Attention, depuis 2018, l'Encyclopédie Fantastique a déménagé !

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Mythologie Grecque


Les Naïades

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   Filles de Zeus, les Naïades sont les nymphes des sources, fontaines et rivières ; de manière plus générale, de l'eau douce. Ce sont elles qui leur donnent naissance en frappant le sol de leurs pieds ou en pleurant. Elles veillent ensuite à leur entretien et peuvent éventuellement les assécher. Leur nom provient du grec "naiein" qui signifie "couler". Elles représentent l'élément liquide en ce qu'il abreuve, rafraîchit, et nourrit la terre. Certains auteur en font les mères des Satyres et des Silènes.

 

Les Naïades sont divisées en cinq catégories selon le lieu dont elles s'occupent : les Crénées gèrent les fontaines, les Héléades les marais, les Limnades les lacs, les Pégées les sources et enfin les Potamides vivent dans les rivières. Elles sont peintes jeunes et jolies mais ce n'est pas cela qui les empêche de vivre bien plus longtemps que nous. Ces nymphes en effet, si elles ne sont pas immortelles, auraient une durée de vie moyenne de 9 620 ans selon Plutarque - c'est assez précis. Elles apparaissent souvent les jambes et les bras nus, accoudées sur une urne pleine d'eau ou tenant un coquillage et des perles. Une couronne de roseau ou d'algues peut également orner leur longue chevelure argentée.

 
Les Naïades passent pour avoir des talents de guérisseuses et les malades, sachant cela, venaient boire l'eau de leur source. Mais - car il y a un mais - les Naïades considèrent le fait de se baigner dans leur point d'eau comme un sacrilège. Tacite (Annales 14, 22, 8) raconte qu'un tel bain valut à Néron infamie et péril : il aurait traversé à la nage la source d’où l’eau Marcia était amenée à Rome, et ainsi aurait souillé des eaux consacrées. L’indisposition qui suivit aurait confirmé la colère des dieux. De manière générale, la simple vision d'une Naïade est une chose risquée. Elle peut déclencher une folie passagère qui conduit parfois à la noyade. Toutefois il convient de remarquer que de nombreuses Naïades furent les amantes ou les mères de héros.

 

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Le culte des Naïades était essentiellement champêtre et ne s'étendait pas jusqu'aux villes. On leur offrait sur leurs autels des agneaux, des chèvres, du vin, du miel et de l'huile. 

 

 


/Spawy


24/06/2014
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Le Satyre

  Le faune romain et le satyre grec sont deux créatures mêlant l'homme au cheval ou au bouc. De manière générale ils arborent un torse humain lié à des pattes de cheval ou de chèvre. Leur tête est cornue, barbue, parée de longues oreilles pointues et d'un nez camus. 

 

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  En Grèce Antique le satyre est le frère des nymphes des montagnes. Il est de plus en plus représenté aux côtés du dieu du vin Dionysos à partir du VIème siècle. Initialement décrit comme n'étant bon à rien, il acquiert au fil du temps un caractère libidineux, grossier et parfois violent. Ses principaux passe-temps consistent à effrayer les paysans, s'enivrer, courir après les nymphes, et jouer de l'aulos, un instument plus proche du hautbois que de la flûte que le célèbre satyre Marsyas aurait, selon les versions, inventé ou récupéré après qu'Athéna s'en soit débarrassée. Le satyre s'associe également au dieu Pan, divinité cornue arborant des pattes de bouc, fils d'Hermès, et dont les activités sont proches de celles des satyres. Il faut noter que Pan ne s'est tourné vers les plaisirs de la chair que parce qu'il effrayait les femmes et ne pouvait trouver l'amour. Pan est indissociable de sa flûte, que lui aurait donné son père. 

 

  Les faunes romains sont physiquement plus proches de l'homme que ne le sont les satyres, et sont moins violents dans leurs histoires d'amour. On les retrouve souvent jouant de la flûte dans les profondeurs des bois. Ils passent pour être les descendants de Faunus, troisième roi d'Italie, protecteur des loups et dieu prophétique, qui était lui-même fils de Picus et petit-fils de Saturne. 

