Les Kappa
Vous les connaissez peut-être grâce aux univers du manga et de l'anime, qui les présentent parfois sous des traits amicaux. Les Kappa sont pourtant des êtres maléfiques du folklore japonais à la réputation d'assassins. Peuplant les rivières et les lacs, ils occupent leur temps libre en attirant au fond de l'eau hommes et animaux imprudents. Les mâles y finissent noyés, les femelles violées. Et les Kappa dépouillent toutes ces victimes de leurs âmes en passant par un endroit surprenant : l'anus. Selon la coutume, elle résiderait en effet dans un organe fictif, accessible par cet orifice uniquement. Il s'agit donc de créatures dangereuses desquelles il ne faut pas s'approcher. Certains panneaux de signalisation japonais utilisent d'ailleurs les Kappa pour décourager les enfants de jouer trop près des rives, à l'instar de celui-ci :
S'ils sont malveillants, les Kappa ne sont pas pour autant dénués de politesse, et c'est cette caractéristique qui vous sauvera la vie si vous les rencontrez. Il vous suffira en effet de les saluer pour qu'ils voient leurs forces fondre comme neige au soleil. Les Kappa possèdent sur le sommet du crâne un creux en forme d'assiette qui se remplit d'eau chaque fois qu'ils plongent, et qui est à l'origine de leur vivacité. S'ils se penchent en avant pour vous rendre votre salut, l'eau se déversera donc, les privant de toute énergie - ça me rappelle la blague du belge qui tient un cornet de frites et regarde sa montre.
S'ajoutent à ce singulier creux d'autres caractéristiques bien particulières. Les Kappa ne mesurent guère plus d'une trentaine de centimètres et leur apparence mêle la tortue et l'humain. Ils possèdent une bouche ayant les allures d'un bec et bien évidemment, une carapace, mais également quelques cheveux noirs entourant leur assiette d'eau. Leur peau est de couleur verte, ils marchent à quatre pattes et se nourrissent principalement de concombres. Leur longévité est celle de la tortue, ce qui leur confère une vie d'environ cent belles années, et ils maitrisent parfaitement le langage, ce qui leur permet de converser en japonais avec leurs futurs victimes. Autre caractéristique pour le moins étonnante, leurs bras sont reliés et si vous tirez sur l'un, le Kappa aura mal à l'autre. Précisons également qu'ils possèdent trois anus, au sujet desquels on pourra se poser des questions.
/Spawy
Les Nazgûls
Tout le monde connaît – surtout si vous avez suivi les précédentes chroniques, n'hésitez pas à revoir celle sur l’Anneau Unique – ce poème présent avant chaque tome du Seigneur des Anneaux et que Galadriel reprend dans les films.
« Trois Anneaux pour les Rois Elfes sous le ciel,
Sept pour les Seigneurs Nains dans leurs demeures de pierre,
Neuf pour les Hommes Mortels destinés au trépas,
Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône
Dans le Pays de Mordor où s'étendent les Ombres.
Un Anneau pour les gouverner tous, Un Anneau pour les trouver,
Un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier
Au Pays de Mordor où s'étendent les Ombres. »
Tout commença au Second Âge (S.A.) lors de la forge des anneaux de pouvoirs par Sauron et Celebrimbor. Sauron le traître offrit neuf anneaux de pouvoir à neuf seigneurs des hommes d'alors. Trois d'entre eux étaient issus de la race de Númenor, et nous savons que ce peuple tendait déjà à péricliter – oui, ceci est un renvoi à l'article sur Númenor et l’Akallabêth. Les autres étaient des sorciers et autres guerriers humains qui n'avaient pas quitté le continent. Parmi les plus puissants de ces seigneurs, les númenoréens, on retrouvait le plus puissant d'entre tous, le sorcier à la tête du royaume d'Angmar : j'ai nommé le Roi-Sorcier d'Angmar. Ce n'est pas un nom mais un titre, me direz-vous. Certes, mais rappelez-vous également que ce personnage a existé plusieurs milliers d'années avant la Guerre de l'Anneau qui nous est décrite dans les aventures du plus célèbre des hobbits.
Bref, Sauron venait de jouer un coup de maître : avec ses anneaux, il venait de s'assurer de puissants serviteurs. De plus, le royaume d'Angmar était très précieux puisqu'il permettait l'entrée dans le reste de la Terre du Milieu. En effet, les hommes étaient les créatures intelligentes les plus aisément corruptibles, aussi vigoureuses pussent-elles être. Il était favorable à Sauron de corrompre de puissants hommes : il profiterait ainsi de leur influence politique auprès des autres hommes cependant qu'il resterait dans l'ombre des anneaux et ensuite, lors de la levée de la supercherie, il profiterait de leur grande force. En effet, le pouvoir de Sauron imbibait les neuf anneaux de pouvoir et il s'infiltrait par ce biais dans les esprits des seigneurs des hommes. Et les dieux savaient qu'il venait de créer ses plus puissants et serviles sous-fifres, c'est pourquoi ils envoyèrent les istari en renfort.
