Attention, depuis 2018, l'Encyclopédie Fantastique a déménagé !

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Folklore Européen


Le Feu Follet

   Fais pas le con, la casse pas, y'a un feu follet dedans. Si tu sais, un feu follet. Non c'est pas vide, il dort c'est tout. Tu sais pas ce que c'est? Je te le dis à toi et à tes clients si tu me sers une pinte à l'œil.

 

Bon, bonsoir à tous, regardez bien ceci. Là, il est éteint, mais à l'intérieur de cette jarre, il y a un feu follet, un vrai de vrai. On dit des tas de choses sur ces créatures surnaturelles, et la plupart sont vraies.

Ils ressemblent à des gerbes de flammes bleutées ou jaunes, parfois vertes, et persistent quelques secondes, ou quelques minutes pour les plus rares. Ils lévitent, proches du sol, mais étrangement, n'enflamment rien, et ne produisent aucune fumée. Il faut dire que la grande majorité apparait au dessus des lacs et étangs.

En fait un grand folklore s'est construit autour de ces apparitions fantômatiques. Il s'agirait en occident, d'âmes coincées dans le purgatoire, qui finiraient peut-être par en sortir à force de prières. En Albion, plus au nord donc, on les appelaient des Jack-o'-Lanterns, des petits garçons fantomatiques, portant des lanternes. Enfin, tous ont la particularité de perdre les voyageurs, quel que soit l'endroit du globe où l'on observe le phénomène. Mais en orient, comme en occident, au nord comme au sud, on ne peut observer ce phénomène qu'à quelque centimètres du sol (ou de l'eau donc) et il n'apparait que dans les marais, les cimetières, et les forêts vieillissantes. 

 

La légende raconte, que pour les semer, il suffirait de planter une aiguille dans le sol. Le feu follet poursuivant, se sentirait alors forcé de passer par son chas, vous donnant largement le temps de vous enfuir. Dans l'eau, une pierre lourde fera l'affaire si vous la jetez suffisamment proche de leur... "corps".
Et c'est là que le fantastique se frotte à la réalité, puisque ces gerbes de flammes sont effectivement... Des flammes. Du feu, j'entend. Il s'agit en fait d'un gaz ( du méthane sans doute), produit par la décomposition des organismes sous terre, qui remonte à la surface et s'enflamme spontanément. Ce qui explique sa présence principalement dans les cimetières et les marécages.

 

Bonne question, si je l'ai capturé, malgré mon scepticisme, c'est parce que parfois, les explications scientifiques manquent de... panache, et j'éprouve un profond plaisir à tourner les mythes en ridicule. Hein, comment? Ben j'ai planté une aiguille dans le sol, et j'ai mis le flacon devant, quelle question.

 

Bon, je vous laisse, je vais me coucher. Votre serviteur, ou presque, vous salue bien bas.

 

 

 

/Un vagabond Immobile


24/08/2016
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Le Grand Mechant Loup

   Bien le bonjour, chers amis. Aujourd’hui, nous allons explorer votre pire cauchemar !

 

« -Prof, arrête de prendre une grosse voix, tu ne fais peur à personne.
-Hum-hum. Pardon. »

 

Bref, aujourd’hui, disais-je, nous allons plonger dans les songes turbulents des européens à travers la figure la plus emblématique du cauchemar : le Grand Méchant Loup.

 

« -Pourquoi en parler aujourd’hui ? Très bonne question voix imaginaire dans ma tête !
-Mais je n’ai rien dit !
-Silence ! »

 

En fait, je voulais vous parler de la bête du Gévaudan suite à une petite virée estivale dans le Cantal et notamment à Saugues qui est le village de la bête (et du champignon). Maaaaiiiis… je m'étais fait devancer depuis longtemps par Spawy et, m’en rendant compte, je criai un retentissant : « Oh ! La bougresse ! » et me résignai à parler d’autre chose. Or dans ma liste de créatures à faire, il y avait celle qui nous intéresse aujourd’hui (et qui devait faire suite à cet article sur la bête du Gévaudan que je ne ferai jamais…). Mais #kessékesquequoi le Grand Méchant Loup (qu’on abrègera par la suite par GML) ? Ben je vais vous le dire.