 

 


/Spawy

 

 

Ps : Oublions un instant que le satyre voit essentiellement l'amour comme une affaire de viol avec cette très belle image, un peu trop romantique... ->


25/06/2014
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Le Griffon

Le griffon est un gardien de trésors qui cumule les puissances du lion et de l'aigle. Il apparaîtrait en Elam, un ancien pays occupant la partie sud-ouest du plateau Iranien, à la fin du IVième millénaire avant Jésus-Christ, et arrive en Egypte quelques années plus tard. Le griffon sera vite consacré dans les récits, et intégrera sans difficulté la littérature chrétienne et les bestiaires du Moyen-Age. On le retrouve également dans les armoiries de nombreuses familles et de duchés.

 

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Dans la mythologie grecque, le griffon est représenté aux côtés de Némésis, la déesse de la juste colère des dieux. Le terme "juste" est important à retenir si l'on veut appréhender la véritable nature du griffon. Contrairement au dragon il est traditionnellement considéré comme un animal bon et, bien qu'arrogant, doté d'un grand courage et d'un sens aiguisé de la vertu. Il n'en reste pas moins solitaire, et ne fait son nid qu'au sommet des montagnes les plus escarpées ou au milieu des déserts. On le retrouve parfois au fond des grottes, veillant jalousement sur son trésor. 
Physiquement le griffon est un animal de grand taille, arborant une envergure de plus de cinq mètres et une force herculéenne. Il est représenté avec la tête, les ailes et les serres de l'aigle, associés au corps et à la queue du lion. On lui rajoute parfois des oreilles de cheval. L'opinicus et l'hippogriffe sont ses cousins et, tandis que le premier a pour seule particularité d'arborer des pattes avant de lion, le second est le résultat d'une idylle entre un griffon et une jument. Il a en conséquence le corps d'un cheval à la place de celui du lion.

 


/Spawy


25/06/2014
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Cerbère

Prenons le taureau de Minos par les cornes et retournons gaiement vers notre chère mythologie grecque avec un sujet de poids !

 

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Cerbère lui-même est grand, on ne peut lui donner de taille exacte mais à la lecture de certains mythe il semble osciller entre une petite maison (environ 7 mètres de haut tout de même !) et un simple cheval. Je préfère dire qu'il fait 7 mètres comme ça je peux dire qu'il est lourd. Mais le coeur du sujet n'est pas là : comme   vous le savez sûrement le chienchien a trois   têtes (nous y reviendrons), une queue de dragon (reptile+pointe) et des serpents partout sur le corps (oui ce n'est pas sur l'image, oui l'image est bien, oui j'ai eu raison de prendre cette image.). L'important est qu'il ait trois têtes. On donne plusieurs significations à ces têtes : un regard sur le passé, l'avenir et le présent ? Les trois âges de la vie (enfance, âge adulte, vieillesse) ? Nous sommes ici dans l'interprétation, le terrain est miné, je me garderai donc d'en proposer une comme une certitude.


En effet Cerbère, de son nom grec Kérberos, est un sujet massif. Mais la masse semble être une affaire de famille chez les monstres: Cerbère est fils de Typhon ce monstre craint de l'Olympe et grand comme un volcan, et d'Echidna sa charmante épouse, mi-serpent mi-femme. Echidna semble toutefois être de taille humaine. On peut donc dire qu'il ressemble à son papa (Cerbère a hérité des serpents de son corps de lui !). Il a aussi plusieurs frères tel l'Hydre de Lerme, la chimère ou encore le Lion de Némée (les travaux d'Héraclès étaient une vraie affaire de famille en fait...) et Orthos, un chien bicéphale et bien moins connu.

