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Mythologie Grecque


Athéna

Je suis de retour et je vous ai probablement manqué. J'ai retardé ce moment du plus que j'ai pu, mais mon unité thématique m'y force désormais : voilà mon article sur Athéna, déesse de la sagesse, de la stratégie, d'une partie de l'artisanat et protectrice d'Athènes.

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La naissance d'Athéna est des plus singulières. Elle est fille de Zeus et de Métis, la titanide incarnant la sagesse. De là deux versions :
-Athéna n'est née que de Zeus car la sagesse était en lui (moyen métaphorique de le dire).
-Ou, bien plus drôle : voulant tenter une méthode de contraception assez inédite, Zeus a voulu faire mieux que son papa qui mangeait ses enfants et a mangé la mère.

Dans les deux cas, Zeus se retrouva frappé d'une terrible migraine dont rien ne pouvait le délivrer. Accablé, il demanda à Héphaïstos (le dieu de la médecine n'étant pas encore né, on fait ce qu'on peut...) de lui ouvrir le crâne d'un bon coup de marteau pour voir ce qui y clochait. Celui-ci s'exécuta aussitôt, ravi de pouvoir en coller une au père qui n'avait pas tenté d'empêcher Héra de le lancer de l'Olympe. De l'ouverture béante sortit Athéna, toute armée et casquée.
Zeus, une fois remis de ses émotions et d'un grave traumatisme crânien (c'est à dire environ deux minutes plus tard) reconnut aussitôt sa fille et lui offrit l’Égide, son propre bouclier. Celui-ci sera plus tard décoré par la tête de Méduse, comme je l'ai dit dans mon article sur les gorgones -> voir photo.

 

Athéna, née de son seul père, devint une déesse vierge. Belle, fière et intelligente, elle fit la fierté de Zeus dont elle est la fille chérie. Sa virginité ne fut que rarement remise en cause, sauf dans ce petit mythe que je m'apprête à vous conter.


Un jour où elle descendait dans les forges d'Héphaïstos, son frère, pour lui commander de nouvelles armes, celui-ci lui fit des avances pressantes qui se terminèrent rapidement en course-poursuite dans la plaine (c'est parfois dur d'être marié à quelqu'un qui vous trompe en permanence). Or pour toutes les qualités qu'il avait, le pauvre dieu était boiteux. A force de courir nu, il finit par tomber et par féconder la terre (=Gaïa, et oui, c'est cela de tomber en érection sur son arrière grand-mère). L'autre tradition dit que son sperme chut sur la terre lorsque Athéna l'essuya de sa cuisse (attestant que la tentative était allé assez loin), mais c'est tellement moins burlesque. De cet échec lamentable naquit, quelques mois plus tard, l'un des rares enfants de ce dieu laid : un homme mi serpent nommé Érichthonios, qui sera recueilli et élevé par Athéna qui en fera un des rois d'Athènes.

Athéna entretient une grande rivalité avec son frère, Arès, sur lequel je reviendrai plus tard. Lors de la guerre de Troie, Athéna était rangée du côté des Achéens, frustrée qu'elle était de ne pas avoir été désignée comme étant la plus belle. Tenant à voir Troie brûler, elle intervint lors de pourparlers de paix au cours de la guerre en poussant un archer troyen à tirer sur Agamemnon, mettant un terme immédiat au processus de paix.

 

J'ai un grief personnel envers Athéna, pourtant une des déesses les plus populaires de la mythologie: censée représenter la sagesse, la mesure et l'économie de sang versé (ce qui l'oppose totalement à Arès), elle souffre des mêmes défauts que les autres olympiens: elle est orgueilleuse, ombrageuse, rancunière et vengeresse. J'atteste mes dires par un autre mythe:
Athéna, en tant que déesse de l'artisanat, était vue comme une grande tisserande. Toutefois un jour une mortelle la défia lors d'un concours de tissage. Cette mortelle était Arachnée, et sa tapisserie lui fit gagner le concours face à Athéna. Celle-ci, folle de rage, déchira la tapisserie et transforma la pauvre Arachnée en araignée, par ironie au vu de son talent de tisserande.

Je ne vous ferai pas l'injure de vous raconter l'histoire qui l'a rendue protectrice d'Athènes. Je me targue de faire des articles originaux et je ne vous imposerai donc pas ce mythe que l'on voit dès que l'on veut se renseigner sur cette déesse. Sachez juste que les athéniens ont mauvais goût. Oui je n'aime pas les olives.

Déesse guerrière, Athéna était toujours représentée avec les armes de sa naissance, et l'Egide. Les athéniens lui avaient bâti un temple magnifique, le Parthénon, qui contenait une immense statue d'or pur de la déesse.
La chouette au regard perçant était l'animal fétiche de cette déesse, et par extension celui de sa ville, Athènes.

 


/Shaï-Hulud


12/10/2014
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Arès

Sonnez les cuivres et frappez les boucliers, voici Arès, l'impétueux dieu de la guerre.