Ainsi l'on vit le déclin de neuf des plus grands souverains des hommes depuis Núménor. Sauron annihila toute individualité et toute volonté en eux. Ainsi moururent ces rois humains, ainsi naquirent les Neuf, les spectres de l'Anneau, c'est-à-dire en parler noir du Mordor : les Nazgûls. Je vous passe rapidement leur apparence : des hommes drapés de noir et de pièces d'armures de telle sorte que l'on ne puisse pas voir leurs corps (enfin, leurs corps, façon de parler). Ils chevauchent tantôt des chevaux (quand ils doivent se faire un minimum discrets), tantôt des bâtards ratés qui n'ont pas le tiers du quart du huitième de la classe du plus misérable des dragons volants.
Ils sont pour ainsi dire immortels puisque leur seul moteur est Sauron. Tant que Sauron est vivant, ils le sont, sous forme plus ou moins stable selon la puissance de leur maître. A la bataille qui vit se faire la gloire d'Isildur et la défaite (que l'on croyait définitive) de Sauron, les Neuf tombèrent comme des marionnettes inanimées (l'image est quelque peu biaisée, mais c'est pour donner l'idée). Ils avaient fait une impression tellement forte aux peuples humains et elfiques que ceux-ci décidèrent d'enfermer corps et âmes (littéralement si j'ose dire) toutes les possessions des Neufs dans un tombeau oublié au plus profond des Monts d'Urudor, le tout protégé par de puissantes magies. « Ce sont de noirs sortilèges, Gandalf. Anciens et pleins de haine. » nous apprendra Radagast le brun. Et pourtant, ils purent se libérer de cette entrave terrestre après de nombreux siècles alors que leur maître se renforçait et les rappelait à la colline de la sorcellerie, la bien nommée Dol Guldur. Néanmoins, Gandalf parvint à voir la trame de leur plan assez tôt et put les contrer avec l'aide du Conseil Blanc lors des événements de la Montagne solitaire (Bilbo, le dragon, les treize nains, toussa-toussa). Mais l'on sait tous que leur exil ne sera que de courte durée (plus ou moins 60 ans) avec la renaissance du royaume de Mordor et les événements du Seigneur des Anneaux. Et comme nous l'avions vu, ils meurent de décès de façon définitive avec Sauron. S'ils ont eu une vie (façon de parler) pitoyable, ils auront au moins su mourir avec panache. Qui peut se vanter de mourir dans une explosion volcanique tout en se battant contre des aigles géants ?
Bref, voilà qui est déjà bien pour cette fois. Je vous laisse donc et vous dis à bientôt.
/Le Prof
La Reine
"Aujourd'hui je vais vous pondre un article absolument dantesque.
-De une ta blague est nulle, de deux je sais que tu utilises cet adjectif n'importe comment.
-Je ne t'écoute pas, je fais l'autruche."
Comme je vous l'ai dit précédemment, les aliens ont un comportement et une structure d'insectes sociaux. Chaque alien ne vit qu'au service du nid le plus proche ou de la préservation de son espèce. Ainsi comme c'est le cas des insectes en question, les aliens ont une reine qui a un rôle reproducteur, pondant des œufs pour le reste de la colonie.
Ses caractéristiques physiques sont très impressionnantes ! Si elle partage de nombreuses caractéristiques avec le Xénomorphe classique (forme humanoïde, double mâchoire...), sa taille excède facilement les 4.5 mètres pour une longueur de 15 mètres (en incluant ses organes reproducteurs dont je parlerai plus bas). Sa queue peut mesurer jusqu'à trois mètres avec une pointe de 50 centimètres.
De plus sa tête est bien différente de celle du Xénomorphe classique, car sa forme évoque celle d'un bouclier et elle est très innervée ce qui pourrait avoir plusieurs usages: une préhension très fine de son environnement (rappelons que les aliens n'ont pas d'yeux) ou encore une communication télépathique avec le reste du nid (cette hypothèse n'est toutefois jamais formulée explicitement dans la série de films).
La Reine dispose en outre de deux bras supplémentaires au niveau du thorax, mais d'une taille et d'une force largement inférieure à celles de ses bras primaires. Leur utilité reste mystérieuse toutefois deux hypothèses sérieuses s'offrent à nous: ils auraient un rôle nourricier (mais dans ce cas pourquoi ne pas utiliser les bras primaires ?) ou seraient un simple reste évolutionnel qui s'atrophie à chaque génération.