 

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Cerbère est le gardien des Enfers, il se place juste avant les juges infernaux. Les âmes des morts passent (à côté de lui ou entre ses jambes, j'avoue que le second est bien plus classe) sans rien craindre tant qu'elles ne sortent pas de la file. En effet si ce chien n'aime que la bonne chair vivante, il n'hésitera pas à avaler une âme en fuite. De nombreux héros parviendront tout de même à passer cet obstacle comme Orphée en l'endormant de sa musique ou Héraclès qui l'endormira aussi (à coup de massue. Un héros tout en subtilité), allant même jusqu'à le ramener à la surface pour son dernier travail.

Je pourrais vous dire que cette créature est une figure récurrente de la poterie grecque mais je m'en fiche un peu. Donc je vous le dis mais sachez tout le mépris que j'ai pour cette donnée !

 


/Shaï-Hulud


27/06/2014
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La Licorne

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  Parfois nommée unicorne, elle est comme son nom l'indique, une créature légendaire à corne unique. Connue en occident depuis l'Antiquité grecque sous le nom de monocéros, elle est peut-être en partie issue du chamanisme oriental à l'origine du Qilin (ou licorne chinoise) et du récit sanskrit d'Ekasringa. La licorne occidentale se diff
érencie toutefois nettement de sa consœur asiatique par son apparence, son symbolisme et son histoire. Les bestiaires médiévaux occidentaux et leurs miniatures la décrivent comme un animal sylvestre très féroce, symbole de pureté et de grâce, attirée par l'odeur de la virginité - ce pourquoi les chasseurs utilisent une jeune fille vierge pour la capturer... Elle se voit dotée dans les récits d'un corps équin, d'une barbiche de bouc, de sabots fendus et surtout d'une longue corne au milieu du front, droite, spiralée et pointue, qui constitue sa principale caractéristique. Elle devient l'animal imaginaire le plus important du Moyen Âge à la Renaissance ; la croyance en son existence étant rendue omniprésente grâce au commerce de sa corne, qui se révélera n'être qu'une dent de narval, et à sa présence dans certaines traductions de la Bible.

 

Comment ne pas craquer devant cette adorable petite chose ?

 


/Spawy


27/06/2014
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Les Trois Gorgones

Aujourd'hui ce sont les trois gorgones qui vont passer entre mes mains. Toutefois sachant qu'il existe un certain nombre de différences entre elle et les deux autres, je traiterai Méduse dans un autre paragraphe.

Tout d'abord les deux premières sont les moins connues. Nommées Sthéno et Euryale. Ce sont les filles nées monstrueuses des divinités marines Phorcys (le papa, un des titans nés de Gaïa et de Pontos, divinité primitive du flot) et Céto (la maman, soeur du papa ce qui explique peut-être les deux filles...). Selon certains mythes Méduse est leur sœur mais je m'en vais vous conter une autre version.
On représente parfois les gorgones ailées et possédant des serres de cuivre (comme ça si vous voyez un truc ailé sur un vase, NE LE CONFONDEZ PAS AVEC UNE HARPIE !). Sinon les gorgones pouvaient pétrifier quiconque les regardaient dans les yeux (ou selon une version que j'aime, de face tellement elles étaient laides) et leur sang faisait l'effet d'un élixir de résurrection pris du côté droit alors qu'il tuait instantanément le buveur quand il était pris du côté gauche.


gorgone.jpg*Succès déverrouillé: rendre une gorgone sexy*

 

Pour parler de Méduse, c'était à l'origine une jeune fille à la chevelure particulièrement belle qui séduisait mortels et dieux. Voici donc le mythe qui lui est associé, conté avec toute ma verve.

