Folklore Européen
Le Feu Follet
Fais pas le con, la casse pas, y'a un feu follet dedans. Si tu sais, un feu follet. Non c'est pas vide, il dort c'est tout. Tu sais pas ce que c'est? Je te le dis à toi et à tes clients si tu me sers une pinte à l'œil.
Bon, bonsoir à tous, regardez bien ceci. Là, il est éteint, mais à l'intérieur de cette jarre, il y a un feu follet, un vrai de vrai. On dit des tas de choses sur ces créatures surnaturelles, et la plupart sont vraies.
Ils ressemblent à des gerbes de flammes bleutées ou jaunes, parfois vertes, et persistent quelques secondes, ou quelques minutes pour les plus rares. Ils lévitent, proches du sol, mais étrangement, n'enflamment rien, et ne produisent aucune fumée. Il faut dire que la grande majorité apparait au dessus des lacs et étangs.
En fait un grand folklore s'est construit autour de ces apparitions fantômatiques. Il s'agirait en occident, d'âmes coincées dans le purgatoire, qui finiraient peut-être par en sortir à force de prières. En Albion, plus au nord donc, on les appelaient des Jack-o'-Lanterns, des petits garçons fantomatiques, portant des lanternes. Enfin, tous ont la particularité de perdre les voyageurs, quel que soit l'endroit du globe où l'on observe le phénomène. Mais en orient, comme en occident, au nord comme au sud, on ne peut observer ce phénomène qu'à quelque centimètres du sol (ou de l'eau donc) et il n'apparait que dans les marais, les cimetières, et les forêts vieillissantes.
La légende raconte, que pour les semer, il suffirait de planter une aiguille dans le sol. Le feu follet poursuivant, se sentirait alors forcé de passer par son chas, vous donnant largement le temps de vous enfuir. Dans l'eau, une pierre lourde fera l'affaire si vous la jetez suffisamment proche de leur... "corps".
Et c'est là que le fantastique se frotte à la réalité, puisque ces gerbes de flammes sont effectivement... Des flammes. Du feu, j'entend. Il s'agit en fait d'un gaz ( du méthane sans doute), produit par la décomposition des organismes sous terre, qui remonte à la surface et s'enflamme spontanément. Ce qui explique sa présence principalement dans les cimetières et les marécages.
Bonne question, si je l'ai capturé, malgré mon scepticisme, c'est parce que parfois, les explications scientifiques manquent de... panache, et j'éprouve un profond plaisir à tourner les mythes en ridicule. Hein, comment? Ben j'ai planté une aiguille dans le sol, et j'ai mis le flacon devant, quelle question.
Bon, je vous laisse, je vais me coucher. Votre serviteur, ou presque, vous salue bien bas.
/Un vagabond Immobile
Le Grand Mechant Loup
Bien le bonjour, chers amis. Aujourd’hui, nous allons explorer votre pire cauchemar !
« -Prof, arrête de prendre une grosse voix, tu ne fais peur à personne.
-Hum-hum. Pardon. »
Bref, aujourd’hui, disais-je, nous allons plonger dans les songes turbulents des européens à travers la figure la plus emblématique du cauchemar : le Grand Méchant Loup.
« -Pourquoi en parler aujourd’hui ? Très bonne question voix imaginaire dans ma tête !
-Mais je n’ai rien dit !
-Silence ! »
En fait, je voulais vous parler de la bête du Gévaudan suite à une petite virée estivale dans le Cantal et notamment à Saugues qui est le village de la bête (et du champignon). Maaaaiiiis… je m'étais fait devancer depuis longtemps par Spawy et, m’en rendant compte, je criai un retentissant : « Oh ! La bougresse ! » et me résignai à parler d’autre chose. Or dans ma liste de créatures à faire, il y avait celle qui nous intéresse aujourd’hui (et qui devait faire suite à cet article sur la bête du Gévaudan que je ne ferai jamais…). Mais #kessékesquequoi le Grand Méchant Loup (qu’on abrègera par la suite par GML) ? Ben je vais vous le dire.
Le GML est la personnification (ou animalisation ? Bref, vous me comprenez) de nos craintes, cauchemars et autres trucs pas très joyeux. Il ressemble à un loup (#sansblague), est anthropomorphe, se tenant sur ses pattes arrières mais il peut quand même courir à quatre pattes. C’est un peu le diable mais en moins épique et en moins biblique. C’est le bouc-émissaire du grouillot de base, du pécore, du gueux, du bouseux qui ne sait pas réfléchir plus loin que le bout de son nez. Il y a une disparition au village ? C’est le Loup. Il y a des cadavres ? C’est le Loup. Il y a des brebis mortes ? C’est le fucking Loup ! De l’autre côté de l’Atlantique, on croit au Croquemitaine, ici c’est le GML.
