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L'Olympe


Apollon

En ces temps sombres et gris je pense qu'il est important d'apporter un peu de lumière en parlant d'un dieu solaire ! Il sera donc question d'Apollon (un p, deux l, vous n'imaginez pas le temps qu'il m'a fallu pour le retenir), dieu de la lumière, des arts, incarnation du soleil, dieu de la divination et beau gosse ultime de l'Olympe.   


15310699_1331169803583574_1087786487_n.jpgComme je vous l'avais dit précédemment, Apollon est le frère jumeau d'Artémis, donc le fils de la même mère: Léto. Si je vous invite à (re)lire mon article sur Artémis pour plus de détail, je vous rappelle juste que cette dernière avait été maudite par Héra pour la simple et bonne raison qu'elle portait des enfants de Zeus. A la naissance des jumeaux elle fit envoyer un serpent monstrueux, Python, dévaster le pays de Parnasse. Apollon alors âgé de quatre jours s'en vint dans sa caverne et tua le monstre avec son arc. Ce lieu devint alors son plus grand temple et c'est dans cette caverne même où le monstre avait vécu que s'installa la Pythie (Pythie, Python, vous voyez ?), une prêtresse d'Apollon rendant des prophéties sur l'avenir, illuminée qu'elle était par la lumière du dieu (et un peu par les gaz montant dans la caverne et par les plantes hallucinogènes qu'elle consommait. Les Pythies mourraient jeunes... Mais bon c'était surtout le dieu).
Dieu solaire, Apollon montait sur son char d'or qui traversait le ciel d'est en ouest pour illuminer et réchauffer le monde. Il revenait la nuit par la Méditerranée dans une grande barque d'or. Anecdote amusante, Héraclès dans un de ses nombreux travaux devait passer de l'Andalousie à l'Afrique pour récupérer des bœufs. Or le soleil l'incommodant, il décida de menacer celui-ci de son arc, réaction habituelle chez Héraclès. Le soleil prit un peu d'altitude pour éviter la flèche et rafraîchir le héros, et consentit à prêter sa barque à Héraclès pour que celui-ci puisse retraverser le détroit avec ses bœufs. Il y a vraiment des fois où je me demande ce que fait Némésis devant de telles marques d'hubris mais bon...


Comme la plupart des dieux Apollon était arrogant et imbu de lui-même. Un exemple parmi tant d'autres:


Marsyas faisait partie de la joyeuse race des satyres (dans d'autres versions on dit que c'est Pan, mais je ne veux pas finir sur "Pan t'es mort") et, comme tout satyre qui se respecte, jouait de la flûte de Pan. Exceptionnellement talentueux avec son instrument, il alla jusqu'à se comparer à Apollon. Vexé, le dieu le défia dans un concours musical devant un jury composé d'humains (deux personnes sans importance et le fameux roi Midas, qui de son vivant était le premier roi humain). Après avoir écouté la lyre du dieu et la flûte du satyre, les jurés furent bien en mal de les départager. Apollon, avec tout le fair-play qui caractérise les dieux, décida que la deuxième manche impliquait musique et chant. Il ajouta en outre la condition que le vainqueur pourrait faire tout ce qu'il voulait du vaincu. Apollon fit donc entendre sa merveilleuse voix tout en jouant de la lyre tandis que Marsyas se trouvait fort dépourvu puisqu'il est difficile de chanter en jouant correctement de la flûte de Pan. Marsyas perdit la deuxième manche et Apollon décida de le traiter en gentilhomme: il l'attacha à un arbre et l'écorcha vif. Toutefois si Apollon avait remporté l'épreuve, Midas avait tout de même voté pour Marsyas à la seconde manche. Apollon l'affubla donc d'oreilles d'ânes pour l'apprendre à mieux entendre le beau.