Parlons maintenant de sa fonction reproductrice. Une fois née, la Reine atteint sa taille adulte en six heures (rappelons sa taille et sa longueur... Le bambou ne fait pas le poids). Pendant les 24 à 36 heures suivante, la Reine fabrique de la résine qui lui sert à construire "son trône", et la place autour d'elle de manière à pouvoir supporter son poids et celui de l'abdomen pondeur. Enfin se développe ledit abdomen en quelques jours. Moins d'une semaine après sa naissance, la Reine est adulte et prête à pondre. De plus il n'y a pas de processus de fécondation, la Reine naît fertile, il n'y a pas de mâle chez les aliens.
On estime que la reine mène un cycle de ponte de 250 œufs. Ce nombre atteint, son abdomen se nécrose (puisque la Reine ne peut être fécondée de nouveau) et une nouvelle Reine prend sa place.
Pendant toute sa période de ponte, la reine est protégée par des "Prétoriens", des aliens ne présentant que peu de différences avec les autres mais ayant tout de même la capacité de transformer leur corps pour remplacer la reine en cas de mort précoce de celle-ci. Ce processus de transformation est dit "complexe", excuse commode pour ne pas l'expliquer (surtout que cela n'arrive dans aucun film).
En cas de danger, la Reine peut se débarrasser de son abdomen pondeur (ce qui est le cas sur l'image) et devenir un prédateur encore plus mortel que les simples xénomorphes. Sa capacité à se déplacer furtivement en dépit de sa grande taille, et sa force titanesque font d'elle un ennemi redoutable.
/Shaï-Hulud
La Naissance Des Titans
Lentement arrive le moment où Gaïa n'en peut plus de porter un paquet de créatures géantes en son sein. Elle commence donc à appeler ses enfants à se révolter contre leur père afin... De pouvoir sortir du ventre de leur mère. Mais aucun n'ose, effrayés qu'ils sont par la puissance du dieu-ciel ! Finalement c'est le petit dernier des titans qui va prendre l'initiative. Chronos (ou Kronos ou Cronos) répond à l'appel de sa mère qui en échange lui confectionne une faucille (l'utérus multifonction est un de ses nombreux pouvoirs) avec laquelle le fils va trancher le céleste pénis du père. Ainsi le ciel et la Terre se retrouvent séparés et les titans peuvent sortir pour imposer leur règne sur Terre.
Mais avant de parler de ce règne, parlons des autres créatures qui naissent lors de la castration d'Ouranos. Son pénis tombe dans la mer et les flots fécondés forment une écume (en mer Égée, au large de l'île de Cythère) d'où naît Aphrodite (En grec, Aphros veut dire écume). J'entends déjà l'objection "mais Aphrodite est une déesse ! Pourquoi naît-elle avant tous les autres et que fait-elle pendant tout le règne des titans ?" et je vous répondrai "elle vole jusqu'à Chypre et puis plus rien pendant un moment.". Cette incohérence au sein des mythes a une cause simple : la naissance d'Aphrodite comme je vous l'ai décrite n'est qu'une théorie parmi d'autres, qui vient du peuple grec. D'autres auteurs la placent comme étant la fille de Zeus et de Dioné (une fille d'Océan dont je vous parlerai plus tard) et une autre légende la dit née du sang de Chronos versé par Zeus (il y a encore d'autres sources mais bon, je ne fais pas un article sur Aphrodite non plus).
Comme j'ai beaucoup parlé d'Aphrodite et que je n'ai pas pu trouver d'image de l'accouchement groupé, je vous met "La naissance de Vénus", de Botticelli.
Le pénis a aussi réussi à féconder bien d'autres choses. Soit la mer une seconde fois pour faire naître les Érinyes, trois divinités vengeresses, appelées Furies par les romains, et dont le rôle était entre autres de faire souffrir les condamnés des enfers. Il y avait Mégère -> "la Haine", Tisiphone -> "la Vengeance" et Alecto -> "l'Implacable", ainsi que les Géants. Un autre mythe dit que ces créatures sont nées de la fécondation de Gaïa par le sang d'Ouranos. Dans le second mythe Gaïa donne aussi naissance aux Méliades (accrochez-vous, on arrive au bout de tous ces exploits du pénis tranché), des nymphes attachées aux frênes.
Revenons maintenant à ce qui nous intéresse principalement : les titans. Le terme "titan" recouvre bien des choses en fonction des mythes. Chez Hésiode, on atteint les quarante titans et titanides (qui sont les titans féminins). C'est beaucoup et la plupart sont éminemment inutiles. Je vais donc en rester aux titans "traditionnels".
Nous partons donc sur une base de douze, ce qui est aussi le nombre des dieux de l'Olympe. Dans un ordre arbitraire, nous avons six titans et six titanides.
-> Six titans :
-Océan, au nom aussi transparent que les eaux qu'il incarne.
-Japet, qui porte le coin ouest de l'univers avec un pied dans le monde des morts. Il mène une entreprise familiale de porteurs vous le comprendrez après.
