Attention, depuis 2018, l'Encyclopédie Fantastique a déménagé !

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Créatures Bibliques


Le Livre de L'Apocalypse

   L'Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament. Rédigé à la fin du Ier siècle par un dénommé Jean, que l'on confond parfois avec l'apôtre du même nom, il se présente comme une révélation, racontée à la première personne du singulier, de la manière dont le peuple de Dieu sera délivré. Selon un plan proposé par Raymond E. Brown dans son ouvrage Que sait-on du Nouveau Testament ?, il pourrait se diviser en cinq parties, elles-mêmes subdivisées en chapitres : après un court prologue viendraient les lettres aux sept Eglises, les deux parties de l'expérience de révélation, et un épilogue assorti d'une bénédiction de conclusion.

 

Le livre s'ouvre sur une adresse de Jean aux sept Eglises, dans laquelle il explique avoir été contacté par un ange. Celui-ci lui aurait permis d'assister à un évènement n'ayant pas encore eu lieu. "Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ! Car le temps est proche", écrit l'auteur avant d'entamer une description des scènes qu'il a pu voir par le biais de la révélation. 

Pour résumer les évènements majeurs de ses visions, dont nous étudierons les créatures plus en détail à travers une suite d'articles, nous dirons qu'elles commencent par une apparition du Christ drapé dans des attributs royaux. Une porte s'ouvre vers le ciel, laissant voir le Dieu créateur et l'Agneau rédempteur, entourés d'une cour céleste composée majoritairement de vieillards. Autour du trône divin se trouvent quatre créatures pourvues chacune de six ailes et d'une multitude d'yeux qui font le tour complet de leurs têtes. Jean aperçoit également un codex, fermé par sept sceaux, que personne ne semble digne d'ouvrir jusqu'à ce que l'Agneau, ayant versé son sang pour les hommes, se révèle le meilleur candidat. L'Agneau fait donc sauter le premier sceau et le premier des quatre cavaliers de l'Apocalypse bondit sur la Terre : "Je regardai, quand l'agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre."

 

 

Débute alors le jugement du Monde, au cours duquel cent quarante-quatre mille croyants sont marqués d'un sceau qui les sauvera. Les autres hommes, ne possédant pas de symbole protecteur sur le front, subissent un enchaînement de catastrophes déclenchées par l'ouverture progressive du codex. La plupart d'entre eux cherche à se donner la mort, sans y parvenir, jusqu'à ce qu'après l'ouverture du dernier sceau, un silence d'une demi-heure se fasse. 

Puis le deferlement de la colère du ciel reprend. Après les sept sceaux, sept sons de trompette annoncent successivement de nouveaux malheurs et un déluge de feu s'abat partout sur la Terre. Cette fois-ci les hommes se pressent devant Dieu pour implorer sa pitié mais ils ne se repentissent pas de leurs péchés. Jean, qui observe la scène, est soudain pris à parti et se voit confier la tâche de prophétiser : pour cela, il lui est demandé d'avaler un petit livre qui paraît doux sur sa langue, mais terriblement amer dans son estomac. 

Se dressent ensuite dans le ciel une femme travaillée par les douleurs de l'enfantement et un dragon terrible, prêt à dévorer l'enfant à naître. Ce dernier est sauvé par Dieu, qui envoie l'archange Michel combattre le démon, mais celui-ci, une fois précipité sur le sol, ne s'avoue pas vaincu et pourchasse la jeune mère.

Jaillit soudain de l'eau une bête affreuse que les hommes, inconscients, se mettent à vénérer comme le seul véritable dieu, pensant qu'aucun autre ne peut rivaliser avec elle. Elle est rejointe par une seconde bête qui naît de la terre. La première, possédant plusieurs têtes, symbolise les religions polythéistes, tandis que la seconde, parée comme un agneau mais portant l'âme d'un démon, représente une parodie christique, une forme de Chist démoniaque. On les identifie régulièrement comme étant Léviathan et Béhémoth, deux créatures mentionnées dans le Livre de Job, qui fait partie de l'Ancien Testament, et destinées à être consommées après la fin du monde par les fidèles y ayant survécu.

