La création du monde
La Mésopotamie regroupait les civilisations des Assyriens, Akkadiens, Babyloniens et Sumériens, qui s'étaient développées entre les grands fleuves du Tigre et de l'Euphrate. Vers 3200 avant notre ère, la civilisation sumérienne donna naissance à une vaste mythologie qui, enrichie au fil du temps, résista aux changements. Le pouvoir mésopotamien quitta Sumer pour Akkad, puis pour l'Assyrie et enfin pour l'Etat de Babylone, mais les dieux restèrent les mêmes. Avec cependant une notable évolution en ce qui concerne leur apparence. Initialement confondus avec les formes de la nature et de sexe indéterminé, ils prirent lors d'une première modification une allure animale. Et finalement, ils ne se différencièrent plus des hommes que par leur taille, leur force et leur immortalité. Trêve de prologue enfin, attaquons par le moment crucial de la création du monde.
A l'aube des temps n'existaient ni terre ni ciel ; seul l'élément liquide était présent. Apsû et Tiamat, l'eau douce et l'eau salée, régnaient. Puis un jour, les eaux d'Apsû se mêlèrent à celles de Tiamat pour former Mummu, les vagues, ainsi que le couple primordial, Lahmu et Lahamu. Plus tard, un autre enfant, Kingu, allait naître de leur union. Vinrent ensuite Anshar et Kishar, qui ensemble engendrèrent Anu, le premier roi des dieux. Celui-ci enfanta avec son épouse Ki le jeune Ea (que l'on trouve plus fréquemment sous le nom d'Enki), son frère Enlil, destiné à accéder au trône, et sa sœur Ninhursag. Mais les jeunes dieux qui résidaient dans le vaste corps liquide de Tiamat étaient si turbulents qu'ils dérangèrent leur ancêtre Apsû (Ah, ces jeunes ! Les valeurs se perdent !), qui commençait par ailleurs à s'inquiéter de leur pouvoir. Il décida donc de les détruire en s'associant à Mummu. Il confia ses plans à Tiamat, mais celle-ci fut réticente à de telles extrémités. Tiamat avertit Ea/Enki du complot et ce dernier captura Mummu avant de plonger Apsû dans un profond sommeil pour le tuer plus facilement. Tiamat en fut, pour le moins, assez mécontente... Mais l'outrecuidance d'Enki ne s'arrêta pas là, et il s'empara des profondeurs liquides où il s'installa en compagnie de son épouse Damkina. Celle-ci donna naissance à Marduk, le plus grand des dieux, qui adorait jouer avec le vent et créer des tempêtes.
Le temps passa et, encouragée par les autres divinités qui n'avaient pas non plus apprécié le meurtre d'Apsû, Tiamat se prépara à combattre Marduk, le fils de son ennemi. Elle convoqua onze monstres et serpents qu'elle plaça sous le commandement de son fils Kingu, qu'elle avait pris comme nouvel époux (tant qu'à faire). A ce même Kingu elle remit les Tablettes du Destin. Ea/Enki demanda à Marduk de relever le défi. Celui-ci accepta à la condition d'obtenir, en cas de victoire, le titre de chef suprême des dieux. Il fut doté d'armes au pouvoir irrésistible et souleva une tempête qui immobilisa Tiamat. Puis il mit l'armée en fuite et fit prisonnier Kingu, qui finalement, fut exécuté. Enfin et pour terminer les choses en beauté, Marduk divisa le corps de Tiamat. De la partie supérieure, il forma la voûte céleste avec étoiles et planètes ; de la partie inférieure il créa la terre ; et de ses yeux, il fit couler le Tigre et l'Euphrate. La déesse Ki en profita pour créer l'homme en mélangeant le sang de Kingu à de l'argile, sur les conseils d'Enki. Marduk confia ensuite les Tablettes du Destin, qu'il avait récupérées au cours de la bataille, à son oncle Enlil, puis il fut intronisé par l'assemblée des dieux qui érigèrent un sanctuaire en son honneur et donnèrent à celui-ci le nom de Babylone.
