Attention, depuis 2018, l'Encyclopédie Fantastique a déménagé !

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Mythologie Grecque


Les 12 travaux d'Héraclès : Les bœufs de Géryon

   Bonjour et bienvenue pour le plus expéditif des travaux d’Héraclès. Soyons brefs ici, pour mieux seoir au récit. Aujourd’hui, Héraclès va mener un combat aussi intense que court : il va dévaliser le troupeau de Géryon.

 

Géryon est un géant à trois corps, avec trois têtes, six bras et six jambes. Il était réputé comme l’être mortel le plus fort du monde. Il vivait entouré de ses mille bœufs roux loin, très loin de la Grèce dans un coin qu’on nommait Erythie (dans l’extrême ouest, vers le couchant). Eurysthée y envoie Héraclès dans une optique double : si Héraclès échoue, il en sera débarrassé définitivement et Géryon ne viendra pas en représailles ; s’il réussit alors le royaume d’Eurysthée sera enrichi de mille bœufs. Il est donc gagnant sur tous les tableaux.

 

Evidemment, Héraclès y va, ça prend son temps mais au moins ça lui fait voir du pays. Il arrive pas loin de la ferme de Géryon et est accueilli par Eurytion, le bouvier de Géryon (un chien de berger en somme), mais un bouvier assez vénère. Héraclès l’éclate en deux secondes avec sa masse en bois d’olivier, qu’il avait renouvelé bien vite après le lion de Némée. Quand Géryon en est alerté, il envoie Orthros, un chien à deux têtes, frère de Cerbère, et se prépare lui-même au combat. Bon, Orthros se fait défoncer en moins de deux aussi. Mais Géryon a eu le temps d’enfiler ses trois casques, de prendre ses trois boucliers et ses trois lances. Il arrive auprès d’Héraclès et engage le combat. Il y a échange de quelques coups quand soudain, le géant s’effondre sans rien comprendre. Héraclès avait en effet décoché l’une de ses terribles flèches agrémentées de venin de l’hydre de Lerne sans que Géryon ne s’en rende compte. La promesse d’un combat dantesque s’effondre aussi vite que le tergeminus (comme l’appelle le poète lyrique grec du VIème siècle av. JC, Stésichore). Héraclès n’a qu’à ramener les bœufs à Eurysthée. Ce dernier est content et valide le travail. Héraclès se repose un peu, avant de retourner au labeur d’un onzième travail.

 

Sur ces mots, encore une fois brefs, je vous dis à bientôt pour le début de la fin de ce marathon herculéen.

 

 

 

/Le Prof

 


16/03/2018
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Les 12 travaux d'Héraclès : Les pommes d'or du jardin des Hespérides

   Bonjour et bienvenue, chers amis, dans ce pénultième article à propos des travaux d’Héraclès. Aujourd’hui nous ne serons pas aussi brefs que la dernière fois car il y a beaucoup de contexte à expliquer.

 

Alors qu’Héraclès revenait de l’extrême Occident avec les bœufs de Géryon, il pensait enchaîner sur un travail géographiquement plus proche. Du moins, un travail qui se ferait en Grèce. Mais non ! Eurysthée profite de ce onzième travail pour, d’une part, envoyer son cousin bien loin du territoire grec et, d’autre part, le charger d'une mission impossible. C’est ce qu’on appelle dans le milieu, un combo. En effet, Héraclès doit ramener des pommes d’or du jardin des Hespérides.

 

Les Hespérides sont des nymphes, filles du titan Atlas et d’Hespéris (personnification du couchant), enfin selon les versions. Elles vivent dans un jardin d’Héra dans lequel poussent des pommiers aux fruits d’or, cadeaux de Gaïa à cette dernière. Le truc c’est que les Hespérides avaient la mauvaise habitude de venir prendre les pommes d’or, et Héra, si elle les tolérait dans ses vergers, refusait qu’on touche à ses pommes. Les fruits, hein, gros dégueulasses. Elle avait alors affecté un gardien aux pommiers : un dragon à cent têtes nommé Ladon. On peut voir qu’un grand challenge s’annonce pour des pommes. Certes les pommes sont en or, mais ce n’est guère suffisant pour mobiliser tant de moyens pour les protéger. Cela peut s'expliquer par la croyance qu'elles recèleraient quelque vigueur qui accroîtrait la jeunesse de celui qui en mange. Et aussi par le fait que, faut-il le rappeler, Héra est une connasse.