 

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En effet contrairement à Athéna qui se charge de ce qu'on peut appeler l'art de la guerre (diplomatie, stratégie...) Arès représente tout ce que la guerre a de sanglant. Dieu du massacre, il est tout ce que la guerre a de cruel et de ravageur. Injuste et aveugle, il ne distingue pas le brave du lâche, le juste de l'infâme, l'agresseur de l'agressé. Si il se jette à corps perdu dans les batailles, c'est pour faire couler le sang et assouvir ses pulsions meurtrières. Il descend alors sur son char, accompagné de ses deux fils Phobos (=la peur) et Deimos (=oh mec tu vas prendre cher... Non en fait c'est l'effroi). Alors, il débarque sur le champ de bataille et profite de son immortalité pour empaler à la chaîne et brûler ce qui passe à sa portée. Toutefois il ne prend pas parti: si sa divine intervention semble trop avantager l'un des camps en présence, il se retourne alors et massacre ceux qu'il semblait soutenir. Arès ne voit dans la guerre qu'une occasion de se battre et ne s'intéresse aucunement aux motifs de celle-ci.
Ce dieu barbare était détesté par son père, qu'il répugnait à chacune de ses actions. La haine de Zeus était aussi justifiée par des doutes sur la paternité d'Arès. En effet dans certains mythes on le disait second enfant légitime de Zeus et d'Héra, mais d'autres mythes expliquent que, jalouse d'avoir vu Zeus enfanter Athéna sans son aide, Héra aurait décidé de pratiquer elle aussi la parthénogenèse, enfantant Arès (elle a fait un bébé toute seule) !

Le comportement avide et violent de ce dieu ne s'appliquait pas que sur le champ de bataille. En effet il jeta un jour son dévolu sur Aphrodite, déesse de la beauté qui était je vous le rappelle mariée à Héphaïstos, frère ou demi-frère d'Arès selon les versions. Qu'à cela ne tienne ! Aphrodite était ravie de quitter son laid mari pour aller dans les bras d'Arès (qui, il faut le dire, transpire la virilité). Les amants avaient alors établi une stratégie: tandis qu'Héphaïstos travaillait toute la nuit à son atelier, laissant la pauvre Aphrodite seule et délaissée dans son palais d'airain, Arès entrait et allait faire des galipettes avec elle dans la grande chambre. Pendant ce temps, un complice d'Arès nommé Alectryon surveillait dehors et allait réveiller les amants peu avant le lever du jour afin que le Soleil ne surprenne pas leurs ébats. La combine était bien rodée jusqu'à ce qu'Alectryon s'endorme à son poste, laissant les amants dans une grasse matinée fatale. En effet le Soleil les aperçut et se rua dans l'atelier d'Héphaïstos (de toute façon il y fait déjà tellement chaud) pour informer le dieu boiteux de sa cocuserie (quel beau mot). Celui-ci, furieux, tressa alors un filet d'or dans lequel il emprisonna les amants avant de les exposer nus au milieu du mont Olympe. Evidemment, tout le monde en rit bien et les blagues grasses fusèrent (et puis Aphrodite et Arès nus, ni les dieux ni les déesses ne se plaignaient du spectacle). Après une humiliation de quelques heures, les amants furent libérés à la demande des autres dieux. Aphrodite partit alors se purifier à Chypre et Arès s'enfuit, humilié, massacrer à tour de bras pour se détendre dans la terre sauvage de Thrace (c'est ainsi que naquirent Phobos et Deimos, lors de la "purification" d'un an d'Aphrodite).
Alectryon, dont le nom peut aussi être Coq, en fonction des mythes, fut transformé en galliforme (puisque tu as raté ce matin-là, tu chanteras à tous les autres !). Beau sens de l'ironie de la part du dieu. 
Que comprendre de ce mythe ? J'aime beaucoup la formulation que j'ai lue donc je vous la cite: "Arès, dans les bras d'Aphrodite, dépouillé de sa sauvage violence, se laisse captiver par les séductions de la belle Nature, et tombe alors comme tous les êtres animés sous le charme irrésistible de la puissante divinité de l'amour." C'est bô et fleuri.

Arès a eu d'autres enfants avec d'autres femmes, tous ont fini monstres ou tueurs en série (l'un d'entre eux érigeait un temple à la gloire de son père avec les crânes de ses victimes jusqu'à ce qu'Héraclès ne l'arrête... D'un coup de massue).

Comme étant les deux facettes de la guerre (et Athéna étant le chouchou de Zeus), les deux dieux se retrouvaient souvent à combattre l'un contre l'autre. Athéna blessa Arès deux fois: une fois de sa lance devant les murs de Troie, et une autre fois ou elle parvint à l'enfermer dans une jarre de bronze pendant treize mois. Furieux en sortant, il tenta d'atteindre Athéna de son javelot. Celle-ci esquiva et parvint à l'assommer en lui jetant une pierre (niveau d'humiliation: MAXIMAL).

Arès était un dieu méprisé par les Grecs (sauf les spartiates, qui l'aimaient bien. Ils prenaient toutefois la précaution d'enchaîner les statues de lui, on ne sait jamais) qui lui attribuèrent comme animaux le chien (dont l'aboiement rappelle le hurlement des soldats), le vautour (attiré par le carnage), les loups et les coqs hargneux. Il était en revanche assidûment adoré des Romains sous le nom de Mars.
Ses plus anciennes représentations nous le montrent sous les traits robustes d'un guerrier tout en armes et barbu, d'autres plus récentes le montrent comme un jeune homme imberbe mais dans toute sa vigueur. Sa musculature était toujours puissante, lui donnant une nuque épaisse et charnue. Ses cheveux étaient ébouriffés et courts. Toujours représenté casqué, son casque était souvent ornés d'un griffon ou d'un lion. Bref, il était badass.

 


/Shaï-Hulud


06/11/2014
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Artémis

Toujours dans les dieux enfants de Zeus, attaquons-nous à Artémis, la farouche déesse de la chasse, de la nature sauvage, de la Lune (bien que ce soit un peu complexe sur ce point, elle s'appelle Séléné lorsqu'elle prend le rôle de déesse de la Lune, la Lune elle-même étant sa grand-mère, Phébé) et protectrice des femmes en couche. C'est une déesse vierge.