Méduse était une jeune femme assignée au culte d'Athéna qui était admirée en raison de sa magnifique chevelure. Poséidon tomba ainsi sous son charme et décida "d'aller se la faire derrière une colonne", pour citer Hésiode (ceci est une blague).
Athéna, furieuse qu'une telle chose se soit produite dans son temple, décida de se venger (déesse de la sagesse, n'est-ce pas ?). Ne pouvant pas atteindre Poséidon directement, elle décida donc de s'acharner sur Méduse qui se retrouva changée... En gorgone ! Ses si beaux cheveux devinrent autant de serpents et son regard se mit à pétrifier quiconque le croisait.
Brisée et humiliée, elle rejoignit alors les deux autres gorgones. Son origine (elle n'était qu'une mortelle à la base) en fit la seule gorgone mortelle, les deux autres étant totalement immortelles.
C'est donc sur elle que Persée jeta son dévolu lorsque son beau-père, le roi Polydektès, le chargea d'aller tuer une gorgone. Mais je vais vous rappeler un peu qui est Persée et comment cette tâche lui échut.
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Le roi Acrisios avait pour seule descendance une fille nommée Danaé. Un oracle lui prédit qu'un jour qu'il serait renversé et tué par son petit-fils. Il décida donc d'enfermer la jeune fille dans une tour d'airain.
Hélas il n'avait pas compté sur la divine libido de Zeus qui entra facilement dans la tour en se changeant en pluie d'or (je vous l'ai déjà raconté je n'y reviens que vite).
Neuf mois plus tard Acrisios fut alerté par les cris du nouveau-né. Terrifié par l'enfant, il le fit enfermer dans un coffre avec sa mère et jeta le coffre à la mer. Celui-ci dériva jusqu'aux rivages de l'île de Seriphos ou régnait justement Polydektès. Le roi recueillit Persée et sa mère. Mais alors que Persée atteignait l'âge adulte, le roi Polydektès s'éprit de Danaé et voulut se débarrasser du regard gênant de son fils, qui l'empêchait de la séduire. En effet il devait épouser une autre femme, Hippodamie. La veille du mariage, chaque habitant de l'île vint demander à Polydektès quel cadeau lui ferait plaisir. A tous il répondit:
"Je veux des chevaux"
Persée, fier, lui répondit alors:
"Soit, te donner des chevaux est une chose facile. Pour moi, j'aurais aimé que tu me demandasses de t'apporter ici la tête de Méduse !"
Le roi ne répondit rien et repartit. Toutefois le lendemain alors que Persée amenait un cheval comme tout le monde, Polydektès lui dit:
"Tu m'as promis la tête de Méduse, l'une des terribles et terrifiantes gorgones. Un prince doit toujours tenir ce qu'il promet et je ne te tiens pas quitte de ton engagement. Va donc, et au plus tôt, me chercher cette redoutable tête car dès aujourd'hui jusqu'à ce que tu me l'apportes, je prends et je garde ta mère comme otage."
Persée en fut bien ennuyé.
Alors qu'il se lamentait sur le rivage de sa folle témérité, Hermès lui apparut, le consola et lui promit son soutien ainsi que celui d'Athéna. Rasséréné, Persée partit à l'aventure.
Sur les conseils d'Hermès, il partit à la recherche des sœurs Grées, qui connaissaient l'emplacement du repaire des gorgones. Ces trois sœurs monstrueuses n'avaient pour elle trois qu'un seul œil et qu'une seule dent qu'elles se partageaient. Persée leur vola donc leur œil pour obtenir d'elle l'information qu'il convoitait. Il se dirigea ensuite vers le repaire des gorgones.
Arrivé là-bas Athéna lui apparut et lui donna l'égide, son propre bouclier forgé par Héphaïstos, si poli qu'on pouvait y voir son reflet. Il le brandit alors face à Méduse qui, face à son propre regard, se retrouva changée en pierre. Persée la décapita alors et s'enfuit avec la tête dans une besace avant que les deux autres gorgones n'arrivent. Du cou tranché de Méduse naquit le fruit des amours de Méduse et de Poséidon : Pégase, le cheval ailé, et Chrysaor, un sanglier ailé (tout de suite c'est plus sexy).




Sur le chemin du retour il lui arrive plein de trucs avec Atlas et Andromaque, mais bon ça ne concerne pas directement Méduse donc tout passera à la trappe. Idem pour la suite de la vie de Persée.
Toujours est-il que Polydektès, que les exploits de Persée ont rendu jaloux à l'extrême, nie son exploit et fait preuve d'une ingratitude totale. Persée sort alors la tête promise et pétrifie le roi sur son trône.

 


/Shaï-Hulud


27/06/2014
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Le Titan Prométhée

Prométhée, le Voleur de Feu.