 

Donc, Héraclès ne sait pas où aller, il ne connaît pas l’endroit du jardin. Et pour cause, celui-ci est au-delà des océans, inaccessible aux mortels. Mais il finit par mettre la main sur Nérée, un ancien dieu des mers qui réside en la mer Egée. Bon, au départ, Nérée ne veut pas lui répondre, le méprisant, lui qui n’est qu’un mortel. Comme Nérée joue au con avec lui, Héraclès va rentrer dans le jeu : il agrippe Nérée et lui annonce qu’il ne le lâchera qu’une fois l’information obtenue. Je vous rappelle qu’Héraclès, c’est celui qui a coursé sans cesse la biche de Cérynie pendant une année entière, donc niveau patience, il se pose là. Et ses exploits se faisant de plus en plus connaître de par la Grèce, Nérée a conscience des capacités du héros et sait qu’il est sérieux. Il n’est pas jouasse à l’idée de souffrir la poigne d’Héraclès longtemps. Il lui révèle donc l’emplacement. Mais Héraclès plante, il a un mindfuck : comment aller où il ne peut aller ? Nérée en profite pour fuir lâchement en se transformant en serpent d’eau

Héraclès va donc plein ouest, se disant qu’il verra bien comment accéder au jardin des Hespérides quand il sera au bout du bout d’où il peut aller. Il traverse la Grèce, la Méditerranée jusqu’en Hispanie, puis passe la péninsule ibérique, traverse Gibraltar là où s’élèvent les fameuses colonnes d’Hercule (ouais, les gens niquent le nom grec pour le nom latin). Il arrive au nord de l’actuel Maroc (qui ne s’appelle pas ainsi à l’époque). Là, il trouve plusieurs tomes d’un ouvrage illustré… Euh ! Pardon, mauvais script ! Là, il trouve le titan Atlas qui, en punition de la révolte des titans envers l’Olympe, doit porter la voûte céleste sur ses épaules. Atlas, qui n’a rien d’autre à faire, accepte d’écouter l’histoire du demi-dieu et s’ensuit une petite discussion :

 

« - Tu sais, je pourrais te les ramener tes pommes.

  - Sérieux ? Mais tu es au courant pour le dragon ? Pour l’interdit d’Héra ?

  - Oui, j’avoue. Autant la colère d’Héra, je m’en fous un peu dans ma situation, mais c’est vrai que le dragon me poserait problème.

  - Attend, je te l’abats vite fait bien fait. »

 

Là, sous la direction d’Atlas (qui y voyait plus loin), Héraclès décocha une de ses flèches empoisonnées et ainsi tua Ladon.

 

« - Beau tire jeunot !

  - Bon tu y vas alors ?

  - Ouais, mais il faut que tu me relayes le temps que je fasse l’aller-retour.

  - OK ! »

 

Et c’est ainsi qu’Héraclès se retrouve à porter le ciel sur son dos. Atlas, après quelques étirements parce que ça fait un moment qu’il était dans la même position, s’en va donc vers le jardin des Hespérides. Après plusieurs heures, qui paraissent bien longues à Héraclès, Atlas s’en revient avec trois pommes d’or à la main.

 

« - J’ai fait au plus vite, mais c’est pas tout-à-fait à côté. Par contre, je te propose d’amener moi-même les pommes à Eurysthée, histoire de ne pas te prendre la colère d’Héra sur le trajet du retour.

  - Heu attends un instant (car Héraclès avait réfléchi des heures durant et savait que s’il laissait Atlas s’en aller, il ne reviendrait jamais), j’ai ma peau de lion qui est mise pour le voyage comme tu me vois, mais ce n’est pas une position des plus confortables. Est-ce que tu pourrais me reprendre le ciel, le temps d’ajuster ma cape comme il faut ?

  - Bien évidemment, il ne faudrait pas que tu te fasses trop de mal. »

 

Atlas, qui avait posé les pommes à terre, ne se rend compte que trop tard qu’Héraclès l’a berné. En effet, ce dernier, une fois libre, ramasse les pommes et s’en va avec un signe d’adieu. Atlas, vaincu ne peut que lâcher un : « Bien joué petit. Bien joué… ». Ainsi s’en revient Héraclès au palais d’Eurysthée, les pommes dans sa besace. Néanmoins, ce dernier connaissant le courroux d’Héra refuse de garder pour lui les pommes et insiste pour que son cousin les conserve. Ce dernier qui, loin d’être une flèche, n’est pas moins con qu’Eurysthée, s’empresse de remettre les pommes à Athéna qui les rend elle-même à Héra. Cela ne suffit pas à calmer Héra (on part sur de la violation de jardin sacré, de pommier sacré et sur le meurtre d’un dragon, sans compter sa putasserie habituelle envers Héraclès). Mais au moins, Héraclès valide son onzième travail, ce qui porte son palmarès à onze travaux effectués et neuf validés.