 

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Le GML est la personnification (ou animalisation ? Bref, vous me comprenez) de nos craintes, cauchemars et autres trucs pas très joyeux. Il ressemble à un loup (#sansblague), est anthropomorphe, se tenant sur ses pattes arrières mais il peut quand même courir à quatre pattes. C’est un peu le diable mais en moins épique et en moins biblique. C’est le bouc-émissaire du grouillot de base, du pécore, du gueux, du bouseux qui ne sait pas réfléchir plus loin que le bout de son nez. Il y a une disparition au village ? C’est le Loup. Il y a des cadavres ? C’est le Loup. Il y a des brebis mortes ? C’est le fucking Loup ! De l’autre côté de l’Atlantique, on croit au Croquemitaine, ici c’est le GML.

 

Bon, ça fait léger pour un article, certes, et vous vous demanderez si je suis sérieux à vous livrer un article qui tient en un paragraphe. La réponse est oui. Car l’intérêt ici n’est encore une fois pas la créature en elle-même. Nous connaissons tous le Grand Méchant Loup puisqu’il est l’adversairissime de tous les gosses. Non, ce qui a de l’intérêt avec le GML, ce sont les répercussions que cette figure imaginaire a pu avoir et a encore sur le monde de la réalité véritable. Comme écrit plus haut, tel ou tel malheur était associé soit au Malin, pour les religieux, soit au GML pour les paysans. Ainsi, la chute démographique des populations de loups (cette fois-ci bien réels) est directement liée à la peur d’un Grand Méchant Loup imaginaire (ils sont quand même cons ces pégus !). Et c’est toujours le cas aujourd’hui, même si le lien est beaucoup plus lointain. Le GML est aussi le grand antagoniste de nombreux contes, notamment ceux des frères Grimm, il remonte même aux fables d’Esope ! Il est aussi très lié à c’autres créatures fantastiques comme le loup garou, la bête du Gévaudan et bien d’autres. Aussi des jeux comme le Loup-Garou de Thiercelieux. Sans compter toutes les adaptations du personnage dans des films ou séries. Oui, même dans Doctor Who il y a le GML !

 

« -Docteur qui ?
*grand bruit de baffe*
-Aïeuuuh !
-Tu l’auras cherchée celle-là ! »

 

Bref, vous l’aurez compris, j’aime bien le GML et même si je n’en dis pas grand-chose, il compte beaucoup dans mon imaginaire. Bref, à bientôt pour une autre créature fantastique.

 

« -Aaah… Ben je suis bien content de n’avoir fait aucune allusion sexuelle dans cet article…
-Comment ça ?
-Dis-moi, tu veux voir mon loup ? »

 

 

 

/Le Prof


20/07/2016
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La Fontaine de Jouvence

   Bien le bonjour mes amis. Aujourd’hui, un article qui nous sort vous et moi de nos habitudes et qui fait bien chier Spawy (#FoutLeBordelDanslaClassification #JaimeLesLongsHashtags) car nous allons causer objet fantastique pour se donner une nouvelle jeunesse. Oh ! Viens-je d’utiliser un champ lexical aussi habilement que subtilement pour introduire la fontaine de jouvence ? Oui !

La fontaine de jouvence. Qui ne connaît pas cette légende ? Une fontaine fort bien cachée aux eaux miraculeuses qui vous donnerait envie de dépuceler votre arrière-grande-tante dont vous attendiez l’héritage, faisant passer cette dernière de l’état d’une vieille peau rachitique increvable à celui d’une pulpeuse et séduisante jouvencelle.
En gros, c’est ce que l’on sait de la fontaine en général, que boire son eau rend la jeunesse, voire donne la jeunesse éternelle, ou bien qu’elle soigne de n’importe quoi. Mais là encore, on a une légende qui dit fuck à l’organisation du blog. Mythologies romaine, germanique (les vikings, c’est moche mais on comprend), celtique et irlandaise, au Moyen-Orient, en Espagne et dans la Bible ! Oui, autant d’endroits et d’époques où placer la fontaine. Encore ici vais-je prendre la version qui m’est la plus familière, celle d’Espagne. Se basant sur d’anciens documents païens, un célèbre navigateur faisant partie de la flotte d’un certain Christophe Colomb aurait découvert avec les Amériques l’endroit où se trouverait la fontaine (spoiler, c’est en Floride). Son nom, Juan Ponce de León, un nom indissociable de la fontaine.

 

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Bon, je ne vous apprends pas grand-chose, certes. Mais c’est pour ça que je voulais aborder le sujet. En effet, depuis les premiers pas du blog, il vous a été montré des créatures dont vous pensiez connaître l’histoire mais en fait non. Alors que pour le coup, tout le monde connaît l’histoire de la fontaine de jouvence pour peu d’avoir un minimum de culture (oui, j’entends par là aussi le fait d’avoir vu le dernier « Pirates des Caraïbes »).