Apollon fut aussi impliqué dans un complot contre Zeus en s'associant avec Poséidon et Héra pour renverser le maître des dieux. Si Héra s'en tira à bon compte (elle fut juste suspendue au sommet de l'Olympe avec une enclume attachée aux pieds), les deux autres furent envoyés sur Terre sous une forme mortelle pendant 10 ans. Pour s'occuper il décidèrent de travailler et arrivèrent devant une petite ville d'Asie mineure: Troie. Le roi de cette petite bourgade sans aucune importance leur proposa alors de l'aider à construire de petites fortifications modestes pour défendre sa ville qui ne possédait ni murs ni portes, sans savoir qu'il parlait au dieu de l'architecture (l'architecture étant un art) et au dieu des séismes. Ceux-ci se mirent alors à l'oeuvre et donnèrent à Troie les fortifications qu'on lui connaît mais le roi, par omission ou par malhonnêteté, ne leur versa pas le salaire promis. Une fois revenu sur l'Olympe, les dieux se vengèrent en envoyant la peste sur la ville (car la médecine aussi est un art, au sens grec) et en expédiant un monstre marin pour enlever la fille du roi. Il ne faut jamais rouler un dieu, car c'est toujours lui qui te fume à la sortie.


A propos de la médecine, Apollon est un dieu guérisseur (ses temples étaient dotés d'un oracle et d'infrastructures médicales). En outre il a pour enfants Hygéia, incarnation de la santé, et Asclépios, le dieu de la médecine. J'ai plein de mythes sur Apollon mais je remarque déjà que mon article est très long. Je vais ainsi le conclure et si vous voulez en savoir plus, vous me passerez le mot.


Apollon était le plus souvent représenté debout, toujours jeune et sans barbe. Des lauriers couronnaient ses cheveux bouclés et il tenait le plus souvent une lyre. Ses attributs étaient la lyre, l'arc, les flèches et le carquois. Ses animaux consacrés étaient le cygne, le vautour, l'épervier, le loup, la biche (disputée avec sa sœur) et la cigale.

 

 

/Shaï-Hulud


21/01/2015
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Dionysos

Dionysos est le protecteur du théâtre et le dieu de la sève, de la vigne, du vin et de la folie.

 

Pour ce qui est de sa conception, vous commencez à connaître la chanson : Zeus se penche de l'Olympe, repère une jolie mortelle ou déesse mineure et lui fait un bel enfant. Tant qu'il y avait de la place sur l'Olympe, les enfants devenaient des dieux, après ils commencèrent à devenir des héros.

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Ici le maître des dieux avait jeté son dévolu sur Sémélé, incarnation de la terre au printemps pour certains, mortelle un peu naïve pour d'autres. Dans les deux cas elle se retrouva bien vite à porter un enfant de Zeus.

Mais c'était sans compter la colère d'Héra qui ne faiblissait pas devant l'accumulation des enfants illégitimes de son mari, bien au contraire ! Elle prit alors les traits d'une vieille femme de l'entourage de Sémélé et vint instiller le doute dans l'esprit de celle qui se vantait d'avoir Zeus pour amant en lui demandant si elle avait la preuve que sous cette forme humaine se cachait un dieu et non un monstre.

Le dialogue suivant avec Zeus prit à peu près cette forme (reconstitution):
"-Dis Zeus, je voudrais bien voir ta forme divine !
-Tu es sûre que tu ne veux pas plutôt tâter de ma divine forme ?
-Non.
-Tu sais c'est quand même dangereux avec la foudre etc... Évitons.
-Dommage... Bon, tu peux partir maintenant.
-..."

Alors Zeus céda et apparut à Sémélé en plein ciel, entouré d'éclairs et de nuages. Comme Zeus le craignait et comme Héra l'espérait, la malheureuse périt rapidement foudroyée. A défaut de pouvoir sauver la mère, Zeus prit en pitié son fils et décida de terminer sa gestation en ouvrant sa propre cuisse pour y placer le bébé. Lorsque le bébé fut prêt à être mis au monde, il naquit de la cuisse de son père.