 

C’est donc la fin de cet article bien long. La prochaine fois, nous finirons le cycle des travaux d’Héraclès avec le douzième. En attendant, je vous fais des bisous.

 

 

 

/Le Prof

 


24/03/2018
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Les 12 travaux d'Héraclès : Capturer Cerbère

   Oh ! Bonjour et bienvenue ! Bieeeeenvenue dans ce douzième et dernier épisode des travaux d’Héraclès ! WouaAaAaAaAaAaAaAh ! Hum. Pardon pour cet excès de folie. Comprenez que je suis bien heureux d’en finir avec ces travaux ; autant qu’Héraclès lui-même. Aujourd’hui, nous allons donc voir ensemble le plus terrible et le plus badass des travaux de notre demi-dieu favori ! Alors qu’attendons-nous ? En avant !

 

Héraclès est éreinté par ses travaux et d'autant plus que, techniquement, il aurait déjà dû en avoir fini. On pourrait croire qu’Eurysthée eut vraiment tout tenté pour évincer définitivement son cousin des contrées grecques. Mais il lui reste encore un atout dans sa toge. Braver l’impossible humain est chose courante pour Héraclès. Braver l’impossible mortel, il l’a déjà fait, ne serait-ce qu’avec les pommes d’or. Mais qu’en est-il de l’impossible vivant ? Eurysthée va se montrer particulièrement cruel avec ce dernier travail. Il envoie Héraclès chercher Cerbère, le gardien même des Enfers, afin de le présenter devant lui. Il est sûr de mettre son cousin échec et mat, car comment aller dans les Enfers (et j’insiste bien : LES EnferS, il ne s’agit pas de l’Enfer chrétien !) sinon en étant mort ? Et mort, comment revenir des Enfers ? Hahaha… Quel naïf cet Eurysthée ! Il devrait savoir, à force, qu’Héraclès est soutenu par quelques dieux. Ainsi, Athéna et Hermès vont aider le pauvre bougre à aller jusqu’aux portes des Enfers et à traverser le Styx, afin de permettre à Héraclès de se présenter devant Hadès. Héraclès lui explique la situation mais il n’est pas aussi gentil qu’Artémis (cf. la biche de Cérynie). Il veut bien accéder à sa requête mais il devra passer deux épreuves, autrement dit, il doit mériter la réussite de son travail.

 

La première épreuve est somme toute simple, bien que le défi semble insurmontable : il doit battre en duel Hadès lui-même. Le combat est terrible, je rappelle qu’Hadès est l’un des plus puissants dieux grecs, frère de Zeus et de Poséidon et aussi qu’Héraclès est, bien que mortel, le fils le plus puissant de Zeus. Les Enfers tremblent de leurs échanges de coups. Un combat dantesque, colossal, titanesque, insérez le superlatif que vous préférez, bref, c’est un combat d’anthologie ! Mais Héraclès reste, physiquement, le plus fort et il arrive à vaincre Hadès. Bien sûr, il ne s’agissait pas de tuer l’adversaire, il s’agissait plutôt d’une lutte au corps-à-corps dans l’huile et le muscle. Hadès est bon joueur et permet à son neveu d’accéder à sa deuxième épreuve et la plus importante !

 

Certes Héraclès à l’accord d’Hadès, mais faut-il qu’il ait l’accord de Cerbère lui-même ! La seule condition qui est imposée est d’y aller à main nue. Héraclès peut utiliser n’importe quelle technique pour contraindre Cerbère mais sans arme aucune. Le voilà donc devant Cerbère nu, s’il n’y avait sa peau de lion. Les regards sont sévères, la tension palpable. Chacun évalue l’autre et réfléchit à la meilleure tactique. Les muscles se tendent, les cœurs palpitent. Le silence est insoutenable. Soudain Cerbère s’élance, les trois têtes en avant, toutes dents dehors. Héraclès ne bouge pas et agrippe fermement la base des trois cous du gardien des Enfers. Les grondements du chien tricéphale sont sourds comme la mort et feraient déconfire le plus brave des hommes mais pas Héraclès qui tient bon malgré les morsures de Cerbère qui, bien qu’une partie soit amortie par la peau indestructible du lion de Némée qu’il revêt, entaillent la chair mortelle du héros qui raffermit l’emprise de ses mains sur le cou de la bête. C’est un combat d’endurance aussi bref qu’intense. Qui va craquer le premier ? Héraclès qui doit presser la gorge de Cerbère suffisamment pour le mater sans pour autant le tuer, ou bien Cerbère qui peut mordre de ses trois têtes à volonté dans le corps de notre pauvre Héraclès ? L’instant est bref de ce bras de fer entre deux monstres et les trois dieux qui assistent à la scène n’en peuvent plus ! Soudain, une lamentation douloureuse s’élève et met fin au combat. Cerbère capitule devant la résistance et la force d’Héraclès qui n’aura pas sourcillé un seul instant lors de ce combat, le plus difficile sans doute de sa vie. Bon, encore un peu et il restait pour un séjour prolongé dans les demeures de son oncle, mais le fait est que Cerbère s’est incliné.