"Lorsque Là-haut le ciel n’avait pas encore de nom,
Et qu'Ici-bas la terre n'avait pas de nom,
Seuls, Apsû, le primordial, le géniteur,
Et Tiamat, la génitrice qui les enfantera tous,
Mêlaient en un seul tout leurs eaux :
Ni bancs de roseaux n'y étaient encore agglomérés,
Ni cannaies n'y étaient discernables.
Des dieux nul n'était encore apparu,
Ils n'étaient ni nommés ni dotés de leur destin"
Enuma Elish, le poème de la création de l'univers.
/Spawy
Le Livre de L'Apocalypse
L'Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament. Rédigé à la fin du Ier siècle par un dénommé Jean, que l'on confond parfois avec l'apôtre du même nom, il se présente comme une révélation, racontée à la première personne du singulier, de la manière dont le peuple de Dieu sera délivré. Selon un plan proposé par Raymond E. Brown dans son ouvrage Que sait-on du Nouveau Testament ?, il pourrait se diviser en cinq parties, elles-mêmes subdivisées en chapitres : après un court prologue viendraient les lettres aux sept Eglises, les deux parties de l'expérience de révélation, et un épilogue assorti d'une bénédiction de conclusion.
Le livre s'ouvre sur une adresse de Jean aux sept Eglises, dans laquelle il explique avoir été contacté par un ange. Celui-ci lui aurait permis d'assister à un évènement n'ayant pas encore eu lieu. "Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ! Car le temps est proche", écrit l'auteur avant d'entamer une description des scènes qu'il a pu voir par le biais de la révélation.
Pour résumer les évènements majeurs de ses visions, dont nous étudierons les créatures plus en détail à travers une suite d'articles, nous dirons qu'elles commencent par une apparition du Christ drapé dans des attributs royaux. Une porte s'ouvre vers le ciel, laissant voir le Dieu créateur et l'Agneau rédempteur, entourés d'une cour céleste composée majoritairement de vieillards. Autour du trône divin se trouvent quatre créatures pourvues chacune de six ailes et d'une multitude d'yeux qui font le tour complet de leurs têtes. Jean aperçoit également un codex, fermé par sept sceaux, que personne ne semble digne d'ouvrir jusqu'à ce que l'Agneau, ayant versé son sang pour les hommes, se révèle le meilleur candidat. L'Agneau fait donc sauter le premier sceau et le premier des quatre cavaliers de l'Apocalypse bondit sur la Terre : "Je regardai, quand l'agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre."
Débute alors le jugement du Monde, au cours duquel cent quarante-quatre mille croyants sont marqués d'un sceau qui les sauvera. Les autres hommes, ne possédant pas de symbole protecteur sur le front, subissent un enchaînement de catastrophes déclenchées par l'ouverture progressive du codex. La plupart d'entre eux cherche à se donner la mort, sans y parvenir, jusqu'à ce qu'après l'ouverture du dernier sceau, un silence d'une demi-heure se fasse.
Puis le deferlement de la colère du ciel reprend. Après les sept sceaux, sept sons de trompette annoncent successivement de nouveaux malheurs et un déluge de feu s'abat partout sur la Terre. Cette fois-ci les hommes se pressent devant Dieu pour implorer sa pitié mais ils ne se repentissent pas de leurs péchés. Jean, qui observe la scène, est soudain pris à parti et se voit confier la tâche de prophétiser : pour cela, il lui est demandé d'avaler un petit livre qui paraît doux sur sa langue, mais terriblement amer dans son estomac.
Se dressent ensuite dans le ciel une femme travaillée par les douleurs de l'enfantement et un dragon terrible, prêt à dévorer l'enfant à naître. Ce dernier est sauvé par Dieu, qui envoie l'archange Michel combattre le démon, mais celui-ci, une fois précipité sur le sol, ne s'avoue pas vaincu et pourchasse la jeune mère.
