Le Long, le Dragon Chinois
On peut distinguer quatre grandes familles de dragons asiatiques : le dragon japonais, le dragon coréen, le dragon vietnamien et le dragon chinois. Alors, je vais parler succinctement des dragons japonais et coréen, parler amplement du dragon chinois et expédier le vietnamien (parce que « c’était pas ma guerre ! »).
Le dragon vietnamien, appelé Rồng (l’accent grave va sur le n, ne me demandez pas comment ça se prononce), est à la base de tout pour les habitants, notamment d’eux-mêmes. Au départ issu des crocodiles et des serpents, il fut par la suite fortement influencé par le dragon chinois. Il représente la pluie (indispensable pour l’agriculture), l’empereur et le principe de vie qu’est la croissance. C’est la figure la plus sacrée. Voilà. Je vous avais prévenu, je l’expédie celui-ci.
Maintenant, on rentre dans la partie la plus bourrative de l’article. Le dragon chinois, le Long, est celui qui inspire tous les autres dragons asiatiques - à quelques détails près, on peut dire qu’ils sont tous copiés-collés sur le Long. Si sa forme exacte varie selon les époques, on peut néanmoins dire qu’il possède un corps serpentin et une gueule à laquelle il vaut mieux ne pas faire de bisous sous peine de perdre un morceau. Grosso-modo, il arbore un corps de serpent, des pattes de tigre agrémentées de serres d’aigle, des yeux de démon, des moustaches sensorielles, une bonne barbe et des bois de cerf. Il ne possède pas d’ailes mais est capable de voler grâce à la crête qui dentelle son dos entier de la tête au bout de la queue.
Pour faire plus simple encore, si vous voyez à quoi ressemble le dragon de Dragon Ball, alors vous savez à quoi ressemble le Long. On remarquera que ce dragon « fictif » s’appelle Shenron en japonais (roi dragon) mais qu’en chinois, il se dit Shen Long (pas étonnant puisque Dragon Ball est une adaptation d’un fameux conte chinois que j’espère pouvoir vous transmettre plus tard). Et le rapprochement ne s’arrête pas là puisque le Long possède un artéfact fort précieux et très puissant qui apporte bonheur, sagesse, abondance et connaissance au chanceux qui le détient : une boule de cristal qu’il garde dans les plis de son menton ou carrément dans sa gorge (pour ceux qui l’ignorent, Shenron ne peut être invoqué qu’avec sept boules de cristal dans le manga).
Contrairement au dragon occidental, le dragon chinois ne ressemble pas à un dragon dès sa naissance. Son œuf met déjà pas moins de 1000 ans pour éclore d’un serpent aquatique et il lui faudra quelques 5500 ans de maturation et de transformations pour arriver à l’âge adulte et à la forme que je viens de décrire. Sans compter la possibilité qu’une carpe devienne dragon comme dit dans mon précédent article sur la Porte du Dragon. Bref, il n’est pas aisé de devenir un dragon, nous le savions déjà. Aussi, par leur rareté et leur puissance, il y a une légion de dragons au panthéon chinois dont quelques-uns sortent du lot : Tian-long, le dragon céleste, est le gardien des demeures divines et le protecteur des cieux, portant parfois les palais des dieux sur son dos pour les maintenant en l'air ; Shen-long, le « dragon spirituel », est un dragon aux écailles d'azur faisant tomber la pluie en marchant sur les nuages et fertilisant de ce fait la terre, mais pouvant également entraîner des catastrophes (du coup on le vénère autant qu’on le craint), notons qu’il était le symbole de l’empereur et que personne d’autre ne pouvait arborer son emblème ; Di-long, le dragon terrestre, est le maitre des sources et des cours d’eau ; Fu-zang long est le dragon gardien des trésors, protecteur des pierres et métaux précieux enfouis au sein de la terre ; Huanglong, le dragon jaune ou cheval-dragon, est le messager divin ; et Long wang est désigné comme le Roi Dragon.
Le dragon coréen, le Yong, est semblable à son cousin chinois si ce n’est qu’il est exclusivement lié à la pluie et à l’agriculture et que son orbe est tenu dans sa main. Cet orbe nommé le Yeo-ui-ju permet au dragon détenteur l’omnipotence et la création ; seuls ceux qui ont quatre doigts (le quatrième, c’est le pouce qui referme l’emprise de sa patte sur la boule) peuvent en avoir un.
Le dragon japonais, le Ryū (oui, le même que dans le Rozan Shô Ryū Ha de Shiryu dans Saint Seiya, et aussi dans le nom de ce dernier), est très semblable aussi à ses homologues. Il représente les étendues d’eau (surtout la mer), les nuages et le ciel. Il se distingue par le fait qu’il ne possède que trois doigts à chaque patte et qu’il vole moins que les autres dragons asiatiques.
Voilà pour cet article qui m’aura pris pas mal de temps. J’espère qu’il vous aura plu, et en attendant vos retours, je vous donne mon congé.
/Le Prof
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