Les Titans, que les Grecs appelaient aussi les dieux anciens, étaient les enfants du Ciel et de la Terre ; ils furent les premiers maîtres de l’univers. Ils étaient d’une taille énorme et d’une force incroyable. Ils furent pourtant supplantés par leurs propres enfants, qui devinrent les nouveaux dieux : les dieux de l’Olympe, dont le chef était Zeus. Pour prendre le pouvoir, les dieux de l’Olympe livrèrent des combats terribles contre les Titans. Prométhée était le fils du Titan Japet, mais il se rallia à Zeus.

Quand les dieux décidèrent de créer l’humanité, ils confièrent cette tâche à Prométhée et à son frère Epiméthée. Prométhée était connu pour sa sagesse et sa prévoyance ; Epiméthée, au contraire, était écervelé et agissait avant de réfléchir. Avant de créer l’homme, Epiméthée distribua aux animaux tous les dons : force, rapidité, courage et ruse, ainsi que plumage, fourrure, coquillage ou ailes. Il ne restait plus rien pour les hommes, ni carapace protectrice, ni force leur permettant de lutter contre les bêtes sauvages. Epiméthée se rendit compte de sa bêtise et appela Prométhée à l’aide.

Prométhée modela le premier homme avec de la terre, qu’il mouilla non avec de l’eau, mais avec ses propres larmes. Il voulut lui donner une forme noble et le fit se tenir debout, à l’instar des dieux. Mais l’homme sortit de ses mains nu et sans défense. Alors il décida de dérober une étincelle de feu au char du soleil et, à l’aide d’une torche, il apporta le feu aux hommes. C’était la meilleure des protections ; c’est aussi grâce au feu que les hommes purent cuire leur nourriture, se chauffer, s’éclairer et créer toutes sortes de techniques. Mais le feu est précaire, mortel, comme les hommes, et il faut constamment en prendre soin et l’alimenter.

Zeus fut mécontent de voir ainsi les hommes égaler presque les dieux. Mais il retint sa colère, parce qu’il devait beaucoup à Prométhée, qui l’avait aidé à vaincre les Titans. Il se fâcha vraiment avec Prométhée à cause d’une autre ruse de celui-ci.

Prométhée découpa un grand bœuf et en fit deux parts, une pour les dieux et une pour les hommes. D’un côté, il mit les meilleurs morceaux de viande, qu’il recouvrit de la peau de la bête, ce qui leur donnait un aspect répugnant. De l’autre, il réunit les os, qu’il enroba de graisse bien blanche et appétissante. Il proposa à Zeus de choisir entre les deux parts, et Zeus prit naturellement la plus alléchante.

Depuis lors, les hommes brûlent les os dans les sacrifices qu’ils font aux dieux. Les dieux goûtent les fumets, tandis que les hommes se nourrissent de la viande des bêtes tuées.

Zeus décida de punir Prométhée pour sa tromperie. Il ordonna à ses serviteurs, la Force et la Violence, de se saisir du géant et de l’emmener dans le Caucase. Là, Héphaïstos, le dieu forgeron, enchaîna Prométhée sur la montagne et le cloua au rocher par des anneaux de fer. Héphaïstos n’accepta cette mission qu’à contre-cœur : 
- Vois, Prométhée, ces marteaux, ces anneaux, ces liens ! Pour ton malheur et pour le mien, je vais te clouer sur cette cime sauvage. Tu n’entendras plus nulle voix d’homme. Desséché par le soleil brûlant, tu verras ton corps se flétrir. Tu resteras sur cet affreux rocher, sans repos, sans sommeil, sans ployer les genoux et sans cesser de pousser des gémissements inutiles.

Prométhée possédait un secret. Le Destin avait décidé que Zeus serait un jour chassé de son trône par un de ses fils. Mais seul Prométhée connaissait le nom de la mère qui donnerait naissance à cet enfant. Zeus envoya Hermès pour exiger que le géant révèle son secret. Mais, malgré toutes les menaces, Prométhée refuse de parler.