Comment une déesse vierge peut-elle être protectrice des femmes en couche me direz-vous (ou commenterez-vous si vous n'avez pas lu la suite et que vous avez le superpouvoir de répondre aux questions rhétoriques, et oh mon Dieu cette parenthèse est fabuleusement longue et inutile) ? Cela tient aux circonstances de sa propre naissance, que je m'en vais vous détailler allègrement.
Artémis est la fille de Léto et de Zeus. Léto était la fille de deux titans (Céos et Phébé, Phébé étant l'incarnation de la lune) que l'on dit soit premier mariage de Zeus, soit maîtresse. Dans notre complaisance habituelle, nous prendrons la version de la maîtresse.
Voyant que son divin mari avait encore frappé (un coup de foudre apparemment), Héra maudit Léto en l'empêchant d'accoucher sur toute terre que le soleil pouvait éclairer et envoya le terrible Python la traquer. Celle-ci, à bout de force, finit par arriver sur l'île d'Ortygie, une étrange île qui n'était pas fixée et dérivait au gré des flots. Cette terre anormale lui permit d'échapper à la malédiction d'Héra et d'enfin accoucher.


Peu après la naissance d'Artémis vint Apollon, son frère jumeau, et c'est la jeune déesse qui aida sa mère à accoucher (Like a boss. Après je vous parlerai d'Hermès et vous verrez à quel points les nouveaux-nés divins sont fabuleux). En montant sur l'Olympe après cela, elle demanda à Zeus le privilège de pouvoir rester vierge, par crainte d'accoucher un jour, et de l'équipement: un arc, des flèches, une torche, une courte tunique de chasse et tout un tas de suivantes (60 Oréades pour l'escorter dans sa chasse et 20 nymphes pour laver ses chaussures/prendre soin de son équipement et nourrir ses chiens. Les oréades étaient des nymphes liées aux grottes ou aux montagnes).
Zeus consentit à toutes ces requêtes et dès lors, Artémis partit parcourir les forêts. Reine des bois et déesse de la lune, sa beauté éclipsait celle de toutes les nymphes qui la suivaient. En tant que sœur d'Apollon, dieu solaire, elle éclairait la nuit d'un faible éclat. On assimile à elle Phébé/Phoebé, déesse de la Lune (alors que certains mythes les séparent, vu que c'est quand même sa grand-mère). On lui assimile aussi parfois Hécate, déesse de la magie occulte qui guidait les voyageurs avec sa torche.


Mais pour belle qu'elle était, elle n'en était pas moins fière voire orgueilleuse et extrêmement farouche. De nombreux mortels en ont fait les frais, voici deux exemples:
-Niobé, heureuse mère de douze beaux enfants avait poussé sa vantardise jusqu'à se comparer à Léto. Les deux enfants de cette dernière, blessés, punirent son orgueil en abattant les 12 enfants à la suite.
-Actéon, un jeune chasseur accompagné de ses chiens, surprit Artémis se baignant dans une rivière. Celle-ci, furieuse d'avoir été vue nue par un mortel, lui aspergea le visage ce qui le changea immédiatement en cerf. Il fut dévoré par ses propres chiens. Ses restes furent longtemps sans sépulture et son fantôme hanta les lieux jusqu'à ce qu'un oracle explique qu'il fallait ériger une sépulture en son nom en ce lieu (en son nom en ce lieu en son nom en ce lieu... Ça sonne bien).
Histoire plus drôle: Artémis s'était éprise d'une "virginale tendresse" (quand j'ai de bonnes expressions dans mon livre je les cite) pour un autre jeune chasseur du nom d'Orion. Pour lui elle était sur le point de rompre ses vœux et de l'épouser. Apollon jaloux se décida à se débarrasser de cet infâme rival (alors tu l'aimes bien ma sœur ?) par un vil stratagème: alors qu'Orion nageait dans la mer et qu'on ne voyait plus de lui que sa tête au cheveux sombres, Apollon défia Artémis de toucher d'une flèche ce qui semblait être un bout de bois à la dérive au loin. Evidemment, en tant que déesse de la chasse, Artémis n'eut aucun mal à toucher cette cible, abattant le malheureux. En fait ce n'est pas drôle du tout. Désespérée, Artémis demanda à Zeus la faveur de changer Orion en constellation. 
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Artémis eut un second amour avant de lâcher l'affaire définitivement: il s'agissait d'Endymion, un jeune berger. Celui-ci avait obtenu un vœu de Zeus et avait demandé au maître des dieux de ne jamais vieillir, d'être immortel et d'être plongé dans un sommeil éternel. Artémis le trouva un jour dans une caverne et fut frappée par sa grande beauté, ses traits fins et la quiétude de ses traits. Souvent elle allait passer la nuit contre lui, ce qui explique que certaines nuits, la Lune n'est pas visible dans le ciel.

Je pense que c'en est assez pour les mythes, Artémis est une déesse aux nombreuses histoires. Adorée par les Romains sous le nom de Diane, elle était toujours représentée sous les traits d'une chasseresse en arme. Son caractère de déesse lunaire était parfois figuré par un flambeau dans sa main ou un croissant sur son front. On lui consacrait la biche, le cerf, le chien, la caille, l'ours, le sanglier et le loup. La liste est assez longue mais n'oublions pas qu'elle est déesse de la nature sauvage, pas opposition à Déméter qui règne sur la nature domestiquée. On lui sacrifiait usuellement des biches.

