Attention, depuis 2018, l'Encyclopédie Fantastique a déménagé !

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L'Olympe


Zeus

Après l'éviction de Chronos et des titans lors de la Titanomachie, le monde fut partagé entre les vainqueurs : les olympiens. Zeus ayant libéré tous les autres, il devint le roi de l'Olympe et demanda le pouvoir absolu sur le ciel. Poséidon obtint les mers et Hadès, le monde souterrain.

 

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Zeus est donc le dieu du ciel, du tonnerre, de la foudre et des intempéries. Quand il pleut, c'est Zeus lui-même qui pleut. Neige-t-il, la neige vient de lui. Mais c'est dans la tempête et dans l'orage que Zeus se manifeste dans toute sa majesté. Armé de son foudre il frappe les mauvais hommes comme les monstres. En effet Zeus est aussi, en tant que roi des dieux, un dieu justicier. Il tranche les différends entre les dieux ou entre dieux et mortels. il est dans cette tâche conseillé par Thémis, la justice (titanide rescapée) qui sera une de ses épouses. Pour rendre justice il disposait de son foudre. Avec ces éclairs forgés par les Cyclopes, il pouvait soit avertir, soit punir, soit encore détruire le monde.
Car oui Zeus a été marié plusieurs fois et reste dans l'imaginaire commun un grand séducteur. En effet Zeus est un gardien de l'ordre établi et aime la beauté, donc les femmes. Ses enfants se compte par centaines avec de très nombreuses femmes, déesses ou nymphes. Léda, Europe, Io, Sémélé... Tant de femmes qui ont généralement fini avec un héros dans le ventre.

Pour séduire Zeus était rusé et changeait souvent de forme: il a séduit Léda en se changeant en cygne. Celle-ci a alors accouché de deux oeufs, deux jumeaux héroïques: Castor et Pollux. Après une longue vie héroïque ils furent changés en constellation: les gémeaux.
Le père de Danaé, un roi grec, fut averti par un oracle qu'il serait déposé du trône par son petit-fils. Désireux d'échapper à ce destin il enferma alors sa fille dans une tour d'airain, pensant éliminer toute sa vie sexuelle. Mais Zeus désirait Danaé et ne comptait pas en rester là. Il se changea alors en pluie d'or pour s'introduire dans les interstices de la tour, puis de la princesse (après avoir repris forme humaine, tout de même.). De Danaé naîtra Persée dont je ne conterai pas l'histoire ici.
Enfin, l'histoire un peu plus longue, celle d'Europe (et après j'arrête parce qu'il y en a plein d'autres ! Je vous en donnerai d'autre quand je parlerai de la naissance des autres dieux. Vous aurez aussi celle d'Io lors de mon article sur Héra). Europe était une jeune syrienne au teint si éclatant qu'on la soupçonnait d'avoir volé le fard de quelque déesse. Quand Zeus l’aperçut il se résolut immédiatement à la séduire. Pour ce faire il se changea en beau taureau et, alors qu'Europe jouait sur une plage avec ses amies, sortit de la mer. Les jeunes filles étaient fascinées par l'animal tout paisible et Europe finit par oser monter sur son dos après que toutes l'aient décoré de guirlandes de fleurs. Alors, avant que les compagnes d'Europe ne fassent de même, le taureau se mit à courir jusqu'à la mer. A son approche les flots s'apaisèrent et le taureau courut sur la mer comme sur une plaine de sable. Après plusieurs heures de course marine, le taureau déposa Europe sur une petite île montagneuse. Il reprit alors sa forme divine et se présenta à Europe. Alors de l'Olympe descendirent les heures (filles de Zeus et de Thémis) qui leur préparèrent une couche sous un platane. De leur union naquit Minos, le premier de tous les rois humains. La légende ajoute que le platane sous lequel s'était fait leur union ne perdit jamais son feuillage.

A Zeus était consacrés l'aigle, le chêne et les cimes de montagnes. On lui sacrifiait des chèvres, des brebis ainsi que des bœufs blancs (dont les cornes étaient parfois dorées).

 

 


/Shaï-Hulud


25/06/2014
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Héra

/!\  Attention cet article contient des propos à caractère machiste pouvant choquer les féministes les plus sensibles. L'auteur de ce message décline toute responsabilité en cas de réaction abusive à ces phrases  /!\



Héra est donc l'épouse légitime de Zeus dans la mythologie grecque. Toutefois elle n'est pas sa première épouse, l'immortel ayant été déjà marié avant par trois fois avec :
-La titanide Métis, mère d'Athéna, qui l'aidera a faire absorber à Chronos le vomitif qui libérera les olympiens
-Thémis, la mère des Heures (sortes de nymphes) et des moires (les fileuses du destin, nommées Parques par les latins).
-Mnémosyne, mère des neuf muses (divinités veillant chacune sur un art).

Pour séduire Héra, la stratégie employée fut absolument imparable : Zeus se transforma en petit oiseau (un coucou, dans le mythe que j'ai lu) tout mouillé et tremblant de froid. Héra apitoyée "se saisit de cet oiseau frileux; et, pour le réchauffer, le glissa sur son sein.". Une fois placé en cet endroit stratégique, Zeus reprit sa forme divine. Je vous laisse deviner la suite.
Une fois leur mariage célébré, Héra deviendra célèbre pour ses colères monstrueuses, déclenchées par les infidélités de son divin mari. Elle prendra un plaisir rageur à tourmenter les femmes qu'il aura séduites, harcèlera Héraclès toute sa vie (son nom signifiant littéralement "Gloire d'Héra") en lui inspirant des colères meurtrières, et ira même jusqu'à comploter contre Zeus avec l'aide de Poséidon et d'Apollon. Après l'échec du complot, Héra se retrouva suspendue au sommet de l'Olympe, avec une enclume d'or pendue aux pieds (Zeus a quand même un sacré sens de l'humour).