-Crios, qui semble-t-il n'a pas d'attribution, si ce n'est comploter contre Ouranos pour le châtrer puis contre Zeus pour le renverser. Il n'est pas marié à une de ses soeurs mais à Eurybie, une fille de Gaïa et de Pontos (Pontos est un enfant que Gaïa a fait toute seule et représente le flot des eaux).
-Coéos, dont le nom signifie "Celui qui sait", symbolisait la voûte céleste)
-Hypérion, titan solaire qui représente l'astre à son zénith et le feu du soleil (pas le soleil lui-même)
-Chronos, le maître du temps, sur qui je reviendrai plus tard.
La liste est complexe mais la plupart de ces titans ont uniquement le rôle d'exister. Idem pour les titanides.
-> Six titanides qui ont pour principale fonction d'assurer la reproduction des titans :
-Mnémosyne, qui n'est mariée à aucun titan mais qui fera partie des nombreuses conquêtes de Zeus.
-Thémis, déesse de la justice et de l'équité qui sera la seconde femme (et conseillère a plein temps) de Zeus après avoir été l'épouse de Japet. Avec Japet elle aura Atlas, le porteur du ciel (je vous avais dit que c'était de famille) qui pour l'instant ne fait rien, Prométhée et Épiméthée dont je reparlerai avec la création de l'homme, Hespéros qui ne sert à rien, et Ménétios qui n'a pas de fonction non plus.
-Théia, épouse d'Hypérion de qui naîtront Hélios, personnification du soleil parfois assimilée à Apollon, Séléné, la Lune (plus précisément la pleine Lune) parfois assimilée à Artémis, et Eos, l'aurore, suffisamment inutile pour n'être confondue avec personne.
-Téthys, femme d'Océan et personnification de la fécondité marine: ils auront ensemble plus de 6000 enfants, tous des dieux-fleuves (divinités mineures dont l'importance dépend de la taille du fleuve) ou des océanides, nymphe aquatiques mais non marines (parce que des nymphes il y en a des caisses !).
-Phébé (ou Phœbé), qui symbolise aussi la lune et qui sera aussi confondue avec Artémis. Elle est mariée à Coéos avec qui elle aura Astéria, la nuit étoilée que Zeus poursuivra jusqu'à ce qu'elle se jette à la mer pour se changer en île (premier harcèlement de ce feuilleton ! Et ce ne sera pas le dernier croyez-moi), et Léto, une future maîtresse de Zeus.
-Et enfin Rhéa, l'épouse de Chronos, de qui naîtront 6 dieux olympiens: Hestia, Hadès, Déméter, Héra, Poséidon et Zeus. Tous sauf Zeus seront dévorés par leur père dans des circonstances qui vous seront contées dans le prochain épisode !
/Shaï-Hulud
Hadès
Et nous nous retrouvons pour parler du troisième frère, le moins bien connu, Hadès, roi des Enfers.
Pourquoi parlé-je d'un dieu mal connu ? Parce que notre culture catholique fait rapidement le lien entre roi des Enfers et divinité maléfique, donc Hadès passe pour le méchant de l'Olympe. Sauf que c'est faux, j'y reviendrai.
Donc comme je l'ai dit Hadès règne sur les Enfers, les sous-sols de manière générale (et donc tous les trésors que l'on peut y trouver) et sur les âmes des morts. Il règne donc au cœur des Enfers, dans son palais d'obsidienne, et ne monte que rarement sur l'Olympe. Il est d'ailleurs peu impliqué dans les querelles qui s'y produisent et dans les affaires des mortels: il a déjà fort à faire avec les morts. Si il est très jaloux de son royaume et de ses sujets (il est assez à cheval sur les règlements; tu es mort, tu le restes) il ne convoite pas la domination de Zeus (contrairement à Poséidon qui complote fréquemment contre leur petit frère. C'est lui le méchant de l'Olympe ! Avec Arès). Aîné des dieux (du moins aîné des dieux mâles), il se plaît dans son royaume et dans sa solitude.
Mais la solitude a fini par peser à Hadès, fut-il le plus agoraphobe de tous les dieux. C'est ainsi que vient le mythe principal qui l'implique : l'enlèvement de Coré (ou Proserpine, selon les versions).
Coré était la fille de Déméter, déesse de l'agriculture (pour être exact elle représente tout ce qui, dans la nature, est soumis à l'homme). Elle était comme presque tout le monde dans la mythologie grecque, d'une grande beauté. Hadès en la voyant décida d'en faire sa compagne éternelle. Alors que la jeune fille jouait dans les champs, le sol se fissura et Hadès en surgit sur son char, attrapa la donzelle et s'en retourna aussi sec sous terre. Au terme d'une longue quête (que je vous raconterai probablement dans mon article sur Déméter), la déesse trouva enfin le ravisseur de sa fille. Toutefois Hadès ne voulait pas lâcher sa compagne et argua que Coré (devenue Perséphone depuis son mariage) avait mangé des fruits poussant dans les
Enfers. Ayant mangé la nourriture des morts, elle ne pouvait retourner vivre dans le monde des vivants.