 

 


Shaï-Hulud


18/11/2014
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Apollon

En ces temps sombres et gris je pense qu'il est important d'apporter un peu de lumière en parlant d'un dieu solaire ! Il sera donc question d'Apollon (un p, deux l, vous n'imaginez pas le temps qu'il m'a fallu pour le retenir), dieu de la lumière, des arts, incarnation du soleil, dieu de la divination et beau gosse ultime de l'Olympe.   


15310699_1331169803583574_1087786487_n.jpgComme je vous l'avais dit précédemment, Apollon est le frère jumeau d'Artémis, donc le fils de la même mère: Léto. Si je vous invite à (re)lire mon article sur Artémis pour plus de détail, je vous rappelle juste que cette dernière avait été maudite par Héra pour la simple et bonne raison qu'elle portait des enfants de Zeus. A la naissance des jumeaux elle fit envoyer un serpent monstrueux, Python, dévaster le pays de Parnasse. Apollon alors âgé de quatre jours s'en vint dans sa caverne et tua le monstre avec son arc. Ce lieu devint alors son plus grand temple et c'est dans cette caverne même où le monstre avait vécu que s'installa la Pythie (Pythie, Python, vous voyez ?), une prêtresse d'Apollon rendant des prophéties sur l'avenir, illuminée qu'elle était par la lumière du dieu (et un peu par les gaz montant dans la caverne et par les plantes hallucinogènes qu'elle consommait. Les Pythies mourraient jeunes... Mais bon c'était surtout le dieu).
Dieu solaire, Apollon montait sur son char d'or qui traversait le ciel d'est en ouest pour illuminer et réchauffer le monde. Il revenait la nuit par la Méditerranée dans une grande barque d'or. Anecdote amusante, Héraclès dans un de ses nombreux travaux devait passer de l'Andalousie à l'Afrique pour récupérer des bœufs. Or le soleil l'incommodant, il décida de menacer celui-ci de son arc, réaction habituelle chez Héraclès. Le soleil prit un peu d'altitude pour éviter la flèche et rafraîchir le héros, et consentit à prêter sa barque à Héraclès pour que celui-ci puisse retraverser le détroit avec ses bœufs. Il y a vraiment des fois où je me demande ce que fait Némésis devant de telles marques d'hubris mais bon...


Comme la plupart des dieux Apollon était arrogant et imbu de lui-même. Un exemple parmi tant d'autres:


Marsyas faisait partie de la joyeuse race des satyres (dans d'autres versions on dit que c'est Pan, mais je ne veux pas finir sur "Pan t'es mort") et, comme tout satyre qui se respecte, jouait de la flûte de Pan. Exceptionnellement talentueux avec son instrument, il alla jusqu'à se comparer à Apollon. Vexé, le dieu le défia dans un concours musical devant un jury composé d'humains (deux personnes sans importance et le fameux roi Midas, qui de son vivant était le premier roi humain). Après avoir écouté la lyre du dieu et la flûte du satyre, les jurés furent bien en mal de les départager. Apollon, avec tout le fair-play qui caractérise les dieux, décida que la deuxième manche impliquait musique et chant. Il ajouta en outre la condition que le vainqueur pourrait faire tout ce qu'il voulait du vaincu. Apollon fit donc entendre sa merveilleuse voix tout en jouant de la lyre tandis que Marsyas se trouvait fort dépourvu puisqu'il est difficile de chanter en jouant correctement de la flûte de Pan. Marsyas perdit la deuxième manche et Apollon décida de le traiter en gentilhomme: il l'attacha à un arbre et l'écorcha vif. Toutefois si Apollon avait remporté l'épreuve, Midas avait tout de même voté pour Marsyas à la seconde manche. Apollon l'affubla donc d'oreilles d'ânes pour l'apprendre à mieux entendre le beau.


Apollon fut aussi impliqué dans un complot contre Zeus en s'associant avec Poséidon et Héra pour renverser le maître des dieux. Si Héra s'en tira à bon compte (elle fut juste suspendue au sommet de l'Olympe avec une enclume attachée aux pieds), les deux autres furent envoyés sur Terre sous une forme mortelle pendant 10 ans. Pour s'occuper il décidèrent de travailler et arrivèrent devant une petite ville d'Asie mineure: Troie. Le roi de cette petite bourgade sans aucune importance leur proposa alors de l'aider à construire de petites fortifications modestes pour défendre sa ville qui ne possédait ni murs ni portes, sans savoir qu'il parlait au dieu de l'architecture (l'architecture étant un art) et au dieu des séismes. Ceux-ci se mirent alors à l'oeuvre et donnèrent à Troie les fortifications qu'on lui connaît mais le roi, par omission ou par malhonnêteté, ne leur versa pas le salaire promis. Une fois revenu sur l'Olympe, les dieux se vengèrent en envoyant la peste sur la ville (car la médecine aussi est un art, au sens grec) et en expédiant un monstre marin pour enlever la fille du roi. Il ne faut jamais rouler un dieu, car c'est toujours lui qui te fume à la sortie.


A propos de la médecine, Apollon est un dieu guérisseur (ses temples étaient dotés d'un oracle et d'infrastructures médicales). En outre il a pour enfants Hygéia, incarnation de la santé, et Asclépios, le dieu de la médecine. J'ai plein de mythes sur Apollon mais je remarque déjà que mon article est très long. Je vais ainsi le conclure et si vous voulez en savoir plus, vous me passerez le mot.