 

10689442_695916560489744_9206444851244632073_n.jpgHéra partageait avec Zeus certaines prérogatives liées au ciel, aux tempêtes, aux saisons et à l'autorité sur les dieux mais, toujours selon mon mythe "à un moindre degré comme il sied à une femme". Elle restait toutefois la déesse la plus respectée, comme digne femme du roi des dieux. Un seul homme se risqua à la séduire et il en subit une punition éternelle.


Ixion était un mortel ayant assassiné son beau-père dans des circonstances assez atroces, crime dont aucun dieu ne voulait le purifier. A force de prières il finit toutefois par apitoyer Zeus qui, en signe de pardon, l'invita à sa table.
Mais l'ingrat se mit alors à importuner Héra qui vint se plaindre à Zeus. Pour tester Ixion, il donna à un nuage la forme d'Héra et l'envoya tourner autour d'Ixion.
*voile pudique*
De leur union (oui oui, du nuage et d'Ixion) naquit les centaures, créatures a demi issues du rêve, comme toutes les chimères (j'approuve cette origine).
Zeus, furieux, précipita alors Ixion au Tartare où il fut attaché par des serpents à une roue enflammée. Il y tourne encore aujourd'hui.

 


Et comme je suis exceptionnellement gentil je vous accorde un deuxième petit mythe:

Lassée des infidélités de Zeus, Héra fuit un jour l'Olympe et partit se retirer sur l'île d'Eubée, ou Zeus l'avait séduite. Fort attristée de son départ (parce qu'il l'aime quand même sa petite épouse, même si elle s'énerve beaucoup), Zeus mit en place un ingénieux stratagème pour la reconquérir.
Il descendit sur cette île et fit courir le bruit de son mariage prochain avec une nymphe aux yeux clairs, afin d'attiser encore la jalousie de la déesse. Il plaça alors sur un char au trône d'or un mannequin de bois paré comme une divine mariée et l'envoya parader à travers l'île. Ignorant tout de la supercherie, Héra se rua sur sa "rivale" et lui arracha son voile. Découvrant alors la supercherie, elle se mit à rire et remonta sur l'Olympe le cœur apaisé.

Héra est la représentation archétypale de la matrone grecque : attachée, aimante mais aussi impulsive et colérique, elle est la juste déesse des femmes au foyer. Même si Zeus et elle n'ont eu que deux enfants (dont un incertain) et que Zeus s'absente souvent de l'Olympe, ils forment un couple royal et digne, qui règne sur l'Olympe comme sur l'univers. Protectrice de la femme en général, elle sauvegardait en elle la jeune fille, la fiancée, l'épouse et la mère.
La royale déesse était souvent représentée sur un trône élevé. Elle tenait dans une main une grenade, symbole de fécondité, et dans l'autre un sceptre surmonté d'un coucou. Ses cheveux étaient ornés de riches diadèmes, soulignant son air majestueux et grave.
Le paon lui était consacré car, disait-on, le plumage brillant et constellé de l'oiseau était le symbole de la magnificence du ciel étoilé, représentant pour les grecs, le visage d'Héra.

 


/Shaï-Hulud


10/09/2014
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Poséidon

Après le tonnerre et les orages voici les tempêtes, les flots déchaînés, les séismes et les maëlstroms ! Place à Poséidon, dieu de la mer, des tempêtes, des séismes et seigneur des chevaux.

Si il est aussi le dieu des séismes c'est parce qu'on attribue à des coups de son trident les failles et déchirures qui parsèment les îles de la mer Égée. Ses chevaux sont simplement l'écume qui roule sur les vagues, vue de manière lyrique. Par extension, il règne sur tous les chevaux, même terrestres.

 

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Poséidon est le cadet de la fratrie Hadès-Poséidon-Zeus. Au moment partage du monde il reçut les mers, les îles et les rivages. Ce souverain des eaux vit au fond des mers dans une demeure d'améthyste qu'il partage avec son épouse, Amphitrite. Amphitrite était une nymphe avant de devenir l'épouse de ce dieu. Leur mariage se fit à la mode mythologique: Poséidon s'éprit de la belle nymphe alors qu'elle nageait avec ses congénères et apparut pour la ravir. Toutefois la nymphe effrayée s'enfuit en eau profonde. Poséidon envoya alors un dauphin la poursuivre jusqu'à ce que celle-ci soit trop épuisée. Alors le dauphin la chargea sur son dos pour la ramener à son maître.
Puis mariage. La routine quoi.
Ensemble ils eurent un homme à queue de poisson, Triton, qui devint leur messager à travers les mers. Il possédait une conque marine dont le mugissement rappelait celui de la mer en furie.

