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La fosse au dragon de Mézières

   Je m’en reviens d’une semaine de vacances chez ma famille de Haute-Marne et une idée brillante m’a traversé l’esprit : pourquoi ne ferais-je pas un article sur un mythe du 52 ? Pas de bol, à part la légende de la Vingeanne (qui ne cause pas du tout de créatures fantastiques), la Haute-Marne ça pue un peu des sphincters. Autre idée brillante, regarder les légendes de la région ! Je me suis arrêté sur une légende des Ardennes (qui me tient à cœur vu que j’y ai passé ma prime enfance). Je m’en vais donc vous conter l’histoire de la fosse au dragon de Mézières. Je vais même vous conter les deux variantes de la légende.


Vers la fin du XII° siècle, Mézières est une petite bourgade tranquille près de Charleville (ce qui donnera plus tard la préfecture ardennaise de Charleville-Mézières) bordant la Meuse. En l’église collégiale de Mézières, un chanoine se serait pris de curiosité pour les secrets de la nature. Sa curiosité et ses expériences l’amenèrent à créer un petit ver de terre, dans le but qu’il vive longuement. Il mit le ver dans une petite fiole et le nourrit normalement. Plus le temps passait, plus le ver grossissait. Et d’une fiole, il le mit dans une plus grosse fiole, un gobelet et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il dut le mettre dans un tonneau. Bien sûr, le chanoine avait gardé son expérience au plus grand secret, quand bien même son ver ressemblait plus à un serpent et continuait de manger et de grossir. Plus il grossissait, plus la curiosité du chanoine augmentait. Jusqu’au jour où il dut enfermer la chose dans une cage en métal de la taille d’une pièce entière. Son secret fut trahi lorsque son serpent devint un dragon, crachant le feu et à l’haleine empoisonnée. Le poison qu’il répandait dans toute la cité fit de nombreux morts et le chanoine fut forcé d’avouer ses expériences. On décida alors de noyer le dragon dans la Meuse. Ce ne fut pas chose aisée et nombre de braves périrent dans cette tâche, quand bien même il n’y avait que peu de distance à parcourir. On dit que le dragon creusa alors aussi profondément qu’il pût le lit de la Meuse pour s’échapper. Mais il se noya. Le chanoine, lui, s’enfuit par peur de représailles. Et c’est pourquoi il y a un renfoncement dans la Meuse, près de Mézières.

 

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La seconde version part toujours de la même époque. Il y a toujours un chanoine, mais il n’est pas une quelque sorte d’alchimiste, il est pis que ça : il est amoureux ! (cris d’horreur dans la foule). Mais ce n’est pas le pire, car il est amoureux… d’une none ! (re-cris d’horreur dans la foule). Mais ce n’est toujours pas le pire puisque les deux religieux s’aiment d’un amour réciproque et qu'ils forniquent jusqu’à avoir un enfant ! (aidez la mamie qui fait un syncope dans le fond). Mais Dieu n’étant pas forcément content que deux êtres qui devraient lui être entièrement dévoués lui fassent un bon gros doigt, il transforme la progéniture bâtarde de la none en un monstre qui va, dès sa naissance, dévorer des humains. Il va grossir et devenir un dragon. La fin de l’histoire est grosso-merdo la même, sauf qu’on ne sait pas ce que deviennent la none et le chanoine.

Alors, qu’elle est votre version préférée ? Celle en mode « Fullmetal Alchemist » ou celle en mode « Les Feux de l’amour » ? 
L'image est une photo des vitraux de l'église de Charleville-Mézières. Ce n'est pas un trucage, cette légende fait bien partie de l'histoire de la ville et de la région au point de la mettre en vitraux dans l'église même d'où part la légende.

 

Sur ce, je vous embrasse bien fort.

 

 


/Le Prof



19/08/2015
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