 

 

Paraissent enfin sept anges tenant sept fléaux, lesquels tuent horriblement la plupart des hommes qui avaient survécu aux précédentes catastrophes. S'élèvent alors les clameurs des cent quarante-quatre mille survivants, rejoints par la totalité des martyrs qui reviennent à la vie. Ensemble, ils louent Dieu et se voient invités au banquet des noces de l'Agneau. Ce dernier épouse en effet la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui apparaît progressivement à mesure que sont défaits les impies et les méchants. Un cavalier blanc désigné comme la Parole de Dieu met à mort les deux bêtes, les rois et les armées rescapées, achevant le travail de destruction du mal et de la corruption, puis les corps de ces derniers adversaire sont servis comme nourriture au banquet. Le dragon, c'est-à-dire Satan, est quant à lui enchaîné et enfermé pour mille ans.

La nouvelle ville sainte, lieu idyllique où vivront les Justes ayant été sauvés, se dévoile enfin tout à fait. "Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu." Dieu s'adresse alors à Jean et lui dit : "Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort."

Le livre s'achève sur une bénédiction et sur une mise en garde : quiconque défomera les propos consignés par Jean se verra souffrir des milliers de tortures qu'il décrit.

 

 

J'ai tenté de vous proposer un résumé du livre de l'Apocalypse, en espérant ne pas m'attirer les foudres divines, sans prétendre en apporter ma lecture ou en discuter le sens. Je suis néanmoins ouverte aux commentaires de personnes qui maîtriseraient assez le texte pour nuancer certains de mes propos ou m'en proposer leurs interprétations. Le mieux, pour comprendre tout cela, reste encore de se référer au texte source, alors je ne pourrai que vous encourager à consulter par vous-même le livre de l'Apocalypse. Mais ne vous inquiétez pas, nous l'aborderons encore plusieurs fois ensemble, pour tenter d'approcher de plus près ses fascinantes créatures.

 

 

 

/Spawy

 


27/01/2017
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L'incube

   Bonjour, bonsoir, et bienvenue dans ce tout premier article de la catégorie Démons Bibliques de l'Encyclopédie Fantastique. Têtes cornues, péchés, diabolisation de dieux païens et bas instincts seront présents tout au long des articles à suivre. Et nous commencerons cette descente aux Enfers avec une créature suspectée d'abuser sexuellement des femmes endormies.

 

 

   Un incube (du latin « incubus » signifiant « couché sur ») est un démon mâle, ou un ange déchu par la luxure, qui s'en prend généralement aux femmes - bien que des attaques sur des hommes aient également été remarquées. Il se glisse dans le lit de sa victime pour "la traiter comme une épouse" nous dit chastement le moine Ernauld, et pèse sur la poitrine de l'endormie jusqu'à parfois l'étouffer. Dans l'antiquité grecque il est connu sous le nom d'éphialtès mais est alors seulement lié au cauchemar. Son association au diable et à la sexualité est réalisée au Moyen-Age par les théologiens, et il devient une version christianisée de Pan. Il apparaît ensuite au cours de l'histoire païenne et chrétienne sous différentes formes. Parfois éthéré, il peut prendre possession d'un corps humain ou animal, voire  de celui d'un autre démon ou d'un esprit. Mais sous sa forme naturelle, il est généralement velu, hirsute. Enfin, comme celui du diable, son sperme est réputé "froid comme de la glace". 

 

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Les récits d'attaques d'incubes, véhiculés par la littérature, sont teintés d'une ambivalence à l'égard des sentiments de la victime. Si l'image de l'incube est liée à celle du cauchemar - et dans les récits religieux, à celle d'une terrible honte - il arrive que les victimes se plaisent dans leur rôle. Symboliques, psychanalytiques ou physiologiques, les causes des apparitions d'incubes tiennent à la fois de l'imaginaire et du médical. L'abus d'alcool, les tabous autour de la sexualité, les "sexsomnies" qui sont des troubles du sommeil sexualisés, voire l'épilepsie, sont incriminés. Celles qui se disent victimes parlent d'un mouvement difficile du corps, de torpeur, d’un sommeil anormalement lourd, d’une sensation d’accablement, de sorte qu’elles se sentent suffoquer quand elles dorment.