Sur ce, je vous laisse, continuez de rêver et gros bisous.

 

 


/Le Prof


27/05/2016
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Les Bergleutes

   Les nains sont des figures majeures des univers fantastiques, et si nous avons déjà croisés ceux de la mythologie nordique et ceux des ouvrages de Tolkien, il nous en reste encore quelques variantes à découvrir. Parmi eux les Bergleutes, ou Bergmännchen en allemand, "die Berge" étant la montagne et "Männchen" signifiant mâle ou petit bonhomme. Apparus au XVIème siècle, ils popularisent la figure du nain mineur en communion avec la nature, qui sera ensuite reprise dans le dessin animé Blanche Neige et les Sept Nains de Walt Disney. Vous connaissez tous cette œuvre de 1937 ? Alors vous connaissez les Bergleutes.
 
 
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Ces nains vivent en effet en communauté dans des chaumières de paille, entre les arbres mais non loin d'une mine de diamants, comme dans le dessin animé. Ils sont joyeux, pacifistes et travailleurs, et lorsqu'ils ne sont pas sous terre, ils recueillent les animaux blessés et les enfants perdus avec beaucoup de générosité. Ils sont ainsi une figure positive du folklore allemand.
 
Mais ce qui les caractérise reste leur lien avec les minerais. Si on les croise essentiellement en train d'extraire des diamants, ils sont proches de toutes les pierres et métaux. A tel point qu'ils en ressentent les émotions. Ils peuvent communiquer et comprendre les minerais, et parfois, des histoires si fortes se tissent entre eux, qu'ils leur donnent leurs noms. C'est ainsi qu'un Bergleute nommé Nickel baptisa le métal que l'on connaît sous cette appellation.
 
 
 
/Spawy

19/05/2016
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Le Mermecolion, ou Fourmi-lion

   Bien le bonjour mes chers élèves. Aujourd’hui, nous allons faire cours de langue, de géographie et de biologie. Aujourd’hui, nous parlons du Mermecolion.

 

Le Mermecolion, ou Fourmi-lion, est une étrange créature de notre bestiaire. Gros comme un chien, il possède un corps de fourmi noire et une tête de lion aux dents noires. Il est né de la fécondation d’œufs de fourmi par de la semence de lion tombée dessus. Il récupère de ses deux parents, outre son apparence, leurs habitudes alimentaires. Ainsi, la tête mange de la viande que le corps ne peut digérer. Eh oui, le lion est carnivore et la fourmi herbivore (chut, je sais c’est assez grossier mais c’est pour bien comprendre le bazar). Du coup, le fourmi-lion meurt assez rapidement. Oui, c’est naze.

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Bon, la partie biologie étant faite, passons aux langues et à la géographie. Et là, je suis face à un énorme problème. Je vous explique. Chez nous, le Mermecolion arrive dans le courant du Moyen-Âge suite à une mauvaise traduction latine de la Bible. Le mot hébreux pour « lion » avait été mal compris par les traducteurs de l’époque et ç’a donné le « myrmécoléo » qui finit en français en Mermecolion. On pourrait dire alors que le lieu de naissance est l’Europe. Et vous avez bien raison de le dire car cette créature est entrée dans le bestiaire français à cette époque et pour cette raison. Néanmoins, on retrouve aussi des traces du Mermecolion chez un grec de l’Antiquité : Hérodote. Mais aussi chez un romain qui doit vous être familier si vous suivez cette page avec une certaine attention : Pline l’Ancien. Donc on délocalise le lieu de naissance en Grèce ou en Italie ?
Non, parce que ce n’est pas encore fini ! Pline et Hérodote tirent en effet leurs descriptions du Mermecolion d’un texte en sanskrit qui selon la légende avait été écrit par Ganesh (mythologie hindou). Vous voyez le problème ?

 

Ne vous inquiétez pas pour ma santé mentale, car j’ai la solution. Une solution arbitraire, mais une solution quand même. On conclura que le Mermecolion est une créature qui naît dans des pays africains, moyen-orientaux et indiens (là où se trouvent des lions). Néanmoins, il sera une créature apparue dans le Moyen-Âge en Europe. Car oui, l’important c’est de savoir quel référentiel on prend. Ici, on prend le référentiel du bestiaire européen. Donc voilà. Vous avez eu le droit à bel article et un exemple du travail que nous autres sur l’Encyclopédie devons fournir pour vous donner de la qualité.