Quand il sort de son palais, Poséidon met sa plus belle cuirasse et monte sur son char pour naviguer sur les eaux paisibles, entouré de dauphins et des monstres marins qui reconnaissent en lui leur maître. Dans ses moments de colère au contraire il déchaîne les flots, fait couler les navires comme les îles et ravage les côtes. Sa colère peut même frapper jusqu'au milieu des terres: non content de pouvoir fendre le sol, il peut aussi d'un geste de faire disparaître toute l'eau d'une région. L'Argolide subit ainsi son courroux:
Le roi d'Argolide, Inacchos, avait pris parti pour Héra alors qu'elle et Poséidon se disputaient la protection de cette région fertile. Vexé, le dieu frappa le sol et toutes les sources de la région se tarirent, tous les puits et citernes se vidèrent. Inacchos, privé d'eau dans son palais, envoya alors ses filles chercher des sources d'eau. L'une d'elles se nommait Anymone.
Alors que cette jeune fille cherchait dans un bois, elle voulut abattre un cerf avec son arc. Toutefois le trait manquât sa cible et s'en vint dans le derrière d'un satyre. Courroucé, cette créature se mit sur-le-champ à la poursuivre ! Alors qu'Anymone était sur le point d'être rattrapée elle implora le secours de Poséidon qui apparut derechef pour empaler le satyre sur son trident. Le coup fut si violent que la créature se retrouva empalée sur un rocher. Après qu'Anymone l'ait supplié de rendre l'eau à la contrée, Poséidon arracha son trident du rocher et une source en jaillit aussitôt.

Poséidon eut d'autres enfants, tous des monstres ou des brigands. En effet dans la mythologie grecque la mer est toujours source de monstres redoutables qui chassent les bateaux ou même les hommes sur la terre ferme. Ses enfants les plus célèbres sont le cyclope Polyphème, bien connu pour son passage l'Odyssée d'Ulysse; le géant Antée conçu avec la terre (donc Gaïa), qu'Héraclès tuera; et Procuste, qui assassinait tous les hommes qu'il hébergeait et qui sera tué par Thésée.
Leurs trois histoires sont intéressantes mais l'article commence vraiment à être long. Donc soit vous vous renseignerez par vous-même soit vous me demanderez !

 


/Shaï-Hulud


26/06/2014
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Hadès

Et nous nous retrouvons pour parler du troisième frère, le moins bien connu, Hadès, roi des Enfers.
Pourquoi parlé-je d'un dieu mal connu ? Parce que notre culture catholique fait rapidement le lien entre roi des Enfers et divinité maléfique, donc Hadès passe pour le méchant de l'Olympe. Sauf que c'est faux, j'y reviendrai.

 

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Donc comme je l'ai dit Hadès règne sur les Enfers, les sous-sols de manière générale (et donc tous les trésors que l'on peut y trouver) et sur les âmes des morts. Il règne donc au cœur des Enfers, dans son palais d'obsidienne, et ne monte que rarement sur l'Olympe. Il est d'ailleurs peu impliqué dans les querelles qui s'y produisent et dans les affaires des mortels: il a déjà fort à faire avec les morts. Si il est très jaloux de son royaume et de ses sujets (il est assez à cheval sur les règlements; tu es mort, tu le restes) il ne convoite pas la domination de Zeus (contrairement à Poséidon qui complote fréquemment contre leur petit frère. C'est lui le méchant de l'Olympe ! Avec Arès). Aîné des dieux (du moins aîné des dieux mâles), il se plaît dans son royaume et dans sa solitude.
Mais la solitude a fini par peser à Hadès, fut-il le plus agoraphobe de tous les dieux. C'est ainsi que vient le mythe principal qui l'implique : l'enlèvement de Coré (ou Proserpine, selon les versions).

Coré était la fille de Déméter, déesse de l'agriculture (pour être exact elle représente tout ce qui, dans la nature, est soumis à l'homme). Elle était comme presque tout le monde dans la mythologie grecque, d'une grande beauté. Hadès en la voyant décida d'en faire sa compagne éternelle. Alors que la jeune fille jouait dans les champs, le sol se fissura et Hadès en surgit sur son char, attrapa la donzelle et s'en retourna aussi sec sous terre. Au terme d'une longue quête (que je vous raconterai probablement dans mon article sur Déméter), la déesse trouva enfin le ravisseur de sa fille. Toutefois Hadès ne voulait pas lâcher sa compagne et argua que Coré (devenue Perséphone depuis son mariage) avait mangé des fruits poussant dans les 
Enfers. Ayant mangé la nourriture des morts, elle ne pouvait retourner vivre dans le monde des vivants.
Alors Déméter se mit en colère et s'enfuit sur Terre sous la forme d'une mortelle. Une grande famine s'ensuivit car les champs ne produisaient plus rien. Devant la misère de l'humanité, Zeus intima à Hadès l'ordre de trouver un compromis avec Déméter. Perséphone passa dont en garde alternée entre sa mère et son mari: six mois par an, elle reste aux Enfers et les plantes ne poussent plus. Les six autres mois elle rejoint sa mère et la nature se remet à vivre. Vous l'aurez sûrement deviné: Perséphone est à la fois la reine des enfers et la déesse du printemps !

Hadès est le plus souvent représenté siégeant près de son épouse. C'est un homme dans la fleur de l'âge portant une barbe noire et hirsute. Il tient dans sa main un sceptre qui lui permet de commander la masse des morts, et dans l'autre des clés, symbole laissant entendre que les portes de la vie sont à jamais fermées à ceux qui parviennent en son funèbre empire. La corne d'abondance lui appartient: en effet je rappelle que c'est à lui qu'appartiennent toutes les richesses de la Terre. Son dernier attribut est un casque permettant de devenir invisible (mais bon Hermès lui a piqué... Enfin en théorie c'est le sien).
On sacrifiait à Hadès des brebis noires et des taureaux noirs que l'on parait de bandelettes sombres. On laissait le feu les consumer entièrement (c'est vraiment très sombre...).

 


/Shaï-Hulud


26/06/2014
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Hestia

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Retour sur l'Olympe pour placer sous les projecteurs une déesse discrète, souvent oubliée et ignorée malgré son  statut d'aînée des dieux : Hestia.