Alors Déméter se mit en colère et s'enfuit sur Terre sous la forme d'une mortelle. Une grande famine s'ensuivit car les champs ne produisaient plus rien. Devant la misère de l'humanité, Zeus intima à Hadès l'ordre de trouver un compromis avec Déméter. Perséphone passa dont en garde alternée entre sa mère et son mari: six mois par an, elle reste aux Enfers et les plantes ne poussent plus. Les six autres mois elle rejoint sa mère et la nature se remet à vivre. Vous l'aurez sûrement deviné: Perséphone est à la fois la reine des enfers et la déesse du printemps !
Hadès est le plus souvent représenté siégeant près de son épouse. C'est un homme dans la fleur de l'âge portant une barbe noire et hirsute. Il tient dans sa main un sceptre qui lui permet de commander la masse des morts, et dans l'autre des clés, symbole laissant entendre que les portes de la vie sont à jamais fermées à ceux qui parviennent en son funèbre empire. La corne d'abondance lui appartient: en effet je rappelle que c'est à lui qu'appartiennent toutes les richesses de la Terre. Son dernier attribut est un casque permettant de devenir invisible (mais bon Hermès lui a piqué... Enfin en théorie c'est le sien).
On sacrifiait à Hadès des brebis noires et des taureaux noirs que l'on parait de bandelettes sombres. On laissait le feu les consumer entièrement (c'est vraiment très sombre...).
/Shaï-Hulud
Lilith
J'avais déjà évoqué son nom dans mon article sur les succubes, il est désormais temps de lui consacrer un article. Mesdames et messieurs, la femme qui commit l'erreur de refuser de se soumettre à l'homme, celle qui fut punie pour n'être pas restée à sa place et qui demeure un symbole de perversion pour avoir revendiqué l'égalité, j'ai nommé : Lilith !
Lorsque Moïse reçut la Torah sur le Mont Sinaï, la culture judaïque veut qu'il ait également acquis la Kabbale, une tradition orale et secrète. C'est celle-ci qui présentera Lilith comme la véritable première femme d'Adam, avant Ève. Il ne faut donc pas chercher son histoire dans l'Ancien Testament et la Genèse.
Contrairement à Ève qui arbore une peau très claire et un caractère docile, Lilith est rousse et de peau halée, insoumise et sexuellement libérée. Elle est également dotée d'une grande intelligence mais sensible à la jalousie, ce qui la poussera à tuer les enfants des autres. Elle incarne l’appétit sexuel et le plaisir féminin.
Lilith fut créée par Yahvé, c'est-à-dire par Dieu, en même temps qu'Adam et avec le même argile ; tandis qu'Ève sera conçue à partir d'une côte du premier homme. Elle est donc l'égale d'Adam, d'une manière plus franche et moins sujette à interprétation que ne le sera Eve, et le sachant, elle voulut le dominer pendant l'acte sexuel. Elle refusa de se coucher sous lui lorsqu'il le lui demanda, et une dispute éclata. Adam tenta de la clouer allongée mais Lilith se braqua et des ailes lui poussèrent. Grâce à elles, elle put fuir Adam et le jardin d'Eden où elle vivait, pour se réfugier dans une caverne au bord de la Mer Rouge.
Adam se plaignit auprès de Yahvé, qui envoya alors trois anges rechercher sa femme. Mais celle-ci refusa de revenir pour être soumise à l'homme. Yahvé la maudit alors et la condamna à voir chacun de ses enfants mourir. Lilith, désespérée, tenta de se donner la mort, mais les mêmes anges, pris de pitié pour elle, vinrent la sauver et lui offrir le pouvoir de tuer les enfants des Hommes. Dévorée par la jalousie et le désir de vengeance, elle s'en prend depuis à ces enfants en trompant la surveillance de leurs mères. Du moins jusqu'à la circoncision ! En effet, ce rituel juif est censé mettre définitivement les enfants à l'abri de Lilith.
Plus tard dans son parcours, Lilith rencontra le démon Samaël, maître des anges déchus plus connu sous le nom de Diable, et l'épousa. Elle lui fut cependant infidèle et pour se venger, le Diable se tourna vers Ève, l'objet de la plus forte jalousie de son épouse. Il pervertit la seconde femme d'Adam et lui donna Caïn, un enfant qui tuera son propre frère, Abel, après que Yahvé ait préféré l'offrande de ce dernier. Mais avant même la trahison de Lilith, Samaël s'était déjà approché d'Eve, avec la complicité, cette fois-ci, de son épouse. Lilith ayant appris la création d'une seconde femme pour Adam et, malgré tous ses malheurs, en ayant été vexée, avait réussi à persuader le diable de prendre la forme d'un serpent pour faire manger à Ève le fruit défendu : celui de la connaissance du bien et du mal. Cela avait entraîné la déchéance sur Terre d'Adam et elle, punis pour avoir désobéi à Yahvé. Lilith et son époux s'en prirent donc deux fois à Ève, causant tous ses malheurs et par extension, ceux de l'humanité.