 

Sur ce, le cours est terminé. Je vous dis à bientôt sur les bancs de ma classe.

 

 

 

/Le Prof


25/04/2016
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La/le Cocatrix

   Ils sont souvent confondus, mais il faut bien distinguer le (ou la) cocatrix du basilic. Le cocatrix (ou caucatrix, ou coquatrix, ou cockatrix, ou cocatrice, ou coquarille, ou cocadrille, ou cockadrille, ou codrille, bref vous avez compris, appelons-le Bernard) est né au XIIème siècle après J-C d’après une interprétation de Pline l’Ancien (douzième siècle = Renaissance, Pline l’Ancien = Antiquité, premier siècle après J-C). S'il est un animal fabuleux que personne n’a jamais vu, on ne sait que trop bien comment naît un cocatrix. Il naît d’un œuf de coq couvé par un crapaud ou par un serpent. Un coq serait capable de pondre un œuf entre son septième et son quatorzième anniversaire (quand il se fait vieux quoi) et cet œuf serait fait tantôt de l’agglomération d’humeurs (allez regarder la théorie des humeurs, c’est fendard), tantôt de l’accumulation de semence pourrie (un vieux et gros paquet de sperme). Bon appétit.
 
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Le cocatrix n’a pas vraiment de qualité si ce n’est d’être moche : il est un être à tête de coq, avec des ailes et une queue de serpent. Il a été éradiqué par erreur de la surface de la planète au XVIIème siècle (Moyen-Âge). RIP espèce de monstruosité (mais que fait la WWF ?).

C’est donc là que s’achève l’histoire de Bernard le cocatryx. Nous reprendrons la prochaine fois avec son proche parent le basilic (enfin, proche, c’est vite dit). Bonne [insérer le moment de la journée] à vous tous et à la prochaine.
 
 
 
/Le Prof

31/03/2016
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Le lapin de Pâques !

  Il s'agit évidemment d'une créature sortie tout droit de l'imaginaire populaire, qui est connue, selon la légende, pour distribuer des œufs colorés et des œufs en chocolat la veille du matin de Pâques. Appelé en anglais "Eastier Bunny" ou encore "Osterhase" en allemand, le lapin de Pâques est commun à beaucoup de culture. On lui attribue plusieurs couleurs en fonction de l'imaginaire : blanc, bleu ou bien marron.

 

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L'origine de la légende semble être Allemande. L'histoire la plus répandue est celle d'une femme pauvre, qui ne pouvant offrir de douceurs à ses enfants, décora des œufs qu'elle cacha dans le jardin. Les enfants, apercevant un lapin dans le jardin, crurent que celui-ci avait pondu les œufs. Depuis lors, les enfants fabriquèrent un nid qu'ils mettaient dans le jardin en espérant que le lapin de Pâques le remplirait d'œufs durant la nuit.
Une autre origine du lapin de Pâques vient de Saxe où l'on honorait au printemps la déesse Eastre, qui a d’ailleurs donné son nom à Easter (Pâques en anglais). Le lièvre étant l’animal emblématique de la déesse, il est resté associé aux fêtes de Pâques. De manière similaire, dans les traditions celtiques et scandinaves, le lièvre était le symbole de la déesse mère.

Le lapin de Pâques est devenu par la suite un personnage populaire, qui a été reprit à de nombreuses occasions pour des histoires, des dessins animés et même des jeux vidéo. Il a été un des personnages principaux, dans le film d'animation Dreamworks Les 5 légendes.

 



~ le Voyageur.


24/03/2016
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Le Père Noël !

  Quel est le point commun entre un soda américain, le diabète et un juif ? Le Père Noël bien sûr ! Vous pouvez trouver maintes vidéos traitant de la « naissance » du petit papa noël sur l’internet et cet article vous semblera peut-être superflu. Certes, mais je vais quand même vous raconter l’histoire de ce très cher Nicolas.

 

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L’origine du personnage du Père Noël est multiple. En effet, si l’on énumère un peu tout le bousin, on arrive à remonter un bel arbre généalogique. Nous allons partir du plus récent pour arriver au plus ancien.