 

Après un petit temps de repos, soigné de ses blessures et avec les bénédictions d’Athéna, d’Hermès et surtout de son oncle Hadès, Héraclès s’en retourne au palais d’Eurysthée sur un Cerbère docile (qui devra quand même vite rentrer au bercail, parce que quand même hein !). Eurysthée fera de nouveau connaissance avec le fond de la jarre de bronze qui d’une part ne lui semblait pas assez profonde et qui d’autre part recueille, encore une fois, divers fluides corporels de sa royale majesté.

 

Héraclès en finit enfin avec ses travaux. Nous aussi par la même occasion ! C’est donc là que nous nous quittons. Pas définitivement, bien heureusement, mais pas pour parler d’Héraclès. Je vous souhaite donc de ne jamais être le fils bâtard de Zeus, ni d’avoir Héra comme belle-mère, ni de tuer vos femme et enfants.

 

Bisous.

 

 

 

/Le Prof

 


10/04/2018
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Persée, enfant de la pluie [1/4]

   Bonjour à vous, chers amis. Vous en avez autant marre que moi d’Héraclès ? Tant mieux car aujourd’hui nous allons voir les péripéties inutiles causées par la libido incessante du dieu des dieux. Aujourd’hui, nous allons voir la vie trépidante d’un héros, fils de Zeus, enfant de la pluie, bref, un type qui n’avait pas de chance à sa naissance. En résumé, ce jour est celui où Le Prof se fera connaître, le jour où je vais Persée (#lejeudemotbienamené #meshashtagssonttroplongspourcemonde).

 

L’histoire de Persée commence, non pas avec sa naissance, ni même avec son père, mais avec son grand-père. Acrisios était roi d’Argos. Il avait une fille magnifique nommée Danaé (non, pas le yaourt). Un jour, un oracle lui prédit que son petit-fils le tuera. Et comme tout grec qui se respecte, pour éviter le destin, il fera tout pour l’accélérer malgré lui, en faisant beaucoup souffrir sa fille, la personne qui lui est le plus cher, au passage. Il va donc enfermer Danaé dans une tour d’airain inaccessible afin de protéger cette dernière de tout rapport PEGI 18 et donc afin qu’elle ne puisse pas accoucher d’un futur assassin. Mais Danaé est une telle beauté virginale qu’elle finit par taper dans l’œil du plus libidineux des dieux (plus qu’Aphrodite, c’est dire !) : Zeus. Il ne peut violer Danaé sous la forme d’un animal, ni même l’approcher et la séduire sous une forme humaine, puisqu’elle est en haut d’une tour inexpugnable. Mais le problème, c’est que Zeus, il s’en contre-moque divinement : « Je ne peux pas monter dans la tour d’airain ? J’y descendrai donc ! » Non pas qu’il va se transformer en oiseau qui pourrait se faire abattre par quelque archer. Non. Quand Zeus descend dans une tour, il est swaggy, il est poète, il se déverse (ainsi que son liquide séminal) en une pluie d’or sur Danaé et la met enceinte évidemment. Neuf mois plus tard, Persée naît dans le plus grand secret, les servantes de Danaé gardant le silence. Il semblait donc que tout ce passait bien pour le garçon, mais c’est encore un bébé et comme tous les sales gosses, il faut qu’il chougne fort. C’est donc alerté par ses cris d’enfants incongrus qu’Acrisios monte dans la tour et rencontre son petit-fils. Acrisios n’est pas très content vous pensez bien, et sa réponse est… comment dire… quelque peu disproportionnée ? Il aurait pu tuer proprement Persée, mais non, Acrisios est aussi inventif que Zeus. Il va donc opter pour l’option collissimo et mettre Danaé et son fils dans une boîte et jeter à la mer ladite boîte. A ce moment, vous pouvez soupirer et pratiquer le facepalm. Bref, la vie commence bien pour le jeune Persée.

