Créatures Bibliques
Satan
Satan, ou Shaïtan en arabe, incarne à lui seul le Mal et la Tentation. Issu d'une racine sémitique, le mot signifie «se comporter en adversaire, s'opposer à». Il serait le serpent qui tenta Eve dans le Jardin d’Eden, ou l’instigateur de la fabrication du veau d’or (Pour ceux qui ne connaissent pas cet épisode biblique, sachez que, lorsque Moïse monta sur le Mont Sinaï pour y récupérer les Tables de la Loi, les hébreux nouvellement libérés firent fondre l’or qu’ils portaient sur eux afin de créer une idole en forme de veau. L’adoration d’idoles étant justement interdite par les commandements divins que Moïse rapportait joyeusement de la montagne, le prophète entra dans une colère noire et brisa les Tables de la Loi avant de faire exécuter les hérétiques. Comme le dirait l’une de mes profs : « Moïse s’est fait faire un petit veau dans le dos », et il n'a pas apprécié cela).
Selon la religion chrétienne, Dieu créa des anges dotés du libre arbitre et l’un d’eux, usant de sa capacité de décision et enviant la place de son créateur, se rebella. Il poussa Eve, la compagne d’Adam, à goûter le fruit de la connaissance, bravant l’interdiction qui lui en avait été faite. Si l'on s'en réfère à la religion juive et plus précisément à la Kabbale, le nom de cet ange était Samaël et il fut aidé dans ses mauvaises actions par sa compagne Lilith. Pour cela, il fut précipité dans l’abîme et son corps changea. Un poème de Victor Hugo illustre cette métamorphose :
Tout à coup il se vit pousser d’horribles ailes ;
Il se vit devenir monstre, et que l’ange en lui
Mourait, et le rebelle en sentit quelque ennui.
Il laissa son épaule, autrefois lumineuse,
Frémir au froid hideux de l’aile membraneuse,
Et croisant ses deux bras, et relevant son front,
Ce bandit, comme s’il grandissait sous l’affront,
Seul dans ces profondeurs que la ruine encombre,
Regarda fixement la caverne de l’ombre.
(Victor Hugo, La Fin de Satan)
Samaël, devenu Satan après sa déchéance, décida de se venger de Dieu en proposant aux hommes de réaliser leurs désirs à condition qu'ils renient leur créateur. Il recruta quelques anges qui, comme lui, devinrent démons, et il les commanda. Grâce à son armée, il devint l'Adversaire, le principal rival de Dieu. Jésus, dans l’Evangile selon Saint Marc, lui demanda son nom, et il lui répondit : « Mon nom est légion, car nous sommes beaucoup ».
Les Evangiles désignent Satan sous les divers noms de Diable, de Malin, de Bélial ou de Belzébuth, ce qui rend parfois confuse son identification précise. Bélial et Belzébuth sont plus fréquemment perçus comme des démons à part entière que comme différentes versions du diable. Le Talmud et la Kabbale quant à eux parlent de Samaël, qui signifie « Dieu-Poison ». Satan est fréquemment associé à Lucifer, également, mais ce nom n’est pas clairement employé par l’Ancien ou le Nouveau Testament pour le désigner.
Le judaïsme de la Torah n’accorde pas de réalité à Satan mais lui préfère le concept « du satan », dont le rôle est d’éprouver les hommes pour donner plus de poids à leurs réussites. Il s’agit d’une fonction remplie par un ange et surveillée de près, et non d’un véritable adversaire de Dieu. En effet, dans le Livre de Job, le satan se propose de tester la foi de Job, qui est alors le plus fervent fidèle de Dieu, et ce dernier l'y autorise.
Le jour où les Fils de Dieu venaient se présenter devant Yahvé, le Satan aussi s’avançait parmi eux. Yahvé dit alors au Satan : « D’où viens-tu ? » — « De parcourir la terre, répondit-il, et de m’y promener. » Et Yahvé reprit : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’a point son pareil sur terre : un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s’écarte du mal ! » Et le Satan de répliquer : « Est-ce pour rien que Job craint Dieu ? Ne l’as-tu pas entouré d’une haie, ainsi que sa maison et son domaine alentour ? Tu as béni toutes ses entreprises, ses troupeaux pullulent dans le pays. Mais étends la main et touche à tout ce qu’il possède ; je gage qu’il te maudira en face ! » — « Soit ! dit Yahvé au Satan, tout ce qu’il possède est en ton pouvoir. Évite seulement de porter la main sur lui. » Et le Satan sortit de devant Yahvé.