Lilith croisa ensuite le chemin des succubes, qu'elle domina rapidement pour en devenir la reine. Et comme elles, elle se prit à aimer apparaître en songe aux hommes pour exciter leur désir et ainsi récupérer leur semence. Grâce au sperme tombé à terre, elle parvint à se féconder et à enfanter d'horribles démons qui survécurent malgré la malédiction de Yahvé. Elle aurait même volé celui d'Adam.
/Spawy
La Bête du Gévaudan
Aujourd'hui nous allons trembler un peu avec un mythe célèbre entourant une suite de meurtres.
Entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767, plus d'une centaine d'attaques mortelles sont recensées dans le nord du Gévaudan, qui correspond à la Lozère actuelle. Cette série de meurtres dépasse bien vite le statut de fait divers et, puisqu'elle met en péril l'image du pouvoir absolu de Louis XV, mobilise les troupes royales. Homme, loup dressé pour l'attaque, ou homme-loup : toutes les hypothèses au sujet de l'assassin se développe. Certains parlent même de châtiment divin. La psychose s'empare des habitants jusqu'en Auvergne, où le coupable semble se rendre après avoir été chassée du Gévaudan par des battues. Une centaine d'articles sont publiés en quelques mois au sujet de "la Bête du Gévaudan".
Avant la fatidique date du 30 juin qui verra une jeune fille de quatorze ans perdre la vie, plusieurs attaques non mortelles sont déjà déclarées. Les témoins et les victimes parlent alors d'un animal de la taille d’un très gros loup, couleur café brûlé avec une barre plus foncée sur le dos, les flans rouges, le ventre d’un blanc sale et la tête fort grosse, ayant de plus la queue couverte de poil, plus longue que celle d'un loup, et retroussée au bout. L'animal planterait ses crocs dans les bras ou dans la nuque de ses victimes.
Après le 30 juin, les décès se multiplient sans que les soldats du Roi ne puissent rien et partout où la Bête passe, des cadavres décapités sont retrouvés. La coupure de leur tête est toujours franche et précise, et certains corps sont dénudés. Le 31 décembre 1764, l'évêque de Mende et comte de Gévaudan lance un appel aux prières et à la pénitence, arguant que la Bête est la main de "la justice de Dieu". Mais le 12 janvier 1765, elle s'en prend à nouveau à sept enfants qui font alors preuve d'un grand courage en se défendant à coups de lame, et parviennent à la repousser. Les attaques donnent également lieu à un autre acte de bravoure le 11 août, lorsque "la Pucelle du Gévaudan" comme elle sera surnommée, parvient à planter une lance dans le ventre de la Bête. Une Bête qui semble immortelle.
En septembre 1765 François Antoine, lieutenant des chasses de Louis XV et meilleur fusil du royaume, amène la dépouille d'un immense loup à Versailles. Officiellement alors, la chasse à la Bête du Gévaudan cesse, et François Antoine obtient le droit de porter un loup mourant dans ses armes. Pourtant, il sera révélé des dizaines d'années plus tard que le lieutenant avait manigancé de toutes pièces cette soi-disant traque de la Bête, après avoir repéré un gros loup qui pouvait faire l'affaire.
Les meurtres reprennent jusqu'au 19 juin 1767, jour où Jean Chastel tue un second animal d'un coup de fusil. Celui-ci pèse 109 livres et arbore un crâne plus large que celui d'un loup, ainsi qu'un museau plus court. Passée cette date, plus aucune attaque de la Bête n'eut jamais lieu, et huit jours après la mort de la Bête, sa louve fut elle aussi abattue par Jean Terrisse.
/Spawy
Béhémoth
Béhémoth, ou B'hemot, est une créature mentionnée dans le Livre de Job. Son nom est la forme plurielle des mots arabes et héreux désignant la bête ou le bétail. Mais c'est un pluralis excellentiae (merci Wikipéia, je dormais pendant ce cours de littérature), une méthode hébraïque pour exprimer la grandeur en "pluralisant" le nom, ce qui indique que le Béhémoth est la plus grande et la plus puissante créature terrestre.
"FUYEZ ! IL EST TROP NOMBREUX !"
Métaphoriquement, le nom désigne aujourd'hui toute bête de grande taille et/ou puissante. Un rorqual est donc parfois qualifié de béhémoth marin, ce qui est un contresens au vu de l'origine du nom. C'est comme si moi je parlais d'un Léviathan terrestre (si si, laissez donc cette image s'installer dans votre tête).