 


On la dit première et dernière-née de Chronos : en effet si  elle fut le premier enfant de Rhéa, elle fut la dernière à être régurgitée lorsque Zeus libéra sa fratrie. Sur l'Olympe elle bénéficie d'un statut tout particulier que je vais vous détailler dès maintenant !

 


Une fois la titanomachie achevée, Poséidon et Apollon tentèrent de séduire Hestia. Toutefois celle-ci jura sur le Styx de rester une déesse vierge, comme Athéna et Artémis. En effet parmi les cinq fleuves des Enfers, le Styx était le fleuve des serments. Les dieux eux-mêmes juraient avec une coupe de son eau à la main et ces serments étaient réputés inviolables, malheur à ceux qui les transgressaient !
Hestia devint alors la déesse du foyer. Celui de la ville, conservé au Prytanée de la ville, et du foyer domestique. Hestia est alors la seule déesse présente dans toutes les maisons à travers ce feu qui brûle. Elle est chargée de l'entretien du feu de l'Olympe et ne quitte jamais la montagne.

Ainsi, étant une déesse vierge qui ne quitte pas l'Olympe, Hestia ne participe pas aux affaires du monde. N'ayant pas de mythe à vous proposer je vais vous détailler son culte, un peu spécial.
En effet à Rome, Hestia était honorée sous le nom de Vesta et le foyer de la ville était sous la protection de ses prêtresses: les vestales. Ces femmes avaient un grand pouvoir en raison de leur poste et étaient intouchables, même l'empereur en personne ne pouvait s'attaquer aux vestales. Celles-ci étaient libres de sortir de leur enceinte sacrée. Toutefois malheur à celle qui laissait s'éteindre le feu sacré: celle-ci était battue à mort par ses semblables. De plus elles devaient rester vierge. Si une vestale enfreignait cette règle, elle était emmurée vivante dans une salle souterraine avec une lampe, de l'huile pour la lampe et quelques vivres. En plus de cette punition atroce qui se soldait par une lente agonie, l'amant coupable était battu à mort.
Nuance à apporter toutefois : la version romaine qu'est Vesta ne couvre que le foyer domestique alors qu'Hestia veille sur le feu public aussi. Les clérouques (colons grecs) emmenaient avec eux une flamme du foyer de leur ville natale pour fonder de nouvelles cités avec la bénédiction de la déesse.
Les attributs de cette déesse étaient le feu, le foyer et (moins évident) l'âne, qui était son animal sacré.

 


/Shaï-Hulud


17/07/2014
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Déméter

Dans la grande famille des olympiennes oubliées, voici Déméter, déesse de la fécondité, de l'agriculture et, de manière générale, de la nature domestiquée. Celle-ci est une fille de Chronos et de Rhéa, libérée par Zeus lors du meurtre de son père (souvenez-vous, mauvais élèves ! -> la Titanomachie).

 

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Zeus, dans sa divine lubricité, s'unit un jour avec Déméter (comprenez qu'ils ont fait des bébés, mais qu'ils ne se sont pas mariés. Il y a des enfants sur cette page !) et de cette union naquit Coré (Coré signifie en grec "la jeune fille", en opposition avec Déméter qui signifie "la mère"), qui devint Perséphone après son mariage avec Hadès.
Lors de mon article sur ce dernier j'avais conté l'enlèvement. Mais le mythe que je vais vous raconter maintenant porte aussi sur cette affaire.

En effet juste après l'enlèvement, Déméter accourut sur Terre après avoir entendu le cri déchirant de sa fille, alors qu'Hadès fendait le sol pour retourner en son royaume. Pendant neuf jours et neuf nuits, elle parcourut la Terre et les mers en portant une torche. Mais personne, ni dieu ni mortel, ne voulut lui révéler l'identité du ravisseur, ni la rassurer sur le sort de sa fille.
Au matin du dixième jour, elle rencontra Hécate, la déesse mineure (comprenez "pas olympienne") de la magie et de la sorcellerie qui accepta de l'aider dans ses recherches; et c'est ensemble qu'elles arrivèrent aux portes d'or du palais du Soleil. Celui-ci avait assisté à l'enlèvement, qui s'était produit en plein jour, et avoua à Déméter qu'Hadès avait enlevé Coré avec l'accord de Zeus pour pouvoir se marier, et que c'était pour cette raison que personne n'avait voulu l'informer.
Bouleversée et furieuse envers Zeus, elle quitta son trône sur l'Olympe et partit errer sous les traits d'une mortelle, une vieille femme décrépite.

A partir de là j'ai plusieurs versions du mythe. Je vais en développer une et évoquer les autres, car elles racontent plus ou moins la même chose.

Après une longue marche, Déméter arriva dans le territoire sacré d'Eleusis. Elle s'assit alors au bord d'un sentier, exténuée de fatigue, et laissa libre cours à son chagrin. Arrivèrent alors un vieil homme et sa fille, qui lui proposèrent de l'héberger.
Déméter répondit alors au vieil homme "Puisses-tu, vieillard, jouir longtemps de la vie et du doux nom de père ! Pour moi, j'ai perdu toute la joie de vivre, et rien au monde ne peut me consoler."
Elle finit toutefois par accepter l'invitation, mais entra dans une cabane ou régnait la douleur : le dernier-né de la famille, Triptolème, se mourrait de maladie. Prise de pitié, Déméter commença à le soigner. Quand le bébé commença à rouvrir les yeux et à sourire, Déméter approcha son petit corps du feu qui brûlait dans l'âtre.
Mais sa mère se mit à crier et arracha la nourrisson des mains de la déesse, croyant son fils en danger de mort ! C'est là que Déméter reprit son apparence divine et expliqua à la femme:
"Je voulais rendre ton fils immortel, mais tu ne l'as point voulu. Il mourra donc comme un simple mortel. Néanmoins il guérira, en récompense de ton hospitalité. Il sera grand et réputé parmi les hommes, car c'est lui le premier qui leur enseignera à labourer la terre, à semer le blé, à fouler les moissons et à user, au lieu de fruits sauvages, de pain pour se nourrir. Bien plus, je veux qu'il me bâtisse ici un temple magnifique dont il sera le grand prêtre."
Après ces paroles, Déméter s'enfuit et se réfugia dans l'enceinte du temple qu'on allait lui bâtir, toujours consumée de regrets.