Les enfants nés d'une relation avec un incube sont courants dans les mythologies ou les folklores, et on leur prête souvent des pouvoirs exceptionnels, ainsi qu'un destin unique. L'empereur Auguste et l'enchanteur Merlin, par exemple, passent pour avoir été engendrés par un incube.


Cauchemar, figure diabolique, père d'enfants d'exception, ou phénomène psychologique, l'incube est encore présent dans la création artistique.

 

 


/Spawy


25/06/2014
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Les Cavaliers de l'Apocalypse

   Au nombre de quatre, les Cavaliers de l'Apocalypse sont des êtres célestes qui apparaissent au chapitre 6 du livre de l'Apocalypse. Il y est dit que leur chevauchée est annonciatrice d'une fin du monde imminente. Ils font leur apparition lorsque l'Agneau, allégorie de Jésus-Christ revenu du royaume des morts, déverrouille les quatre premiers sceaux. Le dernier verset dit : "Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre."

 

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En effet, chacun des cavaliers représente un aspect destructeur pour le monde tel qu'il est décrit dans la Bible. On retrouve en premier lieu l'épée, symbole de l'annihilation de toute vie par la guerre. Dans un deuxième temps, la famine, avec la raréfaction des denrées indispensables à la survie de tous. Ensuite, dans un troisième temps, la mort, l'extinction de tout ce que porte cette Terre. Et enfin dans un quatrième temps, les bêtes sauvages, souvent traduit par "l'heure des loups", qui feraient référence aux créatures du Malin qui viendraient parachever le travail et se repaître des éventuels survivants.

Voici le texte de l'Apocalypse (6,1-8) :

"Et ma vision se poursuivit. Lorsque l’Agneau ouvrit le premier des sept sceaux, j’entendis le premier des quatre Vivants crier comme d’une voix de tonnerre : « Viens ! » Et voici qu’apparut à mes yeux un cheval blanc ; celui qui le montait tenait un arc ; on lui donna une couronne et il partit en vainqueur, et pour vaincre encore.
Lorsqu'il ouvrit le deuxième sceau, j’entendis le deuxième Vivant crier ; « Viens ! » Alors surgit un autre cheval, rouge-feu ; celui qui le montait, on lui donna de bannir la paix hors de la terre, et de faire que l’on s’entre-égorgeât ; on lui donna une grande épée.
Lorsqu'il ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième Vivant crier : « Viens ! » Et voici qu’apparut à mes yeux un cheval noir ; celui qui le montait tenait à la main une balance, et j’entendis comme une voix, du milieu des quatre Vivants, qui disait : « Un litre de blé pour un denier, trois litres d’orge pour un denier ! Quant à l’huile et au vin, ne les gâche pas ! »
Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait : « Viens ». Je regardai, et voici que parut un cheval d'une couleur verdâtre. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait..."


famine___four_horsemen_of_the_apocalypse_by_dantecyberman-d7bcgn8.jpgOn trouve mention des cavaliers de l'Apocalypse dans de nombreux domaines. En effet, ils ont influencé et inspiré de multiples œuvres : certaines de littérature, comme celles d'Agatha Christie, Terry Pratchett, Henri Vernes; d'autres dans la bande dessinée, chez Marvel avec le Ghost Rider ou encore chez Goon; certains films dont Insaisissable, où les quatre héros magiciens se font appeler "les quatre Cavaliers"; et même des séries télévisées, comme Supernatural où les deux protagonistes doivent affronter tour à tour, chaque cavalier.

 

 


~ le Voyageur


25/06/2014
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Le Succube Abrahel

   Bien le bonjour mes très chers amoureux de l'étrange ! Aujourd'hui je vais vous partager la légende d'un succube, l'équivalent féminin de l'incube. Comme l'incube, le succube est un démon qui séduit, et sévit, durant le sommeil des hommes. Il faut noter que les succubes servent Lilith, un démon qui vole le sperme tombé à terre.