(L’Ancien Testament, Le livre de Job)
Satan peut aussi bien être perçu comme un démon réel et tentateur que comme une allégorie de la mauvaise nature des hommes. Selon certains, il représenterait ce penchant au mal contre lequel chacun doit lutter...
/Spawy
Belzébuth
Difficile de ne pas connaître son nom, puisque Belzébuth bénéficie d'une réputation à la hauteur de celle de son homologue Satan. Découvrons ensemble ce nouveau démon biblique.
Le nom de Belzébuth est composé du terme hébreu baal, qui signifie seigneur, maître, propriétaire ou parfois époux et qui était employé depuis le troisième millénaire avant Jésus-Christ jusqu'à l'apparition de la religion chrétienne pour désigner les dieux, et, selon les versions, du terme zebul ou zebûb, le premier signifiant prince et le second mouches. Belzébuth serait donc pour ses adorateurs le maître des princes, et pour ses détracteurs, le maître des mouches. Originellement dieu du monde sémite vénéré à Éqron, en actuelle Israël, il est diabolisé avec l'apparition du christianisme, à l'instar de tous les autres Baal. Il est d'abord évoqué en tant qu'objet de culte dans le Second livre des Rois de l'Ancien Testament, puis comme démon de grande importance dans tout le Nouveau Testament.
Belzébuth est l'une des têtes couronnées de l'Enfer, destinée à détrôner Satan et souvent accompagnée d'Astaroth, qui lui sert de trésorier et d'allié. Maître de tout ce qui vole, on le trouve parfois surnommé "Seigneur des mouches". Un nom initialement moqueur, destiné à le ridiculiser, qu'il a transformé en titre de noblesse en prenant pour serviteurs tous les insectes ailés, auxquels il commande en adoptant la forme de l'un d'entre eux, ne s'en différenciant que par la taille. Se faisant passer pour un dieu auprès des hommes, afin d'entrer en concurrence avec le véritable Dieu, il parvient à obtenir qu'on le vénère en plusieurs lieux, ce qui lui confère un pouvoir considérable. Sa force est d'encourager les désirs insatiables et de faire miroiter des possessions imaginaires. Tentateur et capable de prendre n'importe quelle apparence afin de mettre en confiance ses victimes, il est le démon de la gloutonnerie.
Son apparence est entrée dans l'imaginaire collectif comme celle que l'on associe le plus facilement aux démons. De très grande taille, il a le corps recouvert de longs poils noirs. Son crâne est ceint de deux cornes de bouc et d'un bandeau de feu, et son dos se prolonge par deux immenses ailes de chauve-souris. Il possède deux pattes en guise de pieds, qui peuvent être celles d'un bouc ou d'un canard selon les textes, et une queue de lion. Son visage est bouffi et ses yeux ardents, ses narines épaisses et larges et sa poitrine gonflée. Quand il est en colère, il est capable de vomir des torrents de flammes. Et puisqu'il passe pour commander aux légions infernales, il est fréquemment représenté trônant sur un énorme siège.
Il s'agit donc d'un démon majeur, particulièrement impressionnant et vicieux, qu'il vaut mieux ne pas croiser.
/Spawy
Belphégor
C'est aujourd'hui le démon de la paresse, du refus de remplir ses obligations, que nous allons découvrir.
Belphégor, que l'on trouve également sous le nom de Baalphégor, Baal signifiant simplement dieu en hébreu, était initialement une divinité moabite. L'ancien royaume de Moab se situait selon les textes bibliques sur la rive orientale du Jourdain, et fut traversé par le peuple hébreux suite à sa sortie d'Egypte. Ce voyage se changea en épreuve quand, mené par Moïse, il se heurta au culte de Belphégor sur le mont Phégor et sombra dans la débauche, encouragé par les séduisantes filles du royaume.