Heureusement pour eux, la caisse dérive jusqu’à une île, Sériphos, où ils sont repêchés par un pêcheur du nom de Dictys, frère de Polydecte, le roi de l’île. Dictys les recueillera et élèvera Persée comme son fils.

 

Je m’arrête là pour le moment, car la vie de Persée est bien pleine et l’article déjà bien long. Ce sera donc une série entière. A bientôt mes choux.

 

 

 

/Le Prof

 


18/06/2018
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Persée, héros sous le vent et sur l'Océan [2/4]

   Bien le bonjour à vous, mes amis, pour la suite de ce feuilleton perséen. Nous avons quitté le jeune Persée alors que lui et sa mère se faisaient recueillir par le bon Dictys. Nous le retrouvons maintenant alors qu’il est un jeune adulte dans la force de l’âge, à l’aube d’un banquet qui va tout changer pour lui.

 

L’enfance de Persée s’est déroulée sans heurt particulier, vivant humblement avec son père adoptif et sa mère, fils de pêcheur se croyait-il. C’est alors qu’il était jeune adulte que son oncle Polydecte organise un banquet pour une nana de l’île qui va se marier. Il invite le jeune Persée et prétend qu’il faut amener un présent à la future mariée : un cheval. En fait, Polydecte n’avait aperçu Danaé qu’une fois et, comme on l’avait dit en première partie, Danaé elle est bien bonn- belle. Elle est bien belle. Hum. Et Polydecte, il aimerait bien l’avoir sous sa pluie (si vous voyez ce que je veux dire). C’est pourquoi on peut penser qu’il cherche à apporter le discrédit sur Persée. En effet, si Persée est dans la honte, sa mère Danaé aussi sera éclaboussée par la honte. Ainsi, Polydecte pourra se montrer miséricordieux en prenant Danaé sous sa protection et sous sa couette. Parce que, rappelons que même si Dictys est le frère du roi, il n’en est pas moins pêcheur et donc pauvre. Ainsi, un cheval est un présent très coûteux pour Persée. C’est pourquoi il lance à Polydecte sur un ton ironique et un peu arrogant : « Je rapporterai la tête de Méduse plutôt ! » Bon, le lendemain au mariage il rapplique avec un cheval quand même (parce qu’il est travailleur ce Persée). Mais Polydecte l’a pris au mot et refuse le cheval. Il veut la tête de Méduse ! Et pour convaincre le beau parleur, il menace de prendre Danaé de force. Persée est à ce moment fort frustré et s’en va se lamenter au loin, dans un coin reculé de Sériphos où il peut se retrouver seul avec lui-même pour réfléchir. Enfin, pas tout-à-fait seul, car Hermès, messager des dieux, lui apparaît pour l’aider dans ce périple qui s’annonce. Un périple en effet car non seulement il n’est pas aisé de vaincre Méduse mais il n’est pas non plus aisé de l’atteindre. De plus, comme c’est un bon gars, Persée, et que c’est aussi son demi-frère, Athéna se joint au groupe. Comme quoi, dans son malheur, il a quand même de la chance ce fils de Zeus !

 

