challenge, car Eurysthée reste quand même taquin, est de ramener le cochon vivant. Héraclès s’en va donc tâter le terrain. Le sanglier d’Erymanthe habite une caverne sous une montagne, c’est l’hiver et il y a quelque peu de la neige, mais il n’y a pas grand monde donc ça sera tranquille. Et en effet, ce travail sera mené d’une main de maître et sera très rapide. Le seul hic, c’est sa mésaventure sur le trajet pour arriver en Erymanthe. Il marche vers sa destination et, dans sa fatigue, est recueilli par Pholos, un centaure assez sage. Il est très poli et lui sert de la viande cuite à manger alors que lui la mange crue. Il est de bonne conversation, il lui offre un bon lit, etc. Mais notre héros se fait soif et il aperçoit un petit tonneau d’un vin qui paraît bien bon (eh oui, il a l’œil le bougre !). Pholos ne veut pas ouvrir le tonneau car il est la propriété commune des centaures, mais Héraclès est quelque peu buté et, nous le savons, pas une flèche. Il parvient à convaincre Pholos d’ouvrir le vin et d’en servir un godet à chacun d’eux. Mais à la fin dudit godet les compères entendent un grondement menaçant : une horde de centaures, toutes lames dehors, se rue vers la maison de Pholos pour demander réparation des deux godets spoliés, et ce de façon quelque peu musclée évidemment. Ni une ni deux, Héraclès attrape son arc et ses flèches empoisonnées et décoche ses traits. Résultat des courses : une horde de cadavres de centaures, Pholos blessé à mort par le poison d’une flèche alors qu’il enterrait les morts, et un Chiron blessé à mort car blessé par une flèche par accident. Sauf que Chiron, l’entraîneur des héros, encore plus sage que Pholos, est immortel, et donc il souffre perpétuellement. Enfin il suppliera les dieux de lui retirer son immortalité pour qu’il puisse mourir en paix. Bref, Héraclès a encore chié dans la colle.

Revenons sur notre travail. Après l’arrivée à Erymanthe, Héraclès s’en va d’abord dans la montagne quelques jours, personne ne sait pourquoi. Il revient plus tard comme un scout revient d’une randonnée printanière, et enfin il se met en branle. Il va à l’entrée de la caverne du sanglier. Pour le faire sortir facilement, il se contente de hurler pour effrayer la bête. L’animal sort de son antre déchaîné, entre la colère d’avoir été dérangé et la peur inspirée par ce cri féroce. Commence alors une poursuite de quelques jours à travers la montagne. Somme toute une randonnée tranquille pour notre héros dont le plan se déroule sans accroc. A un moment, le sanglier d’Erymanthe ne comprend plus rien : il sent le sol se dérober sous ses pieds alors qu’il n’est pas allé au travers d’un précipice. Héraclès savoure l’instant car, pour une fois qu’il réfléchit un peu, son piège a fonctionné. Il avait en effet creusé un trou dans le sol et l’avait rempli de neige afin de tromper le sanglier qui, croyant courir sur un sol ferme se piégeait dans une fosse. A croire que galoper après la biche de Cérynie pendant un an avait vacciné Héraclès. Le sanglier est tétanisé de peur. Héraclès en profite pour le saucissonner comme il faut et ainsi s’en retourne au palais de son cousin Eurysthée. Et vous vous souvenez de sa réaction quand il a vu la peau du Lion de Némée ? Eh bien c’est la même ici : il saute de peur dans une jarre devant le sanglier monstrueux et cette fois-ci bien vivant.

 

 

Encore une fois, l’histoire se termine avec un Héraclès content, un Eurysthée qui fulmine et un travail rempli et validé. Sur ces bonnes paroles, je vous dis à bien vite.