 

succube.jpgDans la démonologie chrétienne, Abrahel est donc un démon femelle, apparue en 1581 dans le Limbourg, au village de Dalhem. Voici son histoire :

Pierron, un berger des bords de la Moselle, aimait d'une folle passion une jeune fille de son village, mais il était marié et père d'un fils. Un jour, il s'endormit dans la campagne, l'esprit fortement préoccupé de l'objet de son amour. Or, voilà que la jeune fille lui apparut en songe. "Tu seras heureux, lui dit-elle, mais à condition que tu te livres à moi, corps et âme !"
Pierron, enflammé de désir, consentit à cet infernal pacte et fit de cette apparition démoniaque, qui n'était qu'une copie de l'objet de son amour, son amante. Mais bientôt le démon, qui se faisait appeler Abrahel, montra un peu de coquetterie, et il finit par demander à Pierron, comme preuve de son amour, le meurtre de son fils. Pour cela il lui donna une pomme à remettre au malchanceux.
Le berger soumis au désir que lui inspirait le démon femelle fit manger cette pomme à son fils en détournant les yeux ; l'enfant tomba raide mort. 
Abrahel savait que la douleur du père augmenterait sa soumission. Ainsi lorsqu'il le supplia de lui rendre son fils unique et adoré, le démon qui n'attendait que cette prière, promit à son amant de ressusciter l'enfant mort s'il s'engageait à quitter la religion du "Vrai Dieu" pour les autels de Belzébuth.
Pierron accepta et sur le champ le mort s'agita : il ouvrit les yeux, et progressivement parvint à marcher et parler. Mais il restait blanchâtre et maigre, ses yeux étaient enfoncés, ses mouvements lourds, son esprit stupide. Il portait une puanteur inexprimable. 
Au bout d'un an, le démon qui l'animait quitta le corps avec un grand bruit ; le jeune fils tomba à la renverse, et son corps, infecté d'une odeur cadavéreuse, fut traîné hors de la maison de Pierron, qui l'enterra dans son champ.

 

 


/Spawy


26/06/2014
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Léviathan

   Dans la mythologie phénicienne, Léviathan est le monstre du chaos primitif. Le réveiller équivaut à détruire l'ordre existant, à déclencher un cataclysme capable de profondément modifier la face du monde. Et c'est pourquoi sa figure est reprise dans la Bible pour décourager l'homme de bouleverser l'ordre établi par Dieu. La tradition hébraïque considère que Béhémoth et Léviathan sont les "grands monstres marins" créés par Dieu au cinquième jour, dont il est fait mention dans la Genèse. Béhémoth aurait été conçu dans l'eau pour ensuite être jeté dans le désert et devenir un monstre terrestre masculin, tandis que Léviathan serait un dragon resté marin, et féminin. En effet, il est dit que Dieu crée toutes les créatures mâles et femelles, et il n'y a aucune raison que ces deux monstres, qui seraient alors de la même espèce, y ait fait exception. On trouve cependant une autre analyse du genre du Léviathan, plus répandue. Dieu aurait bel et bien créé deux Léviathans, suivant un schéma classique pensé en vue de la reproduction. Mais en réalisant qu'un accouplement entre Léviathans représentait un phénoménal danger, il n'aurait pas envoyé le mâle sur terre pour le faire changer de forme, mais aurait tué la femelle et laissé seul son homologue. Béhémoth et Léviathan seraient donc deux individus de sexe masculin et de nature différente, condamnés à ne connaître aucune descendance. Il est cependant difficile de se prononcer quant au genre du Léviathan, au vu de la crédibilité des deux interprétations. 

 

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Mais alors, pourquoi créer de telles créatures, qui ne craignent rien et n'ont pas d'égal sur Terre ? Pour les manger ! Hé oui, Béhémoth et Léviathan sont destinés à s'entretuer lors de la fin du monde, et leurs cadavres seront servis comme nourriture au Banquet des Bienheureux, ou Festin des Justes, qui récompensera les plus fidèles croyants. Miam miam ! 