Belphégor fit ainsi son apparition dans la démonologie chrétienne comme objet de culte cherchant à dévier les fidèles de la véritable foi. Monstre hideux, il arbore une paire de cornes et une longue barbe. Les ongles de ses mains et de ses pieds sont acérés et il est souvent représenté la bouche ouverte, ce qui peut expliquer son nom, Phégor signifiant crevasse ou fente. De manière surprenante, il siège sur une chaise percée, l'ancêtre de nos toilettes (Il passe sa vie sur le trône, quoi) et passe pour réclamer les excréments de ses fidèles.
S'il fait partie des sept démons associés aux péchés capitaux et représente celui de la paresse, Belphégor est avant tout le démon des découvertes et des inventions ingénieuses. Prenant le corps d'une jeune et belle femme, il séduit les hommes en leur promettant un enrichissement facile et les fidélise à son culte en leur inspirant des idées géniales.
/Spawy
Lucifer
C'est par l'orgueil, dont il a lui-même été la victime, que Lucifer tente les hommes.
Comme Satan, il était un ange avant de choir dans les ténèbres. Au sommet de la hiérarchie angélique, il avait été baptisé Porteur de lumière, en raison de sa haute compréhension de la volonté divine. Doté d'une beauté éclatante et d'un total libre arbitre, il avait pour mission de transmettre à ses congénères l'intelligence de Dieu, et il tirait de cette haute fonction une grande fierté. Il condamnait par ailleurs la rébellion orchestrée par Samaël, devenu Satan depuis sa déchéance. Mais la décision de Dieu de se faire homme, de naître de la femme et de se sacrifier sur la croix lui parut incompréhensible. Lui qui admirait son créateur ne supporta pas de le voir descendre sur Terre pour sauver une espèce pécheresse, et le doute s'installa en son coeur, pour enfler jusqu'à devenir une question terrible : et si Dieu était en train de commettre une erreur ?
Progressivement, la dévotion de Lucifer s'affaiblit. Il ne parvenait plus à accepter chacune des décisions divines comme nécessaire et incontestable, et l'idée qu'il puisse être plus intelligent que Dieu commençait à germer dans son esprit. Il se voyait beau, il se voyait brillant, et il se voyait respecté par les autres anges, alors il se crut plus puissant que son créateur. Comme il était libre et bénéficiait de la confiance de Dieu, Lucifer prit un jour la décision de quitter le jardin d'Eden et de former un groupe d'anges indépendants. Mais à l'instant où il quitta la protection divine, son corps changea. Ses cheveux se changèrent en serpents mouvants, des ailes noires de chauve-souris lui poussèrent et son si beau visage devint laid.
"Te voilà tombé du ciel, astre brillant, fils de l’aurore !
Tu es abattu à terre,toi, le vainqueur des nations !
Tu disais en ton coeur : je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu;
Je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion;
Je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut."
(Esaïe 14:12-14)
De Porteur de lumière il passa à Prince des Ténèbres, et on éleva Jésus-Christ comme le seul véritable porteur de lumière. Cette insulte à sa grandeur excita sa haine. Il décida alors de se venger de Dieu, qu'il ne voyait plus que comme un tyran l'ayant injustement humilié, en encourageant les hommes à agir comme il l'avait fait. Il aiguisa leur orgueil dans l'espoir de jeter à bas le Tout Puissant et s'allia à Satan, pour l'instant sans succès. Il fomente encore inlassement des plans pour reprendre le Paradis dont il fut chassé.
/Spawy
Abaddon
Abaddon, son nom est Abaddon. Bonsoir, c'est le Vagabond qui vous parle. Encore une fois je viens vers vous partager le peu de connaissances que m'ont offert mes pérégrinations. Aujourd'hui les enfants, c'est théologie. Ca faisait longtemps que je voulais parler de mythologie biblique avec vous, voici l'occasion de faire de l'ombre à Spawy et de faire éclater au grand jour une vérité : moi aussi, j'aime bien les créatures bibliques.
Bon, asseyez vous, prenez un crucifix et surtout, silence, le premier qui parle me recopie trois fois l'ancien testament.
Alors, Abaddon, que dire si ce n'est que vous ne l'aimez pas, sans même le connaitre. Son nom signifie à la fois "destructeur", "destruction", "ruine" et "perdition" en hébreu (אבדון). Il a un équivalent grec qui se dit Apollyôn (et oui, c'est bien Apollon) mais ce nom est sans doute un des nombreux stratagèmes religieux pour diaboliser les autres dieux au profit de sa religion, alors on oublie vite.