 

 

/Le Prof

 


04/02/2018
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Les 12 travaux d'Héraclès : Les écuries d'Augias

   Bonjour les gens, me voici de retour pour vous jouer un mauvais tour ! Euh… non, je me suis trompé de catégorie. Me voici de retour pour vous compter le cinquième travail herculéen : le nettoyage des écuries d’Augias.

 

Eurysthée était quelque peu agacé des succès de son cousin Héraclès. Alors, ne pouvant le faire se tuer dans un travail, il entreprit de le détruire psychologiquement. Pour l’humilier, il l’envoya auprès d’Augias, souverain du royaume d’Elide. Elide était un royaume prospère qui comptait une grande richesse en son immense troupeau de bœufs (environ 3000, c’est dire !). Le problème c’est qu’Augias avait négligé ses bêtes et n’avait mandé personne à l’entretien des écuries. Les excréments s’étaient alors entassés. Pendant trente ans. Personne ne pouvait approcher tant l’odeur était insoutenable. Les bœufs n’allaient plus au champ, les terres n’étaient plus cultivées (parce que pas de bœufs au champ) et devenaient arides (parce que non cultivées) et le peuple d’Augias les désertait. Héraclès fut donc envoyé là-bas, vers son plus dégradant et laborieux travail : nettoyer les écuries.

 

Il réfléchit pendant un temps à la méthode la plus efficace pour terminer ce travail vite fait bien fait. Quand il réfléchit, Héraclès est loin d’être idiot (dommage que ça ne lui arrive pas aussi souvent qu’à Ulysse) et il parvint à négocier une rémunération pour la tâche : quelques 300 bœufs. Le marché fut conclu et notre héros se mit au travail. Il creusa une déviation aux deux plus proches fleuves pour inonder avec un fort courant les étables et quand il considéra que c’est assez, il fit s’effondrer les déviations afin de laisser les fleuves retrouver leurs lits d’origine, laissant les écuries se sécher au soleil de la fin d’après-midi. Bon, ensuite Augias refusa de payer son dû à Héraclès, Héraclès qui ne pouvait rien faire pour l’instant. Il retourna donc auprès de son cousin pour lui indiquer la réussite du travail, mais Eurysthée refusa ce travail (encore) parce qu’Héraclès avait négocié un salaire avec Augias. Là-dessus, Héraclès en eut ras-le-bol et décida de partir pour Elide avec quelques hommes pour « parlementer ». Et c’est ce qu’il fit en premier lieu, mais Augias et ses fils, exception faite de Phylée, refusèrent d’honorer le contrat passé. L’histoire se termina par la mort d’Augias et de ses fils, jetés sous les pieds des bœufs de leur troupeau. Sauf Phylée qui avait pris le parti d’Héraclès et qui honora en lieu de son père la dette de 300 bœufs. Phylée devint roi d’Elide et jura d’entretenir tous les jours les écuries afin qu’une telle situation ne se représente plus de sitôt.

 

Sur ces paroles je vous laisse et vous donne rendez-vous pour un nouveau travail d’Héraclès.

 

 

 

/Le Prof

 


05/02/2018
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Les 12 travaux d'Héraclès : Les oiseaux du lac Stymphale

   Oh ! Bonjour et bienvenue dans ce nouvel article. Aujourd’hui, nous accompagnerons Héraclès pendant son sixième travail. Complots, trafic de NAC (nouveaux animaux de compagnie) et actions héroïques ; bienvenue dans ce nouvel épisode de « Faites entrer le dieu-né ».

 

Eurysthée est embêté que son cousin peu adoré s'en sorte sans escorte au travers de tous les dangers qu’il place devant sa porte. Il l’a tellement mauvaise envers Héraclès qu’il passe ses jours et ses nuits à chercher un moyen de le mettre en échec. Il sait deux choses : d’une part qu’il ne pourra pas invalider tous les travaux parce qu’à un moment donné, il n’y aura plus rien à faire qui pourrait mettre le demi-dieu en difficulté ; d’autre part, qu’il n’a envoyé son cousin que devant un seul animal à la fois et qu’il s’en est toujours sorti. Mais que se passerait-il si Héraclès ne devait pas affronter un seul animal mais des milliers ? Pour le savoir, il l’envoie au centre de l’Arcadie, dans la région du lac Stymphale, défaire la colonie d’oiseaux qui s’y est installée. Vous aurez idée qu’il ne s’agit pas d’une simple chasse au pigeon. Quand bien même ils seraient des millions, ce ne serait qu’une bagatelle pour Héraclès qui n’aurait de contraignant que la lenteur de la tâche.