Jaillit soudain de l'eau une bête affreuse que les hommes, inconscients, se mettent à vénérer comme le seul véritable dieu, pensant qu'aucun autre ne peut rivaliser avec elle. Elle est rejointe par une seconde bête qui naît de la terre. La première, possédant plusieurs têtes, symbolise les religions polythéistes, tandis que la seconde, parée comme un agneau mais portant l'âme d'un démon, représente une parodie christique, une forme de Chist démoniaque. On les identifie régulièrement comme étant Léviathan et Béhémoth, deux créatures mentionnées dans le Livre de Job, qui fait partie de l'Ancien Testament, et destinées à être consommées après la fin du monde par les fidèles y ayant survécu.
Paraissent enfin sept anges tenant sept fléaux, lesquels tuent horriblement la plupart des hommes qui avaient survécu aux précédentes catastrophes. S'élèvent alors les clameurs des cent quarante-quatre mille survivants, rejoints par la totalité des martyrs qui reviennent à la vie. Ensemble, ils louent Dieu et se voient invités au banquet des noces de l'Agneau. Ce dernier épouse en effet la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui apparaît progressivement à mesure que sont défaits les impies et les méchants. Un cavalier blanc désigné comme la Parole de Dieu met à mort les deux bêtes, les rois et les armées rescapées, achevant le travail de destruction du mal et de la corruption, puis les corps de ces derniers adversaire sont servis comme nourriture au banquet. Le dragon, c'est-à-dire Satan, est quant à lui enchaîné et enfermé pour mille ans.
La nouvelle ville sainte, lieu idyllique où vivront les Justes ayant été sauvés, se dévoile enfin tout à fait. "Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu." Dieu s'adresse alors à Jean et lui dit : "Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort."
Le livre s'achève sur une bénédiction et sur une mise en garde : quiconque défomera les propos consignés par Jean se verra souffrir des milliers de tortures qu'il décrit.
J'ai tenté de vous proposer un résumé du livre de l'Apocalypse, en espérant ne pas m'attirer les foudres divines, sans prétendre en apporter ma lecture ou en discuter le sens. Je suis néanmoins ouverte aux commentaires de personnes qui maîtriseraient assez le texte pour nuancer certains de mes propos ou m'en proposer leurs interprétations. Le mieux, pour comprendre tout cela, reste encore de se référer au texte source, alors je ne pourrai que vous encourager à consulter par vous-même le livre de l'Apocalypse. Mais ne vous inquiétez pas, nous l'aborderons encore plusieurs fois ensemble, pour tenter d'approcher de plus près ses fascinantes créatures.
/Spawy
La Futakuchi-onna
Or donc, parlons un peu de la Futakuchi-onna (à prononcer « foutakoutchi-onna » en insistant sur les n). La Futakuchi-onna est un yokai féminin qui apparaît à cause de l’avarice. Je vous raconte : il était une fois un homme très avare. Il était un tel grippe-sou qu’il refusait de lâcher le moindre denier pour ne serait-ce qu’entretenir une famille. Aussi était-il seul, ne trouvant que des femmes trop coûteuses à marier. Un jour, une femme d’une beauté à se taper le cul par terre se présenta à lui. D’abord méfiant (et oui, une belle femme coûte cher à entretenir), il se ravisa très vite constatant qu’elle mangeait très, très, TRES peu, comme elle le lui avait annoncé. Occasion en or, l’avare se maria avec la femme. Les jours passèrent, sa femme resta d’une beauté et d’une contenance parfaites, la meilleur des femmes pour pas un rond. Au bout d’un certain temps pourtant, le mari se rendit compte que les stocks de nourriture diminuaient plus qu’ils ne consommaient lui et sa femme (toujours rassasiée avec une bouchée). Ce n'étaient pas des voleurs, ni des nuisibles, mais qu’était-ce alors ? Le mari devint fou à cause de ce mystère ! C’est là qu’il commença à soupçonner tout le monde, paranoïaque qu’il était devenu. Et un jour, alors qu’il espionnait sa femme, il eut la réponse. Et mon dieu quelle réponse ! Il voyait les cheveux de sa femme bouger par une sorte de sorcellerie, attrapant de la nourriture pour se diriger ensuite vers l’arrière du crâne de sa femme et nourrir une énorme bouche aux grandes lèvres charnues et pleine de dents. Sa femme était un yokai, une Futakuchi-onna.