Apollon était le plus souvent représenté debout, toujours jeune et sans barbe. Des lauriers couronnaient ses cheveux bouclés et il tenait le plus souvent une lyre. Ses attributs étaient la lyre, l'arc, les flèches et le carquois. Ses animaux consacrés étaient le cygne, le vautour, l'épervier, le loup, la biche (disputée avec sa sœur) et la cigale.

 

 

/Shaï-Hulud


21/01/2015
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Dionysos

Dionysos est le protecteur du théâtre et le dieu de la sève, de la vigne, du vin et de la folie.

 

Pour ce qui est de sa conception, vous commencez à connaître la chanson : Zeus se penche de l'Olympe, repère une jolie mortelle ou déesse mineure et lui fait un bel enfant. Tant qu'il y avait de la place sur l'Olympe, les enfants devenaient des dieux, après ils commencèrent à devenir des héros.

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Ici le maître des dieux avait jeté son dévolu sur Sémélé, incarnation de la terre au printemps pour certains, mortelle un peu naïve pour d'autres. Dans les deux cas elle se retrouva bien vite à porter un enfant de Zeus.

Mais c'était sans compter la colère d'Héra qui ne faiblissait pas devant l'accumulation des enfants illégitimes de son mari, bien au contraire ! Elle prit alors les traits d'une vieille femme de l'entourage de Sémélé et vint instiller le doute dans l'esprit de celle qui se vantait d'avoir Zeus pour amant en lui demandant si elle avait la preuve que sous cette forme humaine se cachait un dieu et non un monstre.

Le dialogue suivant avec Zeus prit à peu près cette forme (reconstitution):
"-Dis Zeus, je voudrais bien voir ta forme divine !
-Tu es sûre que tu ne veux pas plutôt tâter de ma divine forme ?
-Non.
-Tu sais c'est quand même dangereux avec la foudre etc... Évitons.
-Dommage... Bon, tu peux partir maintenant.
-..."

Alors Zeus céda et apparut à Sémélé en plein ciel, entouré d'éclairs et de nuages. Comme Zeus le craignait et comme Héra l'espérait, la malheureuse périt rapidement foudroyée. A défaut de pouvoir sauver la mère, Zeus prit en pitié son fils et décida de terminer sa gestation en ouvrant sa propre cuisse pour y placer le bébé. Lorsque le bébé fut prêt à être mis au monde, il naquit de la cuisse de son père.


Ainsi Dionysos était né et il partit pour un long voyage initiatique vers l'Asie mineure. A l'origine dieu de la sève des arbres, il découvrit rapidement la vigne au cours de son voyage et se donna pour mission de répandre cette plante ainsi que son culte à travers le monde connu. Commença alors un autre voyage, bien plus long et bien plus lent, ou Dionysos et sa suite firent le tour de la Grèce et des pays voisins. Il était accompagné dans ce voyage de Silène, un vieux satyre à moitié fou, à moitié ivre qu'il aimait comme un père, de quelques fauves (dont une panthère) qui lui obéissaient au doigt et à l’œil; d'autres satyres, de quelques nymphes pour occuper tous ces satyres et d'un groupe de femmes en extase perpétuelle par le pouvoir du vin: les bacchantes. Ces fanatiques marchaient à moitié nues en criant et en tapant frénétiquement sur leurs tambours pour annoncer la procession du dieu du vin.


Après quelques années d'errances orgiaques, Zeus se dit que ce serait bien que tous les humains cessent de suivre Dionysos en se bourrant la gueule et se remettent un peu au boulot quand même (je cite de tête). Il rappela donc son fils (dont le culte était déjà bien ancré) sur l'Olympe pour qu'il y prenne sa place. Toutefois Dionysos retourne souvent se promener sur Terre, c'est quand même bien plus drôle.
Dionysos a pour particularité d'être le seul dieu a avoir obtenu sa femme par l'amour et par la tendresse, les autres privilégiant le kidnapping, le viol, le déguisement ou encore faire poursuivre leur dulcinée par un dauphin jusqu'à ce que celle-ci soit trop épuisée pour s'enfuir plus loin (le dernier étant personnellement mon préféré). En effet après avoir vaincu le Minotaure dans le Labyrinthe, Thésée fut séduit et influencé par la sœur d'Ariane, Phèdre, qui le convainquit d'abandonner celle qui l'avait aidé à sortir du Labyrinthe (pour pouvoir garder le héros pour elle. Bah oui une sœur c'est bien, mais un héros c'est mieux). Ariane se retrouva donc seule et malheureuse comme les pierres sur un petit îlot, abandonnée de sa sœur et de l'homme qu'elle aimait pour qui elle avait trahi sa famille. Dionysos la vit alors en larmes et vint la consoler. Puis il l'emmena sur l'Olympe où ils se marièrent et où Ariane devint immortelle.

Pour l'anecdote, Ariane est la fille de Minos, lui-même étant le fils de Zeus et de la nymphe Europe. Je pense qu'à ce degré de consanguinité ça passe, c'est même moins pire que la plupart des autres. Mais bon.

Dionysos était originellement représenté comme un gros barbu jovial au front ceint d'un bandeau de feuillage, mais sa représentation évolua en celle d'un éphèbe aux traits fins, presque efféminé. 