Léviathan prend le plus souvent la forme d'un gros serpent de mer, ce qui lui vaut l'affectueux surnom de "diable de mer". Sa gueule grande ouverte devient l'entrée même de l'Enfer pour les auteurs et les artistes du Moyen-Âge. Il apparaît dans les Psaumes et le Livre d'Isaïe, mais est décrit avec une plus grande précision dans le Livre de Job, qui se trouve dans l'Ancien Testament. Celui-ci fait de lui une créature dont la vision seule suffit à pétrifier de terreur ceux qui voudraient la combattre. Il est doté d'une cuirasse impénétrable pour les faibles armes humaines, et sur son ventre se dresse une herse acérée. "Superbes sont les lignes de ses écailles, comme des sceaux étroitement serrés. Chacune touche sa voisine ; un souffle ne passerait pas entre elles". S'il est souvent appelé dragon, c'est parce que de la fumée sort de ses naseaux et une flamme de sa gueule. Il fait bouillonner l'abîme et laisse sur son passage une traînée blanche, semblable aux cheveux d'un vieillard. Les ondulations de son corps sont responsables des vagues, et quand il se dresse, les flots prennent peur et la mer se retire.

 

 


/Spawy


24/06/2014
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Béhémoth

   Béhémoth, ou B'hemot, est une créature mentionnée dans le Livre de Job. Son nom est la forme plurielle des mots arabes et héreux désignant la bête ou le bétail. Mais c'est un pluralis excellentiae (merci Wikipéia, je dormais pendant ce cours de littérature), une méthode hébraïque pour exprimer la grandeur en "pluralisant" le nom, ce qui indique que le Béhémoth est la plus grande et la plus puissante créature terrestre.

"FUYEZ ! IL EST TROP NOMBREUX !"

Métaphoriquement, le nom désigne  aujourd'hui toute bête de grande taille et/ou puissante. Un rorqual est donc parfois qualifié de béhémoth marin, ce qui est un contresens au vu de l'origine du nom. C'est comme si moi je parlais d'un Léviathan terrestre (si si, laissez donc cette image s'installer dans votre tête).

 

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Le Béhémoth est présenté dans le Livre de Job comme la Bête, la force animale que l'homme ne peut domestiquer. Dans la religion juive, il est le symbole du démon et du mal (on peut recouper les deux en multipliant 111 par 6) et fait partie de la triade des monstres marins primordiaux. Il représente la terre, tandis que Léviathan domine les eaux et Ziz les airs.

Son apparence est imprécise. Si l'on sait qu'il est robuste et indomptable, les uns en font un taureau énorme, les autres un hippopotame ou un rhinocéros. Dans certaines versions de l'Ancien Testament, le terme de Béhémoth est d'ailleurs directement traduit par le mot hippopotame, ce qui rend la bestiole légèrement moins impressionnante.

 

Dans le livre apocryphe d'Enoch, Béhémoth est un mâle, et sa compagne est le Léviathan (ce que je dis se recoupe donc, agenouillez-vous misérables humains, votre dieu est arrivé). Dieu (plus de recoupement !) s'est repenti de les avoir créés, et plus particulièrement de les avoir rendus invulnérables aux hommes. Selon une tradition rabbinique, Béhémoth et Léviathan seraient donc destinés à s'entretuer lors de la fin du monde, et leurs corps réservés pour le festin des Justes, qui récompensera les croyants les plus fidèles.

"Qui veut une part de monstre biblique pour le dessert ?"

 

L'origine mythique du Béhémoth, comme celle du Léviathan, pourrait se trouver dans les légendes babyloniennes. Ils seraient inspirés des deux monstres marins primordiaux du chaos originel, respectivement nommés Apsû et Tiamat. Le Béhémoth aurait ensuite perdu, au seuil de l'ère chrétienne, ses attributs marins pour devenir un monstre terrestre.

