Mythologie de Lovecraft
The eldritch abomination
J’ai bien réfléchi à la manière de débuter cet article, car aucune introduction ne saurait faire justice à l’entité à laquelle il est voué. Commençons alors traditionnellement, avec le choc de cauchemar étymologique que provoque la simple évocation de son nom : créé par le romancier, poète et nouvelliste de talent H.P. Lovecraft (1890-1937), il intègre sa cauchemardesque mythologie et fut nommé arbitrairement par son créateur démiurge, the eldritch abomination.
Son nom pourrait être une chimère, composée de l’ancienne forme anglaise elritch (dont l’étymologie reste incertaine), composé de -ritch, originant du vieil anglais signifiant royaume, tandis que certains linguistes s’accordent à affirmer que el- représente l’étranger, l’autre (originaire du viens anglais ellende, qui aurait pu former le mot moderne else).
Il convient de clarifier cependant un point. L’abomination d’eldritch n’est point de créature définie. Il s’agit d’une forme d’entité codifiée, un concept, pouvant prendre différentes apparences selon l’imagination de son créateur torturé. En voici les caractéristiques établies par l’écrivain originel et le consensus populaire.
Gigantesque, cosmique, inconcevable et cauchemardesque. L’abomination d’eldritch est un être dont les simples existence et définition plient les lois de la compréhension humaine. Sa forme, pour la grande majorité des spécimens, est gigantesque, parfois même astronomique, et est un amas, de chair bouillonnante et de folie qui semble faire ployer la réalité sous le poids de leur mépris pour le compréhensible.
Les abominations sont dieux démiurges, pondant par erreur des univers entiers, des élémentaires de douleur composés de centaines de millions de tentacules et de vingt-cinq milliards de visages, dont les dents avoisinent la taille qu’atteindrait un système solaire. Elles sont animaux chimères, existant au-delà des réalités imaginables par l’homme, ou encore dieux fous, enfermés dans des dés à coudre et qui se nourrissent de planètes et de soleils. Minuscules, gigantesques, ou ni l’une ni l’autre, elles n’obéissent à aucune loi sinon les leurs et revêtent une infinité d’apparences, pour la grande majorité informes et cauchemardesques.
J’en parlerais des heures mais je ne le puis, je hais la redondance, alors je vous propose une conclusion sobre : l’abomination d’eldritch est tout ce que vous ne savez pas, ce que vous craignez. Ce que vous haïssez et que vous êtes incapables d’imaginer. Elle est dégoûtante et fascinante à la fois, il est impossible de la comprendre totalement et de garder la possession de ses esprits, de l’admirer sans régurgiter son repas. Ce qui vous en sépare est ce qui sépare un dieu d’une larve de mouche, ou ce qui sépare un mot d’un être vivant. Une pensée d’un caillou…
En espérant avoir pu attiser votre curiosité et éclairer votre lanterne sur une créature malheureusement trop méconnue du grand public. Ainsi je vous salue et vous offre en guise d’au revoir une possible illustration de l’abomination d’eldritch, réalisée avec talent par un membre de DeviantArt, MrZarono.
Ce fut un plaisir.
-Un Vagabond Immobile-
Cthulhu
"Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn." Maladroitement traduite par les mortels, cette litanie signifie que dans sa demeure de R'lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant.
"Cthulhu, de sa prononciation mortelle (si tant est que les humains aient les organes pour moduler sa prononciation) ressemble à khlûl'-hloo, la première syllabe étant prononcée gutturale ment et très sèchement. Le « u » ressemble à celui de « full ». Cette première syllabe n'est pas sans rappeler « klul », puisque le « h » affirme l’épaisseur gutturale. Quant au son « l », lui, il n'est pas représenté." Ainsi écrivit H.P. Lovecraft à Duane Rimel le 23 juillet 1934. Car vous l'avez compris, il s'agit d'une créature de l'écrivain de génie auquel j'ai déjà fait honneur précédemment.