La Futakuchi-onna est donc une femme qui présente un joli minois tout en cachant une bouche monstrueuse sous ses cheveux. Comme le Pokémon Mysdibule.
Si l’avarice est toujours le moteur de l’apparition d’une Futakuchi-onna, cette femme maudite n’arrive pas forcément en l’état comme dans cette histoire. Il se peut que la deuxième bouche « pousse » sur la tête d’une femme ordinaire qui mange peu. Il est aussi dit qu’en cas de remariage, si la femme délaisse son enfant adopté (belle-fille ou beau-fils) au profit de celui qu’elle a mis au monde et que ce premier décède, alors l’esprit de l’enfant adopté (qui est mort donc) peut venir hanter sa belle-mère en la transformant en ce yokai en guise de punition pour l’avarice dont elle eut fait preuve à son égard. Pourquoi punition ? Simplement parce que cette deuxième bouche réclame de la nourriture et peut gronder la femme s’il elle n’a pas satisfaction. Elle peut aussi crier et faire souffrir la femme hôte, et le seul moyen de calmer ce mal est de nourrir la bouche. Bouche qui mange comme quatre, bien évidemment. Que ce soit dans un cas ou dans un autre, la Futakuchi-onna est une punition de l’avarice (celle du mari ou de la femme) quand elle devient ridiculement importante.
Voilà, c’est tout pour moi pour l’heure. Si vous aimez les yokai, ne vous en faites pas, j’en ai encore sous la manche et je ne suis pas avare sur ce sujet. Sur ce, à bientôt et méfiez-vous des femmes low-cost.
/Le Prof
La Yuki-Onna
« -Bondour et bienvenue visiteur-san.
-Mais que fais-tu ?
-Ben je commence ton article Prof ! J’ai bien le droit nan ?
-Tu sais que c’est un peu raciste de faire l’accent japonais ? Je ne veux pas de cela chez moi.
-Mais…
-Nope. Tu fais silence misérable ! »
Bien le bonjour, mes petits nems. Aujourd’hui, nous replongeons dans-
« -Parce que ‘‘mes petits nems’’ c’est pas raciste peut-être ?
*Bruit de baffe*
-Je vais vraiment te faire du mal si tu continues. Tu sais ça ? »
Je disais quoi déjà… Ah oui ! Aujourd’hui, nous replongeons dans le monde merveilleux des yokai ! Tout en faisant encore le lien avec mes premières amours que sont les pokémons.
Nous allons parler de la Yuki-onna, littéralement la femme-neige. Je ne vous tiens pas en haleine, le pokémon qui lui est apparenté est Momartik. Donc, la Yuki-onna est une femme, ou du moins le spectre d’une femme ayant péri dans une tempête de neige. Elle est décrite comme étant d’une pâleur aussi extrême que sa beauté, portant un kimono blanc et possédant un regard effrayant. Elle semble glisser sur le sol sans laisser quelconque trace de pas. Elle apparaît aux hommes qui sont pris dans les tempêtes de neiges. Pour tout dire, elle leur apparaît pour les perdre en montagne après avoir affirmé pouvoir les en sortir, et ils meurent de froid. Ou encore, elle leur offre un baiser glacé qui les laisse littéralement de glace. Mais cet esprit n’est pas mauvais par nature. Si elle fait du mal, c’est bien malgré elle. Elle est sincère quand elle propose de raccompagner les voyageurs égarés. Elle sait sa condition d’âme damnée et ne cherche qu’à ne pas faire connaître le même sort aux autres (c’est-à-dire de mourir de froid dans une tempête de neige). De même, ses baisers sont la manifestation de sa solitude. Enfin, il y en a quand même qui sont de vraies s*lopes.