Ainsi Dionysos était né et il partit pour un long voyage initiatique vers l'Asie mineure. A l'origine dieu de la sève des arbres, il découvrit rapidement la vigne au cours de son voyage et se donna pour mission de répandre cette plante ainsi que son culte à travers le monde connu. Commença alors un autre voyage, bien plus long et bien plus lent, ou Dionysos et sa suite firent le tour de la Grèce et des pays voisins. Il était accompagné dans ce voyage de Silène, un vieux satyre à moitié fou, à moitié ivre qu'il aimait comme un père, de quelques fauves (dont une panthère) qui lui obéissaient au doigt et à l’œil; d'autres satyres, de quelques nymphes pour occuper tous ces satyres et d'un groupe de femmes en extase perpétuelle par le pouvoir du vin: les bacchantes. Ces fanatiques marchaient à moitié nues en criant et en tapant frénétiquement sur leurs tambours pour annoncer la procession du dieu du vin.


Après quelques années d'errances orgiaques, Zeus se dit que ce serait bien que tous les humains cessent de suivre Dionysos en se bourrant la gueule et se remettent un peu au boulot quand même (je cite de tête). Il rappela donc son fils (dont le culte était déjà bien ancré) sur l'Olympe pour qu'il y prenne sa place. Toutefois Dionysos retourne souvent se promener sur Terre, c'est quand même bien plus drôle.
Dionysos a pour particularité d'être le seul dieu a avoir obtenu sa femme par l'amour et par la tendresse, les autres privilégiant le kidnapping, le viol, le déguisement ou encore faire poursuivre leur dulcinée par un dauphin jusqu'à ce que celle-ci soit trop épuisée pour s'enfuir plus loin (le dernier étant personnellement mon préféré). En effet après avoir vaincu le Minotaure dans le Labyrinthe, Thésée fut séduit et influencé par la sœur d'Ariane, Phèdre, qui le convainquit d'abandonner celle qui l'avait aidé à sortir du Labyrinthe (pour pouvoir garder le héros pour elle. Bah oui une sœur c'est bien, mais un héros c'est mieux). Ariane se retrouva donc seule et malheureuse comme les pierres sur un petit îlot, abandonnée de sa sœur et de l'homme qu'elle aimait pour qui elle avait trahi sa famille. Dionysos la vit alors en larmes et vint la consoler. Puis il l'emmena sur l'Olympe où ils se marièrent et où Ariane devint immortelle.

Pour l'anecdote, Ariane est la fille de Minos, lui-même étant le fils de Zeus et de la nymphe Europe. Je pense qu'à ce degré de consanguinité ça passe, c'est même moins pire que la plupart des autres. Mais bon.

Dionysos était originellement représenté comme un gros barbu jovial au front ceint d'un bandeau de feuillage, mais sa représentation évolua en celle d'un éphèbe aux traits fins, presque efféminé. 

 

 

/Shaï-Hulud


27/02/2015
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Hermès

 

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Hermès est le dieu grec des voyageurs, des voleurs, des commerçants et le protecteur des routes, mais sa fonction officielle est d'être le messager des dieux. Comme Iris est attachée à Zeus pour faire passer des messages aux mortels, Hermès remplit cette fonction auprès de tout le monde, au point d'éclipser complètement cette dernière qui n'est plus mentionnée après la naissance de notre sujet d'aujourd'hui.
Sa naissance parlons-en ! Fils de Zeus et (c'est dur de deviner le nom mais vous voyez le concept: créature féminine passant sous le regard de Zeus) de la nymphe Maïa, Hermès naquit au fond d'une caverne en Arcadie. Peu après il sort se promener (bah oui, 9 mois qu'il rêve de se dégourdir les jambes) et aperçoit une tortue. Il la ramasse, la ramène dans sa caverne et l'évide pour ne garder que la carapace. Il ressort ensuite et tombe sur les boeufs d’Apollon, son brillant demi-frère. Ni une ni deux, il embarque le troupeau qu'il cache au fond de la caverne, tue un bœuf, le mange (le lait c'est pour les tapettes) et utilise son cuir, une tige de bambou et ses intestins pour changer la carapace de tortue en superbe lyre qu'il cache sous son lit. Il se recouche ensuite tranquillement.
Pendant ce temps le soleil se lève et s’aperçoit que ses boeufs ont disparu. Apollon, furieux, part en quête du voleur ! Mais l'ingénieux Hermès avait retourné les sabots des boeufs avant de les emmener et son demi-frère fut bien en peine de retrouver la bonne trace. Après de longues recherches infructueuses, il rencontra un vieillard à qui il demanda des nouvelles de ses boeufs. Celui-ci lui répondit "j'ai vu un nouveau-né mener ton troupeau vers ces montagnes !" ce à quoi le dieu rétorqua "ne te moque pas de moi, tu as de la chance que je ne te punisse pas vieillard !".