 

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Alors Zeus lui infligea des tortures encore plus affreuses. Un aigle rongeait son foie. Le foie se régénérait pendant la nuit, et tous les jours l’aigle revenait le tourmenter. Prométhée ne pouvait pas mourir, et ses souffrances durèrent de longues années. Mais rien ne put le faire céder ; son esprit restait libre, et il refusait de se soumettre à la tyrannie.

Un jour, le héros Héraclès passa par là. Il perça l’aigle d’une flèche et délivra le géant enchaîné. Alors Zeus pardonna à Prométhée et l’accueillit parmi les dieux. Mais il lui imposa de porter constamment une bague faite du fer de ses chaînes et un morceau de rocher, comme rappel de son châtiment.

 


|Hellfire|


27/06/2014
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Hestia

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Retour sur l'Olympe pour placer sous les projecteurs une déesse discrète, souvent oubliée et ignorée malgré son  statut d'aînée des dieux : Hestia.

 


On la dit première et dernière-née de Chronos : en effet si  elle fut le premier enfant de Rhéa, elle fut la dernière à être régurgitée lorsque Zeus libéra sa fratrie. Sur l'Olympe elle bénéficie d'un statut tout particulier que je vais vous détailler dès maintenant !

 


Une fois la titanomachie achevée, Poséidon et Apollon tentèrent de séduire Hestia. Toutefois celle-ci jura sur le Styx de rester une déesse vierge, comme Athéna et Artémis. En effet parmi les cinq fleuves des Enfers, le Styx était le fleuve des serments. Les dieux eux-mêmes juraient avec une coupe de son eau à la main et ces serments étaient réputés inviolables, malheur à ceux qui les transgressaient !
Hestia devint alors la déesse du foyer. Celui de la ville, conservé au Prytanée de la ville, et du foyer domestique. Hestia est alors la seule déesse présente dans toutes les maisons à travers ce feu qui brûle. Elle est chargée de l'entretien du feu de l'Olympe et ne quitte jamais la montagne.

Ainsi, étant une déesse vierge qui ne quitte pas l'Olympe, Hestia ne participe pas aux affaires du monde. N'ayant pas de mythe à vous proposer je vais vous détailler son culte, un peu spécial.
En effet à Rome, Hestia était honorée sous le nom de Vesta et le foyer de la ville était sous la protection de ses prêtresses: les vestales. Ces femmes avaient un grand pouvoir en raison de leur poste et étaient intouchables, même l'empereur en personne ne pouvait s'attaquer aux vestales. Celles-ci étaient libres de sortir de leur enceinte sacrée. Toutefois malheur à celle qui laissait s'éteindre le feu sacré: celle-ci était battue à mort par ses semblables. De plus elles devaient rester vierge. Si une vestale enfreignait cette règle, elle était emmurée vivante dans une salle souterraine avec une lampe, de l'huile pour la lampe et quelques vivres. En plus de cette punition atroce qui se soldait par une lente agonie, l'amant coupable était battu à mort.
Nuance à apporter toutefois : la version romaine qu'est Vesta ne couvre que le foyer domestique alors qu'Hestia veille sur le feu public aussi. Les clérouques (colons grecs) emmenaient avec eux une flamme du foyer de leur ville natale pour fonder de nouvelles cités avec la bénédiction de la déesse.
Les attributs de cette déesse étaient le feu, le foyer et (moins évident) l'âne, qui était son animal sacré.

 


/Shaï-Hulud


17/07/2014
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Déméter

Dans la grande famille des olympiennes oubliées, voici Déméter, déesse de la fécondité, de l'agriculture et, de manière générale, de la nature domestiquée. Celle-ci est une fille de Chronos et de Rhéa, libérée par Zeus lors du meurtre de son père (souvenez-vous, mauvais élèves ! -> la Titanomachie).