 

Les oiseaux du lac Stymphale ont quelques caractéristiques pas piquées des hannetons. Ils sont carnassiers, ce qui est déjà problématique. Ils sont ensuite très nombreux et se reproduisent vite. Et enfin, dernier caractère mais pas des moindres, ils ont été domptés et entraînés par Arès. C’est-à-dire que ces oiseaux sont les oiseaux de bataille du dieu de la guerre. Arès s’en moque de ses oiseaux, et c’est pour ça qu’il les a relâchés dans la nature (au contraire d’Artémis et des biches de Cérynie), donc au moins, ça fait un problème en moins pour Héraclès. Mais voilà, ces piafs sont quand même bien bourrins.

 

Héraclès parvient donc aux alentours du lac et voit un paysan se faire dévorer par un groupe de ces oiseaux. Il arrive à temps pour les tuer à coup de flèches (normales, pas les empoisonnées) mais malheureusement trop tard pour sauver le pauvre homme. Héraclès prend sur lui et continue son chemin jusqu’au lac. Là il peut voir une bonne nuée voleter ci et là mais elle est bien trop petite pour représenter l’entièreté de la volée. Les autres sont cachés aux yeux de notre héros, se reposant dans les arbres alentour. Il commence à abattre les oiseaux qui volent avec son arc. Mais ils sont nombreux et ses flèches sont en nombre limité. De plus les cris d’alerte rameutent le reste de la colonie contre Héraclès, qui se voit vite débordé. Il implore les dieux de lui venir en aide et seule Athéna répond en lui envoyant une paire de crotales. Héraclès est perplexe et ne sait pas quoi faire de ce « cadeau ». Il tire son épée, brandit son bouclier et abat un à un les oiseaux qui piquent sur lui. Mais comme on l’a dit, ils sont nombreux et se reproduisent vite, tant et si bien qu’à la fin de la journée, Héraclès se retrouve en face de plus d’oiseaux qu’au début de sa chasse. Comment vous dire… il a grave les boules et la colère lui fait donner un grand coup d’épée dans son bouclier.

 

Et c’est là qu’il remarque que les oiseaux les plus proches sont déstabilisés et tombent à l’eau. Et là ça fait tilt dans sa tête : les crotales d’Athéna ! Oui, parce que ces crotales ne sont pas des serpents mais des instruments de musique qu’on appelle aujourd’hui plus communément des cymbales. Il empoigne alors les cymbales et les frappe l’une contre l’autre, ce qui produit un bruit bien plus puissant. Là les oiseaux sont non seulement déstabilisés mais plus encore, ils sont paralysés par ce puissant son, et ce suffisamment longtemps pour pouvoir se noyer. C’est ainsi qu’Héraclès parvient au bout de son sixième travail. Il rend les cymbales et grâce à Athéna. Et Eurysthée rage doublement : il n’est pas arrivé à mettre Héraclès en échec et il ne peut invalider le travail, car l’aide est venue d’une déesse.

 

Sur ces mots, je vous laisse jusqu’à notre prochaine rencontre. Bisous.

 

 

 

/Le Prof

 


13/02/2018
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Les 12 travaux d'Héraclès : Le taureau crétois

   Bonjour et bienvenue chers amis pour ce nouveau détour en Grèce Antique. Nous retrouvons notre petit Héraclès pour son septième travail. Aujourd’hui, Eurysthée lui donne un travail d’utilité publique : capturer le taureau crétois qui ravage un peu tout sur son passage. Mais pour bien comprendre toute l’affaire, il nous faut remonter un peu dans le temps (trois fois rien) et parler plus en détail dudit bovin.