Bref, sur les conseils avisés des deux dieux, Persée s’en va à la recherche des Grées. Mais si, vous savez, dans le Disney Hercule ce sont les trois vieilles qui n’ont qu’une dent et qu’un œil pour trois ! Les Grées protègent quelque peu les Gorgones (dont fait partie Méduse) donc il ne sera pas facile de les convaincre d’aider Persée à accomplir sa quête. Aussi Athéna, qui n’est pas la moitié d’une sotte, l’enjoint à dérober la dent et l’œil des Grées pour les y contraindre, elles qui seront alors incapables de se nourrir et de voir. L’affaire et vite menée car bien que prudentes et savantes elles ne sont pas combattantes. Elles sont donc bien obligées de céder aux demandes de Persée et révèlent ainsi l’emplacement des Gorgones. Persée leur rend leurs dent et œil, c’est un homme d’honneur. Mais il suggère fortement aux Grées de ne pas prévenir les Gorgones de son arrivée, car il se pourrait qu’à leur prochaine rencontre il leur dérobe à nouveau leurs biens mais qu’il ne les rende pas dans un aussi bon état. Voilà un grand pas de fait dans sa quête ! L’heure est donc proche de leur confrontation, mais Persée sait pertinemment bien que le regard de Méduse pétrifie et là se trouve son plus grand défi alors. Mais Hermès et Athéna l’aiment bien et lui prêtent quelques artéfacts qui lui seront bien utiles. Hermès lui remet une paire de ses sandales, lui permettant ainsi de voler et donc de faire le moins de bruit possible en approchant de sa cible, ainsi que le casque d’Hadès qui rend invisible. Vous l’aurez compris, le plan est d’y aller en furtif (#MetalGearPersée), Persée n’est pas comme le sera son cadet Héraclès une brute sans cervelle. Athéna pour sa part lui offre une épée, ce qui est bien pratique pour trancher des têtes, et lui prête un bouclier poli de telle sorte qu’on dirait un miroir, pour se protéger du regard direct de Méduse. Persée s’équipe également d’une besace de toute beauté pour transporter la tête de la Gorgone (pas évident de transporter une tête pleine de serpents à la main). De là, stuffé comme il l’est, Persée accompli sa mission avec un grand succès et une facilité déconcertante. Il arrive sur les côtes d’Okéanos (Océan en bon français) où vivent les Gorgones. Il attend qu’elles fassent leur sieste, puisqu’elles ne s’attendent pas à de la visite, virevolte léger et invisible jusqu’à elles, décapite Méduse (c’est simple de savoir qui est qui, c’est la seule qui n’a pas un corps de femme humaine, vous savez les serpents, toussa, toussa) et se casse en deux-deux parce que du coup les deux autres sont assez vénères ! Après un bon temps de fuite et une rencontre avec Atlas qui n’a pas d’importance, il se rend compte déjà qu’il n’est plus poursuivi, ensuite qu’il est en Ethiopie (toute l’Afrique noire est l’Ethiopie pour les grecs). Il profite d’une petite pause pour rendre les cadeaux d’Athéna et Hermès à ceux-ci, sauf l’épée qu’Athéna lui laisse (il en aura sûrement besoin par la suite et de toute façon c’est une épée banale, pas magique) et bien sûr la tête de Méduse qu’il doit livrer à Polydecte. Il lui faut donc rentrer sur son île et délivrer Danaé, sa mère, du pervers Roi de Sériphos. Mais il va rencontrer quelques troubles en route, et ils seront contés dans un prochain article.

 

La prochaine fois, nous retrouverons donc Persée dans ses péripéties entre l’Ethiopie et Sériphos. Bisous les gens.

 

 

 

/Le Prof

 


18/06/2018
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Persée, voyageur au grand cœur [3/4]

   Bonjour à tous ! Nous voici de retour auprès de Persée pour la suite d’une saga héroïque. Aujourd’hui, nous allons découvrir comment trouver une femme. Vous êtes prêts ? C’est parti !

 

Nous avons laissé notre bon Persée en Ethiopie (en Afrique noire souvenez-vous, Ethiopie voulant dire en grec « visage brûlé ». Oui, je ferai un article sur l’Ethiopie mythologique.), ayant tout juste échappé aux deux Gorgones encore vivantes et croisé Atlas qui portait déjà à cette époque le ciel sur ces épaules. Ayant rendu son équipement divin aux dieux qui l’avaient aidé, ben il était bien penaud. C’est qu’il a une sacrée trotte à faire à pied pour retourner en Grèce ! Vous allez me dire que : « Ouiiiii… Mais c’est un demi-dieu… Une telle distance n’est pas un problème pour lui… En plus il va sûrement prendre un bateau pour couper par la mer… et blablabla. » Déjà vos mouilles, c’est moi que je raconte, et ensuite j’y viens ! Il ne fera pas tout le trajet à pied mais en volant ! Non pas qu’il lui est poussé des ailes en cours de route, ou presque. Dans sa fuite des Gorgones, Persée a couru à vive allure pendant des milles et des milles sans faire attention à ce qu’il se passait : la besace laissait couler du sang de Méduse au sol. Et ce sang contamina bon nombre de choses qui étaient là et qui n’avaient rien demandé à personne. De nombreuses, TRES nombreuses créatures furent créées ainsi. On notera par exemple Cerbère et son frère Orthros (le chien de garde de Géryon, et non, je ne vais pas faire la liste complète, il y a Google pour ça). Mais aussi et surtout, en ce qui nous concerne, Pégase ! En effet, ôtez-vous du crâne qu’Héraclès a monté Pégase. Que nenni, il s’agissait de Persée. On ne va pas épiloguer sur le fait que Pégase et Persée s’entendent déjà bien dès leur rencontre, ils s’apprécient, se respectent et Pégase accepte de se faire monter par Persée (n’y voir aucune allusion sexuelle, parce que, déjà, la zoophilie c’est mal m’voyez ?). Bon, après, Pégase c’est juste un cheval ailé, qui vient de naître en plus, pas un avion à réaction. Du coup le voyage, s’il est plus aisé et un poil plus rapide pour Persée, n’en prend pas moins quelque temps. Et sur la route il rencontre un autre mythe grec, que nous allons retranscrire rapidement ici.