 

 

/Shaï-Hulud


27/02/2015
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Hermès

 

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Hermès est le dieu grec des voyageurs, des voleurs, des commerçants et le protecteur des routes, mais sa fonction officielle est d'être le messager des dieux. Comme Iris est attachée à Zeus pour faire passer des messages aux mortels, Hermès remplit cette fonction auprès de tout le monde, au point d'éclipser complètement cette dernière qui n'est plus mentionnée après la naissance de notre sujet d'aujourd'hui.
Sa naissance parlons-en ! Fils de Zeus et (c'est dur de deviner le nom mais vous voyez le concept: créature féminine passant sous le regard de Zeus) de la nymphe Maïa, Hermès naquit au fond d'une caverne en Arcadie. Peu après il sort se promener (bah oui, 9 mois qu'il rêve de se dégourdir les jambes) et aperçoit une tortue. Il la ramasse, la ramène dans sa caverne et l'évide pour ne garder que la carapace. Il ressort ensuite et tombe sur les boeufs d’Apollon, son brillant demi-frère. Ni une ni deux, il embarque le troupeau qu'il cache au fond de la caverne, tue un bœuf, le mange (le lait c'est pour les tapettes) et utilise son cuir, une tige de bambou et ses intestins pour changer la carapace de tortue en superbe lyre qu'il cache sous son lit. Il se recouche ensuite tranquillement.
Pendant ce temps le soleil se lève et s’aperçoit que ses boeufs ont disparu. Apollon, furieux, part en quête du voleur ! Mais l'ingénieux Hermès avait retourné les sabots des boeufs avant de les emmener et son demi-frère fut bien en peine de retrouver la bonne trace. Après de longues recherches infructueuses, il rencontra un vieillard à qui il demanda des nouvelles de ses boeufs. Celui-ci lui répondit "j'ai vu un nouveau-né mener ton troupeau vers ces montagnes !" ce à quoi le dieu rétorqua "ne te moque pas de moi, tu as de la chance que je ne te punisse pas vieillard !".


Toutefois après quelques autres heures de recherche, il revint vers l'homme pour lui dire "pas que je te croie, mais il est parti par où le bébé ?"
Arrivé à la caverne, il aperçut juste Maïa et le jeune enfant dans ses langes. Il vint alors parler au bébé et je ne puis m'empêcher de citer exactement ce que dit mon livre de leur dialogue:
"Enfant qui dors en ce berceau, indique-moi promptement où se trouvent mes boeufs; sinon sur-le-champ je te précipite dans le sombre Tartare.
-Fils glorieux de Léto, pourquoi viens-tu près de moi t'enquérir de tes boeufs ? Je ne les ai point vus. Suis-je capable de dérober et de conduire un troupeau ? Je ne suis qu'un enfant encore au sein de sa mère, et je ne quitte le berceau que pour être porté dans la douceur d'un bain tiède."
Apollon commença alors à penser que l'enfant se payait un petit peu sa tête. Il le saisit et l'emmena devant Zeus. Celui-ci était très amusé de voir Apollon mis en rage par un nouveau-né, mais prescrit quand même à son fils chapardeur de rendre ses boeufs à son frère. Il s'exécuta, mais Apollon se rendit compte qu'il manquait un bœuf (celui qu'Hermès avait mangé). Devant la (nouvelle) crise de colère d'Apollon, le bébé lui tendit la lyre qu'il avait confectionné pour l'amadouer. Le dieu solaire tomba aussitôt sous le charme de l'instrument et en fit son symbole. Notez l'ironie existant dans un dieu solaire lunatique.

Le principal attribut d'Hermès étaient des sandales ailées qui lui permettaient de se déplacer à très grande vitesse, ce qui était son principal pouvoir (en plus des trucs communs à tous les dieux: changement d'apparence, immortalité...). Mais on il a toujours sur lui un casque d'invisibilité qui est, si vous vous en souvenez bien, un attribut d'Hadès. En effet Hermès "emprunte" de manière permanente ce casque à son oncle, une raison de plus de nullité de sa vie.

Hermès n'était pas qu'un messager et il servait souvent à Zeus pour accomplir de menues missions, comme délivrer ses maîtresses ou aider des héros. C'est presque toujours lui qui va donner conseil et objets aux héros. Pour les maîtresses, j'ai bien sûr un mythe.

Un jour où Zeus était descendu sur Terre pour faire son affaire à une charmante mortelle nommée Io, il tarda à rentrer et Héra décida de descendre voir ce qu'il en était. Pour se sortir de cette situation difficile, Zeus transforma aussitôt Io en génisse et Héra ne vit en arrivant que son mari et une vache.
Evidemment elle vit bien qu'il y avait anguille sous roche, voire vache sous lit. Mais elle feignit la naïveté et admira la beauté de l'animal... Avant de demander à son mari de la lui offrir. La situation étant critique, Zeus ne put qu'accepter.
Héra enferma alors Io la génisse dans une grotte et plaça devant l'entrée un garde nommé Argos, créature aux cent yeux et ne dormant jamais de plus de cinquante yeux à la fois.
Zeus, gêné pour sa maîtresse qui semblait condamnée à finir sa vie sous forme bovine, appela son fils et lui demanda de la libérer, comptant sur l'ingéniosité et la vitesse du messager des dieux. Hermès vint alors devant Argos et lui proposa une petite performance de flûtiste. Lentement détendu puis bercé par la musique, Argos finit par s'endormir de ses cent yeux. Immédiatement, Hermès le décapita et s'enfuit avec la vache.
Anecdote: Héra, attristée du sort de son fidèle gardien, colla ses yeux sur la queue de son animal-fétiche: le paon.
Toutefois les misères d'Io n'étaient pas finies pour autant. Avant que Zeus ne puisse lui redonner forme humaine, la déesse envoya un taon pourchasser l'animal. Celui-ci s'enfuit alors et courut pendant un certain temps (assez longtemps pour traverser le détroit menant de la Grèce à la Turquie: le Bosphore (Bosphore signifiant "qui porte la vache", le nom vient du mythe)). Toutefois Zeus finit par lui rendre sa forme humaine et elle put ainsi finir sa vie presque normalement.