 

Nous sommes en Crète dans le royaume de Minos. Ce royaume est une île, entourée par la mer donc, et la plupart des échanges se font par voie maritime. Afin de continuer à connaître la prospérité et s’assurer une certaine sécurité en mer, Minos adresse une prière à Poséidon et lui tient à peu près ce langage [attention, l’auteur se défend de toute responsabilité quant aux altérations qui auraient pu être effectuées fortuitement] : « Wesh cousin ! T’es un super poto et j’aimerais sacrifier un animal en cadeau, alors voilà c’que j’te propose : tu me dis qu’est-ce que tu veux que j’te tue et je le fais, tranquille t’as vu ? » Ce à quoi Poséidon, un brin taquin, répond en lui envoyant un taureau. Ce dernier jaillit de la mer et bon sang qu’il est beau ! Il est puissant, de très noble race et plus blanc que blanc. Minos est alors embêté, il veut garder le taureau pour lui et ne veut pas sacrifier une si belle bête. Il va tenter de tromper le dieu des mers et océans en sacrifiant un autre taureau (ce qui ne trompe personne et surtout pas Poséidon). Il va ainsi garder par devers lui le taureau blanc et l’utiliser pour agrandir son cheptel avec du sang neuf et fort. Vous connaissez sûrement l’histoire grâce à l’article sur le Minotaure de feu le Vagabond Immobile (#PetitAngePartiTropTôt), mais pour se venger de cet affront, Poséidon rend la fille de Minos, Pasiphaé, amoureuse du taureau. Ils font des cochoncetés, elle donne naissance au taureau de Minos, autrement appelé Minotaure ; Dédale, Isaac, Thésée, etc. Mais il y a aussi autre chose qui arrive : Poséidon rend le taureau blanc fou de rage. Il se met donc à tout dévaster sur son passage et rien n’arrive à le calmer.

C’est ici que nous retrouvons Eurysthée à qui Minos demande de l’aide. Eurysthée envoie donc Héraclès pour un septième travail. Mais il n’oublie pas son propre intérêt et demande encore quelque chose d’impossible à son cousin. Il lui faut ramener le taureau vivant. Il espère bien un échec et même mieux, pour joindre l’utile à l’agréable, un combat où les deux s’entretueront. Bon vous êtes habitués maintenant, je pense, et vous savez qu’Héraclès va réussir. Il arrive tranquillement en Crète et se dirige au bruit pour trouver le taureau. C’est très simple, c’est au bout de la colonne de gens qui crient et qui fuient. Et en effet, il tombe nez à nez avec le taureau qui marave méchamment le champ d’un paysan (qui sait, le champ l’avait regardé de travers ; il faut savoir que les champs de l’époque étaient des racailles). Le taureau est quelque peu troublé en voyant ce grand gaillard qui ne se carapate pas devant lui. Méfiant, il ne bouge pas et garde Héraclès bien en vue. Ce dernier peut alors poser un piège sans pression (le taureau n’est pas très intelligent). Une fois ses préparations terminées, Héraclès s’avance vers le taureau. Ce dernier s’agite, notre héros le laisse aller dans le piège qui l’immobilise et ainsi peut monter sur son dos. Il l’attrape par les cornes et puis en avant Guingamp ! Il traverse la mer à dos de taureau et le ramène auprès d’Eurysthée. Une fois le travail validé, il saute à bas du taureau et le laisse aller comme il veut. Heureusement l’animal est calmé et il se contentera de paître dans un coin.

 

Voici donc un autre exploit réalisé par Héraclès. Bon, je m’en retourne chez moi et vous dis à bien vite !