 

Céphée était roi d’Ethiopie. Il avait une femme magnifique (du genre de Danaé), Cassiopée, qui lui donna une fille toute aussi belle. Tout allait bien dans le meilleur des mondes pour cette famille royale, jusqu’à ce que le drame arrive. Cassiopée, qui avait pris la confiance, se vanta dans un excès d’orgueil d’être plus belle que les Néréides (des nymphes marines filles de Nérée, le même qu’Héraclès humiliera plus tard en cherchant le jardin des Hespérides, et de l’océanide Doris) qui forme un cortège somptueux autour de Poséidon. Elles n’apprécient pas les paroles de Cassiopée car elles sont très fières de leur beauté (et elles ont de quoi !) et se sentent alors insultées au plus haut point. Elles demandent alors à Poséidon de les venger, ce qu’il accepte parce qu’Amphitrite, l’une des Néréides, est la femme de Poséidon. En gros, Cassiopée a merdé avec les mauvaises personnes. Poséidon envoie donc un monstre marin ravager le pays et je te stoppe tout de suite Billy : tu reposes doucement ce kraken qui n’a rien à foutre ici parce que c’est un monstre nordique et qu’on est en Grèce Antique ! Bref. Le pays est ravagé, Céphée ne sait plus quoi faire, tout le monde est triste. Céphée s’en va donc voir un oracle qui lui indique que pour calmer la bête et apaiser le courroux de Poséidon et des Néréides, il lui faut faire une offrande de grand prix : Andromède, sa fille. Je vous garantis que l’ambiance au palais n’est pas jouasse. Mais Andromède accepte son destin et s’en va se sacrifier auprès du monstre, en plus elle était destinée à un mariage forcé avec le frère de son père (ce à quoi elle s’était déjà résigné, mais mieux vaut encore être une martyre vierge qu’une épouse triste).

C’est là que nous retrouvons Persée qui arrive au moment où Andromède est sur son rocher près d’une mer agitée et avec un monstre marin affamé. Voyant la scène, Persée, en homme vertueux et vaillant, vole à la rescousse de la jeune femme sur le dos de Pégase. Il tua le monstre et la sauva de la mort (selon les versions soit à coup de pierres, soit à coup d’épée, soit à coup de tête de Méduse, là n’est pas l’important). Le seul commentaire de Poséidon sur cet incident fut : « Hmm… Legit. Bien joué mon neveu. » Et la rancune envers l’Ethiopie fut oubliée. Persée décida d’épouser Andromède, en récompense (avec son accord quand même, je vous rappelle que c’est un homme foncièrement bon et contre le mariage forcé car sa mère est dans ce même tourment, c’est ce pourquoi il est parti au départ). Céphée et Cassiopée n’y voient pas d’inconvénient parce que Persée les a sauvé le pays et leur fille, qu’Andromède est d’accord et que ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu l’air aussi heureuse. Le seul à râler et à faire un esclandre, c’est le frère de Céphée à qui Andromède était promise (et vu le canon qu’elle est, on pourrait presque comprendre pourquoi il défend son steak le tonton !). Persée régla vite le problème à coup de Méduse.

 

Voici donc comment vous pouvez trouver une femme. Andromède lui donnera plusieurs enfants dont les plus célèbres sont Persès qui fondra le royaume de Perse et Alcée qui sera l’arrière-grand-père d’un certain Héraclès. Il est d’ailleurs bizarre de constater qu’ainsi Persée est à la fois un frère aîné et un ancêtre d’Héraclès #consanguinité. Bref, ces grecs !

 

 

 

/Le Prof

 


20/06/2018
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Persée, retour fatal [4/4]

   Bonjour vous ! Nous revoici pour une ultime fois dans le récit épique de la vie de Persée. Nous l’avons laissé la dernière fois en Ethiopie avec une belle photo de famille : des beaux-parents heureux, une femme magnifique et heureux, et l’oncle de cette dernière qui restait de marbre #drôlance. Maintenant, il faut bien qu’il retourne enfin sur son île !