Le Béhémoth est présenté dans le Livre de Job comme la Bête, la force animale que l'homme ne peut domestiquer. Dans la religion juive, il est le symbole du démon et du mal (on peut recouper les deux en multipliant 111 par 6) et fait partie de la triade des monstres marins primordiaux. Il représente la terre, tandis que Léviathan domine les eaux et Ziz les airs.
Son apparence est imprécise. Si l'on sait qu'il est robuste et indomptable, les uns en font un taureau énorme, les autres un hippopotame ou un rhinocéros. Dans certaines versions de l'Ancien Testament, le terme de Béhémoth est d'ailleurs directement traduit par le mot hippopotame, ce qui rend la bestiole légèrement moins impressionnante.
Dans le livre apocryphe d'Enoch, Béhémoth est un mâle, et sa compagne est le Léviathan (ce que je dis se recoupe donc, agenouillez-vous misérables humains, votre dieu est arrivé). Dieu (plus de recoupement !) s'est repenti de les avoir créés, et plus particulièrement de les avoir rendus invulnérables aux hommes. Selon une tradition rabbinique, Béhémoth et Léviathan seraient donc destinés à s'entretuer lors de la fin du monde, et leurs corps réservés pour le festin des Justes, qui récompensera les croyants les plus fidèles.
"Qui veut une part de monstre biblique pour le dessert ?"
L'origine mythique du Béhémoth, comme celle du Léviathan, pourrait se trouver dans les légendes babyloniennes. Ils seraient inspirés des deux monstres marins primordiaux du chaos originel, respectivement nommés Apsû et Tiamat. Le Béhémoth aurait ensuite perdu, au seuil de l'ère chrétienne, ses attributs marins pour devenir un monstre terrestre.
Et maintenant, on le retrouve partout. En littérature, par exemple, avec Césaire, Neumann, C.Paolini, Rimbaud, V.Hugo, Boulgakov et même Marco Polo. Mais aussi dans des jeux vidéo tels que Fallout3, HoMaM 3 et 4. Et également dans la miousik ! Vous connaissez peut-être Behemoth, un groupe de black metal polonais. Notre bestiau est également cité dans dans une musique de TAD, un groupe de rock grunge ! Qu'est-ce qu'il est gentil ce Béhémoth, et tellement gros qu'on retrouve des morceaux de lui n'importe où.
- Thunkt
Enki, ou Ea
Ea, selon son nom akkadien, ou Enki, selon son nom sumérien, est l'une des plus grandes divinités de la Mésopotamie antique. Fils d'Anu et de Ki et petit-fils d'Anshar et Kishar, il est le maître des eaux fraîches et courantes, de la sagesse, des arts et des techniques, de la magie, et de l'exorcisme. Dans les récits mythologiques il tient souvent le rôle de conseiller auprès des autres grandes divinités.
Enki est parfois représenté sous la forme avantageuse d'un bouquetin à queue de poisson. Mais il apparaît également gratifié d'un corps humain et d'un visage barbu. Au niveau de ses épaules sont alors dessinés des flots ininterrompus, parcourus par quelques poissons. Difficile dans ce cas de savoir si l'eau est censée jaillir directement de ses épaules ou si elle ne fait que couler par-dessus elles. Les interprétations varient.
Le nom d'Enki signifie "maison de l'eau". En effet, ce dieu réside dans un palais encerclé par les flots d’Apsû, au coeur d'un monde souterrain. Ce monde, situé entre la surface de la Terre et les Enfers, porte le nom d'Abîme. Dans Enuma Elish, le poème de la création de l'univers, la ruse d'Enki lui permet d'abattre lui-même Apsû, l'ancêtre des dieux, et d'en revêtir les attributs. C'est ainsi qu'il prend le contrôle de l'Abîme, avant d'encourager son fils Marduk à vaincre Tiamat, la déesse-mère.
Mais Enki n'est pas que le dieu des eaux souterraines, il est également seigneur de la sagesse, patron des artistes, des artisans et des savants. À maintes reprises il remporte des combats intellectuels, comme lors de la création des êtres humains. Un jour, Enki, endormi dans les profondeurs liquides de l'Apsû, est réveillé par sa mère Ki, qui lui ordonne de créer l'homme. Le dieu, fatigué, lui conseille d'effectuer elle-même cette tâche en façonnant un peu d'argile fertile de l'Apsû et en y ajoutant le sang de Kingu, tué par Marduk. Ki se fait aider pour cela par sa fille, Ninhursag (également appelée Ninmah), qui condamne au passage l'humanité au travail. En effet, au début du monde, c'est une partie des dieux qui est tenue de travailler la terre et de veiller à son irrigation : les Igigi, qui s'opposent aux Annunaki, les dieux majeurs. Mais quitte à créer de nouvelles créatures, Ninmah se dit qu'elle pourrait en profiter pour se débarrasser de ce dur labeur.