Il est l'ange de l'apocalypse, celui qui apporte l'extermination. Selon la Bible, quand le cinquième ange sonnera la trompette, l'étoile absinthe tombera du ciel, et en frappant le sol, ouvrira l'abîme, libérant d'innombrables créatures difformes, des nuées de locustes, et à leur tête, Abaddon, l'ange de l'abîme.
Apocalypse 9 : 11 :
"Elles ont à leur tête, comme roi, l'ange de l'abîme, qui se nomme en hébreu Abaddon, en grec Apollyon." (Crampon)
"A leur tête, comme roi, elles ont l'Ange de l'Abîme ; il s'appelle en hébreu : "Abaddôn", et en grec : "Apollyôn". (Jérusalem)
Le jour où l'abîme s'ouvrira, la mort fuira les hommes, et eux, chercheront désespérément à mourir. Mais ils ne trouveront pas le repos du trépas.
Visuellement, il est difficile de trouver une représentation stable d'Abaddon, tantôt femme, tantôt homme, parfois humain, parfois abomination eldritchienne (coucou!) il est souvent difficile d'en trouver une représentation historique, alors je vous laisse en illustration une vue d'artiste censée représenter, à mon sens, ce dont son apparition est synonyme.
Ange, dieu grec, démon, abomination, créature détournée de fiction, il aura revêtu nombreuses formes, mais il restera toujours un point commun entre toutes ses incarnations : la sensation de peur, et de dévastation globale qui accompagne son nom, car son nom est destruction, et il est l'ange infernal de l'abîme.
Alors soyez sage.
/Un Vagabond Immobile
Azazel
Astaroth
Astaroth serait l'époux ou la version masculine d'Astarté, une déesse mésopotamienne démonisée par le judéo-christianisme. Il est lui-même un démon présent dans les croyances de la goétie, la science occulte de l'invocation des démons. Selon elle, il est un duc puissant et remplit le rôle de trésorier des Enfers. Il apporte à ceux qui l'invoquent la connaissance de leur avenir ou d'éléments du présent qui leur échappaient. Il serait détenteur de la vérité sur la création et la chute des anges.
Il apparaît dans la Passion de Barthélemy, un apocryphe biblique. Il s'agit d'un écrit non reconnu par les autorités religieuses et donc non-canonique. On le reconnaît grâce à l'odeur fétide qu'il dégage en permanence. Il se montre chevauchant un dragon et tient dans sa main gauche une vipère. Son visage est laid (mais la beauté n'est-elle pas subjective ? Vous avez quatre heures).
/Spawy
Moloch
Moloch est un démon désigné par les traditions chrétienne et kabbalistique comme le cruel dieu des Ammonites, un peuple fréquemment en guerre contre les Hébreux. On le connaît principalement à travers les sacrifices qui lui étaient adressés. Il les recevait par le biais d'une statue en bronze, de corps humain et à tête de boeuf, portant les bras tendus et légèrement inclinés vers le sol. Creuse, elle comportait sept cavités dans lesquelles devaient être placés farine, tourterelles, brebis, béliers, veaux, bœufs et enfants. Les victimes, vivantes, étaient selon certaines sources, déposées sur les bras de la statue pour rouler à l'intérieur. Elles y étaient brûlées et pour masquer leurs cris, les prêtres sacrificateurs se lançaient dans un concert de tambours. De cette tradition découle le nom de Tophet, qui signifie tambour, donné à la vallée où étaient sacrifiés des enfants à Moloch. Il est dit dans le Lévitique (18 : 21), "Tu ne donneras aucun de tes enfants pour le faire passer par le feu en l'honneur de Moloch, et tu ne profaneras pas ainsi le nom de ton Dieu".
Moloch est devenu dans la démonologie chrétienne le Prince du pays des larmes, qui se repaît des pleurs des mères à qui l'on vole leurs enfants. Son pouvoir serait à son apogée au cours du mois de décembre (sachant que je suis née en décembre, quelles conclusions dois-je tirer de cette information ?).