Maintenant, laissez-moi vous conter une histoire sur la Yuki-onna. Il était un vieux bûcheron et son très jeune apprenti qui furent surpris par une tempête de neige alors qu’ils travaillaient en montagne. Ils trouvèrent rapidement refuge dans un refuge, firent du feu et passèrent le temps avant d’aller se coucher. En pleine nuit, le jeune homme se réveilla à cause de l’extinction du brasier. Et alors qu’il s’apprêtait à se lever pour le rallumer, il fut pris de stupeur devant la vue d’une femme au teint pâle vêtue d’un kimono blanc. Cette dernière se pencha sur le vieux bûcheron et l’embrassa. Le vieillard sembla devenir bleu de froid. La femme s’avança alors vers le jeune et fut prise de pitié pour son jeune âge. Elle lui dit qu’elle le laisserait en vie s’il ne révélait jamais à qui que ce soit ce qui venait de se passer. Le garçon n’eut pas le temps de dire mot qu’elle était déjà partie. Il se rendormit sans plus penser au feu. Au lever, la tempête s’était tue et l’apprenti ne pouvait plus dire si les événements de la nuit étaient réels ou un songe. Néanmoins, il se rendit compte que son maître était mort de froid. Bien des années plus tard, il s’était marié à une superbe femme et avait même été comblé par la naissance d’enfants. Toujours il se souvenait de cet étrange rêve et jamais il n’en avait parlé à quiconque. Mais un jour, il profita d’un moment d’intimité avec sa femme aimante pour lui conter ce songe absurde. A ses mots, sa femme se mit en colère et prit un air effrayant. En effet, sa femme était la Yuki-onna qui s’était donnée à lui puisqu’il avait tenu sa promesse de ne jamais parler d’elle. Elle l’épargna de nouveau, non pas par pitié pour lui mais pour leurs enfants. Ainsi elle lui renouvela sa menace de mort si, en plus de reparler de la nuit de tempête, il venait à mal traiter leurs enfants.
C’est beau non ? Moi je trouve que oui. Je m’en vais alors vous laisser sur cet instant de poésie. A bientôt et méfiez-vous des beautés froides !
/Le Prof
La Yama-Uba
Bien le bonjour, chers amis. Les cours ont repris et c’est un peu le bazar. Revenons donc avec un sujet simple. Aujourd’hui nous repartons vers le Japon et ses yokai.
La Yama-Uba (ou Yamamba ou Yamanba) est donc un yokai du folklore nippon qui ressemble à une vieille femme très, très laide. Elle a les cheveux blancs, une peau plutôt sombre pour ne pas dire noire, un kimono rouge (en lambeaux) et une bouche énorme. Elle habite dans une hutte de montagne. Oui, vous me direz qu’il y a beaucoup de yokai en montagne, mais sachant que tout le milieu du Japon est recouvert par une forêt sur des montagnes et que la forêt est sacrée pour eux (un lieu très spirituel où résident nombre d’esprits), on comprendra que les monstres habitent ce lieu. Bref. La Yama-Uba peut se transformer soit en femme ultra sexy, soit en petite mamie gâteau toute gentille. Pourquoi ? Mais pour attirer les humains (plus souvent des hommes) et les dévorer bien évidemment !
Voilà, vous savez tous ce qu’il fau-
« -Tu ne vas pas écrire que ça ?
-Bah tu veux que j’invente des pouvoirs et des histoires sur la Yama-Uba ?
-Non, mais dis voir Prof, tu as déjà entendu parler de la polémique sur Lippoutou ?
-Oh… Je vois de quoi tu veux parler. Pour une fois, tu m’es bien utile ! »
Quand vous entendez le nom de Lippoutou (c’est un pokémon, pour celui qui ne suit pas au fond de la classe) il se peut que vous ayez deux réactions. Soit vous pouffez parce qu’elle est ridicule, soit vous criez au scandale. Les plus jeunes ne le savent sans doute pas mais avant le violet, Lippoutou était noire. On a crié au racisme et tout plein d’absurdités comme ça. Quoi ? Si moi je suis raciste ? Pas du tout, mais j’estime que de mettre le racisme sur le tapis alors que ce n’est pas justifié est stupide. En effet, les hérauts autoproclamés défenseurs de nos mœurs ont vu en ce pokémon une grosse noire avec de grosses lèvres, mais le problème, c’est qu’ils l’ont analysé avec le prisme de la culture occidentale. Le fait que ce soit une créature japonaise inspirée par le folklore japonais n’a jamais traversé l’esprit de ces pédants étatsuniens ou européens. Oui, Lippoutou est un pokémon inspiré de la Yama-Uba. Je vous laisse faire les rapprochements.