 

Et maintenant, on le retrouve partout. En littérature, par exemple, avec Césaire, Neumann, C.Paolini, Rimbaud, V.Hugo, Boulgakov et même Marco Polo. Mais aussi dans des jeux vidéo tels que Fallout3, HoMaM 3 et 4. Et également dans la miousik ! Vous connaissez peut-être Behemoth, un groupe de black metal polonais. Notre bestiau est également cité dans dans une musique de TAD, un groupe de rock grunge ! Qu'est-ce qu'il est gentil ce Béhémoth, et tellement gros qu'on retrouve des morceaux de lui n'importe où.

 

 

 

- Thunkt

 


17/07/2014
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Lilith

   J'avais déjà évoqué son nom dans mon article sur les succubes, il est désormais temps de lui consacrer un article. Mesdames et messieurs, la femme qui commit l'erreur de refuser de se soumettre à l'homme, celle qui fut punie pour n'être pas restée à sa place et qui demeure un symbole de perversion pour avoir revendiqué l'égalité, j'ai nommé : Lilith !

 

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Lorsque Moïse reçut la Torah sur le Mont Sinaï, la culture judaïque veut qu'il ait également acquis la Kabbale, une tradition orale et secrète. C'est celle-ci qui présentera Lilith comme la véritable première femme d'Adam, avant Ève. Il ne faut donc pas chercher son histoire dans l'Ancien Testament et la Genèse.
Contrairement à Ève qui arbore une peau très claire et un caractère docile, Lilith est rousse et de peau halée, insoumise et sexuellement libérée. Elle est également dotée d'une grande intelligence mais sensible à la jalousie, ce qui la poussera à tuer les enfants des autres. Elle incarne l’appétit sexuel et le plaisir féminin.


Lilith fut créée par Yahvé, c'est-à-dire par Dieu, en même temps qu'Adam et avec le même argile ; tandis qu'Ève sera conçue à partir d'une côte du premier homme. Elle est donc l'égale d'Adam, d'une manière plus franche et moins sujette à interprétation que ne le sera Eve, et le sachant, elle voulut le dominer pendant l'acte sexuel. Elle refusa de se coucher sous lui lorsqu'il le lui demanda, et une dispute éclata. Adam tenta de la clouer allongée mais Lilith se braqua et des ailes lui poussèrent. Grâce à elles, elle put fuir Adam et le jardin d'Eden où elle vivait, pour se réfugier dans une caverne au bord de la Mer Rouge. 
Adam se plaignit auprès de Yahvé, qui envoya alors trois anges rechercher sa femme. Mais celle-ci refusa de revenir pour être soumise à l'homme. Yahvé la maudit alors et la condamna à voir chacun de ses enfants mourir. Lilith, désespérée, tenta de se donner la mort, mais les mêmes anges, pris de pitié pour elle, vinrent la sauver et lui offrir le pouvoir de tuer les enfants des Hommes. Dévorée par la jalousie et le désir de vengeance, elle s'en prend depuis à ces enfants en trompant la surveillance de leurs mères. Du moins jusqu'à la circoncision ! En effet, ce rituel juif est censé mettre définitivement les enfants à l'abri de Lilith. 

 

lilith-collier.jpgPlus tard dans son parcours, Lilith rencontra le démon Samaël, maître des anges déchus plus connu sous le nom de Diable, et l'épousa. Elle lui fut cependant infidèle et pour se venger, le Diable se tourna vers Ève, l'objet de la plus forte jalousie de son épouse. Il pervertit la seconde femme d'Adam et lui donna Caïn, un enfant qui tuera son propre frère, Abel, après que Yahvé ait préféré l'offrande de ce dernier. Mais avant même la trahison de Lilith, Samaël s'était déjà approché d'Eve, avec la complicité, cette fois-ci, de son épouse. Lilith ayant appris la création d'une seconde femme pour Adam et, malgré tous ses malheurs, en ayant été vexée, avait réussi à persuader le diable de prendre la forme d'un serpent pour faire manger à Ève le fruit défendu : celui de la connaissance du bien et du mal. Cela avait entraîné la déchéance sur Terre d'Adam et elle, punis pour avoir désobéi à Yahvé. Lilith et son époux s'en prirent donc deux fois à Ève, causant tous ses malheurs et par extension, ceux de l'humanité. 
Lilith croisa ensuite le chemin des succubes, qu'elle domina rapidement pour en devenir la reine. Et comme elles, elle se prit à aimer apparaître en songe aux hommes pour exciter leur désir et ainsi récupérer leur semence. Grâce au sperme tombé à terre, elle parvint à se féconder et à enfanter d'horribles démons qui survécurent malgré la malédiction de Yahvé. Elle aurait même volé celui d'Adam. 