Hermès était alternativement représenté comme un jeune homme ou un homme d'âge mur, mais son corps était toujours fin et élancé. Ses cheveux bouclés étaient parfois accompagnés d'une barbe. Il portait sur ses épaules un magnifique manteau et ses sandales ailées étaient souvent couvertes d'or. On le représentait souvent avec son caducée, bâton sur lequel s'enroulaient deux serpents et qui pouvait endormir n'importe quel homme, ce pouvoir étant celui qui sied le mieux à son rôle de messager mais aussi de dieu des voleurs. Dieu des troupeaux, on lui consacrait tous les animaux domestiques. Dieu des commerçants, on lui consacrait la myrte, l'olivier et le pavot.

 

 


/Shaï-Hulud


10/03/2015
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Les Pléiades

  Dans la mythologie grecque, les Pléiades sont les sept filles du Titan Atlas et de l'Océanide Pléioné et servent de compagnes à Artémis, déesse associée à la Lune.

Comme beaucoup de nymphes, elles eurent un jour le malheur d'attirer l'attention d'un guerrier qui occupait son temps à chasser les animaux sauvages : Orion, devenu fou de leur grande beauté, les pourchassa ainsi que leur mère durant sept longues années, ne leur laissant aucun répit. Les Pléiades, effrayées par l'homme violent qu'elles voyaient les poursuivre, se tournèrent alors vers Zeus. Celui-ci les sauva en les changeant en colombes, leur permettant de vivre libres jusqu'à leur mort, où elles connurent une nouvelle transformation. Elles furent en effet placées dans le ciel sous forme de constellations, où elles formèrent l’astérisme ("Cours Asterisme !") des Pléiades. On n'aperçoit pourtant que six étoiles la nuit car l'une d'entre elles, Mérope, se cache. La légende veut qu'elle ait honte de n'avoir eu qu'un mortel comme amant. Les sept sœurs furent ensuite rejointes par Orion une fois celui-ci décédé. Zeus le figea juste derrières les sept sœurs pour qu'il soit éternellement condamné à les regarder sans ne jamais pouvoir les approcher.

 

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Mais il ne faut pas croire que le geste de Zeus était purement désintéressé. Il se tapa au passage trois des sept sœurs, dont il eut six enfants. Le plus connu d'entre eux est sans doute Hermès, qu'il conçut avec Maïa, la plus âgée des sœurs. Mais sa descendance naquit également d'Electre et Taygète. Arès préféra Stérope. Poséidon quant à lui s'unit avec Alcyone et Célaéno, tandis que Sisyphe prenait pour compagne Mérope, la plus jeune des Pléiades. La couvrant comme on sait de honte.

 

Le terme de pléiade désigne aujourd'hui en France un groupe de personnes célèbres, et une collection dirigée par la maison d'édition Gallimard.

 

 

 

/Spawy


07/05/2015
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Les Erynies

   Les Erynies (ou Erinyes, je n'ai pas trouvé deux fois la même orthographe) sont reconnaissables à leurs cheveux faits de serpents (à ne pas confondre avec les Gorgones), leurs grandes ailes (à ne pas confondre avec les Sirènes et les Harpies), le sang coulant de leurs yeux (à ne pas confondre avec vous le matin), leurs fouets (à ne pas confondre avec votre partenaire SM favori) et leurs torches.

Divinités primitives, filles de Gaïa et du sang versé d'Ouranos, elles formaient un trio dont les membres répondaient aux doux noms de :
-Mégère, dont le nom signifie "La haine" en grec,
-Alecto, l'implacable,
-Tisiphone, la vengeance.

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Vivant au cœur de l'Erèbe (une région des Enfers), celles-ci avaient pour rôle d'incarner la punition surnaturelle. Personnifications de la vengeance, elles montaient sur Terre pour traquer les criminels et les hanter jusqu'à leur mort précoce. D'ailleurs, la mort ne les arrêtant pas, elles poursuivaient le malheureux dans l'au-delà pour le persécuter dans l'autre vie. Elles tourmentaient, frappaient et faisaient sombrer dans la folie leurs victimes, qui étaient soit des gens ayant outré les dieux, soit des hommes frappés d'une malédiction, même si celle-ci n'était pas d'origine divine. Elles étaient craintes des humains, qui se savaient tous susceptibles d'être un jour poursuivis par le monstrueux trio. Et les dieux n'avaient qu'aversion et répulsion pour ces créatures incontrôlables à la haine infinie. Insensibles à la prière, aux supplications et aux sacrifices, elles traquaient sans relâche quiconque avait déchaîné leur furie.

Les Erinyes ont un rôle dans certains mythe, comme lorsqu'elles poursuivent Oreste après que ce dernier a assassiné Agamemnon. Mais bon je ne suis pas là pour vous raconter cela, lisez un peu d'Eschyle voyons ! Je ne vais pas le faire moi-même parce que ça a l'air long.

   En dépit de leur mépris pour ceux qui les vénéraient, les Erynies faisaient l'objet d'un culte. Des sanctuaires étaient bâtis pour tâcher d'apaiser leur fureur et certains les nommaient "Euménides" (les bienveillantes), dans un faible effort pour les inciter à se conformer à ce nom... Les latins les nommaient Furies, ce qui semble bien plus réaliste.