 

 

 

/Le Prof

 


21/02/2018
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Les 12 travaux d'Héraclès : Les juments de Diomède

   Bonjour et bienvenue dans ce huitième article consacré aux travaux d’Héraclès. Aujourd’hui, comme vous l’aurez compris, nous allons discuter du huitième travail herculéen : capturer les juments de Diomède. Laissez-moi le temps d’activer le bouclier anti blagues sur les culottes de cheval et les lasagnes… Et voilà ! Nous sommes partis.

 

Il était en le royaume de Thrace, gouverné par Diomède, quatre juments de renom. Elles se nommaient Dinos, Lampon, Podargos et Xanthos. C’étaient de très bonnes bêtes, d’aucuns diraient les meilleures gagneuses du royaume (je vois ton regard lubrique et pervers). Ce qui faisait leur puissance était le régime que leur imposait Diomède. Pourquoi leur faire brouter de l’herbe et du foin quand on peut leur faire bouloter de la chair humaine ? Diomède était certes un roi un peu métalleux dans l’âme. En même temps, c’était un fils d’Arès et il avait hérité de sa violence et de sa soif de sang. Le royaume de Thrace étant composé de nombreuses îles rocheuses de la mer Egée, tous les naufragés du temps de Diomède furent les repas des juments. Cette anomalie alimentaire rendait les juments indomptables : elles restaient d'ailleurs aux écuries solidement enchaînées devant leurs mangeoires de bronze.

 

C’est alors qu’arrive Eurysthée. Il veut toujours nuire à Héraclès et devant les sept échecs précédents, il perd un peu la face. Il va donc envoyer son cousin vers un danger plus grand que d’habitude en lui demandant plusieurs choses en une. Héraclès doit ainsi : s’introduire dans les écuries, dompter les juments, les voler et les ramener à Eurysthée. Héraclès ne proteste pas (il ne le peut pas en même temps, comme il est en repentance) et il s’en va traverser la mer pour arriver nuitamment en Thrace. Jusque-là tout va bien, il s’infiltre aussi aisément qu’un serpent solide et arrive enfin aux écuries. Là, pas de bol, Diomède et quelques soldats sont présents et comme le carton n’a pas encore été inventé, Héraclès se fait découvrir et Diomède ne tarde pas à deviner les intentions de ce visiteur nocturne. Héraclès parvient bien évidemment à coucher tout le monde facilement. Il épargne les gardes, qui n’avaient rien demandé, mais Diomède n’entend pas se laisser spolier ainsi et engage une résistance farouche. Le combat est bref cependant et Diomède finit par servir de repas aux juments. Ces dernières, ayant grignoté Diomède, deviennent dociles. Ainsi Héraclès peut les approcher, les prendre avec lui et les ramener devant Eurysthée. Diomède sera d’ailleurs le dernier repas carnassier des juments qui recommenceront à manger du fourrage. Eurysthée est d’une part dépité de la réussite de son cousin, mais d’autre part content d’avoir quatre puissantes et dociles juments dans ses écuries.

      *Gustave Moreau, Diomedes being devoured by his horses, 1865*

 

Enfin, le saviez-tu ? Il est dit que le cheval d’Alexandre le Grand, le puissant Bucéphale, était un descendant d’une des juments de Diomède. Ma foi, voici encore une bonne chose de faite. Je vous retrouve donc bien vite pour l’énième travail d’Héraclès. Et en attendant, je vous fais des bisous.

 

 

 

/Le Prof

 

 


27/02/2018
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Les 12 travaux d'Héraclès : La ceinture d'Hippolyte

   Bonjour et bienvenue dans cet article encore une fois déconseillé aux plus jeunes. Pourquoi ? Mais parce que ça va parler de boobs ! Enfin, plutôt de mono-boob. Vous êtes toujours sur l’Encyclopédie Fantastique, nous sommes toujours dans les travaux d’Héraclès et aujourd’hui nous allons du côté de Thémiscyra, la capitale Amazone.