 

 


/Spawy


26/06/2014
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Ziz

   Il est dit qu’avant la création du monde par Dieu, l’univers était un chaos primordial où régnaient trois bêtes : Béhémoth (la bête de la terre), Léviathan (la bête de la mer) et Ziz (la bête des cieux). Mes collègues vous ont déjà parlé des deux premières créatures. Ziz est donc le maillon manquant de notre trio et je m’en vais vous le décrire.
 
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Ziz est un oiseau majestueux, énorme. Tellement énorme qu’on dit qu’il peut cacher le soleil par son envergure surdimensionnée. Il est généralement représenté sous la forme d’un griffon gigantesque. Si l’on trouve des détails dans le Livre de Job sur le Léviathan et le Béhémoth, il n’est fait qu’une petite mention du Ziz dans les Psaumes, au chapitre 50. En effet, s’ils sont tous les trois issus de légendes babyloniennes, seuls les deux premiers ont été christianisés. C'est qu'on voit mal un monstre titanesque habiter dans le domaine de Dieu, m’voyez ? C'est bien sûr ironique, au vu de la taille de ses deux confrères. Mais Ziz est donc une créature plutôt présente dans le folklore judaïque oral.

Il n’est pas dit grand-chose de plus sur cette créature sinon que Ziz, Léviathan et Béhémoth devront s’affronter à mort lors du jugement dernier. Et si cela n’arrive pas (leur combat, pas le jugement dernier) alors Dieu les tuera lui-même et on servira (de toute façon) leurs viandes au banquet messianique, c’est-à-dire le banquet des gens vertueux qui auront résisté audit jugement dernier. M’enfin, bon courage à ceux-ci vu le merdier qu’il se passera ce jour-là !
 
Sur ces mots pleins d’enthousiasme, je vous souhaite le bonsoir.
 


/Le Prof

27/09/2016
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Mammon

   Dans la religion catholique, les sept péchés capitaux, énoncés au XIIIème siècle par Thomas d'Aquin dans sa Somme Théologique et inspirés des passions dénoncées par Évagre le Pontique au IVème siècle après Jésus-Christ, sont l'ogueil, l'avarice, l'envie, la luxure, la colère, la gourmandise et la paresse ou acédie, cette dernière renvoyant à un ennui moral détournant les personnes qui en sont atteintes de la prière. Ils ne sont capitaux que parce qu'ils sont à la source de tous les méfaits, et non parce qu'ils seraient les plus graves d'entre eux. Il s'agit plutôt de vices encourageant à mal agir, que d'actions mauvaises. Vices dont sept démons ou créatures maléfiques passent pour être les victimes et les porte-paroles. Nous en verrons six, la dernière ayant été traitée dans la catégorie Apocalypse et Festin des Justes de ce blog.

Nous commencerons par évoquer Mammon, le démon de l'avarice. Viendront ensuite Asmodée, celui de la luxure ; Satan, celui de la colère ; Lucifer, celui de l'orgueil ; Belzébuth, celui de la gourmandise ; et Belphégor, celui de la paresse. L'envie est quant à elle réservée au Léviathan.