/Spawy
Draco Magnus
Les dragons évoqués dans le texte biblique sont tous rattachés au mal, au péché, jusqu'à être parfois l'incarnation de Satan lui-même. Draco Magnus n'échappe en aucun cas à cette règle. Incarnation du mal absolu, ce dragon de couleur rouge sera terrassé par l'archange Saint-Michel à la fin des temps.
Au chapitre 12 de l'Apocalypse de Jean, une femme "revêtue du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête" apparaît enceinte et sur le point d'accoucher. Elle est une image de la Vierge Marie enfantant Jésus mais, péril, Draco Magnus s'approche d'elle avec l'intention de dévorer le nourrisson qui viendra. Cette bête terrifiante est décrite alors comme "un énorme dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d'un diadème".
Au dernier moment, l'enfant est soustrait par Dieu à la morsure de Draco Magnus et l'archange Saint Michel, accompagné de ses anges, est envoyé sur place pour combattre le dragon. Draco Magnus est lui-même soutenu par une armée de démons lorsque la lutte s'engage. "Le dragon riposta avec ses anges, mais ils eurent le dessous et furent chassées du ciel. On le jeta donc, l'énorme dragon, l'antique serpent, le diable ou le Satan comme on l'appelle, le séducteur du monde entier ; on le jeta par terre et ses anges furent jetés sur lui." Draco Magnus est finalement enchaîné et destiné à rester prisonnier durant mille ans.
Pour la petite anecdote, il est dit que le combat se déroule en Bretagne, sur l'ancien mont Tombe. Au VIIIè siècle, Aubert, l’évêque d’Avranches, reçut en songe la visite de Saint Michel qui lui ordonna de construire un autel sur les lieux de sa victoire à venir contre le Mal, mais le pauvre évêque, en constatant l'état délabré et instable de l'endroit, crut à une farce démoniaque et n’obéit pas. Saint Michel revint une deuxième fois, sans plus de succès. Alors, furieux, il décida la troisième fois de laisser une preuve de son passage : il appuya son index si fort contre le front d'Aubert d'Avranches qu'il y fit un petit trou circulaire. Etrangement convaincu, l'évêque fit alors rapidement construire un oratoire en forme de grotte, autour duquel fut ensuite bâtie la cité du mont Saint-Michel ! C'est ainsi que le mont Tombe devint celui que nous connaissons aujourd'hui tous sous le nom de l'archange. Et le Mont Saint-Michel attend que les évènements de la fin du monde viennent accomplir son destin.
/Spawy
Bélial
Bélial est dans l'Ancien Testament un terme générique caractérisant ceux qui s'adonnent au mal. Il signifie littéralement "sans profit, inutile" et désigne parfois ceux qui vénèrent plusieurs dieux. Ce n'est qu'au premier siècle de notre ère que Bélial devient un démon à part entière. Si proche de Samaël qu'il est parfois confondu avec lui dans les traditions juives et chrétiennes, Bélial est le prince de la tromperie et du désordre qui s'empare des âmes des fornicateurs (ouh les vilains !). Son nom n'apparaît qu'une seule fois dans le Nouveau Testament avec cette question de l'apôtre Paul : "Quel accord entre Christ et Bélial ?". Elle donne lieu à une réflexion manichéenne sur la justice et l'injustice, la lumière et les ténèbres, et évidemment sur le croyant et l'infidèle, pour finalement entraîner la conclusion que Jésus est l'opposé de Bélial.
La secte de Qumrân, active entre le IIIème siècle av. J-C et le Ier siècle, estimait que le monde était sous la domination de Bélial, mais que celui-ci serait vaincu par l'archange Michael lors de la fin des temps.
Bélial est d'apparence physique séduisante malgré une âme viciée. Il est plein de grâce et montre un maintien noble lorsqu'il guide son char enflammé. Il est censé être le démon le plus crapuleux de l'enfer, le prince de l'impiété et l'ange de l'hostilité. Bélial commande cinquante légions infernales.
Il aurait été adoré par les Sidoniens et les habitants de Sodome selon certaines sources, et en 1473 un ouvrage entier lui est consacré et est nommé Das Buch Belial. Il est aujourd'hui présent dans plusieurs jeux vidéos et dans le livre Temps Futurs d'Aldous Huxley.
/Spawy