Dans l'autre version, Déméter est trouvée par des servants d'un palais et essaie de rendre immortel le jeune prince.

Une fois le temple bâti, Déméter lança alors une disette terrible sur le monde. Les humains mourraient de faim par millier car la terre ne produisait plus. C'est alors que, par l'intermédiaire de Zeus, Hadès et Déméter trouvèrent un arrangement (détaillé, bien sûr, dans mon article sur Hadès).

Comme vous l'aurez peut-être deviné, le culte de Déméter et ses mystères était basé à Eleusis, sa terre sacrée. Elle était vue comme une déesse douce, aimant les humains et favorable à la paix et au labeur. Par ailleurs certains auteurs affirment qu'elle ne siège pas à l'Olympe mais reste près de ses champs. Vénérée chez les Romains sous le nom de Cérès, on lui sacrifiait généralement des porcs.

 


/Shaï-Hulud


08/08/2014
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Héphaïstos

Remontons sur l'Olympe pour en redescendre rapidement : voici Héphaïstos (Vulcain chez les Romains), dieu du feu, des volcans, de la terre de la technologie et de l'industrie. Il est surtout connu pour être le forgeron des dieux et des héros les plus illustres. En effet chaque production d'Héphaïstos est une oeuvre unique, à la fois belle et efficiente. Par exemple les femmes ! (Oui oui la première femme fut forgée par ce dieu).

 

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Fils naturel de Zeus et d'Héra (le seul attesté même si certains mythes mettent le doute sur sa filiation), le petit dieu fut jeté par sa mère du haut de l'Olympe (cette famille a un problème avec la contraception). En effet son apparence était si difforme que tout les dieux se moquaient de lui. Excédée, Héra le lança et le pauvre bébé mit une journée entière à tomber. Il gardera de cette chute une jambe faible (c'est un dieu boiteux) et une vive blessure à son orgueil, sa vengeance venant après.
En effet Héphaïstos, contrairement aux autres dieux, n'est pas beau, n'est pas aimé des autres dieux. Il n'a d'ailleurs que peu d'enfants, la séduction ce n'est pas son truc. C'est là que son mariage avec la plus belle des déesses devient étonnant !
Après sa chute, le jeune dieu fut élevé par des nymphes dans sa prime enfance, puis par des cyclopes. Ces enfants d'Ouranos et de Gaïa enseignèrent au dieu l'art de la forge (les cyclopes ayant forgé le foudre de Zeus, ils connaissaient le métier !). Devenu adulte, Héphaïstos décida de revenir sur l'Olympe les bras chargés de cadeaux pour les dieux. Mais il concevait encore un vif ressentiment pour sa mère, et le cadeau qu'il lui offrit était piégé ! C'était un trône d'or rehaussé de pierres précieuses qui emprisonna Héra dans des chaînes dès que celle-ci fut assise dessus.
C'est là que le plan d'Héphaïstos fut révélé: ces chaînes étant magiques, il était le seul à pouvoir les enlever (TGCM). En échange de la libération d'Héra, il demanda une place de dieu et la main d'Aphrodite, déesse de l'amour et de la beauté.
La proposition fut acceptée (de toutes façons les liens du mariage sur l'Olympe, vous savez ce que c'est. Et puis Zeus ne pouvait que défendre la libération de sa femme, de crainte qu'elle ne puisse se libérer après pour se venger si il la laissait là !) et Héphaïstos s'en revint dans son palais d'airain près de sa chère forge.

De là, toujours aidé des cyclopes, il forgea l'égide, bouclier de Zeus puis d'Athéna, le char du soleil, l'armure d'Achille, Talos le colosse... Son travail faisait l'émerveillement des hommes et des dieux. En son atelier se trouvaient vingt creusets où bouillonnaient tous les métaux existants. Son atelier principal est souvent situé sous l'Etna, en Italie. Les flammes sortant du volcan étant alors le signe que la forge se mettait en marche. De la même manière les séismes étaient parfois prêtés à ses grands travaux (quand ce n'était pas un coup de trident de Poséidon !)

Pour moi Héphaïstos est l'incarnation de la personne détestée et difforme, mais qui a un talent incroyable dans un domaine. Celui qui se noie dans le travail pour oublier les misères de sa vie entre mère dégoûtée par son apparence et femme qui le trompe. De cette volonté et de cette force sortent des œuvres incroyables. En cela c'est un "beau" dieu, probablement un de mes préférés.

Héphaïstos est souvent représenté comme un homme dans la force de l'âge, fort et large avec les cheveux ébouriffés et la barbe en bataille encrassée par la fumée. Il porte aussi souvent une tunique d'ouvrier fendue d'un côté ce qui laisse ressortir son épaule (on le représentait parfois bossu ou au dos tordu).