Bon, ça fait léger pour un article, certes, et vous vous demanderez si je suis sérieux à vous livrer un article qui tient en un paragraphe. La réponse est oui. Car l’intérêt ici n’est encore une fois pas la créature en elle-même. Nous connaissons tous le Grand Méchant Loup puisqu’il est l’adversairissime de tous les gosses. Non, ce qui a de l’intérêt avec le GML, ce sont les répercussions que cette figure imaginaire a pu avoir et a encore sur le monde de la réalité véritable. Comme écrit plus haut, tel ou tel malheur était associé soit au Malin, pour les religieux, soit au GML pour les paysans. Ainsi, la chute démographique des populations de loups (cette fois-ci bien réels) est directement liée à la peur d’un Grand Méchant Loup imaginaire (ils sont quand même cons ces pégus !). Et c’est toujours le cas aujourd’hui, même si le lien est beaucoup plus lointain. Le GML est aussi le grand antagoniste de nombreux contes, notamment ceux des frères Grimm, il remonte même aux fables d’Esope ! Il est aussi très lié à c’autres créatures fantastiques comme le loup garou, la bête du Gévaudan et bien d’autres. Aussi des jeux comme le Loup-Garou de Thiercelieux. Sans compter toutes les adaptations du personnage dans des films ou séries. Oui, même dans Doctor Who il y a le GML !
« -Docteur qui ?
*grand bruit de baffe*
-Aïeuuuh !
-Tu l’auras cherchée celle-là ! »
Bref, vous l’aurez compris, j’aime bien le GML et même si je n’en dis pas grand-chose, il compte beaucoup dans mon imaginaire. Bref, à bientôt pour une autre créature fantastique.
« -Aaah… Ben je suis bien content de n’avoir fait aucune allusion sexuelle dans cet article…
-Comment ça ?
-Dis-moi, tu veux voir mon loup ? »
/Le Prof
La Fontaine de Jouvence
Bien le bonjour mes amis. Aujourd’hui, un article qui nous sort vous et moi de nos habitudes et qui fait bien chier Spawy (#FoutLeBordelDanslaClassif
La fontaine de jouvence. Qui ne connaît pas cette légende ? Une fontaine fort bien cachée aux eaux miraculeuses qui vous donnerait envie de dépuceler votre arrière-grande-tante dont vous attendiez l’héritage, faisant passer cette dernière de l’état d’une vieille peau rachitique increvable à celui d’une pulpeuse et séduisante jouvencelle.
En gros, c’est ce que l’on sait de la fontaine en général, que boire son eau rend la jeunesse, voire donne la jeunesse éternelle, ou bien qu’elle soigne de n’importe quoi. Mais là encore, on a une légende qui dit fuck à l’organisation du blog. Mythologies romaine, germanique (les vikings, c’est moche mais on comprend), celtique et irlandaise, au Moyen-Orient, en Espagne et dans la Bible ! Oui, autant d’endroits et d’époques où placer la fontaine. Encore ici vais-je prendre la version qui m’est la plus familière, celle d’Espagne. Se basant sur d’anciens documents païens, un célèbre navigateur faisant partie de la flotte d’un certain Christophe Colomb aurait découvert avec les Amériques l’endroit où se trouverait la fontaine (spoiler, c’est en Floride). Son nom, Juan Ponce de León, un nom indissociable de la fontaine.
Bon, je ne vous apprends pas grand-chose, certes. Mais c’est pour ça que je voulais aborder le sujet. En effet, depuis les premiers pas du blog, il vous a été montré des créatures dont vous pensiez connaître l’histoire mais en fait non. Alors que pour le coup, tout le monde connaît l’histoire de la fontaine de jouvence pour peu d’avoir un minimum de culture (oui, j’entends par là aussi le fait d’avoir vu le dernier « Pirates des Caraïbes »).
Sur ce, je vous laisse, continuez de rêver et gros bisous.
/Le Prof
Les Bergleutes
Le Mermecolion, ou Fourmi-lion
Bien le bonjour mes chers élèves. Aujourd’hui, nous allons faire cours de langue, de géographie et de biologie. Aujourd’hui, nous parlons du Mermecolion.
Le Mermecolion, ou Fourmi-lion, est une étrange créature de notre bestiaire. Gros comme un chien, il possède un corps de fourmi noire et une tête de lion aux dents noires. Il est né de la fécondation d’œufs de fourmi par de la semence de lion tombée dessus. Il récupère de ses deux parents, outre son apparence, leurs habitudes alimentaires. Ainsi, la tête mange de la viande que le corps ne peut digérer. Eh oui, le lion est carnivore et la fourmi herbivore (chut, je sais c’est assez grossier mais c’est pour bien comprendre le bazar). Du coup, le fourmi-lion meurt assez rapidement. Oui, c’est naze.