 

Eurysthée a le cœur pourri à cause de sa détestation d'Héraclès. Mais il n’y a pas que cela de pourri chez lui, car sa fille Admète est très capricieuse et il accède à chacun de ses désirs : elle est pourrie-gâtée. Elle a d’ailleurs pour dernière lubie de posséder la ceinture d’or d’Hippolyte, reine des Amazones. Ni une ni deux, Eurysthée mande Héraclès et lui ordonne de la ramener en guise de neuvième travail. Il charge son cousin de cadeaux somptueux pour faire l’échange avec la ceinture et aussi, lui permet des compagnons, autant pour le transport des présents que pour faire bonne figure auprès de la reine. On notera qu’il existe plusieurs versions de ce travail, mais j’ai choisi de prendre l’approche diplomatique (on a déjà vu les capacités d’infiltration d’Héraclès, mais point encore ses qualités de diplomate). Héraclès s’en va donc vers la capitale du royaume Amazone, Thémiscyra, à la rencontre d’Hippolyte.

 

Le voyage se passe bien, rien à signaler, et quand il arrive à la cité Amazone, il est reçu par une Hippolyte bienveillante et même souriante (ce qui étonne la troupe d’hommes étant donné qu’on considère les Amazones comme féroces). En effet, elle a eu vent des exploits d’Héraclès et elle devine qu’il vient pour effectuer un travail, donc autant y aller en finesse et ne pas se mettre ce muscle sur pattes à dos. Héraclès est ainsi invité par Hippolyte à une discussion privée afin qu’il puisse lui expliquer sa venue et voir avec elle s’il y a moyen d’arranger tout le monde, sans effusion de sang. Héraclès lui dépeint le caprice d’Admète, lui présente les cadeaux d’Eurysthée, etc. Il s’en tire bien le bougre et à vrai dire, tout va au mieux dans le meilleur des mondes. Ce que personne n’avait prévu, c’est la présence d’Héra. Vous vous souvenez ? La femme de Zeus, belle-mère d’Héraclès, celle qui a tenté de le tuer au berceau. Et bien elle est là dans la foule des Amazones, déguisée en l’une des leurs. Et, ne portant toujours pas ce bâtard d’Héraclès dans son cœur (dans le sens de fils illégitime, ce n’est pas une insulte gratuite, quoique…), elle fait courir le bruit qu’il est là pour enlever la reine. Le chaos et la panique montent dans la foule des guerrières. Pendant ce temps Hippolyte accepte de céder sa ceinture, toute contente qu’elle est d’avoir participé à l’un des travaux d’Héraclès, d’en avoir été un protagoniste principal et surtout de ne pas avoir fait couler le sang durant ledit travail (une première pour le coup). Héraclès est donc en train de dégrafer la ceinture d’Hippolyte lorsque surgit une horde d’Amazones effarouchées. Héraclès, qui est toujours un bigot, se croit piégé par Hippolyte, comme si cette dernière avait été gentille pour mieux le tromper. Il commence alors à dégainer, les Amazones décochent flèches et javelots, Hippolyte s’interpose et se prend les traits mortels. Dans un dernier souffle, la reine incite Héraclès à prendre la ceinture et à fuir. Il arrache alors la ceinture du corps d’Hippolyte, rassemble ses gens et fuit du royaume Amazone. Il prend quand même la peine de laisser les cadeaux.

 

Eurysthée est content car il peut offrir la ceinture d’or à sa fille, Admète est contente car elle a la ceinture de son caprice, mais Héraclès est amer car, bien qu’il ait validé un nouveau travail, Hippolyte est morte et il ne s’est rendu compte que trop tard des intentions louables de la reine. Bref, Héra a foutu un zbeul complet alors que tout allait bien. Sur ces mots, je vous dis à bien vite pour le dixième travail du plus bigot des héros grecs.

 

 

 

/Le Prof

 


05/03/2018
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