 

La forme que nous connaissons aujourd’hui du barbu est surtout américaine (Fuck Yeah !) avec son manteau rouge *soda aromatisé au cola dont on ne citera pas le nom*. Il faut savoir qu’avant le rouge de cette pétillante boisson, il était passé par plusieurs autres couleurs comme le bleu, le vert et le violet (le gars c’est un sabre laser en fait). Ces diverses images et nouvelles lui ont donné son allure de bonhommie (et non pas le soda, lol) transcrite par un léger surpoids qui rend les séances photo plus confortables. Mais sa vieillesse et sa gentillesse ne datent là. Il les avait déjà avant de partir aux USA (Fuck Yeah !), c’est-à-dire avant de quitter notre bonne vieille Europe.

 

Ceux d’entre vous qui habitent le nord de la France ou la Belgique connaissent le point de départ européen du Père Noël puisqu’il s’agit de Saint Nicolas, le saint patron des écoliers que l’on fête le 6 décembre. Saint Nicolas n’est pas belge, il est néerlandais et répond au doux nom de Sinterklaas (qui, en anglais, sera déformé et donnera Santa Claus). Sinterklaas, c’est un vieil homme mince à la tenue de curé, avec une longue barbe blanche, une crosse sur laquelle s’appuyer, un âne qui porte les sacs de mandarines et de charbon, un acolyte aussi noir que le charbon qu’il donne aux mauvais enfants (sans compter les coups de martinet). Sinterklaas, c’est le bonheur de l’enfance. Sinterklaas, c’est aussi un nom qui claque ! C’est autre chose que « petit papa noël » ! Saint Nicolas, c’est un évêque turc canonisé (Saint Nicolas de Myre) du IIIème siècle après Jean-Charles.

Mais si l’évêque Nicolas de Myre était connu pour aider les pauvres en leur offrant de la nourriture et des cadeaux, il est fort probable que cette facette de Saint-Nicolas à offrir des cadeaux lui vienne d’un lutin nordique appelé Julenisse qui apporte des cadeaux pour fêter la moitié de l’hiver. Julenisse qui serait lui-même inspiré du grand et puissant Odin qui, selon Wikipédia, distribuait des cadeaux aux enfants scandinaves.

 

Si le Père Noël est aussi connu, c’est très certainement grâce au repêchage marketing de sa figure depuis la fameuse marque de soda qui alliait la coca à la cola, mais aussi à sa prestigieuse ascendance qui lui donnera toutes les cartes en mains pour devenir iconique.

 

Je vais finir cet article de la fatigue en vous souhaitant un très joyeux Noël, vœu auquel toute l’équipe de l’Encyclopédie Fantastique se joint bien évidemment.

 

 

 

/Le Prof


26/12/2015
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Les Changelings

  L'histoire que je vais vous conter aujourd'hui n'est pas drôle, puisque ses répercussions pourraient être qualifiées de dramatiques.
Les plus anciennes mentions d'enfants remplacés se retrouvent au XIème siècle, dans la plupart des nations européennes, dont la France et l'Espagne. Mais ce sont les anglais et les scandinaves qui ont apporté le plus de richesse au mythe du Changeling. Le nom de Changeling est un anglicisme qui signifie "enfant changé" et remplace les termes chanjon du français médiéval et oaf, du vieil anglais, qui avait la particularité de désigner à la fois le Changeling et une personne mal formée.
 
Si certains enfants naissent laids, une explication : ils ne sont pas humains. Selon la légende des Changelings, lorsqu'une femme laisse, peu après l'accouchement, son nourrisson seul à la maison , elle court le risque qu'une fée, un troll ou un elfe s'introduise chez elle et subtilise son enfant, pour le remplacer par le sien ou par une fée âgée. Ce nouvel enfant, laid et difforme, aura une tête fripée et ne grandira pas. De son côté, la créature élèvera le bébé humain. Pourquoi organiser cet échange ? Pour plusieurs raisons. Parce que les fées sont fascinées par les êtres humains, parce que cela peut servir de punition contre les parents, et parce qu'il arrive que les fées soient simplement malveillantes pour le plaisir de l'être.
 
Il est possible cependant d'identifier un Changeling par certaines méthodes, quand on constate que sa progéniture est étrangement laide et que l'on soupçonne un échange. Selon les anglais une méthode infaillible consiste à attiser la curiosité du Changeling pour le forcer à parler, et donc à se trahir. Une légende veut par exemple que la mère casse des oeufs et, au lieu de jeter la coquille et de faire cuire l'intérieur, fasse l'inverse. Le Changeling, trouvant cela stupide, se manifestera. La mère pourra alors le menacer et l'obliger à lui rendre son véritable enfant. En Scandinavie on conseille plutôt de placer dans le berceau, ou pendu au-dessus, un objet en fer tel qu'un couteau ou une paire de ciseaux, les fées en ayant peur.
 