Toutefois après quelques autres heures de recherche, il revint vers l'homme pour lui dire "pas que je te croie, mais il est parti par où le bébé ?"
Arrivé à la caverne, il aperçut juste Maïa et le jeune enfant dans ses langes. Il vint alors parler au bébé et je ne puis m'empêcher de citer exactement ce que dit mon livre de leur dialogue:
"Enfant qui dors en ce berceau, indique-moi promptement où se trouvent mes boeufs; sinon sur-le-champ je te précipite dans le sombre Tartare.
-Fils glorieux de Léto, pourquoi viens-tu près de moi t'enquérir de tes boeufs ? Je ne les ai point vus. Suis-je capable de dérober et de conduire un troupeau ? Je ne suis qu'un enfant encore au sein de sa mère, et je ne quitte le berceau que pour être porté dans la douceur d'un bain tiède."
Apollon commença alors à penser que l'enfant se payait un petit peu sa tête. Il le saisit et l'emmena devant Zeus. Celui-ci était très amusé de voir Apollon mis en rage par un nouveau-né, mais prescrit quand même à son fils chapardeur de rendre ses boeufs à son frère. Il s'exécuta, mais Apollon se rendit compte qu'il manquait un bœuf (celui qu'Hermès avait mangé). Devant la (nouvelle) crise de colère d'Apollon, le bébé lui tendit la lyre qu'il avait confectionné pour l'amadouer. Le dieu solaire tomba aussitôt sous le charme de l'instrument et en fit son symbole. Notez l'ironie existant dans un dieu solaire lunatique.

Le principal attribut d'Hermès étaient des sandales ailées qui lui permettaient de se déplacer à très grande vitesse, ce qui était son principal pouvoir (en plus des trucs communs à tous les dieux: changement d'apparence, immortalité...). Mais on il a toujours sur lui un casque d'invisibilité qui est, si vous vous en souvenez bien, un attribut d'Hadès. En effet Hermès "emprunte" de manière permanente ce casque à son oncle, une raison de plus de nullité de sa vie.

Hermès n'était pas qu'un messager et il servait souvent à Zeus pour accomplir de menues missions, comme délivrer ses maîtresses ou aider des héros. C'est presque toujours lui qui va donner conseil et objets aux héros. Pour les maîtresses, j'ai bien sûr un mythe.

