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Mythologie Perse


L'Hippogriffe

   Bien le bonjour à tous. J'ai un peu de temps là, et si vous le voulez bien, votre serviteur va vous expliquer clairement ce qu'est l'hippogriffe. Tavernier, prends des notes. Et ça s'écrit pas comme ça.

 

Bien, pour ceux et celles qui aimeraient d'emblée me contredire, sachez que oui, l'hippogriffe est très similaire au griffon. Hippogriffe, parfois orthographié hippogryph et hippogryphe, est issu de la transformation de ippogrifo, tel qu'il est nommé par l'Arioste, poète italien de la Renaissance, au début du XVIe siècle. Composé de hippos, signifiant cheval, et de grifo, signifiant griffon, son nom est au diapason de son apparence. Né de l'accouplement cocasse d'une jument et d'un griffon (d'où leur lien de parenté), l'hippogriffe est un hybride entre le cheval et l'aigle. Imaginez un destrier ailé, à la tête d'aigle, puis ajoutez des serres en lieu et place de ses pattes avant. Vous obtenez alors une représentation imparfaite de l'hippogriffe.

 

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Sa première apparition dans l'histoire remonterait à son évocation par le poète latin Virgile, dans ses Épilogues. Il figurait quelques fois dans des récits antérieurs, bien sûr, mais n'était alors point nommé, ni défini.
L'hippogriffe est rapide, endurant, et sert traditionnellement de monture aux héros et aux sorciers. Une fois n'est pas coutume, la créature est symbolique des pulsions incontrôlées, mais aussi de l'exploration maritime, en raison de sa capacité à couvrir de très longues distances en peu de temps et en un simple battement d'ailes.

Ah, et il est dit que bien que sa chair soit robuste et filandreuse, ses œufs en revanche, que l'on se procure des spécimens non fertilisés, sont très bons quand cuisinés à la coque...

 

Il est amusant de constater que là encore, la créature fit son nid (si je puis me permettre l'expression cocasse) dans la culture populaire, à travers la littérature, le cinéma, le domaine vidéo-ludique, ou encore celui du jeu de rôle, dont il est un incontournable au bestiaire.

 

Je vous laisse avec une illustration de toute beauté, et vous dis, chers collègues : au revoir.

 

 

 

/Un vagabond immobile


02/10/2016
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Le Djinn

« -Génie de la lampe, fais que mon inspiration soit débordante pour cet article, que les gens l’apprécient et qu’il m’envoient tout leur argent.
-Non mais ça ne marche pas comme ça mon cher Prof.
-Comment ça Génie ? N’ai-je donc pas formulé seulement trois vœux ? Ou bien est-ce que je déroge aux trois lois des génies ?
-Non, ce n’est pas ça. Je veux dire : tu t’es cru dans un Disney ou quoi ?
-Hein ?
-Bah oui ! Déjà, on ne dit pas ‘‘génie’’ mais ‘‘djinn’’ et en plus un djinn n’est pas du tout comme dépeint dans Aladin.
-Ooh… Bon ben je vais faire de la mouise comme d’habitude alors…
-Oui, fait ça. »



   Bien le bonjour, chers apprentis, dans ce nouvel article qui traitera, vous l’aurez compris, des djinns. Vous pensiez que le Génie était un être fabuleux capable de tout, dans la limite de trois vœux par personne, et qui passait sa vie dans une lampe à huile ? Quels naïfs vous faites ! Si le djinn est bien d’origine maghrébine, il faut savoir que « génie » n’est pas la traduction française de « djinn » mais celle du latin « genius ». On peut d’ailleurs discerner deux origines arabes au djinn : islamique et préislamique.

Commençons par le début, avant l’islam. Le folklore maghrébin considère alors les djinns comme des êtres métamorphes peuplant la Terre, au langage étrange, incompréhensible pour l’homme. Ils peuvent prendre toute forme, animale, végétale ou autre, et c’est leur langue qui les distingue de nous quand ils prennent notre forme. Ils sont organisés en sociétés et royaumes, avec une hiérarchie, des lois et des religions. On peut discerner trois groupes de djinns : ceux de feux (les Efrits), peuplant la terre et le désert en particulier ; ceux d’eau (les Maritins), vivant aux abords des rivières ; et les djinns ailés (les Sylphes), vivant dans les cieux. Ils sont plutôt pacifiques envers nous, dans une optique de coexistence en bonne intelligence.
 
