Le Golem
Bien le bonjour. Non ne répondez pas, je ne peux pas vous entendre. Pas de cérémonie, pas d'entrée en matière vu que la créature du jour possède une longue genèse, et que j'aimerais garder cet article à une longueur décente pour vous, cher lecteur, lectrice. Nous abordons un sujet qui me tient profondément à cœur car il est question de folklore slave : Le Golem.
La première apparition du golem est à dater de très loin, puisqu'il est mentionné dans les Psaumes 139:16 dans le passage suivant : "Galmi, tes yeux ont vu." (Galmi prenant ici le sens de mon Golem). En hébreu "גולם" signifie informe, inachevé, et c'est ainsi que le Golem est représenté. C'est un être artificiel, formé à partir d'argile, comme le furent les premiers humains selon la genèse, à la différence d'avoir été façonné par les hommes, et non par Dieu, expliquant sans doute son imperfection. Il est de forme humanoïde et a pour but de défendre et de servir son créateur jusqu'à la mort.
Mais le golem apparut véritablement dans les rues de Prague, selon la légende du Maharal, une source secondaire, que je vais vous conter :
Il fut créé par le rabbin Yehudah-Leib au XVI siècle, qui était le Maharal de Prague, en vue de défendre la communauté Juive face aux actions des Pogroms suite à l'inactivité des autorités. Façonné à partir de glaise humide, il reçut la vie par le mot EMETH, qui fut inscrit sur son front, signifiant vérité en hébreu et étant l'un des noms de Dieu. Sa naissance fut complétée par l'introduction d'un parchemin dans sa bouche, sur lequel était inscrit le nom innefable de Dieu, celui que les hommes ne prononcent pas. Le golem se leva.
Cependant, suite à une longue ellipse, une facilité scénaristique et un manque de documentation historique (restons-en au sujet voulez-vous?), le Golem dut un jour être stoppé. Ayant trop grandi pour que le rabbin ne puisse atteindre son front afin d'effacer la première lettre de EMETH et transformer son nom en METH, signifiant mort, il lui demanda de lasser ses chaussures. Ce qu'il fit en posant un genou au sol. Le Maharal put donc atteindre son front, et effaça alors la première lettre du nom divin qui lui donna jadis la vie. Glaise il était, glaise il redevint.
La légende se poursuit en affiramant qu'il est désormais entreposé dans la genizah, qui sert à entreposer les écrits hébreux, scellé et enfermé dans le fond de la synagogue de Josefov.
Comme toutes les créatures issues de mythes et de légendes, la vision du public a évolué pour en faire une créature de pierre (ou tout autre élément, on trouve aisément des golems de glace, de bois ou même de fer) avec une fidélité toute relative à la légende originelle.
Il est perçu comme un être artificiel crée a partir de matière originellement inerte par un sorcier afin de le servir et possède plus ou moins d'intelligence selon l'auteur qui les décrit. Désormais le terme d'élémentaire est celui qui est le plus utilisé.
Ceci concluera donc notre article : malgré de nombreuses sources divergentes plus ou moins anciennes, et une évolution qui dénatura légèrement ce qu'est le Golem, il est à noter qu'un point ne change pas, il est un être artificiel créé à partir de matière inerte servant fidèlement son créateur. Et quelque soit son nom, son origine et son processus de fabrication, il mérite parfaitement son appellation de Golem : un être artificiel, imparfait et provisoire.
Je vous laisse chers amis lecteurs, avec une illustration du golem que j'ai choisie pour sa fidélité à la légende originelle, et avec l'espoir que mon humble article vous aura satisfait.
/Un vagabond immobile
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