Bon, la partie biologie étant faite, passons aux langues et à la géographie. Et là, je suis face à un énorme problème. Je vous explique. Chez nous, le Mermecolion arrive dans le courant du Moyen-Âge suite à une mauvaise traduction latine de la Bible. Le mot hébreux pour « lion » avait été mal compris par les traducteurs de l’époque et ç’a donné le « myrmécoléo » qui finit en français en Mermecolion. On pourrait dire alors que le lieu de naissance est l’Europe. Et vous avez bien raison de le dire car cette créature est entrée dans le bestiaire français à cette époque et pour cette raison. Néanmoins, on retrouve aussi des traces du Mermecolion chez un grec de l’Antiquité : Hérodote. Mais aussi chez un romain qui doit vous être familier si vous suivez cette page avec une certaine attention : Pline l’Ancien. Donc on délocalise le lieu de naissance en Grèce ou en Italie ?
Non, parce que ce n’est pas encore fini ! Pline et Hérodote tirent en effet leurs descriptions du Mermecolion d’un texte en sanskrit qui selon la légende avait été écrit par Ganesh (mythologie hindou). Vous voyez le problème ?
Ne vous inquiétez pas pour ma santé mentale, car j’ai la solution. Une solution arbitraire, mais une solution quand même. On conclura que le Mermecolion est une créature qui naît dans des pays africains, moyen-orientaux et indiens (là où se trouvent des lions). Néanmoins, il sera une créature apparue dans le Moyen-Âge en Europe. Car oui, l’important c’est de savoir quel référentiel on prend. Ici, on prend le référentiel du bestiaire européen. Donc voilà. Vous avez eu le droit à bel article et un exemple du travail que nous autres sur l’Encyclopédie devons fournir pour vous donner de la qualité.
Sur ce, le cours est terminé. Je vous dis à bientôt sur les bancs de ma classe.
/Le Prof
La/le Cocatrix
Le cocatrix n’a pas vraiment de qualité si ce n’est d’être moche : il est un être à tête de coq, avec des ailes et une queue de serpent. Il a été éradiqué par erreur de la surface de la planète au XVIIème siècle (Moyen-Âge). RIP espèce de monstruosité (mais que fait la WWF ?).
C’est donc là que s’achève l’histoire de Bernard le cocatryx. Nous reprendrons la prochaine fois avec son proche parent le basilic (enfin, proche, c’est vite dit). Bonne [insérer le moment de la journée] à vous tous et à la prochaine.
/Le Prof
Le lapin de Pâques !
Il s'agit évidemment d'une créature sortie tout droit de l'imaginaire populaire, qui est connue, selon la légende, pour distribuer des œufs colorés et des œufs en chocolat la veille du matin de Pâques. Appelé en anglais "Eastier Bunny" ou encore "Osterhase" en allemand, le lapin de Pâques est commun à beaucoup de culture. On lui attribue plusieurs couleurs en fonction de l'imaginaire : blanc, bleu ou bien marron.
L'origine de la légende semble être Allemande. L'histoire la plus répandue est celle d'une femme pauvre, qui ne pouvant offrir de douceurs à ses enfants, décora des œufs qu'elle cacha dans le jardin. Les enfants, apercevant un lapin dans le jardin, crurent que celui-ci avait pondu les œufs. Depuis lors, les enfants fabriquèrent un nid qu'ils mettaient dans le jardin en espérant que le lapin de Pâques le remplirait d'œufs durant la nuit.
Une autre origine du lapin de Pâques vient de Saxe où l'on honorait au printemps la déesse Eastre, qui a d’ailleurs donné son nom à Easter (Pâques en anglais). Le lièvre étant l’animal emblématique de la déesse, il est resté associé aux fêtes de Pâques. De manière similaire, dans les traditions celtiques et scandinaves, le lièvre était le symbole de la déesse mère.
Le lapin de Pâques est devenu par la suite un personnage populaire, qui a été reprit à de nombreuses occasions pour des histoires, des dessins animés et même des jeux vidéo. Il a été un des personnages principaux, dans le film d'animation Dreamworks Les 5 légendes.
~ le Voyageur.
Le Père Noël !
Quel est le point commun entre un soda américain, le diabète et un juif ? Le Père Noël bien sûr ! Vous pouvez trouver maintes vidéos traitant de la « naissance » du petit papa noël sur l’internet et cet article vous semblera peut-être superflu. Certes, mais je vais quand même vous raconter l’histoire de ce très cher Nicolas.
L’origine du personnage du Père Noël est multiple. En effet, si l’on énumère un peu tout le bousin, on arrive à remonter un bel arbre généalogique. Nous allons partir du plus récent pour arriver au plus ancien.