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*C’est difficile de trouver une image de djinn autre que génie de la lampe, donc voici une vue d’auteur d’Iblis*

Avec l’arrivée de l’islam, on a une version différente. Il est dit que Dieu (oui, j’utilise le vocabulaire chrétien, mais j’utilise le vocabulaire que je connais au lieu d’un que je ne maîtrise pas ; de toute façon, c’est le même concept) a créé les anges de lumière, les hommes d’argile et les djinns de feu.
« 14. Il a créé l'homme d'argile sonnante comme la poterie ; 15. Il a créé les djinns de la flamme d'un feu sans fumée » Je vous laisse le soin de retrouver ce passage dans le Coran.
Tout comme les hommes, les djinns sont appelés à croire et à subir le Jugement Dernier. Aussi, ils peuvent désobéir à Dieu, contrairement aux anges. On trouve par exemple un certain Iblis, ou šayṭān (se prononce /shaytan/) qui refusa de s’agenouiller devant le premier homme comme le commandait Dieu. Ce šayṭān est un djinn, dont le nom est traduit par « satan » et dont l'histoire se rapproche de celle de Lucifer (même concept vous dis-je). On trouve aussi le pluriel šayaṭīn, « satans », qui désigne les humains comme djinns d'Iblis. Dans tous les cas, les djinns peuvent être croyants ou athées.
Il est raconté qu’un mauvais djinn suivait le Mahomet et que ce dernier se convertit à l’islam, convaincu par les paroles du prophète, devenant ainsi un bon djinn. Donc, il y a le bon djinn croyant et les mauvais djinns athées ou perpétuant l’œuvre d’Iblis (les šayaṭīn).

Sur ce, vous savez à peu près tout ce qu’il faut savoir sur les djinns. Je tiens à préciser que cet article n’est sponsorisé ni par Disney, ni par aucune religion. Il ne me reste qu’à vous dire à bientôt pour une nouvelle leçon d’histoire mythologique.
  
 

/Le Prof


31/03/2016
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La Goule

   Ce soir nous allons nous attarder sur une créature à l'aspect peu reluisant et aux mœurs pas toujours sympathiques. Nous allons parler de la Goule ! Et j'entends déjà vos cris de protestations : "Non pas la Goule !" A ceci je répondrai : "Quoi ma goule !? Qu'est ce qu'elle a ma goule ?" Trêve de blague et passons aux choses sérieuses, bonne lecture ! 

 

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Il s’agit d’une créature issue des folklores arabe et perse, dont le nom arabe « al-ghoûl » signifie « ogre ». Elle apparaît pour la première fois dans Les Contes des Mille et une Nuits, où elle est apparentée à un sous genre de Djinn et, comme les Efrits, considérée comme un être néfaste et démoniaque servant Iblis. En effet, cette créature est décrite comme vivant dans les cimetières et autres lieux inhabités et inhospitaliers, où elle se nourrit en pillant les tombes et en engloutissant cadavres et charognes. Longtemps associée aux vampires car elle se repaît en partie de sang, elle diffère de ces derniers puisqu’elle se nourrit également de chair humaine. Si elle peut prendre l'apparence d'une hyène ou celle d'une femme, elle reste identifiable grâce à ses pieds fourchus.

 

On trouve dans certaines cultures africaines des légendes similaires faisant état d’hommes-hyènes ou encore d’hommes-chacals, parcourant les steppes à la recherche de voyageurs afin de les égarer et de les dévorer au cœur du désert. On note également un être similaire à la Goule dans les croyances indiennes : le Vetalâ, un esprit malfaisant qui hante les cimetières, mange des cadavres et anime les morts qui n'ont pas reçu d'obsèques. Chez les Slaves, la fameuse Baba Yaga illustre à son tour l'interdit que représente la consommation de chair humaine. Mais il est cocasse de souligner qu'en Irlande le terme « goule » n’a pas du tout la même signification : en effet, il est utilisé pour caractériser quelqu’un d’étrange, se comportant de manière comique. En Iran, le mot est même utilisé de manière courtoise pour caractériser une personne de grande taille. Mais ce n'est certainement pas par courtoisie qu'il est employé au XVIe siècle pour surnommer la célèbre Comtesse hongroise Báthory. On la qualifie de vampire ayant un goût prononcé pour les vierges dont le sang, parait-il, lui confèrerait une beauté et une jeunesse sans pareil. Mais revenons-en à notre sujet.

 

Il existe en France une légende faisant état d’une Goule. On raconte qu’au XIVème siècle, dans la crypte de la Cathédrale d’Amiens, l'une de ces créatures aurait été trouvée et capturée. Une milice de villageois accompagnée du prêtre du village, lui-même armé d’un crucifix et de sa foi, auraient réussi à capturer le démon avant que celui-ci ne prenne l’apparence d’un habitant pour semer la confusion et s’enfuir. Ils l’auraient finalement pendu sur la place publique.