Un jour où Zeus était descendu sur Terre pour faire son affaire à une charmante mortelle nommée Io, il tarda à rentrer et Héra décida de descendre voir ce qu'il en était. Pour se sortir de cette situation difficile, Zeus transforma aussitôt Io en génisse et Héra ne vit en arrivant que son mari et une vache.
Evidemment elle vit bien qu'il y avait anguille sous roche, voire vache sous lit. Mais elle feignit la naïveté et admira la beauté de l'animal... Avant de demander à son mari de la lui offrir. La situation étant critique, Zeus ne put qu'accepter.
Héra enferma alors Io la génisse dans une grotte et plaça devant l'entrée un garde nommé Argos, créature aux cent yeux et ne dormant jamais de plus de cinquante yeux à la fois.
Zeus, gêné pour sa maîtresse qui semblait condamnée à finir sa vie sous forme bovine, appela son fils et lui demanda de la libérer, comptant sur l'ingéniosité et la vitesse du messager des dieux. Hermès vint alors devant Argos et lui proposa une petite performance de flûtiste. Lentement détendu puis bercé par la musique, Argos finit par s'endormir de ses cent yeux. Immédiatement, Hermès le décapita et s'enfuit avec la vache.
Anecdote: Héra, attristée du sort de son fidèle gardien, colla ses yeux sur la queue de son animal-fétiche: le paon.
Toutefois les misères d'Io n'étaient pas finies pour autant. Avant que Zeus ne puisse lui redonner forme humaine, la déesse envoya un taon pourchasser l'animal. Celui-ci s'enfuit alors et courut pendant un certain temps (assez longtemps pour traverser le détroit menant de la Grèce à la Turquie: le Bosphore (Bosphore signifiant "qui porte la vache", le nom vient du mythe)). Toutefois Zeus finit par lui rendre sa forme humaine et elle put ainsi finir sa vie presque normalement.

Hermès était alternativement représenté comme un jeune homme ou un homme d'âge mur, mais son corps était toujours fin et élancé. Ses cheveux bouclés étaient parfois accompagnés d'une barbe. Il portait sur ses épaules un magnifique manteau et ses sandales ailées étaient souvent couvertes d'or. On le représentait souvent avec son caducée, bâton sur lequel s'enroulaient deux serpents et qui pouvait endormir n'importe quel homme, ce pouvoir étant celui qui sied le mieux à son rôle de messager mais aussi de dieu des voleurs. Dieu des troupeaux, on lui consacrait tous les animaux domestiques. Dieu des commerçants, on lui consacrait la myrte, l'olivier et le pavot.

 

 


/Shaï-Hulud


10/03/2015
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Aphrodite

   Bien le bonjour, mes amis. Aujourd’hui, pas d’alchimie, pas d’Egypte. Si nous voyageons bien dans l’Antiquité, il s’agit de l’Antiquité grecque. Nous allons en effet traiter d’un sujet très pauvrement abordé dans les articles de Shaï-Hulud sur le panthéon grec. Et quel sujet ! Nous allons parler de la voluptueuse, de la plantureuse Aphrodite (range ton pénis Billy).

Est-il besoin de dire que cette chère Aphrodite (Venus pour les romains) est la déesse de la beauté et de l’amour ? Si par amour vous entendez le ciel bleu, les petits oiseaux et les papillons dans le ventre, quittez cet article. Vous vous êtes trompés de déesse. Aphrodite, c’est l’amour dans les fesses. L’amour sale. Donc prenez une bière, votre air le plus pervers et vos blagues les plus salaces parce qu’on va parler de cul.

 

On connait deux origines à Aphrodite. L’une décrite par Homère, qui n’est pas très marrante, et l’autre donnée par Hésiode, qui est la plus connue, la plus fun et la plus significative. C’est cette dernière que nous allons développer. Mais présentons quand même la version homérique - c’est pour moi, c’est cadeau.

Selon Homère, Aphrodite est la fille de Zeus et de Dioné, une déesse archaïque que l’on soupçonne être la première femme de Zeus. Voilà. C’est ça la version d’Homère. La version d’Hésiode est plus amusante, comme je vous le disais. En effet, Aphrodite naît ici du ciel et de la mer. Le ciel, c’est Ouranos, celui qui a engendré Cronos. La mer, ben c’est de l’eau salée. Rien de bien drôle jusque-là, mais attendez un peu. Ouranos n’a pas décidé de tremper son biscuit dans la mer ! Je vous rappelle qu’il était fermement arrimé à Gaïa, la Terre, jusqu’à ce que son fils, Cronos ne l’en détache pour délivrer sa mère des bras étouffants du ciel. Et Cronos ne fait pas les choses à moitié. Un bon coup de glaive dans les glaouis du père et on n’en parle plus. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il était advenu du sexe sectionné d’Ouranos ? Je vous le donne en mille, le céleste phallus tombe dans l’océan et féconde les eaux de son écume divine. Et paf ! Ça fait une Aphrodite ! Oui. On a vu mieux comme parents, entre une flaque et un eunuque. Aphrodite sort donc des eaux maternelles (vous sentez venir l’image dégueulasse ?) et est soufflée comme un bateau (par les deux gaillards que l'on aperçoit sur le tableau) à travers la mer vers Cythère et Chypre, deux îles grecques. De son séjour à Chypre, Aphrodite tient le surnom de Cypris. Oui, comme la cyprine (la voilà, l’image dégueulasse).