 

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Zeus, dans sa divine lubricité, s'unit un jour avec Déméter (comprenez qu'ils ont fait des bébés, mais qu'ils ne se sont pas mariés. Il y a des enfants sur cette page !) et de cette union naquit Coré (Coré signifie en grec "la jeune fille", en opposition avec Déméter qui signifie "la mère"), qui devint Perséphone après son mariage avec Hadès.
Lors de mon article sur ce dernier j'avais conté l'enlèvement. Mais le mythe que je vais vous raconter maintenant porte aussi sur cette affaire.

En effet juste après l'enlèvement, Déméter accourut sur Terre après avoir entendu le cri déchirant de sa fille, alors qu'Hadès fendait le sol pour retourner en son royaume. Pendant neuf jours et neuf nuits, elle parcourut la Terre et les mers en portant une torche. Mais personne, ni dieu ni mortel, ne voulut lui révéler l'identité du ravisseur, ni la rassurer sur le sort de sa fille.
Au matin du dixième jour, elle rencontra Hécate, la déesse mineure (comprenez "pas olympienne") de la magie et de la sorcellerie qui accepta de l'aider dans ses recherches; et c'est ensemble qu'elles arrivèrent aux portes d'or du palais du Soleil. Celui-ci avait assisté à l'enlèvement, qui s'était produit en plein jour, et avoua à Déméter qu'Hadès avait enlevé Coré avec l'accord de Zeus pour pouvoir se marier, et que c'était pour cette raison que personne n'avait voulu l'informer.
Bouleversée et furieuse envers Zeus, elle quitta son trône sur l'Olympe et partit errer sous les traits d'une mortelle, une vieille femme décrépite.

A partir de là j'ai plusieurs versions du mythe. Je vais en développer une et évoquer les autres, car elles racontent plus ou moins la même chose.

Après une longue marche, Déméter arriva dans le territoire sacré d'Eleusis. Elle s'assit alors au bord d'un sentier, exténuée de fatigue, et laissa libre cours à son chagrin. Arrivèrent alors un vieil homme et sa fille, qui lui proposèrent de l'héberger.
Déméter répondit alors au vieil homme "Puisses-tu, vieillard, jouir longtemps de la vie et du doux nom de père ! Pour moi, j'ai perdu toute la joie de vivre, et rien au monde ne peut me consoler."
Elle finit toutefois par accepter l'invitation, mais entra dans une cabane ou régnait la douleur : le dernier-né de la famille, Triptolème, se mourrait de maladie. Prise de pitié, Déméter commença à le soigner. Quand le bébé commença à rouvrir les yeux et à sourire, Déméter approcha son petit corps du feu qui brûlait dans l'âtre.
Mais sa mère se mit à crier et arracha la nourrisson des mains de la déesse, croyant son fils en danger de mort ! C'est là que Déméter reprit son apparence divine et expliqua à la femme:
"Je voulais rendre ton fils immortel, mais tu ne l'as point voulu. Il mourra donc comme un simple mortel. Néanmoins il guérira, en récompense de ton hospitalité. Il sera grand et réputé parmi les hommes, car c'est lui le premier qui leur enseignera à labourer la terre, à semer le blé, à fouler les moissons et à user, au lieu de fruits sauvages, de pain pour se nourrir. Bien plus, je veux qu'il me bâtisse ici un temple magnifique dont il sera le grand prêtre."
Après ces paroles, Déméter s'enfuit et se réfugia dans l'enceinte du temple qu'on allait lui bâtir, toujours consumée de regrets.

Dans l'autre version, Déméter est trouvée par des servants d'un palais et essaie de rendre immortel le jeune prince.

Une fois le temple bâti, Déméter lança alors une disette terrible sur le monde. Les humains mourraient de faim par millier car la terre ne produisait plus. C'est alors que, par l'intermédiaire de Zeus, Hadès et Déméter trouvèrent un arrangement (détaillé, bien sûr, dans mon article sur Hadès).

Comme vous l'aurez peut-être deviné, le culte de Déméter et ses mystères était basé à Eleusis, sa terre sacrée. Elle était vue comme une déesse douce, aimant les humains et favorable à la paix et au labeur. Par ailleurs certains auteurs affirment qu'elle ne siège pas à l'Olympe mais reste près de ses champs. Vénérée chez les Romains sous le nom de Cérès, on lui sacrifiait généralement des porcs.