La forme que nous connaissons aujourd’hui du barbu est surtout américaine (Fuck Yeah !) avec son manteau rouge *soda aromatisé au cola dont on ne citera pas le nom*. Il faut savoir qu’avant le rouge de cette pétillante boisson, il était passé par plusieurs autres couleurs comme le bleu, le vert et le violet (le gars c’est un sabre laser en fait). Ces diverses images et nouvelles lui ont donné son allure de bonhommie (et non pas le soda, lol) transcrite par un léger surpoids qui rend les séances photo plus confortables. Mais sa vieillesse et sa gentillesse ne datent là. Il les avait déjà avant de partir aux USA (Fuck Yeah !), c’est-à-dire avant de quitter notre bonne vieille Europe.
Ceux d’entre vous qui habitent le nord de la France ou la Belgique connaissent le point de départ européen du Père Noël puisqu’il s’agit de Saint Nicolas, le saint patron des écoliers que l’on fête le 6 décembre. Saint Nicolas n’est pas belge, il est néerlandais et répond au doux nom de Sinterklaas (qui, en anglais, sera déformé et donnera Santa Claus). Sinterklaas, c’est un vieil homme mince à la tenue de curé, avec une longue barbe blanche, une crosse sur laquelle s’appuyer, un âne qui porte les sacs de mandarines et de charbon, un acolyte aussi noir que le charbon qu’il donne aux mauvais enfants (sans compter les coups de martinet). Sinterklaas, c’est le bonheur de l’enfance. Sinterklaas, c’est aussi un nom qui claque ! C’est autre chose que « petit papa noël » ! Saint Nicolas, c’est un évêque turc canonisé (Saint Nicolas de Myre) du IIIème siècle après Jean-Charles.
Mais si l’évêque Nicolas de Myre était connu pour aider les pauvres en leur offrant de la nourriture et des cadeaux, il est fort probable que cette facette de Saint-Nicolas à offrir des cadeaux lui vienne d’un lutin nordique appelé Julenisse qui apporte des cadeaux pour fêter la moitié de l’hiver. Julenisse qui serait lui-même inspiré du grand et puissant Odin qui, selon Wikipédia, distribuait des cadeaux aux enfants scandinaves.
Si le Père Noël est aussi connu, c’est très certainement grâce au repêchage marketing de sa figure depuis la fameuse marque de soda qui alliait la coca à la cola, mais aussi à sa prestigieuse ascendance qui lui donnera toutes les cartes en mains pour devenir iconique.
Je vais finir cet article de la fatigue en vous souhaitant un très joyeux Noël, vœu auquel toute l’équipe de l’Encyclopédie Fantastique se joint bien évidemment.
/Le Prof
Les Changelings
Le Dahu
Les autres pays ont des créatures effrayantes... Nous, on a le Dahut (ou Dahu). C'est parti pour une tranche de franche rigolade à la campagnarde.
Le Dahut change de nom selon les régions, pour devenir le Dairi dans le Jura, le Darou dans les Vosges, ou encore le Darhut en Bourgogne, mais quelle que soit sa désignation, il présente toujours les mêmes caractéristiques. Animal sauvage vivant sur les pentes des montagnes, il possède deux pattes latérales plus courtes que les deux autres, afin de pouvoir marcher sur les flancs pentus des montagnes en restant parfaitement droit. Ce résultat de nombreuses années d'évolution dans les régions montagneuses comporte néanmoins un inconvénient : le Dahut (ou Dahu) ne peut avancer que dans un sens. Ben oui, s'il faisait demi-tour, ses pattes courtes se retrouveraient du côté de la pente, et patatras...
Il existe deux sous-espèces de cet animal mal foutu : le Dahut possédant des pattes gauches plus courtes et le Dahut aux pattes droites raccourcies. Très logiquement, il ne leur est possible que de tomber nez à nez ou cul à cul, et pas de se suivre à la file indienne. Ces deux parents possèdent même des appellations scientifiques : le dextrogyre et le lévogyre, ce qui signifie "qui tourne à droite" et "qui tourne à gauche".
L'existence du Dahut est principalement une grosse blague mais sa chasse n'en reste pas moins une tradition (parlons plutôt de bizutage) dans certains villages. Elle se pratique avec un sac et des bâtons, le premier devant être tenu par le bizut en bas d'une forte pente pour attraper l'animal quand le reste des villageois l'aura effarouché avec les seconds, le poussant à se retourner et donc à perdre l'équilibre. Evidemment, rien n'arrive, et la plaisanterie est complète quand le bizut réalise qu'un animal aux pattes plus courtes d'un côté n'existe peut-être pas.
Je ne suis personnellement pas fan des humiliations publiques, mais sur ce, prenez ce sac, et attendez moi en bas de la pente : je vous envoie le Dahut !
/Spawy