 


/Shaï-Hulud


18/09/2014
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Athéna

Je suis de retour et je vous ai probablement manqué. J'ai retardé ce moment du plus que j'ai pu, mais mon unité thématique m'y force désormais : voilà mon article sur Athéna, déesse de la sagesse, de la stratégie, d'une partie de l'artisanat et protectrice d'Athènes.

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La naissance d'Athéna est des plus singulières. Elle est fille de Zeus et de Métis, la titanide incarnant la sagesse. De là deux versions :
-Athéna n'est née que de Zeus car la sagesse était en lui (moyen métaphorique de le dire).
-Ou, bien plus drôle : voulant tenter une méthode de contraception assez inédite, Zeus a voulu faire mieux que son papa qui mangeait ses enfants et a mangé la mère.

Dans les deux cas, Zeus se retrouva frappé d'une terrible migraine dont rien ne pouvait le délivrer. Accablé, il demanda à Héphaïstos (le dieu de la médecine n'étant pas encore né, on fait ce qu'on peut...) de lui ouvrir le crâne d'un bon coup de marteau pour voir ce qui y clochait. Celui-ci s'exécuta aussitôt, ravi de pouvoir en coller une au père qui n'avait pas tenté d'empêcher Héra de le lancer de l'Olympe. De l'ouverture béante sortit Athéna, toute armée et casquée.
Zeus, une fois remis de ses émotions et d'un grave traumatisme crânien (c'est à dire environ deux minutes plus tard) reconnut aussitôt sa fille et lui offrit l’Égide, son propre bouclier. Celui-ci sera plus tard décoré par la tête de Méduse, comme je l'ai dit dans mon article sur les gorgones -> voir photo.

 

Athéna, née de son seul père, devint une déesse vierge. Belle, fière et intelligente, elle fit la fierté de Zeus dont elle est la fille chérie. Sa virginité ne fut que rarement remise en cause, sauf dans ce petit mythe que je m'apprête à vous conter.


Un jour où elle descendait dans les forges d'Héphaïstos, son frère, pour lui commander de nouvelles armes, celui-ci lui fit des avances pressantes qui se terminèrent rapidement en course-poursuite dans la plaine (c'est parfois dur d'être marié à quelqu'un qui vous trompe en permanence). Or pour toutes les qualités qu'il avait, le pauvre dieu était boiteux. A force de courir nu, il finit par tomber et par féconder la terre (=Gaïa, et oui, c'est cela de tomber en érection sur son arrière grand-mère). L'autre tradition dit que son sperme chut sur la terre lorsque Athéna l'essuya de sa cuisse (attestant que la tentative était allé assez loin), mais c'est tellement moins burlesque. De cet échec lamentable naquit, quelques mois plus tard, l'un des rares enfants de ce dieu laid : un homme mi serpent nommé Érichthonios, qui sera recueilli et élevé par Athéna qui en fera un des rois d'Athènes.

Athéna entretient une grande rivalité avec son frère, Arès, sur lequel je reviendrai plus tard. Lors de la guerre de Troie, Athéna était rangée du côté des Achéens, frustrée qu'elle était de ne pas avoir été désignée comme étant la plus belle. Tenant à voir Troie brûler, elle intervint lors de pourparlers de paix au cours de la guerre en poussant un archer troyen à tirer sur Agamemnon, mettant un terme immédiat au processus de paix.

 

J'ai un grief personnel envers Athéna, pourtant une des déesses les plus populaires de la mythologie: censée représenter la sagesse, la mesure et l'économie de sang versé (ce qui l'oppose totalement à Arès), elle souffre des mêmes défauts que les autres olympiens: elle est orgueilleuse, ombrageuse, rancunière et vengeresse. J'atteste mes dires par un autre mythe:
Athéna, en tant que déesse de l'artisanat, était vue comme une grande tisserande. Toutefois un jour une mortelle la défia lors d'un concours de tissage. Cette mortelle était Arachnée, et sa tapisserie lui fit gagner le concours face à Athéna. Celle-ci, folle de rage, déchira la tapisserie et transforma la pauvre Arachnée en araignée, par ironie au vu de son talent de tisserande.

Je ne vous ferai pas l'injure de vous raconter l'histoire qui l'a rendue protectrice d'Athènes. Je me targue de faire des articles originaux et je ne vous imposerai donc pas ce mythe que l'on voit dès que l'on veut se renseigner sur cette déesse. Sachez juste que les athéniens ont mauvais goût. Oui je n'aime pas les olives.

Déesse guerrière, Athéna était toujours représentée avec les armes de sa naissance, et l'Egide. Les athéniens lui avaient bâti un temple magnifique, le Parthénon, qui contenait une immense statue d'or pur de la déesse.
La chouette au regard perçant était l'animal fétiche de cette déesse, et par extension celui de sa ville, Athènes.

 


/Shaï-Hulud


12/10/2014
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Arès

Sonnez les cuivres et frappez les boucliers, voici Arès, l'impétueux dieu de la guerre.