La Goule est très présente depuis quelques années dans la culture populaire. On la retrouve dans le cinéma et la littérature, comme dans les jeux vidéo et les jeux de rôles, chacune de ses apparitions apportant à sa définition de nouvelles précisions ne manquant pas d'intérêt. Voici quelques exemples d’œuvres où vous pouvez la croiser. Tout d’abord dans la littérature, chez Lovecraft, qui en fait dans le Cycle de Cthulhu des nécrophages capables d'absorber les souvenirs, ou chez J.K Rowling, qui les présente comme laides mais relativement inoffensives dans Harry Potter. La triologie de Pierre Bottero La Quête d’Ewilan les décrit comme des femmes résistantes aux armes en métal. Selon le grand Edgar Alan Poe, enfin, la goule se transforme en femme afin d'attirer ses victimes. Elle n'est cependant ni homme, ni femme, ni bête, ni humaine. La goule est également présente dans les Mangas, notamment dans Dofus, Hellsing ou encore Tokyo Ghoul. A la télévision, on la trouve principalement dans la série Supernatural où les deux frères chasseurs se retrouvent aux prises avec l'une de ces créatures.

 

 


~ le Voyageur.


26/06/2014
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La Manticore

   Le terme de « manticore » est issu du persan mardikhouran, qui signifie « mangeur d'hommes ». Ce nom peut aussi provenir du persan martya, « homme », et xvar, « manger », ce qui signifie aussi « mangeur d'hommes » (donc finalement on ne prend pas trop de risques sur l'étymologie).

Comme vous l'aurez compris la manticore est issue de la mythologie perse (Ah ces bon vieux perses, on leur doit aussi les djinns qui sont de très bons pantalons de toile solides et bon marché). Elle est une créature légendaire dont la première description fut rapportée par le médecin grec Ctésias (Wikipédia est formidable, j'ai même des infos sur la choucroute alsacienne). Plus tard, elle figura dans l'Histoire Naturelle de Pline l'Ancien, écrivain et naturaliste romain du Ier siècle. Décrite comme un terrible mangeur d'homme qui dévore ses proies en entier pour n'en rien laisser, elle a été mentionnée plusieurs fois dans les bestiaires médiévaux et représentée dans les arts sous les traits d'un lion à visage humain (oui, alors, au premier abord c'est un peu dur à visualiser et plutôt glauque), avec trois rangées de dents et une queue de scorpion, suivant les descriptions des premiers auteurs gréco-romains. La manticore est aujourd'hui assez populaire dans le bestiaire des jeux de rôle. Tiens d'ailleurs, en parlant de jeux de rôle, mes joueurs se souviennent généralement de mes manticores. J'aime les décrire d'une manière plutôt personnelle comme des créatures situées très haut dans la chaîne alimentaire avec une intelligence au même niveau que celle de l'homme. Et tout aussi susceptible de converser avec vous autour d'une carcasse à moitié dévorée que de vous placer en position de ladite carcasse.

 

manticore.jpg

*Voici une petite image tirée du bestiaire de Spiderwick*


Enfin bref ! La manticore a eu une foule de versions, d'adaptations, de déviations, mutations, amputations et représentations, je pourrais y passer une part conséquente de mon précieux temps (de sommeil) alors je vais me contenter de donner un avis assez personnel sur la question, même si j'aurais aimé vous décrire et citer en détail tous les dessins animés, films, livres et jeux où la manticore apparaît. Rapidement : la première fois que j'ai vu une manticore, c'était sur une très vieille cassette vidéo (VHS repose en paix) qui contait les aventures d'un héros grec il me semble (c'était dans des temps anciens, ne me jugez pas).

 

604997manticore1000.jpgMa représentation visuelle favorite de la manticore est celle de Spiderwick, qui décrit sa queue comme un membre souple avec beaucoup de force, couvert de pointes semblables à des piques de porc-"épique" (mouahahaha) avec des glandes de venins à leur extrémité. Les piques peuvent se détacher dans un mouvement de queue et la manticore peut ainsi les projeter comme des flèches. Le venin est paralysant. Le visage n'est pas humain mais s'en rapproche beaucoup, et elle ressemble d'avantage à un félin prédateur qu'à un lion en particulier. Il arrive que la manticore soit représentée ailée, mais ce trait ne fait pas l'unanimité.

 


- Thunkt


25/06/2014
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