Plus tard, alors que les dieux fêtent leur réussite, Enki et Nimmah boivent plus que de raison. Ils se livrent alors à un jeu au cours duquel l'un d'eux doit attribuer une fonction sociale à une créature humaine imaginée par l'autre. La déesse commence et crée trois formes humaines dépourvues d'organes génitaux, mais Enki contourne la difficulté en les nommant au poste de prêtre. Il démontre par là son habilité à se sortir des situations délicates. Puis vient le tour d'Enki de former des créatures humaines, et il en imagine une incapable de s'asseoir, de se tenir debout ou de se nourrir. Furieuse de ne pas réussir à lui trouver une fonction, Ninmah condamne Enki à retourner à jamais dans les profondeurs de l'Apsû. Puis elle prend la créature, qui symbolise un nouveau-né, sur ses genoux.
Quelques années plus tard, Enki est confronté au problème du surpeuplement de la Terre par les humains. Alors qu'Enlil, furieux contre les humains, déclenche le Déluge pour tous les exterminer, Enki vient au secours des hommes et des femmes en les prévenant de l'imminence du désastre et en leur expliquant comment l'éviter. Ensuite, il contribue à ramener Enlil à la raison et trouve la solution en abaissant l'espérance de vie des humains et en les exposant à des calamités limitant leur expansion.
Ea/Enki est donc un dieu ordonnateur, qui réorganise le monde pour le bien des dieux, tout en étant toujours bienveillant envers les hommes. Le mythe des Sept Sages rapporte comment des génies civilisateurs furent envoyés par lui pour apporter le savoir aux humains.
Étant une grande divinité mésopotamienne, Enki dispose de temples et chapelles dans plusieurs grandes villes, mais son lieu de culte majeur est la ville d'Eridu, ville antique de Basse-Mésopotamie qui serait aujourd'hui en Irak. S'y trouve son grand temple, l'É-Abzu, ou en français "la Maison de l'Abîme". C'est Enki lui-même qui construisit ce temple, comme le rapporte le Voyage d'Enki à Nippur :
"En ce temps-là, quand les destins eurent été arrêtés,
Et qu'une année d'opulence, venue du ciel,
Se fut déployée ici-bas comme verdure et gazon,
Sire Enki, roi de l'Apsû,
Enki, le seigneur qui arrête les destins,
Se construisit un palais, d'argent et de lazulite
Argent et lazulite étincelants comme le jour !
[...]
C'est à Eridu, sur le littoral, qu'il érigea ce palais
Dont les briques répercutaient l'écho de mille voix
Et dont les parois de roseaux mugissaient comme des bœufs !"
/Spawy
La faune d'Yggdrasil
Après cette introduction qui a dû vous laisser à genoux en l'attente de ce qui allait suivre (cf Les neuf mondes), voici une superbe liste des trucs qui vivent sur Yggdrasil et qui ont pour particularité de n'être ni des mondes, ni Odin empalé.
Tout commence par un cerf. Ou quatre. Mais je vais en rester à la version du cerf unique. Il s'appelle Eikthyrnir et broute les rameaux de l'arbre alors que de son ramage ruisselle tant d'eau que celle-ci suffit à alimenter les rivières des neuf mondes. Beau bestiau.
Ensuite au sommet de l'arbre se trouve un aigle qui n'a pas de nom (Je ne rigole pas, j'ai lu un article entier nommé Yggdrasil and the unnamed eagle et ils ne donnaient jamais son nom. J'aurais dû croire le titre). Entre les yeux de cet aigle se trouve un faucon nommé Vedrfölnir qui a pour principale qualité d'être là et d'avoir donné son nom à un groupe d'extreme folk metal (je suis désolé mais cette qualification m'a juste tué).
Tapi sous l'arbre se trouve le dragon Nidhögg qui passe le plus clair de son temps à ronger sa troisième racine quand il ne suce pas les cadavres des meurtriers, adultères et parjures qui ont été envoyés sous l'arbre. Le premier qui fait une remarque sur le fait de sucer les adultères sera jeté dans le Muspellheim, monde de ... ?
Niddhög et l'aigle ne peuvent pas se sentir et le second essaie souvent de manger le premier (ce qui est difficile car le dragon est vraiment très gros). Pour éviter de se fatiguer à se battre, ils se contentent juste de se détester de loin et c'est là que Ratatosk entre en scène : cet écureuil parcourt Yggdrasil de haut en bas pour transmettre à l'aigle les insultes du dragon et inversement. Très honnêtement j'adore son job. Je l'ai donc mis sur l'illustration.
Voilà un article énumératif, bref mais intense.
/Shaï-Hulud