 

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En effet contrairement à Athéna qui se charge de ce qu'on peut appeler l'art de la guerre (diplomatie, stratégie...) Arès représente tout ce que la guerre a de sanglant. Dieu du massacre, il est tout ce que la guerre a de cruel et de ravageur. Injuste et aveugle, il ne distingue pas le brave du lâche, le juste de l'infâme, l'agresseur de l'agressé. Si il se jette à corps perdu dans les batailles, c'est pour faire couler le sang et assouvir ses pulsions meurtrières. Il descend alors sur son char, accompagné de ses deux fils Phobos (=la peur) et Deimos (=oh mec tu vas prendre cher... Non en fait c'est l'effroi). Alors, il débarque sur le champ de bataille et profite de son immortalité pour empaler à la chaîne et brûler ce qui passe à sa portée. Toutefois il ne prend pas parti: si sa divine intervention semble trop avantager l'un des camps en présence, il se retourne alors et massacre ceux qu'il semblait soutenir. Arès ne voit dans la guerre qu'une occasion de se battre et ne s'intéresse aucunement aux motifs de celle-ci.
Ce dieu barbare était détesté par son père, qu'il répugnait à chacune de ses actions. La haine de Zeus était aussi justifiée par des doutes sur la paternité d'Arès. En effet dans certains mythes on le disait second enfant légitime de Zeus et d'Héra, mais d'autres mythes expliquent que, jalouse d'avoir vu Zeus enfanter Athéna sans son aide, Héra aurait décidé de pratiquer elle aussi la parthénogenèse, enfantant Arès (elle a fait un bébé toute seule) !

Le comportement avide et violent de ce dieu ne s'appliquait pas que sur le champ de bataille. En effet il jeta un jour son dévolu sur Aphrodite, déesse de la beauté qui était je vous le rappelle mariée à Héphaïstos, frère ou demi-frère d'Arès selon les versions. Qu'à cela ne tienne ! Aphrodite était ravie de quitter son laid mari pour aller dans les bras d'Arès (qui, il faut le dire, transpire la virilité). Les amants avaient alors établi une stratégie: tandis qu'Héphaïstos travaillait toute la nuit à son atelier, laissant la pauvre Aphrodite seule et délaissée dans son palais d'airain, Arès entrait et allait faire des galipettes avec elle dans la grande chambre. Pendant ce temps, un complice d'Arès nommé Alectryon surveillait dehors et allait réveiller les amants peu avant le lever du jour afin que le Soleil ne surprenne pas leurs ébats. La combine était bien rodée jusqu'à ce qu'Alectryon s'endorme à son poste, laissant les amants dans une grasse matinée fatale. En effet le Soleil les aperçut et se rua dans l'atelier d'Héphaïstos (de toute façon il y fait déjà tellement chaud) pour informer le dieu boiteux de sa cocuserie (quel beau mot). Celui-ci, furieux, tressa alors un filet d'or dans lequel il emprisonna les amants avant de les exposer nus au milieu du mont Olympe. Evidemment, tout le monde en rit bien et les blagues grasses fusèrent (et puis Aphrodite et Arès nus, ni les dieux ni les déesses ne se plaignaient du spectacle). Après une humiliation de quelques heures, les amants furent libérés à la demande des autres dieux. Aphrodite partit alors se purifier à Chypre et Arès s'enfuit, humilié, massacrer à tour de bras pour se détendre dans la terre sauvage de Thrace (c'est ainsi que naquirent Phobos et Deimos, lors de la "purification" d'un an d'Aphrodite).
Alectryon, dont le nom peut aussi être Coq, en fonction des mythes, fut transformé en galliforme (puisque tu as raté ce matin-là, tu chanteras à tous les autres !). Beau sens de l'ironie de la part du dieu. 
Que comprendre de ce mythe ? J'aime beaucoup la formulation que j'ai lue donc je vous la cite: "Arès, dans les bras d'Aphrodite, dépouillé de sa sauvage violence, se laisse captiver par les séductions de la belle Nature, et tombe alors comme tous les êtres animés sous le charme irrésistible de la puissante divinité de l'amour." C'est bô et fleuri.

Arès a eu d'autres enfants avec d'autres femmes, tous ont fini monstres ou tueurs en série (l'un d'entre eux érigeait un temple à la gloire de son père avec les crânes de ses victimes jusqu'à ce qu'Héraclès ne l'arrête... D'un coup de massue).

Comme étant les deux facettes de la guerre (et Athéna étant le chouchou de Zeus), les deux dieux se retrouvaient souvent à combattre l'un contre l'autre. Athéna blessa Arès deux fois: une fois de sa lance devant les murs de Troie, et une autre fois ou elle parvint à l'enfermer dans une jarre de bronze pendant treize mois. Furieux en sortant, il tenta d'atteindre Athéna de son javelot. Celle-ci esquiva et parvint à l'assommer en lui jetant une pierre (niveau d'humiliation: MAXIMAL).

Arès était un dieu méprisé par les Grecs (sauf les spartiates, qui l'aimaient bien. Ils prenaient toutefois la précaution d'enchaîner les statues de lui, on ne sait jamais) qui lui attribuèrent comme animaux le chien (dont l'aboiement rappelle le hurlement des soldats), le vautour (attiré par le carnage), les loups et les coqs hargneux. Il était en revanche assidûment adoré des Romains sous le nom de Mars.
Ses plus anciennes représentations nous le montrent sous les traits robustes d'un guerrier tout en armes et barbu, d'autres plus récentes le montrent comme un jeune homme imberbe mais dans toute sa vigueur. Sa musculature était toujours puissante, lui donnant une nuque épaisse et charnue. Ses cheveux étaient ébouriffés et courts. Toujours représenté casqué, son casque était souvent ornés d'un griffon ou d'un lion. Bref, il était badass.

 


/Shaï-Hulud


06/11/2014
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Artémis

Toujours dans les dieux enfants de Zeus, attaquons-nous à Artémis, la farouche déesse de la chasse, de la nature sauvage, de la Lune (bien que ce soit un peu complexe sur ce point, elle s'appelle Séléné lorsqu'elle prend le rôle de déesse de la Lune, la Lune elle-même étant sa grand-mère, Phébé) et protectrice des femmes en couche. C'est une déesse vierge.