 

Et en effet, toutes les péripéties étant terminées, il put prendre un peu de repos auprès de sa femme avant de repartir avec elle à Sériphos. Déjà pour délivrer sa mère Danaé du joug de Polydecte, ensuite pour lui présenter sa bru. Le voyage est calme et rapide (plus facile de voyager sur un bateau appareillé spécialement par le roi d’un pays). Persée retrouve sa mère dans une position peu enviable car Polydecte s’est approprié Danaé. On parle même de viol. Et Persée n’aime pas ça, mais alors pas du tout. Qu’est-ce qu’il va faire ? Tenir parole (je vous avais dit que c’était un homme d’honneur) : il offre la tête de Méduse à Polydecte en la sortant de sa besace. Ainsi prend fin le règne du méchant Polydecte, dans les cris de peur qu’il pousse alors qu’il se pétrifie sous le regard de la Gorgone décapitée. Après cela, Persée ne se sent pas de gouverner Sériphos, en effet, il n’est que l’hôte de cette île et en rien légitime à la gouverner. C’est pourquoi il laisse les rennes du pays à Dictys, le bon et juste pêcheur et frère du précédent roi (donc question légitimité il se pose là quoi). Sur ce, il repart de plus belle avec Andromède vers son véritable pays : Argos. Il laisse Danaé sur Sériphos parce qu’elle craint encore un peu son père (leur dernière entrevue s’est terminée par un colis à la mer, souvenez-vous) et parce qu’elle s’y plaît bien et que tout le monde l’apprécie fort. Avant de se mettre en route, il fut interrompu par Athéna qui revint vers lui pour lui suggérer de ne pas garder la tête de méduse ni la laisser à la garde d’un homme (elle est maline et sait que d’une part ce fera une bonne arme à son arsenal, et d’autre part qu’un tel objet pourrait foutre le bordel très rapidement), ce que le héros accepte volontiers de laisser ce fardeau à Athéna qui a été de si bon conseil durant son périple. Voilà pourquoi on retrouve la tête de Méduse sur le bouclier d’Athéna. #LeSaviezTu

 

Donc, Persée et sa femme s’en vont pour la cité d’Argos. Acrisios, le grand-père de Persée, qui y était toujours roi, l’appris et se mit à flipper comme jamais car il entendait encore les paroles de l’oracle qui lui prédisait sa mort par la main de son petit-fils. Acrisios prit alors la poudre d’escampette en moins de temps qu’il n’en faut pour dire parricide, et ce pour la cité de Larissa en Thessalie, chez un autre roi qui était son ami. Avec l’histoire du colissimo à l’époque et maintenant avec son exploit face à la Gorgone, le nom de Persée n’est pas inconnu et il commence à avoir sa petite célébrité en Grèce. C’est pour cela que, arrivé à peine à Argos, il est convié par le roi Teutamidès à participer à des jeux funéraires que ce dernier organisait en l’honneur de feu son père. Constatant l’absence d’Acrisios et n’ayant pas grand-chose à faire du coup, il accepta et s’en alla vers cette cité qui l’attendait. Tout se passait bien jusque l’épreuve du lancer de disque. Il n’est pas question ici qu’il n’a pas su lancer le disque, au contraire, il l’a trop bien lancé ! Il a envoyé le disque tellement fort et loin qu’il a atterri dans la tête d’un type dans les gradins ! Cet homme en est mort d’ailleurs. Cette ville, c’était Larissa. Cet homme, c’était Acrisios. Ce disque, c’était le destin.

 

La suite de l’histoire n’est pas très passionnante. Le pauvre Persée ne voulait pas du tout tuer son grand-père et il n’avait aucune rancœur envers lui, malgré les dangers que lui et sa mère avaient encourus dans cette caisse jetée à la mer. Mais il était héritier du roi et se retrouvait avec un royaume sur les bras dont il ne voulait pas. Homme d’honneur, il ne voulait pas s’asseoir sur le trône d’un homme qu’il avait tué, ne fusse que par accident. Il échangea alors Argos contre Tirynthe avec le roi Mégapenthès. En Tirynthe, il fonda deux villes célèbres : Mycènes et Midée ; et il vécut heureux avec sa femme Andromède et ses enfants à ses côtés.

 

Persée est pour ainsi dire, l’inverse d’Héraclès : plus homme que dieu, calme et réfléchi, foncièrement bon et humble. Il est d’ailleurs amusant de constater que ces deux héros que tout oppose sont pourtant aussi liés l’un à l’autre, d’une part par le sang (rappelez-vous que Persée est l’arrière-arrière-grand-père d’Héraclès mais aussi son demi-frère) mais aussi par le culte car s’il est deux héros qu’on retient ce sont bien eux.

 

Je puis désormais annoncer la fin de la saga perséenne qui aura été plus longue que prévue. Mais vous savez ce que l’on dit : plus c’est long, moins c’est court. Sur ces mots d’une grande sagesse, je vous dis à bientôt.

 

 

 

/Le Prof

 


20/06/2018
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