Histoire folklorique inventée en réponse à l'inexplicable naissance d'enfants différents des autres et initialement destinée à inciter les mères à correctement surveiller leurs enfants, la légende du Changeling eut des répercussions dramatiques. En Angleterre, où l'on attribua aux Changelings la faculté de brûler aussi bien que du bois, se commirent de nombreux massacres d'enfants. Probablement non désirés, handicapés ou jugés laids, ils furent jetés au feu sans que cela n'ait de répercussion sur les parents, qui prétendirent qu'ils avaient détecté un Changeling. Jusqu'au XIXe siècle, certains enfants furent maltraités parce que soi-disant Changelings. En Scandinavie également, se répandit la rumeur selon laquelle les parents pouvaient forcer l'enfant à revenir en traitant cruellement le Changeling. Ils se mirent à fouetter la créature à coups de fouet ou à la placer dans leur four en marche.
 
changeling2.jpgPourtant, certains contes incitent dans cette région de l'Occident à ne pas brutaliser son Changeling. Un texte suédois conseille à la mère humaine de refuser, malgré les vigoureux encouragements de ses voisins et de sa famille, de brutaliser le Changeling qu'elle a reçu. Dans l'histoire, la femme, incapable de maltraiter un enfant innocent, bien qu’elle en connaisse la nature, s'oppose à son mari qui tente de lui faire du mal. Celui-ci la quitte alors, puis rencontre par surprise son véritable fils, humain, dans la forêt. Le fils lui explique alors que, puisque sa vraie mère n'avait jamais été cruelle envers le Changeling, la mère troll n'avait jamais été cruelle envers lui. Mieux encore, quand sa mère avait sacrifié ce qu’elle avait de plus cher, son mari, les trolls avaient compris qu'ils n'avaient aucun pouvoir sur elle et l'avaient relâché.
 
 
 
/Spawy

23/11/2015
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Le Dahu

220px-Dahu_by_Philippe_Semeria.jpg   Les autres pays ont des créatures effrayantes... Nous, on a le Dahut (ou Dahu). C'est parti pour une tranche de franche rigolade à la campagnarde.

 

Le Dahut change de nom selon les régions, pour devenir le Dairi dans le Jura, le Darou dans les Vosges, ou encore le Darhut en Bourgogne, mais quelle que soit sa désignation, il présente toujours les mêmes caractéristiques. Animal sauvage vivant sur les pentes des montagnes, il possède deux pattes latérales plus courtes que les deux autres, afin de pouvoir marcher sur les flancs pentus des montagnes en restant parfaitement droit. Ce résultat de nombreuses années d'évolution dans les régions montagneuses comporte néanmoins un inconvénient : le Dahut (ou Dahu) ne peut avancer que dans un sens. Ben oui, s'il faisait demi-tour, ses pattes courtes se retrouveraient du côté de la pente, et patatras...

Il existe deux sous-espèces de cet animal mal foutu : le Dahut possédant des pattes gauches plus courtes et le Dahut aux pattes droites raccourcies. Très logiquement, il ne leur est possible que de tomber nez à nez ou cul à cul, et pas de se suivre à la file indienne. Ces deux parents possèdent même des appellations scientifiques : le dextrogyre et le lévogyre, ce qui signifie "qui tourne à droite" et "qui tourne à gauche".

 

L'existence du Dahut est principalement une grosse blague mais sa chasse n'en reste pas moins une tradition (parlons plutôt de bizutage) dans certains villages. Elle se pratique avec un sac et des bâtons, le premier devant être tenu par le bizut en bas d'une forte pente pour attraper l'animal quand le reste des villageois l'aura effarouché avec les seconds, le poussant à se retourner et donc à perdre l'équilibre. Evidemment, rien n'arrive, et la plaisanterie est complète quand le bizut réalise qu'un animal aux pattes plus courtes d'un côté n'existe peut-être pas.

 

Je ne suis personnellement pas fan des humiliations publiques, mais sur ce, prenez ce sac, et attendez moi en bas de la pente : je vous envoie le Dahut !

 

 

 

/Spawy


08/09/2015
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