Comment une déesse vierge peut-elle être protectrice des femmes en couche me direz-vous (ou commenterez-vous si vous n'avez pas lu la suite et que vous avez le superpouvoir de répondre aux questions rhétoriques, et oh mon Dieu cette parenthèse est fabuleusement longue et inutile) ? Cela tient aux circonstances de sa propre naissance, que je m'en vais vous détailler allègrement.
Artémis est la fille de Léto et de Zeus. Léto était la fille de deux titans (Céos et Phébé, Phébé étant l'incarnation de la lune) que l'on dit soit premier mariage de Zeus, soit maîtresse. Dans notre complaisance habituelle, nous prendrons la version de la maîtresse.
Voyant que son divin mari avait encore frappé (un coup de foudre apparemment), Héra maudit Léto en l'empêchant d'accoucher sur toute terre que le soleil pouvait éclairer et envoya le terrible Python la traquer. Celle-ci, à bout de force, finit par arriver sur l'île d'Ortygie, une étrange île qui n'était pas fixée et dérivait au gré des flots. Cette terre anormale lui permit d'échapper à la malédiction d'Héra et d'enfin accoucher.


Peu après la naissance d'Artémis vint Apollon, son frère jumeau, et c'est la jeune déesse qui aida sa mère à accoucher (Like a boss. Après je vous parlerai d'Hermès et vous verrez à quel points les nouveaux-nés divins sont fabuleux). En montant sur l'Olympe après cela, elle demanda à Zeus le privilège de pouvoir rester vierge, par crainte d'accoucher un jour, et de l'équipement: un arc, des flèches, une torche, une courte tunique de chasse et tout un tas de suivantes (60 Oréades pour l'escorter dans sa chasse et 20 nymphes pour laver ses chaussures/prendre soin de son équipement et nourrir ses chiens. Les oréades étaient des nymphes liées aux grottes ou aux montagnes).
Zeus consentit à toutes ces requêtes et dès lors, Artémis partit parcourir les forêts. Reine des bois et déesse de la lune, sa beauté éclipsait celle de toutes les nymphes qui la suivaient. En tant que sœur d'Apollon, dieu solaire, elle éclairait la nuit d'un faible éclat. On assimile à elle Phébé/Phoebé, déesse de la Lune (alors que certains mythes les séparent, vu que c'est quand même sa grand-mère). On lui assimile aussi parfois Hécate, déesse de la magie occulte qui guidait les voyageurs avec sa torche.


Mais pour belle qu'elle était, elle n'en était pas moins fière voire orgueilleuse et extrêmement farouche. De nombreux mortels en ont fait les frais, voici deux exemples:
-Niobé, heureuse mère de douze beaux enfants avait poussé sa vantardise jusqu'à se comparer à Léto. Les deux enfants de cette dernière, blessés, punirent son orgueil en abattant les 12 enfants à la suite.
-Actéon, un jeune chasseur accompagné de ses chiens, surprit Artémis se baignant dans une rivière. Celle-ci, furieuse d'avoir été vue nue par un mortel, lui aspergea le visage ce qui le changea immédiatement en cerf. Il fut dévoré par ses propres chiens. Ses restes furent longtemps sans sépulture et son fantôme hanta les lieux jusqu'à ce qu'un oracle explique qu'il fallait ériger une sépulture en son nom en ce lieu (en son nom en ce lieu en son nom en ce lieu... Ça sonne bien).
Histoire plus drôle: Artémis s'était éprise d'une "virginale tendresse" (quand j'ai de bonnes expressions dans mon livre je les cite) pour un autre jeune chasseur du nom d'Orion. Pour lui elle était sur le point de rompre ses vœux et de l'épouser. Apollon jaloux se décida à se débarrasser de cet infâme rival (alors tu l'aimes bien ma sœur ?) par un vil stratagème: alors qu'Orion nageait dans la mer et qu'on ne voyait plus de lui que sa tête au cheveux sombres, Apollon défia Artémis de toucher d'une flèche ce qui semblait être un bout de bois à la dérive au loin. Evidemment, en tant que déesse de la chasse, Artémis n'eut aucun mal à toucher cette cible, abattant le malheureux. En fait ce n'est pas drôle du tout. Désespérée, Artémis demanda à Zeus la faveur de changer Orion en constellation. 
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Artémis eut un second amour avant de lâcher l'affaire définitivement: il s'agissait d'Endymion, un jeune berger. Celui-ci avait obtenu un vœu de Zeus et avait demandé au maître des dieux de ne jamais vieillir, d'être immortel et d'être plongé dans un sommeil éternel. Artémis le trouva un jour dans une caverne et fut frappée par sa grande beauté, ses traits fins et la quiétude de ses traits. Souvent elle allait passer la nuit contre lui, ce qui explique que certaines nuits, la Lune n'est pas visible dans le ciel.

Je pense que c'en est assez pour les mythes, Artémis est une déesse aux nombreuses histoires. Adorée par les Romains sous le nom de Diane, elle était toujours représentée sous les traits d'une chasseresse en arme. Son caractère de déesse lunaire était parfois figuré par un flambeau dans sa main ou un croissant sur son front. On lui consacrait la biche, le cerf, le chien, la caille, l'ours, le sanglier et le loup. La liste est assez longue mais n'oublions pas qu'elle est déesse de la nature sauvage, pas opposition à Déméter qui règne sur la nature domestiquée. On lui sacrifiait usuellement des biches.

 

 


Shaï-Hulud


18/11/2014
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