Bon, maintenant j’en ai fini. Pardonnez la petitesse de cet article et aussi la moitié polémique. Je vous laisse donc sortir avent la sonnerie en vous souhaitant un bon weekend. Et n’oubliez pas de faire attentions aux mamies gâteau toutes gentilles !
/Le Prof
Les Nymphes, présentation générale
Les nymphes sont fréquemment représentées aux côtés des satyres dans la mythologie grecque. Comme eux, elles représentent la force vive de la nature et peuplent les forêts. Mais on les retrouve également dans les vallées, les rivières, les montagnes... Dans tous les lieux, en somme, où la nature conserve ses droits.
Les nymphes sont définies par Homère comme les filles de Zeus, mais on lit aussi parfois qu'elles sont nées d'une goutte de sang d'Ouranos. Elles deviennent parfois les suivantes de grandes divinités comme Artémis, Apollon, Dionysos ou Pan, mais aussi de nymphes d'un rang plus élevé comme Calypso. Elles ont l'apparence de jeunes femmes élégantes et séduisantes, allant nues ou peu vêtues. De nature bienfaisante, elles possèdent une très longue espérance de vie et par l'union avec les mortels, deviennent mères de héros, ou demi-dieux.
Il existe différentes sortes de nymphes, selon leur habitat :
- les Epigées sont les nymphes terrestres, et parmi elles les Dryades sont les nymphes des arbres.
- les Hydriades sont les nymphes de l'eau, et ainsi les Naïades et les Néréiades sont respectivement les nymphes des sources et des mers.
- les Ouranies sont les nymphes célestes, dont on connaît les sept soeurs Pléiades.
- les Lampades ou Avernales sont les nymphes infernales.
- les Muses, enfin, passées de trois à neuf au fil du temps, sont les médiatrices entre le dieu et le poète.
/Spawy
Les Cavaliers de l'Apocalypse
Au nombre de quatre, les Cavaliers de l'Apocalypse sont des êtres célestes qui apparaissent au chapitre 6 du livre de l'Apocalypse. Il y est dit que leur chevauchée est annonciatrice d'une fin du monde imminente. Ils font leur apparition lorsque l'Agneau, allégorie de Jésus-Christ revenu du royaume des morts, déverrouille les quatre premiers sceaux. Le dernier verset dit : "Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre."
En effet, chacun des cavaliers représente un aspect destructeur pour le monde tel qu'il est décrit dans la Bible. On retrouve en premier lieu l'épée, symbole de l'annihilation de toute vie par la guerre. Dans un deuxième temps, la famine, avec la raréfaction des denrées indispensables à la survie de tous. Ensuite, dans un troisième temps, la mort, l'extinction de tout ce que porte cette Terre. Et enfin dans un quatrième temps, les bêtes sauvages, souvent traduit par "l'heure des loups", qui feraient référence aux créatures du Malin qui viendraient parachever le travail et se repaître des éventuels survivants.
Voici le texte de l'Apocalypse (6,1-8) :
"Et ma vision se poursuivit. Lorsque l’Agneau ouvrit le premier des sept sceaux, j’entendis le premier des quatre Vivants crier comme d’une voix de tonnerre : « Viens ! » Et voici qu’apparut à mes yeux un cheval blanc ; celui qui le montait tenait un arc ; on lui donna une couronne et il partit en vainqueur, et pour vaincre encore.
Lorsqu'il ouvrit le deuxième sceau, j’entendis le deuxième Vivant crier ; « Viens ! » Alors surgit un autre cheval, rouge-feu ; celui qui le montait, on lui donna de bannir la paix hors de la terre, et de faire que l’on s’entre-égorgeât ; on lui donna une grande épée.
Lorsqu'il ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième Vivant crier : « Viens ! » Et voici qu’apparut à mes yeux un cheval noir ; celui qui le montait tenait à la main une balance, et j’entendis comme une voix, du milieu des quatre Vivants, qui disait : « Un litre de blé pour un denier, trois litres d’orge pour un denier ! Quant à l’huile et au vin, ne les gâche pas ! »
Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait : « Viens ». Je regardai, et voici que parut un cheval d'une couleur verdâtre. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait..."