 


/Shaï-Hulud


08/08/2014
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Héphaïstos

Remontons sur l'Olympe pour en redescendre rapidement : voici Héphaïstos (Vulcain chez les Romains), dieu du feu, des volcans, de la terre de la technologie et de l'industrie. Il est surtout connu pour être le forgeron des dieux et des héros les plus illustres. En effet chaque production d'Héphaïstos est une oeuvre unique, à la fois belle et efficiente. Par exemple les femmes ! (Oui oui la première femme fut forgée par ce dieu).

 

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Fils naturel de Zeus et d'Héra (le seul attesté même si certains mythes mettent le doute sur sa filiation), le petit dieu fut jeté par sa mère du haut de l'Olympe (cette famille a un problème avec la contraception). En effet son apparence était si difforme que tout les dieux se moquaient de lui. Excédée, Héra le lança et le pauvre bébé mit une journée entière à tomber. Il gardera de cette chute une jambe faible (c'est un dieu boiteux) et une vive blessure à son orgueil, sa vengeance venant après.
En effet Héphaïstos, contrairement aux autres dieux, n'est pas beau, n'est pas aimé des autres dieux. Il n'a d'ailleurs que peu d'enfants, la séduction ce n'est pas son truc. C'est là que son mariage avec la plus belle des déesses devient étonnant !
Après sa chute, le jeune dieu fut élevé par des nymphes dans sa prime enfance, puis par des cyclopes. Ces enfants d'Ouranos et de Gaïa enseignèrent au dieu l'art de la forge (les cyclopes ayant forgé le foudre de Zeus, ils connaissaient le métier !). Devenu adulte, Héphaïstos décida de revenir sur l'Olympe les bras chargés de cadeaux pour les dieux. Mais il concevait encore un vif ressentiment pour sa mère, et le cadeau qu'il lui offrit était piégé ! C'était un trône d'or rehaussé de pierres précieuses qui emprisonna Héra dans des chaînes dès que celle-ci fut assise dessus.
C'est là que le plan d'Héphaïstos fut révélé: ces chaînes étant magiques, il était le seul à pouvoir les enlever (TGCM). En échange de la libération d'Héra, il demanda une place de dieu et la main d'Aphrodite, déesse de l'amour et de la beauté.
La proposition fut acceptée (de toutes façons les liens du mariage sur l'Olympe, vous savez ce que c'est. Et puis Zeus ne pouvait que défendre la libération de sa femme, de crainte qu'elle ne puisse se libérer après pour se venger si il la laissait là !) et Héphaïstos s'en revint dans son palais d'airain près de sa chère forge.

De là, toujours aidé des cyclopes, il forgea l'égide, bouclier de Zeus puis d'Athéna, le char du soleil, l'armure d'Achille, Talos le colosse... Son travail faisait l'émerveillement des hommes et des dieux. En son atelier se trouvaient vingt creusets où bouillonnaient tous les métaux existants. Son atelier principal est souvent situé sous l'Etna, en Italie. Les flammes sortant du volcan étant alors le signe que la forge se mettait en marche. De la même manière les séismes étaient parfois prêtés à ses grands travaux (quand ce n'était pas un coup de trident de Poséidon !)

Pour moi Héphaïstos est l'incarnation de la personne détestée et difforme, mais qui a un talent incroyable dans un domaine. Celui qui se noie dans le travail pour oublier les misères de sa vie entre mère dégoûtée par son apparence et femme qui le trompe. De cette volonté et de cette force sortent des œuvres incroyables. En cela c'est un "beau" dieu, probablement un de mes préférés.

Héphaïstos est souvent représenté comme un homme dans la force de l'âge, fort et large avec les cheveux ébouriffés et la barbe en bataille encrassée par la fumée. Il porte aussi souvent une tunique d'ouvrier fendue d'un côté ce qui laisse ressortir son épaule (on le représentait parfois bossu ou au dos tordu).

 


/Shaï-Hulud


18/09/2014
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