Résumons un peu : Aphrodite est la fille du sexe moribond du ciel tombé dans l’eau et on l’appelle du même nom que la mouille. Paye ta vie qui commence bien ! Heureusement, la demoiselle arrivée sur l’île est recueillie par les Grâces, des nymphes, et est vite habillée. Toute nue qu’elle était, la cochonne !

 

*La Naissance de Vénus, par Sandro Botticelli (1484-85)*

 

Sa naissance traitée, il nous faut maintenant parler de sa vie, qu’elle semble passer la plupart du temps au lit. Non pas qu’elle soit souvent malade, oh que non ! Au contraire, elle est bien en forme parce qu’elle baise dans tous les coins ! Son mari « principal » est Héphaïstos, le laid et boiteux dieu forgeron. Mais elle couche aussi avec le beau et impétueux Arès, dieu de la guerre brutale, avec Hermès, Dionysos ou encore Poséidon. Cela sans compter les très nombreux mortels. Elle connaît d’ailleurs quelques aventures, terme que j'entends dans le sens de « troubles », à cause de cela. Par exemple un jour, Héphaïstos, le seul de ses compagnons avec qui elle n’avait jamais eu d’enfants, était quelque peu jaloux que sa femme le trompe avec Arès. Il monta un simple stratagème pour piéger les amants : il fit croire à Aphrodite qu’il partait loin. Arès rappliqua en quatrième vitesse pour profiter le plus possible du vagin aphrodisiaque et il fallut un simple filet dans le plumard pour capturer les adultères.

Mais bien plus de femmes ont encouru son terrible courroux qu’elle n’a elle-même été troublée. Non pas qu’elle soit particulièrement jalouse, mais elle a une sainte horreur que l’on ne fasse pas comme elle le décide. Toi, femme, tu dois l’honorer, sinon elle te fait la misère. Toi, homme, tu dois lui faire l’amour si elle le décide, sinon elle te fait la misère. Mais le fait est que si l’on lui obéit, ça met généralement en rogne un autre dieu. Donc si Aphrodite pose les yeux sur toi, tu es foutu quoi que tu fasses. Et elle en a fichu du bordel, comme ça ! Le minotaure ? C’est sa faute - après une demande de Poséidon, mais quand même. La guerre de Troie ? C’est sa faute. Plus ou moins toutes les tragédies avec des amours impossibles ? C’est aussi sa faute !

 

Bref, j’avoue ne pas avoir autant d’inspiration que notre ver des sables favori pour conclure les articles sur le panthéon grec. Donc, je vais vous laisser là avec une bise. A bientôt.

 

 

« - Mais au fait, Prof ? Comment ça s'est terminé l'histore avec Arès, Aphrodite et Héphaïstos ?.

- Ben, Héphaïstos avait tellement la haine qu'il a invité tout le panthéon pour pouvoir les humilier. 

- C'était si terrible que ça, l'adultère ?

- Non, pas vraiment. Du moins pour les dieux. Le truc humiliant, c'est qu'ils étaient nus. Arès n'a donc pas demansé son reste une fois libéré et s'est carapaté à vive allure. Ah ! Il était beau le fier dieu de la guerre !

- Et pareil pour Aphrodite, du coup.

- Non, elle s'en foutait d'être à poil. C'est la déesse de l'amour charnel et on fait rarement l'amour habillé.

- Aaaaah la sal*pe ! »

 

 

 

 /Le Prof

 


30/06/2017
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