On trouve mention des cavaliers de l'Apocalypse dans de nombreux domaines. En effet, ils ont influencé et inspiré de multiples œuvres : certaines de littérature, comme celles d'Agatha Christie, Terry Pratchett, Henri Vernes; d'autres dans la bande dessinée, chez Marvel avec le Ghost Rider ou encore chez Goon; certains films dont Insaisissable, où les quatre héros magiciens se font appeler "les quatre Cavaliers"; et même des séries télévisées, comme Supernatural où les deux protagonistes doivent affronter tour à tour, chaque cavalier.
~ le Voyageur
Le Xénomorphe
"-Aujourd'hui on retourne à la SF !
-Back to the future donc !
-Je n'osais pas la faire...
-Heureusement que je suis là."
Et oui aujourd'hui je vous ramène à la SF et à l'un de ses monstres sacrés, l'extraterrestre qui a terrifié une génération, la créature au crâne le plus phallique de l'univers, l'Alien par excellence: le Xénomorphe.
Né en 1979 devant la caméra de Ridley Scott mais conçu sur la table à dessins d'un dessinateur suisse à l'univers plus que glauque, Hans Ruedi Giger (ayant aussi travaillé sur le film Dune, je garde mes références), le Xénomorphe a fait sa petite révolution dans les créatures extraterrestre tout comme son film l'a fait dans le registre de l'angoisse.
En effet le Xénomorphe est un alien parmi les extraterrestres *rit* : là où les récits de science-fiction nous avaient habitués à des envahisseurs dotés d'une technologie dépassant largement celle de l'humanité, cette créature ressemble bien plus à une bête sauvage. Son intelligence est celle d'un insecte social (comme une fourmi): il attaque tout ce qui n'est pas de son espèce et n'a aucune conscience individuelle, la communauté passe avant tout.
En revanche ses spécificités physiques font frémir (nous nous cantonnerons ici à la description du spécimen standard, issu d'un humain): un spécimen adulte a une forme humanoïde avec deux bras et deux jambes dotés de griffes ainsi qu'une longue queue se terminant en pointe. Son dos comporte quatre appendices en forme de tuyaux (dont mes recherches n'ont pas permis de trouver l'utilité, mais qui rendent plutôt bien).
Sa longue tête ne comporte ni nez, ni yeux ni oreilles. Tout comme les fourmis il possède des organes sensoriels lui permettant de percevoir les phéromones des êtres vivants autour de lui et de frapper avec force et précision.
Le bas de son visage n'est qu'une bouche aux crocs brillants comme du métal. Sa langue peut sortir pour frapper avec violence quiconque passe à sa portée et est de plus dotée d'une petite mâchoire à son extrémité. Sa salive peut se solidifier pour former un nid ou immobiliser certaines victimes vivantes.
Il peut aussi cracher de l'acide à longue portée (à la manière d'un cobra). Son sang étant entièrement composé de ce liquide corrosif, la moindre blessure d'un alien peut grièvement blesser son agresseur et percer la coque du vaisseau dans lequel le combat se déroule.
Sa peau est recouverte de silicium, ce qui le protège comme une armure. Enfin il se déplace avec vitesse et furtivité dans tous les milieux même dans l'eau.
A sa forme adulte après 10 jours de croissance, il mesure jusqu'à 2m50. Cette taille ajoutée à ses caractéristiques physique achève d'en faire le prédateur ultime.
Pour éviter de trop vous perdre, je vous parlerai des autres formes du Xénomorphe dans d'autres articles. Le prochain sera la Reine !
Surveillez ce qui bouge sous votre lit.
/Shaï-Hulud
L'incube
Bonjour, bonsoir, et bienvenue dans ce tout premier article de la catégorie Démons Bibliques de l'Encyclopédie Fantastique. Têtes cornues, péchés, diabolisation de dieux païens et bas instincts seront présents tout au long des articles à suivre. Et nous commencerons cette descente aux Enfers avec une créature suspectée d'abuser sexuellement des femmes endormies.
