La Bête du Gévaudan
Aujourd'hui nous allons trembler un peu avec un mythe célèbre entourant une suite de meurtres.
Entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767, plus d'une centaine d'attaques mortelles sont recensées dans le nord du Gévaudan, qui correspond à la Lozère actuelle. Cette série de meurtres dépasse bien vite le statut de fait divers et, puisqu'elle met en péril l'image du pouvoir absolu de Louis XV, mobilise les troupes royales. Homme, loup dressé pour l'attaque, ou homme-loup : toutes les hypothèses au sujet de l'assassin se développe. Certains parlent même de châtiment divin. La psychose s'empare des habitants jusqu'en Auvergne, où le coupable semble se rendre après avoir été chassée du Gévaudan par des battues. Une centaine d'articles sont publiés en quelques mois au sujet de "la Bête du Gévaudan".
Avant la fatidique date du 30 juin qui verra une jeune fille de quatorze ans perdre la vie, plusieurs attaques non mortelles sont déjà déclarées. Les témoins et les victimes parlent alors d'un animal de la taille d’un très gros loup, couleur café brûlé avec une barre plus foncée sur le dos, les flans rouges, le ventre d’un blanc sale et la tête fort grosse, ayant de plus la queue couverte de poil, plus longue que celle d'un loup, et retroussée au bout. L'animal planterait ses crocs dans les bras ou dans la nuque de ses victimes.
Après le 30 juin, les décès se multiplient sans que les soldats du Roi ne puissent rien et partout où la Bête passe, des cadavres décapités sont retrouvés. La coupure de leur tête est toujours franche et précise, et certains corps sont dénudés. Le 31 décembre 1764, l'évêque de Mende et comte de Gévaudan lance un appel aux prières et à la pénitence, arguant que la Bête est la main de "la justice de Dieu". Mais le 12 janvier 1765, elle s'en prend à nouveau à sept enfants qui font alors preuve d'un grand courage en se défendant à coups de lame, et parviennent à la repousser. Les attaques donnent également lieu à un autre acte de bravoure le 11 août, lorsque "la Pucelle du Gévaudan" comme elle sera surnommée, parvient à planter une lance dans le ventre de la Bête. Une Bête qui semble immortelle.
En septembre 1765 François Antoine, lieutenant des chasses de Louis XV et meilleur fusil du royaume, amène la dépouille d'un immense loup à Versailles. Officiellement alors, la chasse à la Bête du Gévaudan cesse, et François Antoine obtient le droit de porter un loup mourant dans ses armes. Pourtant, il sera révélé des dizaines d'années plus tard que le lieutenant avait manigancé de toutes pièces cette soi-disant traque de la Bête, après avoir repéré un gros loup qui pouvait faire l'affaire.
Les meurtres reprennent jusqu'au 19 juin 1767, jour où Jean Chastel tue un second animal d'un coup de fusil. Celui-ci pèse 109 livres et arbore un crâne plus large que celui d'un loup, ainsi qu'un museau plus court. Passée cette date, plus aucune attaque de la Bête n'eut jamais lieu, et huit jours après la mort de la Bête, sa louve fut elle aussi abattue par Jean Terrisse.
/Spawy
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