 

 

 5969538_orig.jpg  Mammon apparaît dans le Nouveau Testament seulement et préside aux méfaits que fait commettre l'amour de l'argent. Son nom en araméen signifierait riche, et en hébreu trésor, et ses apparitions dans les textes relèveraient d'une personnification de l'avarice. Il s'oppose à Dieu puisqu'il encourage les hommes à vénérer les possessions matérielles, quitte à devoir tuer et trahir pour elles, et les détourne des questions plus spirituelles. Ses proies les plus faciles sont les individus mécontents de leur sort, envieux de la richesse d'autrui ou hypnotisés par leurs propres biens et refusant d'en partager la moindre miette. "Aucun homme ne peut servir deux maîtres : car toujours il haïra l’un et aimera l’autre. On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon." (Matthieu 6 :24). Son culte aurait connu une certaine importance dans la ville de Tyr, au sud du Liban actuel, grande cité de commerçants phéniciens. Mais pratiquement aucune donnée ne permet de le prouver à l'heure actuelle, et faire de Mammon une véritable entité, divine ou démoniaque, plutôt qu'un nom propre désignant l'amour de l'argent, relève d'un parti pris. Balayons allègrement toute précaution et partons du principe qu'il est bien une créature infernale, puisque ce qui nous intéresse ici n'est pas tant la réalité historique des cultes que l'imaginaire collectif.

 

Mammon fait partie des démons majeurs de l'Enfer, même s'il ne peut rivaliser avec ses supérieurs Satan et Belzébuth. Certains en feraient le fils du premier et l'acolyte de Moloch. Il possède deux cornes sur le haut du crâne et des ongles crochus et, bien entendu, il est essentiellement représenté assis sur un coffre rempli d'or, ou tenant fermement des pièces entre ses doigts. On le trouve également chevauchant un loup pour rejoindre le monde terrestre.

 

 

 

/Spawy

 


17/01/2017
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Asmodée

king_asmodeus_by_weremagnus-d4ab7uj.jpg   Dîtes bonjour à notre deuxième démon pécheur. Il a un nom charmant, il aime la luxure, le jeu, et pis que tout... Il est prof de maths !

 

Asmodée est un démon de la Bible présent comme nombre de ses semblables dans les croyances de la goétie, la science occulte des invocations démoniaques. Son nom pourrait provenir du perse Asmuden qui signifie "tenter", ou de l'hébreu Schâmad qui signifie "perdre". Mais il est également possible qu'il soit la déformation du nom du démon iranien Aešma-daeva, "celui qui fait périr".

 

Il apparaît dans le Livre de Tobie, III.8, livre deutérocanonique - c'est-à-dire qu'il est reconnu par l'Eglise Catholique mais non par la religion juive - de l'Ancien Testament qui relate les aventures de Tobie, fils de Tobit. Alors qu'il suit les indications de l'archange Raphaël, Tobie rencontre Sara, femme tourmentée par Asmodée qu'il lui est ordonné de prendre pour épouse. Il apprend alors que le démon a déjà tué sept des fiancés de Sara le jour de leurs noces. Et en effet, Asmodée a un faible pour les femmes et ne supporte pas qu'elles se marient (c'est pas beau, la jalousie !), ce qui ne l'empêche pas d'être extrêmement infidèle lorsqu'il en prend une pour compagne, ni de tourmenter les pauvres religieuses qui ont fait voeu d'abstinence. Asmodée n'est pas l'ange déchu qui préside à tous les péchés de la luxure pour rien. Il est d'ailleurs accompagné de deux démons familiers qui portent comme lui ce caractère libidineux, Grésil et Amant. Lorsqu'il tombe finalement sur lui, l'archange Raphaël s'en saisit et l'enchaîne au fond du désert d'Egypte, libérant ainsi Sara pour l'offrir à Tobie (quel bon pote, ce Raphaël !).

 

Selon certaines version, Asmodée serait également le célèbre serpent qui séduit Eve dans la Genèse, mais plusieurs de ses confrères démoniaques reçoivent cet insigne honneur. Ce qui semble plus assuré, c'est qu'Asmodée était un Chérubin avant de se révolter contre Dieu et de chuter vers les Enfers. Il en est aujourd'hui le surintendant et le gardien des maisons de jeu. Il y enseigne à ses pairs la géométrie, l'arithmétique, l'astronomie et l'artisanat, quand il ne s'amuse pas à conférer le pouvoir d'invisibilité aux hommes suite à des pactes inégaux.

 

On le décrit souvent comme muni de trois têtes, dont une de taureau, une de bélier et une d'homme. Il possède également une queue de serpent et des pattes d'oie.

 

 

 

/Spawy


11/06/2015
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