Un incube (du latin « incubus » signifiant « couché sur ») est un démon mâle, ou un ange déchu par la luxure, qui s'en prend généralement aux femmes - bien que des attaques sur des hommes aient également été remarquées. Il se glisse dans le lit de sa victime pour "la traiter comme une épouse" nous dit chastement le moine Ernauld, et pèse sur la poitrine de l'endormie jusqu'à parfois l'étouffer. Dans l'antiquité grecque il est connu sous le nom d'éphialtès mais est alors seulement lié au cauchemar. Son association au diable et à la sexualité est réalisée au Moyen-Age par les théologiens, et il devient une version christianisée de Pan. Il apparaît ensuite au cours de l'histoire païenne et chrétienne sous différentes formes. Parfois éthéré, il peut prendre possession d'un corps humain ou animal, voire de celui d'un autre démon ou d'un esprit. Mais sous sa forme naturelle, il est généralement velu, hirsute. Enfin, comme celui du diable, son sperme est réputé "froid comme de la glace".
Les récits d'attaques d'incubes, véhiculés par la littérature, sont teintés d'une ambivalence à l'égard des sentiments de la victime. Si l'image de l'incube est liée à celle du cauchemar - et dans les récits religieux, à celle d'une terrible honte - il arrive que les victimes se plaisent dans leur rôle. Symboliques, psychanalytiques ou physiologiques, les causes des apparitions d'incubes tiennent à la fois de l'imaginaire et du médical. L'abus d'alcool, les tabous autour de la sexualité, les "sexsomnies" qui sont des troubles du sommeil sexualisés, voire l'épilepsie, sont incriminés. Celles qui se disent victimes parlent d'un mouvement difficile du corps, de torpeur, d’un sommeil anormalement lourd, d’une sensation d’accablement, de sorte qu’elles se sentent suffoquer quand elles dorment.
Les enfants nés d'une relation avec un incube sont courants dans les mythologies ou les folklores, et on leur prête souvent des pouvoirs exceptionnels, ainsi qu'un destin unique. L'empereur Auguste et l'enchanteur Merlin, par exemple, passent pour avoir été engendrés par un incube.
Cauchemar, figure diabolique, père d'enfants d'exception, ou phénomène psychologique, l'incube est encore présent dans la création artistique.
/Spawy
Le Kaos originel
Chez les grecs le monde commence par le Kaos originel. Quelles sont les caractéristiques de ce chaos ? Il n'y a rien, tout est dans tout et les contraire ne sont pas séparés. Cela veut dire que chaque chose peut être n'importe quoi, même son contraire. Aucune forme n'existe... Bref vous n'y verriez pas grand-chose. En fait vous n'y existez pas, tout simplement et rien ne peut y exister.
Pas très folichon, il faut faire quelque chose !
Du Kaos surgit le titan originel : Gaïa, la Terre. La principale différence entre les titans et les dieux est que, la plupart du temps, les titans sont un élément du monde tandis que les dieux commandent à un élément. Ainsi, Gaïa est la Terre. Vous marchez sur le sol, vous marchez sur Gaïa. Une fois le règne des dieux instauré, c'est Hadès qui commande le monde souterrain. Mais quand vous rentrez dans une grotte, vous ne rentrez pas dans Hadès.
Donc la Terre apparaît. Et la Terre est très féconde. Très vite elle a son premier enfant par parthénogenèse : le ciel, c'est-à-dire Ouranos. Mais un problème massif se pose. La Terre et le ciel ne sont pas séparés. De cette manière Gaïa se retrouve perpétuellement enceinte mais ses enfants ne peuvent pas sortir en raison du céleste phallus... Au moment le plus critique, Gaïa aura dans son ventre :
-Les trois hécatonchires, aux cent bras et cinquante têtes (résultat certain de l'inceste...)
-Trois cyclopes de première génération
-Et tous les autres titans de seconde génération, dont je vous parlerai... La prochaine fois !
Dans le prochain épisode : accouchement groupé.
/Shaï-Hulud