Cthulhu est, dans la mythologie éponyme, un grand ancien sommeillant au fond du pacifique sud, dans la cité sous-marine morte de R'lyeh. Il est un dieu millénaire dormant au fond de la mer, attendant de revenir. Son aspect d'abomination inconcevable est vaguement comparable à celui d'un géant à tête de seiche, au corps semé d'écailles, aux griffes démesurées et aux ailes filandreuses de dragon, mais il ferait instantanément perdre la raison à tout mortel qui oserait l'apercevoir. Selon Lovecraft, il fut banni du système de Xoth par les « Dieux Très Anciens », et attend en rêvant dans les profondeurs de la planète, jusqu'au jour où il en émergera pour en prendre le contrôle. Il est le mal absolu, synonyme de chaos et de déraison. Nombres de mortels rejoignirent son culte, de crainte de sa puissance ou par adoration de son chaos absolu... L'horreur a un nom, et les mortels ne peuvent pas le prononcer, ne peuvent pas le regarder, et ne peuvent pas le comprendre.
Tellement de choses à dire, et si peu de temps. Je ne puis rien faire d'autre que de vous conseiller de lire L'appel de Cthulhu (bien sûr de Lovecraft, pour ceux qui dorment au fond de la pièce).
L'ancien Cthulhu a taillé une place qui lui revient de droit dans la culture populaire, et nombre de personnes le considèrent comme une icône de la littérature horrifique, jusqu'à parfois même littéralement l'adorer au sein d'un culte réel (c'est fou cette propension qu'à l'humanité pour se créer des dieux et des icônes à vénérer). Je terminerai donc cet article en vous renseignant d'un fait amusant, car il convient de noter qu'en raison de la proximité géographique de l'origine du signal "Bloop", un son d’ultra-basse fréquence détecté à plusieurs reprises durant l’été 1997 (aux environs de 50 ° S 100° W) et celle de la ville fictive de R'lyeh (47° 9' S, 123° 43' W) imaginée par H. P. Lovecraft, le Bloop est fréquemment associé à Cthulhu, qui sommeillerait dans la cité engloutie.
Je vous salue encore une fois, avant de repartir, en vous laissant un dessin le représentant tel que son auteur l'a imaginé. Mesdames, messieurs, le vagabond vous salue.
/Un vagabond immobile
Le Chthonien
Salutations à vous ! Je suis de retour après une courte période d'absence et pour mon retour fracassant, je laisse de coté la mythologie chinoise pour tout simplement voler le sujet préféré d'un autre admin, rien que ça. En effet aujourd'hui je vous parle du chthonien : un ver Lovecraftien géant (miam).
Le tronc de cette grande créature fouisseuse est cylindrique et s'amincit jusqu'à la queue. Son autre extrémité est quant a elle terminée par une masse de tentacules. Le Chthonien est dépourvu d'yeux et passe le plus clair de son temps à des kilomètres sous la surface de la terre. Ce monstre est capable de manipuler la croûte terrestre par des moyens que nous ignorons, et des rassemblements de Chthoniens peuvent provoquer des tremblements de terre d'une intensité cataclysmique.
Si les grandes quantités d'eau leur sont nuisibles, ils peuvent résister à des températures extrêmement élevées : un individu adulte parvient à s'ébattre joyeusement dans de la lave en fusion.
Ces monstres sont doués de puissantes facultés mentales et peuvent détecter, influencer et manipuler à distance les actes des humains. Mais il est rare qu'un Chthonien considère un être humain autrement que comme un simple repas.
Il est possible qu'en tant que société ces créatures hostiles laissent prospérer la civilisation humaine parce qu'elles sont trop peu nombreuses pour parvenir à nous éliminer avant que nous ne découvrions des moyens de ripostes efficaces. Il se peut aussi que les Chthoniens encouragent le développement des "nids humains" parce qu'ils attendent une éclosion massive et qu'ils ont besoin de gibier pour nourrir des hordes de larves.
C'était donc la présentation des vers solitaires les plus badass de l'univers, à plus pour de nouveaux vols de sujets !
/ Niedman