Ne vous faites pas maudire ! Pas par un dieu en tout cas.

Ps: l'image est une des gravures de l'Enfer de Dante. 

 


/Shaï-Hulud


28/08/2015
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Le Bonnacon

  J'espère que vous êtes bien assis, parce qu'aujourd'hui on sort du lourd, du très lourd ! 
  Aujourd'hui, donc, revenons en Grèce Antique où Pline l'Ancien nous décrit un animal au charisme incomparable : Le Bonnacon.

 

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  Le bonnacon, ou bonasus, est un animal de Grèce et d'Inde qui ressemble à un taureau (ou à un buffle) à la crinière de cheval et aux cornes tournées vers l'intérieur. Si vous visualisez un peu la bestiole, vous verrez que ses cornes ne sont d'aucune utilité pour le combat (parce qu'il y a sa tête entre la menace et ses cornes, m'voyez ?). Aussi, comment fait-il pour se défendre, me demanderez-vous ? Mais je vais vous répondre !

S'il ne combat pas, le bonasus fuit. Oui, c'est médiocre, mais il couvre sa fuite ! Le bonasus est en effet pourvu d'une puissante arme biologique.

" -Mais t'as viré Prof ! Les grecs anciens n'avaient pas la conception des armes biologiques ! On ne savait même pas à l'époque ce qu'était un microbe ou un virus !
-Silence, margoulin ! Je vais t'expliquer nom d'une pipe !"

Donc, je disais que le bonnacon est pourvu d'une puissante arme chimique qu'il utilise durant sa fuite. En effet, il est capable d'émettre un puissant gaz sur une distance d'environ 600 mètres ! Ça et aussi de chier super loin aussi. Ce gaz est extrêmement corrosif et brûle quiconque rentre en contact avec.

Voilà, c'est tous ce que l'on sait du bonasus : une vache qui pète du napalm. Franchement, ça vous vend pas du rêve ? Sur ce, je vous laisse et souvenez-vous, méfiez-vous des vaches qui pètent !

 


/Le Prof


12/03/2016
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Le Basilic

   Aujourd’hui, nous allons parler du basilic. Il est à savoir que toute une partie du mythe français du basilic rejoint celui de la cocatryx. On ne va donc pas en parler, et pour plus de renseignements, je vous laisse aller chercher l’article correspondant.


Alors... L’ocimum basilicum, autrement appelé basilic romain, basilic commun ou grand basilic est une herbe aromatique et condimentaire de la famille des lamiacées.

« - Non Prof, tu te trompes de basilic.
- Hein ? Oh… je vois… »

Hum hum. Le basilic, en plus d’être une herbe aromatique, est une créature mythologique qui ne date pas d’hier puisqu’elle nous vient de l’Antiquité gréco-romaine. À cette époque le basilic est vu comme un reptile et ce ne sera que plus tard, au Moyen-Âge, qu’il arborera les mêmes caractéristiques que la cocatryx. On va donc parler du basilic antique et non pas de celui du Moyen-Âge, car ce serait une redondance.


220px-Basilisco1.jpgLa plupart des serpents de la mythologie grecque sont nés du sang de la Gorgone Méduse, ou du moins de celui de la tête tranchée de Méduse (un certain Persée était passé par-là), qui a coulé par terre. Et c’est le cas pour le basilic. Le nom « basilic » vient du grec ancien βασιλίσκον (basilískon) qui signifie « roi » ou « petit roi ». Cela apporte une grande explication quant au fait qu’il soit décrit comme le roi des serpents. En effet, les grecs nommaient une chose selon l’attribut principal de ladite chose, par exemple, Platon est un surnom qui veut dire large, parce que Platon (Aristoclès de son vrai nom) était bien baraqué.

Il est terrible malgré sa petite taille. En gros, il fait la taille d’une vipère mais est bien plus vicelard et dangereux. Outre le poison mortel qu’il sécrète, son regard aussi est mortel : un regard perçant capable de briser la roche et de brûler ce qu’il vise. Il est impossible de l’approcher sans mourir à cause des vapeurs empoisonnées qu’il dégage de son corps (oui, les yeux aussi). Enfin, impossible, pas tout-à-fait. Il y a UN homme qui SAIT. Un homme qui sait mieux que tout le monde et qui nous donne la parade aux pièges mortels du basilic.

« - Top. Je suis un grand penseur grec du IVème siècle avant JC. Élève de Platon et précepteur d’Alexandre le Grand, je fonde ma propre école que je nomme le Lycée. J’ai été pendant très longtemps la référence, notamment grâce à la scolastique qui me préférait à mon maître. Je suis aussi la hantise de tous les scientifiques modernes et de certains vidéastes, comme Bruce d’E-penser. Je suis, je suis, je suis ?
- La mer noire.
- Je dis non. »

Eh oui ! Aristote ma gueule ! Il nous dit bien comment se prévenir du basilic. Il faut simplement lui présenter la face polie (réfléchissante) d’un miroir, ainsi le pouvoir du basilic va se réfléchir et revenir à l’envoyeur, le tuant alors. Si toutefois vous étiez blessés par lui, il existe un remède et un seul pour échapper à la mort : les larmes d’un phénix... Donc, ne soyez pas blessés par un basilic.

Voilà, c’en est fini du basilic. Il me reste donc à vous souhaiter une bonne journée, à bientôt.

 

 

/Le Prof


30/03/2016
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